dimanche 23 juillet 2017

Re:Zero, Re:vivre dans un autre monde à partir de zéro - Tappei Nagatsuki

Re:Zero1, Tappei Nagatsuki
Re:vivre dans un autre monde à partir de zéro

Editeur : Ofelbe
Nombre de pages : 280

Résumé : Subaru Natsuki fait la connaissance d’Émilia, une jeune fille aux longs cheveux d’argent qui l’entraîne dans une dimension peuplée de monstres et d’ennemis en tous genres particulièrement hostiles. Le jeune homme a juré de la protéger, mais il ne résiste pas longtemps dans ce monde violent où il est tué rapidement. Pourtant, il revient d’entre les morts à l’aide d’un pouvoir qui le ramènera toujours à son point de départ. Subaru entame alors un combat perpétuel dans lequel il essaie, peu à peu, de changer le futur, où chaque fois les souvenirs sont à reconstruire... 


Un grand merci aux éditions Ofelbe pour l’envoi de ce volume ainsi qu’à la plateforme Livraddict pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« Manifestement, il avait pris sa douleur pour de la chaleur. Une entaille profonde avait pratiquement coupé son tronc en deux parties ; seul un lambeau de peau les maintenait reliées. Pour faire simple, sa vie s'arrêtait là : il était échec et mat. Après avoir réalisé, il perdit progressivement conscience. Devant ses yeux, des chaussures noires imprimèrent des ondes dans une mare de sang frais. »

- Mon avis sur le livre -

Lorsque ce premier tome a été proposé en partenariat sur Livraddict, j’ai très longuement hésité avant de postuler : d’un côté, le résumé me semblait particulièrement prometteur, mais de l’autre, ma première immersion dans le monde du light-novel avait été tout sauf concluante. J’ai finalement considéré qu’il était dommage de se fier à une unique mauvaise expérience, et j’ai donc pris le parti de laisser une seconde chance à ce genre en pleine expansion dans notre univers littéraire. Malheureusement, je pense devoir me rendre à l’évidence désormais : le ligh-novel et moi, nous ne sommes clairement pas faits l’un pour l’autre. Cette lecture fut particulièrement laborieuse, en dépit de la petite taille du roman, et j’ai été plus que soulagée de voir arriver l’épilogue. Pour être parfaitement honnête, si je n’avais pas reçu ce livre en partenariat, je n’aurais même pas pris la peine de le terminer, et il n’est pourtant pas dans mes habitudes d’abandonner une lecture !

Subaru sortait tranquillement de la supérette, où il venait d’acheter un paquet de chips, lorsqu’il se retrouva soudainement transporté … ailleurs. Comprenant qu’il venait de faire irruption dans un monde parallèle, comme les héros des animés qu’il regarde chaque nuit, le jeune homme est prêt à accomplir la mission qui sera la sienne afin de retourner chez lui. Mais rien ne se passe comme prévu : tandis qu’il tente d’aider une étrange adolescente, aussi impressionnante que bienveillante, à retrouver un objet que l’on vient de lui dérober, il se fait décapiter. Et se réveille dans la ruelle qui l’avait accueilli à son arrivée. Mais étrangement, toutes les personnes qu’il a croisées au cours de l’après-midi ne semblent pas le reconnaitre …

J’espère que mon résumé est juste, car je dois avouer une chose : je n’ai quasiment rien compris à ce livre. Je ne saisissais pas le pourquoi du comment des actions et réactions des personnages, les pensées du héros me semblaient complétement incohérentes, les dialogues ne présentent absolument aucune indication permettant au lecteur de savoir avec précision qui est en train de parler … La plupart du temps, j’étais complétement paumée, j’avais le sentiment très désagréable que les pages ne se suivaient pas les unes les autres, et j’avais beau revenir plusieurs fois en arrière, je ne parvenais pas à reconstituer un tableau cohérent de l’enchainement des événements racontés. La narration m’a semblé très erratique, très confuse, très désordonnée, très chaotique … bref, vous l’aurez compris, bien trop embrouillée pour me permettre de rentrer véritablement dans l’univers présenté et dans l’intrigue racontée. Une lecture plus que laborieuse qui m’a véritablement et littéralement épuisée, ce qui est le comble quand on sait qu’à mes yeux, la lecture doit être un loisir et une détente !

Pour ne rien arranger, j’ai trouvé le personnage principal, qui est également le narrateur, très irritant. Un anti-héros, c’est bien, mais là, c’était d’un caricatural plus que déplaisant. Ses blagues sont lourdes, ses réactions sont parfaitement ridicules - on en revient à la caricature -, sa façon de parler pour ne rien dire, de se parler à lui-même, est absolument fatigante …  Et puis il faut savoir : d’un côté il comprend immédiatement qu’il a été transporté dans un monde parallèle, mais de l’autre il lui faut un temps fou pour comprendre l’existence de cette « mort réversible » … au final, tu es intelligent ou pas ? Subaru ne donne pas le sentiment d’être un personnage à part entière, c’est-à-dire possédant un caractère qui lui est propre, et surtout, bien déterminé. Une seconde c’est le plus parfait des froussards, et il l’admet lui-même, et à la ligne suivante il se présente comme le plus valeureux et le plus fort des héros de fantasy … Je ne me suis pas du tout, mais alors pas du tout attachée à ce personnage principal. Et malheureusement, les personnages secondaires ne remontent pas le niveau : ici encore, ils ne sont pas assez construits pour retenir l’attention du lecteur …

Je vais m’arrêter là, car je pense que le verdict est clair : cette lecture fut une déception monumentale. Je m’attendais à de l’action, à des rebondissements, et je me retrouve avec une avalanche de situations clichées, avec des personnages horripilants, avec une narration incompréhensible … Je suis vraiment déçue, désappointée, tout ce que vous voulez ! L’histoire de départ avait du potentiel, et cela n’en est que plus désolant : lorsqu’un concept semble tellement prometteur, la chute n’en est que plus douloureuse. Moi qui avais récemment gagné un autre ouvrage de cette maison d’édition suite à un concours, je dois avouer être assez inquiète : dois-je retenter une troisième fois et risquer une nouvelle déception, ou dois-je me résoudre à laisser ce livre indéfiniment dans ma pile à lire jusqu’à ce que je trouve un moyen pour le sortir de mes étagères ?



Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2017
(plus d’explications sur cet article)

mercredi 19 juillet 2017

Mon petit coeur de pierre - Lucile Caron-Boyer



Mon petit cœur de pierre, Lucile Caron-Boyer

Editeur : Librinova
Nombre de pages : 224

Résumé : Marion a quatorze ans, un meilleur ami qui s'appelle Tom et un cœur de pierre. Du moins, c'est ce que Tom lui dit souvent, et peut-être qu'il n'a pas tout à fait tort. Cette année, elle rentre en troisième, retrouve son collège, ses camarades de classe, ses habitudes. Rien à signaler donc. Enfin si, peut-être. Le nouveau, Alex, produit sur elle un effet bizarre quand il lui sourit. Et puis il y a ce prof de SVT qui lui rappelle furieusement quelqu'un... Un roman qui parle d'adolescence, de la difficulté d'être différent, et d'amitié. À moins que ce ne soit d'amour, tout simplement.


Un grand merci à Lucile Caron-Boyer pour l’envoi de ce volume (et le petit mot) et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« - Tu ne peux pas dire ça Tom. Il y a des tas d'hommes roux qui sont considérés comme extrêmement séduisants.
- Comme qui ?
Là, elle a hésité un peu trop longtemps pour qu'on ne le remarque pas. Moi qui commençais à y croire, j'ai senti le vent tourner. J'ai dit le premier nom qui me passait par la tête.
- Ron, dans Harry Potter !
Tom a affiché une moue dubitative.
- Il est considéré comme séduisant, lui ?
Bon, d'accord, l'exemple n'était pas le mieux choisi.
- Mais si je me souviens bien, c'est lui qui a fini avec Hermione.
Je m'enfonçais et je le sentais. »

- Mon avis sur le livre -

Laissez-moi vous raconter l’histoire d’une lecture pas comme les autres. Tout commence avec une couverture douce comme un rêve : un magnifique petit caillou en forme de cœur qui répond parfaitement au titre empli de poésie, du bois griffé par la vie et abimé par le temps qui passe, des couleurs apaisantes à souhait … Tout dans cette image promet déjà beaucoup de tendresse, de délicatesse et de légèreté, mais aussi une touche de tristesse et une pointe de mélancolie. Déjà, les questions s’enchainent : à qui appartient ce petit cœur de pierre ? en quoi ce petit cœur est-il de pierre ? que va-t-il arriver à ce petit cœur de pierre ? ce petit cœur de pierre restera-t-il de pierre, ou bien se transformera-t-il en petit cœur de fleur ?

Le résumé offre déjà quelques éléments de réponse à ces nombreuses interrogations. Selon son meilleur ami de toujours Tom, Marion a un petit cœur de pierre : totalement insensible à tout ce qui s’approche de près ou de loin du domaine du romantisme. Pas fleur bleue pour deux sous, Marion ne supporte pas les films et les romans à l’eau de rose, et ne veut même pas comprendre pourquoi les filles de sa classe glousse comme des dindons à chaque passage du nouveau prof d’SVT, surnommé « Mister sexy » par la population féminine du collège. Il faut dire que le visage de ce prof, séduisant selon ses camarades, lui donne des nœuds au cerveau : il ressemble comme deux gouttes d’eau au portrait de son père, censé être mort depuis belle lurette ! Mais tandis que Marion tente par tous les moyens de percer ce mystère, une avalanche d’ennuis lui tombe dessus : sa mère, qui semble soudainement bien proche de son collègue de travail, veut organiser une fête d’anniversaire, son oncle débarque avec un cabot au caractère de cochon, son cher Tom fait face à une nouvelle vague de moqueries et d’humiliation et, cerise sur le gâteau, il semblerait que son petit cœur de pierre ait des ratés en présence d’Alex, le nouvel élève … 

Cette histoire, c’est avant toute chose une magnifique histoire d’amitié. Une amitié comme on en rêve tous, une amitié profonde et sincère, solide et authentique, une amitié qui coule de source et qui résiste au temps et aux épreuves. Pour Tom et Marion, cette amitié est à la fois une évidence et une nécessité : dès le premier regard, ils ont su qu’ils étaient fait l’un pour l’autre, mais surtout, ils ont compris qu’ils avaient besoin l’un de l’autre. Leur amitié est une bouée qui leur a permis de survivre à toutes les difficultés que la vie a placées sur leur chemin : les moqueries et railleries des élèves, les tracas de l’entrée dans l’adolescence, les soucis familiaux, les déprimes saisonnières … Je suis littéralement tombée amoureuse de cette magnifique amitié, même si je dois bien avouer en être également terriblement jalouse ! Je donnerai beaucoup - si ce n’est n’importe quoi - pour vivre enfin une amitié si forte, si vraie, si stable. Par amitié, Tom et Marion sont prêts à renoncer à cette dernière, à la laisser derrière eux pour s’engager sur un chemin tout aussi beau mais tellement nouveau …

Cette histoire, c’est aussi un très beau récit de l’adolescence. L’adolescence, ce n’est pas uniquement le conflit avec les parents, comme semblent le penser la société actuelle. Non, l’adolescence, c’est surtout le temps des doutes, des peurs, des incertitudes. C’est l’époque de la vie où toutes nos certitudes s’effondrent pour laisser place à un néant aussi angoissant qu’insurmontable. L’adolescence, c’est le moment de notre existence où nous prenons conscience de la complexité du monde, de la complexité de la vie. C’est l’heure des adieux à l’insouciance, des adieux à l’enfance qui fait définitivement parti du passé quoi que l’on fasse pour la rattraper. L’adolescence, c’est aussi l’âge des changements, des bouleversements : dans notre corps et notre tête, dans notre cœur aussi. Ce roman, il évoque l’adolescence sous toutes ces facettes, il conte le désarroi d’une jeune fille qui n’est pas encore prête à faire face à ce chambardement impromptu. Ce roman, il parle de Marion et de Tom, mais aussi de chacun d’entre nous : on peut tous se retrouver dans l’un ou dans l’autre, et peut-être même dans les deux. 

Ce roman, il parle aussi de la différence, du regard des autres, de la difficulté à s’intégrer quand on sort du moule, mais aussi du besoin de se rassurer en pointant du doigt ceux qui sont encore plus différents que nous. Ce roman n’évoque pas le harcèlement scolaire d’une façon traditionnelle. Il montre avec beaucoup de subtilité que les méchants de l’histoire ne sont pas des monstres sans cœur. Mais qu’au contraire, chacun a tellement peur d’être rejeté que tout le monde s’en prend aux autres afin de protéger sa propre place. Dans une société où le moindre écart est vu d’un mauvais œil, le meilleur moyen de se protéger est de mettre en évidence les différences d’autrui afin d’écarter de soi-même les yeux inquisiteurs de la société. Ce roman, il montre à quel point c’est dramatique, tout cette histoire, à quel point se serait tellement plus simple si tout le monde était libre d’être ce qu’il est vraiment, sans avoir à se cacher, sans avoir à se moquer des autres pour ne pas être soi-même raillé. Ce roman, il expose les conséquences terribles que cette compétition permanente pour être accepté amène : violence, déprime, perte de confiance en soi, solitude, désarroi. Mais ce roman, il finit également par montrer que si certains ont la chance d’avoir un ami fidèle sur lequel s’appuyer pour survivre à ces attaques, ce n’est pas le cas de tout le monde …

En clair, ce petit récit est à la fois mignon et bouleversant, profond et rafraichissant. A travers une plume emplie de douceur, d’humour et de poésie, l’auteure conduit le lecteur à faire la rencontre de personnages attachants qui nous prouvent que la différence n’est pas une fatalité mais bien une richesse à exploiter, ensemble. Ce roman est un condensé d’émotions subtiles : on ne verse pas des torrents de larmes ni n’explose en éclats de rire, mais on se laisse bercer par ces petits bonheurs et ces petites peines du quotidien, on sourit et on soupire, on vit, tout simplement, aux côtés de Tom et de Marion, une petite tranche d’adolescence avec ses hauts et ses bas. Un coup de cœur monumental pour cet adorable petit roman qui fait du bien au cœur et à l’âme.

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2017
(plus d’explications sur cet article)

dimanche 16 juillet 2017

Alienor : L’origine de toutes les haines - Aurélien Grall



Alienor : L’origine de toutes les haines, Aurélien Grall

Editeur : Autoédité
Nombre de pages : 295
Résumé : Alexia est encore petite fille lorsque des inconnus l'arrachent à sa famille pour la conduire dans une école privée, l'Académie Aliénor d'Aquitaine. Le pensionnat d'élite est censé lui promettre le plus brillant des avenirs, bien loin de la misère qui l'a vue naître. Mais les choses ne se passent pas comme prévu et la petite prend progressivement conscience, en compagnie de ses deux amies, Jade et Clarisse, qu'elles sont promises à de plus beaucoup plus sombres desseins...

Un grand merci à Aurélien Grall pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« La seule façon pour nous d’éviter une autre crise de la sorte est de nous assurer de la stabilité des différentes nations du monde. Ceci ne sera possible que par le contrôle de leur élite politique et intellectuelle. Nous nous devons de porter le droit d’ingérence à un degré et une envergure jusqu’alors jamais vus. Vous croyez sûrement un tel exploit impossible, mais il existe une faille : les femmes, Messieurs, les femmes. Ce sont elles qui, de tout temps, ont réussi à exercer leur pouvoir par l’intrigue, à travers tous les grands régimes de l’Histoire. »

- Mon avis sur le livre -

C’est aujourd’hui une chronique bien différente de ce que j’ai l’habitude de publier sur ce blog que je vous propose. Ainsi, ce n’est qu’après une analyse purement objective de l’étudiante en littérature habituée à énoncer de simples faits littéraires que je vous livrerai un avis plus subjectif, plus personnel, de la lectrice sensible. Pourquoi cette distinction totalement inédite sur mon blog ? Pour faire simple, disons que j’ai beau reconnaitre l’immense potentiel et les nombreuses qualités de ce roman, cela ne m’a pas empêché de rencontrer quelques difficultés à terminer ma lecture, pour des raisons que je vous énoncerai tout à l’heure. J’ai très longuement réfléchi à la forme que je souhaitais donner à cette chronique ; mon objectif est de montrer clairement que si ma lecture a été laborieuse, ce n’est pas à cause du récit en tant que tel, mais bien de notre incompatibilité, à lui et moi : je ne fais tout simplement pas parti du public visé par ce roman. Cependant, je reste intimement persuadée que pour un lecteur moins sensible, moins impressionnable que moi, cet ouvrage sera indéniablement une véritable perle littéraire. C’est pourquoi j’ai choisi un format différent de celui que j’utilise d’ordinaire, et j’espère que cet essai sera concluant.

A travers ces quelques trois-cent pages, nous suivons le quotidien de trois fillettes, Alexia, Jade et Clarisse, qui ont été arrachées à leur famille pour intégrer un prestigieux pensionnat d’élite : l’Académie Aliénor d’Aquitaine. Accueillant une petite promotion d’une vingtaine de petites filles âgées de six à huit ans, cette illustre école privée est dirigée par Katerina Haendel, une femme à la poigne de fer qui s’impose rapidement comme le modèle à suivre mais aussi comme l’autorité à respecter. En effet, au fil des semaines et des mystères, les trois amies vont commencer à s’interroger sur le véritable objectif poursuivi par cette institution : quelle école normale imposerait à de si jeunes élèves de franchir jour après jour un véritable parcours du combattant toujours plus difficile ? quelle école normale cacherait des armes au sein d’un bunker au fond du parc ? enfin, quelle école normale rabâcherait à ses pensionnaires que le monde doit être débarrassé de l’influence masculine pour laisser place à une domination exclusivement féminine ? Et plus le temps passe, plus les doutes empoisonnent l’esprit d’Alexia …

Pourquoi, objectivement parlant, ce livre aurait-il pu être un coup de cœur ? Sans la moindre hésitation : pour sa narration. A travers les mots, les phrases, l’auteur parvient à nous plonger véritablement dans l’intrigue : en fermant les yeux, en laissant la porte ouverte à l’imagination, on voit, on entend, on sent, on ressent ce que l’auteur cherche à nous transmettre. Les descriptions sont tout simplement à couper le souffle : on s’y croirait vraiment, les images, les sons, les odeurs et les ambiances s’imposent à nous. J’en profite d’ailleurs pour saluer l’audace de l’auteur, qui n’a pas hésité à utiliser des formules incluant le « nous » ou le « on », accentuant encore cette proximité entre le lecteur et les personnages. Le lecteur se voit donc totalement immergé dans cette histoire où se mêlent complots politiques, manipulations, enjeux de pouvoir, mais aussi et surtout mystères et secrets inavouables. Nous avons donc ici affaire à une intrigue riche en rebondissements et en action, un véritable page-turner qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page - et quelle dernière page !

Et là, en lisant le paragraphe précédent, vous êtes très probablement en train de vous demander quel a été mon problème avec ce roman. Ma réponse tient en deux mots : sa narration. Et oui, je sais, c’est très paradoxale au vu de ce que je viens de dire, mais cette plume si imagée, si suggestive, l’était trop pour moi en raison de la violence et de la souffrance qui rythment l’intrigue. En effet, nos jeunes héroïnes vont suivre un entrainement impitoyable, tant sur le plan physique que moral, et les descriptions de leurs douleurs, de leur calvaire, étant terriblement détaillées, ont eu raison de mon extrême sensibilité. D’ordinaire, lorsque je lis des thrillers ou des récits d’horreur, je parviens à rester suffisamment détachée de l’histoire pour ne pas en être choquée, mais là, la narration m’a tellement happée par sa force que j’en étais incapable. J’ai plus d’une fois failli arrêter ma lecture, mais ma curiosité ainsi que ma volonté de respecter mes engagements vis-à-vis de l’auteur m’ont poussées à aller jusqu’au bout. Je m’en félicite d’ailleurs car les révélations finales dépassaient de loin toutes mes spéculations ! Je regrette cependant, également, que la seconde partie soit aussi « expéditive » : tout allait bien trop vite, je n’ai donc pas tout compris, et c’est dommage car il y avait de quoi faire quelque chose d’encore plus époustouflant ! 

Pour résumer, donc : ce roman, mêlant habilement le thriller politique, la science-fiction et le drame, a absolument tout pour plaire aux lecteurs dont le cœur est bien accroché et qui ne souffrent pas d’hypersensibilité anxiogène. Il y a de l’action, du mystère, des conspirations, des rebondissements, et surtout, il y a une plume à couper le souffle par sa puissance évocatrice. Toutefois, étant une très grande sensible, je n’ai pas supporté cette avalanche d’épreuves atroces qui s’abat sur nos jeunes protagonistes. Aussi, je le répète une fois de plus : je ne doute pas un seul instant que cet ouvrage puisse plaire, mais il n’était pas fait pour moi - ou je n’étais pas faite pour lui, au choix. Peut-être qu’un jour, si j’arrive à m’endurcir un peu, je pourrais relire ce livre avec un regard neuf, moins vulnérable, et serais donc plus à même de l’apprécier à sa juste valeur !

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2017
(plus d’explications sur cet article)