mercredi 17 avril 2019

La fille faucon - Martine Baticle


La fille faucon, Martine Baticle

Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 336
Résumé : À seize ans, en apprenant la vérité sur la mort tragique de ses parents et l’enlèvement de son frère jumeau, par une bande de redoutables brigands, Camille décide de se lancer sur les routes à la recherche de ces horribles criminels. Dotée d’un pouvoir de métamorphose dont elle a hérité et d’une volonté inébranlable, elle mettra tout en œuvre pour parvenir à ses fins : retrouver son frère ! L’aventure est périlleuse. En 1650, les bandits rôdent dans un pays en proie à la famine après une longue période de guerre. L’amour et l’amitié lui permettront-ils de faire face à de nombreuses péripéties dangereuses, à l’issu incertaine ?

Un grand merci à Martine Baticle pour l’envoi de ce volume, ainsi qu’au service d’autoédition Wibibook et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« Le bruit de chevaux au galop se rapproche. Bientôt, les sabots résonnent sur les pavés de la cour carrée. Six cavaliers surgissent de la pénombre. Le vent fait flotter leurs longs manteaux, animant leurs silhouettes noires qui se découpent dans le ciel ocre de cette fin de journée de l’automne 1635.  »

- Mon avis sur le livre -

Les apparences sont parfois trompeuses : avec une telle couverture, et l’évocation de « redoutables brigands » dans le résumé, j’étais convaincue que j’allais m’immerger dans un récit de piraterie, et j’en étais ravie d’avance ! Malheureusement … pas le moindre petit pirate à l’horizon, et pas un seul trajet en mer pour donner l’illusion ! C’est le problème avec les illustrations de couverture : parfois, elles reflètent à merveille ce que sera le récit, et des fois, elles induisent le lecteur en erreur … Heureusement pour moi, malgré ce petit désappointement initial, j’ai passé un excellent moment en compagnie de Camille, et j’ai vraiment beaucoup aimé ce petit roman d’aventure historique saupoudré d’un brin d’urban fantasy !

1650. Camille a seize ans lorsque sa nourrice lui apprend la vérité sur ses origines : elle est la fille du Comte de la Sablière, tué avec sa femme par des brigands lorsqu’elle n’était qu’un nourrisson … Elle découvre également qu’elle a un frère jumeau, enlevé par ces mêmes bandits, et qu’elle a le pouvoir de se transformer en faucon … Bien décidée à retrouver son frère et à venger la mort de ses parents, la jeune fille se lance aux trousses de ces criminels qui ont décimé sa famille. Mais la jeune métamorphe n’est pas au bout de ses surprises : sur sa route, elle ne rencontrera pas seulement des ennemis, mais aussi des alliés, et peut-être même des amis …

On s’imagine souvent que pour être bon, un livre doit « sortir du lot », « être original », « caser les conventions du genre », « s’écarter des sentier battus » … bref, qu’il doit absolument se démarquer de ses concurrents. Parfois, c’est vrai : je suis la première à aimer les romans qui ne ressemblent à aucun autre. Mais ce n’est pas toujours le cas, et La fille faucon en est la preuve. Une jeune orpheline, qui se découvre un fantastique pouvoir de métamorphose et qui fonce dans le tas pour faire justice et retrouver son frère jumeau enlevé par des truands, on ne va pas se mentir : c’est classique, pour ne pas dire « cliché ». Et pourtant … ça fonctionne à merveille. On suit avec plaisir les péripéties de la jeune Camille … même si on sait pertinemment bien qu’il ne lui arrivera rien de grave et qu’elle parviendra à ses fins sans difficulté ! Car on le sent, même les situations les plus désespérées se dénoueront « comme par miracle » : c’est facile, trop facile, mais c’est tellement réjouissant de voir les gentils battre les méchants qu’on pardonne volontiers à l’auteur ces nombreux deus ex machina !

Alors je ne vais pas vous mentir : parfois, j’aurai aimé plus de suspense, j’aurai aimé avoir peur, réellement peur, pour Camille. J’aurai aimé des rebondissements un peu moins prévisibles, des dénouements un peu moins évidents … j’aurai préféré que tout ne soit pas gagné d’avance, pour pouvoir me poser toutes ces petites questions qui font qu’un roman est captivant : Camille retrouvera-t-elle l’assassin de ses parents et ravisseur de son jumeau ? et si ce dernier ne voulait pas entendre parler de sa famille biologique et refusait de croire la jeune fille ? Ici, les « nombreuses péripéties dangereuses à l’issu incertaine » ne le sont que de façade : au bout de quelques chapitres, le lecteur cesse totalement de s’inquiéter pour la mistinguette, et la seule interrogation qui subsiste est « alors, cette fois-ci, c’est quoi le miracle ? ». C’est un peu dommage, je trouve, même si, comme je l’ai dit plus haut, ça reste une histoire fort sympathique : on attend avec impatience les retrouvailles entre les jumeaux, on attend avec impatience la défaite du vilain méchant, on sait que ça va arriver, mais on savoure quand même ces victoires de l’héroïne, fort attachante au demeurant !

En bref, vous l’aurez bien compris, c’est une lecture en demi-teinte qui reste néanmoins une lecture sympathique : si je regrette certaines facilités dans le dénouement de l’intrigue, j’ai beaucoup apprécié suivre les aventures de la jeune Camille ! C’est un livre sans surprise pour les adeptes du genre : on sait comment tout ceci va se terminer (bien), du coup on ne tremble pas pour notre héroïne … mais parfois, la prévisibilité a du bon ! Quand on a le moral dans les chaussettes, quand on a envie d’une happy end, quand on a besoin que le bien triomphe du mal, La fille faucon est le roman idéal car on sait pertinemment bien qu’on finira avec un grand sourire réjoui à la fin ! C’est également un roman parfait pour les jeunes lecteurs qui découvrent l’urban fantasy historique : voir une adolescente réussir là où des adultes ont échoué, c’est toujours fascinant pour des jeunes ! Un roman sympathique, donc, malgré quelques facilités scénaristiques qui peuvent déranger les plus aguerris du genre !

Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)

1 commentaire:

  1. Ah bah tiens je l'ai lu aussi :) je rejoins grandement ton avis, si l'histoire est sympathique, les facilités scénaristiques sont beaucoup trop présentes. Malgré tout je suis sûr que ça peut convenir par conséquent à un jeune public :)

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