dimanche 16 novembre 2025

Liann et la Pierre de Puissance - Suzanne Max et Alain Benoist

Liann et la Pierre de Puissance, Suzanne Max et Alain Benoist

 Editeur : Ex Aequo
Nombre de pages : 71

Résumé : Khali, le meilleur ami de Liann, rêve de vivre comme lui ses propres aventures ! Mais hélas il ne mesure pas toujours les dangers qui le guettent. Grâce à l’aide d’une jeune fée, le voilà parti à la recherche d’une mystérieuse roche magique censée lui donner de nouveaux pouvoirs. Courageux, téméraire, mais souvent imprudent, Khali sera mis à l’épreuve et devra surmonter bien des obstacles sur son chemin. Dès lors, lancé à sa recherche, Liann fera tout pour le sauver du terrible sort qui le menace.

 Un grand merci aux éditions Ex Aequo pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

 

- Mon avis sur le livre -

 Septième opus des aventures de Liann le petit faune, ce roman peut se lire indépendamment des autres tomes, à la fois parce que chaque volume présente une petite histoire complète et donc « autonome », et parce que ce volet est plus particulièrement centré sur le meilleur ami de Liann, Khali.

Ce dernier en a ras-le-bol d’être toujours cantonné aux « seconds rôles », d’être sans cesse dans l’ombre de son royal ami : lui aussi veut briller, lui aussi veut être acclamé comme un héros ! Alors quand Aster, la vieille nourrice, leur raconte l’histoire de Rolf, un pauvre faune orphelin devenu plus puissant que le Roi lui-même grâce à une pierre magique, Khali n’a plus qu’une seule idée en tête : partir à la recherche de cette roche fabuleuse, et acquérir à son tour de formidables pouvoirs. Ni une ni deux, il demande à la jeune fée Mélinda de transformer son chien en un « faux Khali », afin de pouvoir partir à l’aventure sans que son absence ne soit remarquée. Il n’a qu’une journée, une seule, pour trouver l’île où se trouve la fameuse pierre, et revenir, sans quoi son double prendra sa place à tout jamais … Mais la route est pleine d’épreuve : s’en sortira-t-il tout seul ?

Soixante-dix pages : c’est tout ce dont l’autrice a besoin pour offrir au lecteur, qu’il soit petit ou grand, une aventure des plus folles. Il y a de tout dans ce petit livre : de l’aventure, de l’action, du danger et du suspense, bien évidemment (à quoi ressemblerait une quête initiatique sans des épreuves angoissantes et une échéance dramatique ?), mais aussi de l’émotion, de la magie et des bons sentiments (parce qu’il faut bien nourrir l’esprit et le cœur de nos petits héros de demain). Non seulement on ne s’ennuie pas une seule seconde, mais on ne peut que sortir un peu « grandi » de ce petit récit … un peu comme Khali !

En effet, au début du livre, ce dernier est assailli de mauvaises pensées … et cela le mène à mal agir. Jaloux de son meilleur ami, il est envahi par la soif de puissance et de gloire : il veut être fort, il veut être grand, il veut être admiré, il veut être acclamé. Par ailleurs, sa fainéantise le pousse à trouver un moyen d’échapper aux tâches dont tous les petits faunes doivent s’acquitter pour aider la communauté. Enfin, il use de sournoiserie pour embobiner une (trop) gentille petite fée et la convaincre d’utiliser sa magie pour satisfaire ses petites envies égoïstes … Jaloux, ambitieux, paresseux et fourbe : ce n’est pas très glorieux, tout cela … mais il semble évident que beaucoup d’enfants (et bien des adultes aussi, avouons-le) peuvent se reconnaitre dans ce petit anti-héros … très attachant tout de même.

Car à côté de cela, Khali est aussi un enfant généreux, courageux et loyal. Au cours de son aventure en solitaire, il viendra en aide à un pauvre blessé, il ne reculera pas devant le danger, et il affirmera haut et fort son amitié et sa fidélité envers son ami Liann. Il prendra peu à peu conscience que, finalement, il a déjà en lui tout ce qu’il faut pour être un héros : bien sûr, il n’est pas de lignée royale comme Liann, mais cela ne l’empêche pas de se montrer bon, fort et respectable … Il prend également conscience qu’accepter de l’aide, ce n’est pas de la faiblesse, que c’est au contraire quand on met son orgueil de côté et qu’on réfléchit à plusieurs qu’on trouve les bonnes solutions.

Car on s’en doute bien : Liann ne va pas laisser son meilleur ami affronter seul de si terribles dangers, et tout se terminera bien pour notre imprudent petit Khali ! En tant qu’adulte, on peut trouver que tout se résout bien trop facilement, mais je reste convaincue qu’un petit lecteur passera par toutes les émotions, de l’espoir à la peur et de la peur au soulagement, tout au long de ce petit roman. Nul doute également que, sans même s’en rendre compte, il en tirera quelques petites leçons pour l’avenir : il faut se méfier de l’ambition, ne pas céder à la facilité, ne jamais refuser la main tendue d’un ami fidèle … et ne jamais laisser un ami dans la galère !

Mention spéciale aux belles illustrations en couleur qui parsèment le récit : elles apportent un peu plus de douceur et de magie à l’histoire, et c’est vraiment un régal pour les yeux. Autant vous dire que j’ai été conquise par ce petit roman, et que je le conseille aux petits comme aux plus grands !

dimanche 26 octobre 2025

Les rôdeurs de l'Empire, tome 4 - Guy-Roger Duvert

Les rôdeurs de l’empire4, Guy-Roger Duvert

 Editeur : Autoédition

Nombre de pages : 307

Résumé : Ballottés par les flots, Ethan, Cassandra, Astrid et Tobias s’échouent sur une île oubliée, prisonnière des tempêtes de l’Abîme. Là, une colonie de naufragés s’est développée selon des codes de flibuste, où l’ordre ne tient qu’à un fil. Au cœur de cette confusion, un Sorcier s’est imposé, sondant les ruines mystérieuses laissées par Ceux d’Avant. Ses recherches font écho à celles de l’Empereur lui-même … Pour la première fois, les Rôdeurs entrevoient le cœur des machinations impériales.

Un grand merci à Guy-Roger Duvert pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

 

- Mon avis sur le livre -

 Cela fait déjà quatre tomes que nous suivons nos infortunés Rôdeurs dans leurs mésaventures … et il faut bien reconnaitre qu’il devient de plus en plus compliqué de vous donner envie de lire leurs péripéties sans risquer de vous divulgâcher toute l’histoire ! La difficulté est d’autant plus grande que notre bande de crapouilles collectionne les galères de toutes sortes : aucun de leur plan ne se passe jamais comme prévu, ils tombent toujours au mauvais endroit au mauvais moment ... Ce qui rend leurs aventures particulièrement complexes à résumer ! Tout ce qu’il faut retenir, c’est que notre petit groupe de malfrats aventuriers s’est retrouvé scindé en deux à la suite d’un naufrage : nous avions suivi Logan et Trevor dans le tome précédent, il est donc grand temps de découvrir ce qui est arrivé aux autres Rôdeurs … Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas vraiment mieux lotis que leurs camarades.

Les voici échoués sur une île entourée d’une perpétuelle tempête rendant tout retour vers le continent impossible, à en croire ceux qui sont carrément nés ici, descendants des premiers naufragés. Mais vous les connaissez comme moi, les Rôdeurs : ils ne vont pas se laisser abattre par « si peu » ! L’impossible, ils en ont fait en quelque sorte leur spécialité : là où tout le monde baisse les bras et se résigne, eux refusent de se laisser abattre. Ils ont une mission à accomplir, un mystère à percer : ils doivent quitter cette île, et ils la quitteront. Ils ne savent pas encore quand, ni comment, mais ils la quitteront. Quitte à s’allier avec l’énigmatique Sorcier qui cause tant de tracas à l’administrateur de la communauté de rescapés : visiblement, ce lanceur de sort partage la curiosité des Rôdeurs pour les vestiges des civilisations passées …

Je dois vous faire une confidence : j’adore les histoires où les héros s’échouent sur une île déserte. D’ailleurs, j’écris une histoire où les héros s’échouent sur une île déserte. Autant vous dire que j’étais folle de joie quand nos pauvres héros se sont réveillés sur une île déserte … enfin, plus si déserte que cela puisque des dizaines et des dizaines de naufrages y ont eu lieu ces dernières semaines, mais vous comprenez l’idée. Les voici coupés du reste du monde, sans aucun moyen de contacter d’éventuels secours, sans aucun moyen de reprendre la mer, bref, sans aucun moyen de rentrer chez eux et d’achever leur quête : pouvez-vous imaginer pire galère pour des héros de fantasy ?! Et pouvez-vous imaginer plus grand suspense que celui-ci : nos héros vont-ils réussir là où des générations entières ont échoué ? Parviendront-ils à quitter cet archipel ? Et surtout … comment y parviendront-ils ? Car honnêtement, connaissant Guy-Roger Duvert, on se doute bien qu’il ne laissera pas ses personnages croupir sur une île, et encore moins ses lecteurs se languir d’un dénouement digne de ce nom à la saga : il y en aura forcément au moins un qui parviendra à rejoindre le continent pour terminer la quête collective, c’est obligatoire !

Mais … c’est pas gagné, franchement. Et cela d’autant plus qu’au fur et à mesure, nous prenons conscience qu’il se passe des trucs drôlement louches sur cette île déjà bien louche. On sent qu’il y a quelque chose qui cloche encore plus qu’avant : c’est comme s’il y avait une anomalie dans l’anomalie, et ça titille autant notre curiosité que l’inquiétude des protagonistes. Les pauvres, quand même, à chaque fois qu’ils pensent avoir compris quelque chose, un nouveau mystère vient s’ajouter à tous les précédents, les plongeant dans une perplexité toujours plus grande. Et je dois bien reconnaitre que, par moment, j’ai bien failli me noyer, moi aussi : sans doute parce que je suis exténuée et confuse ces derniers temps (bonjour la santé mentale qui défaille), mais j’ai eu plus de mal que d’habitude à comprendre ce qui se passait dans ce tome. J’ai été perdue pendant une bonne partie du récit … ce qui ne m’a pas empêché d’y prendre plaisir, car l’action est suffisamment prenante pour pallier au manque de compréhension des subtilités. C’est quelque chose que j’apprécie d’ailleurs énormément chez Guy-Roger Duvert : même quand on n’est pas en forme, on profite de notre lecture, car c’est particulièrement divertissant et palpitant. Un peu comme un bon film, en fait !

En bref, vous l’aurez bien compris : ce fut comme toujours une bonne lecture. Ce n’est clairement pas le meilleur roman de l’auteur, car il y a une déferlante d’informations légèrement indigeste, mais j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à le lire. Je pense que le fait de deviner/savoir que cette saga allait converger avec Outsphere m’a quelque peu « gâché » la lecture : sachant qu’il y avait avoir un point de rencontre, je ne faisais que l’anticiper et l’attendre, et j’ai donc eu un peu de mal à profiter pleinement de cet opus « pour lui-même ». Je suis donc à la fois conquise par ce regroupement de sagas et légèrement frustrée, car on a parfois le sentiment que ces quatre tomes n’ont été qu’une (longue) introduction dont le seul but était cette rencontre avec les héros de l’autre saga … Impression renforcée par le fait que la suite et fin de l’histoire se fera dans le cinquième tome d’Outsphere : la saga des Rôdeurs de l’Empire est donc théoriquement achevée, mais sans avoir de réelle fin, et c’est un petit peu perturbant … Mais j’ai quand même hâte de découvrir cette suite et fin, même si elle se trouve dans une autre saga, le plus important est vraiment de connaitre le fin mot de toute cette histoire ! Vivement !

samedi 9 août 2025

Dans les yeux d’Orion - Jonathan Riant

Dans les yeux d’Orion, Jonathan Riant

 Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 411
Résumé : Une puce ultra-intelligente implantée chez chaque citoyen permet de surveiller en temps réel toutes les constantes de santé. Créée par la puissante société VitaLink Corp, elle promet un monde plus sûr… à condition d’en payer le prix. Orion, 17 ans, est prêt à tout pour sauver sa mère atteinte d’un cancer du cerveau. Aidé par sa seule véritable amie, Vega, il plonge dans les secrets bien gardés de cette technologie omniprésente. Ce qu’il va découvrir pourrait bouleverser non seulement sa vie, mais aussi les fondements de toute la société. Et si le prix de notre santé, c’était notre liberté ?

 Un grand merci à Jonathan Riant pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

 

- Un petit extrait -

« "O," ce petit surnom dont m'affuble Vega depuis notre rencontre. Elle dit trouver ça plus court et percutant. Pour ma part, il ne m'est jamais venu à l'idée de l'appeler "V", mais pourquoi pas. Je m'y suis fait à la longue et cela me fait penser à l'eau, ce liquide qui se fraye un chemin à travers tout ce qui l'entoure, esquivant, creusant tout doucement et subtilement, mais parvenant toujours à ses fins. Et j'aime bien cette idée. Je me dis qu'à la longue, je parviendrai bien à me faire une place dans ce monde. Et à force de travail et de petits contournements, je sauverai ma mère. Je suis l'eau qui parcourt le monde et ma mère en est la source.   »

- Mon avis sur le livre -

Dans un futur qui semble relativement proche, il n’a jamais été aussi facile de prendre soin de sa santé : grâce à la puce neuronale créée par VitaLink Corp, toutes vos constantes sont analysées en continu, et le moindre dysfonctionnement vous est signalé en direct. Malheureusement pour Orion, dix-sept ans, petit génie de l’informatique, et surtout pour sa mère, atteinte d’une grave tumeur au cerveau, les soins coutent chers. Bien trop cher pour eux. Le jeune homme a beau accumuler les petits boulots, plus ou moins légaux, en plus de ses études afin de se procurer des médicaments auprès de fournisseurs plus ou moins douteux, il voit l’état de sa mère se dégrader à vue d’œil. Il doit aller se rendre à l’évidence : s’il veut la sauver, il va lui falloir se rapprocher des milieux les plus malfamés qui soient … et prendre le risque d’attirer l’attention de la très efficace milice sécuritaire. Mais Orion ne reculera devant rien … pas même devant les découvertes les plus effrayantes.

Faire original, c’est difficile. En tant qu’apprentie écrivaine, je suis bien placée pour le savoir : notre cerveau, biologiquement programmé pour la paresse, cherche toujours la solution de facilité et se contente donc bien volontiers de ce qu’il connait déjà. Par ailleurs, quand on débute, c’est rassurant de s’inscrire dans la lignée de ce qui existe avant nous : on se dit que si ça a marché pour les autres, cela fonctionnera aussi pour nous. Mais la frontière est bien mince entre archétype et stéréotype, ainsi qu’entre code et cliché : cela demande une attention de tous les instants pour rester fidèles aux premiers sans tomber dans les seconds. L’équilibre est loin d’être évident à trouver : il faut inscrire son roman dans une certaine continuité avec les autres ouvrages du même genre (voire du même sous-genre), tout en lui insufflant une touche d’unicité qui lui permet de se démarquer de ces-dits ouvrages. Si le roman est trop différent, le lecteur amoureux du genre se sentira floué. Mais s’il est trop semblable, le lecteur coutumier du genre n’aura aucune surprise à se mettre sous la dent …

Et malheureusement, c’est un peu ce qui m’est arrivé avec ce livre. Pour son premier roman, l’auteur nous offre une dystopie tout ce qu’il y a de plus classique … et pour moi qui en ait lu des tas et des tas depuis mes douze ans, cela a même été beaucoup trop classique. Vraiment trop classique. Sans nul doute, c’est un genre que l’auteur connait lui aussi très bien, et il a visiblement fait des recherches pour s’assurer que son récit correspondait bien aux conventions du genre … Mais, probablement pris dans l’enthousiasme de l’auteur débutant, il a appliqué ces-dits conventions un petit peu trop à la lettre. Résultat des courses : je dois bien avouer m’être un peu ennuyée. Au milieu du chapitre trois, j’avais énoncé mes petites prédictions sur la suite de l’intrigue à ma maman, ayant déjà perdu tout espoir que le récit s’écarterait de ce schéma bien balisé … et effectivement, tout s’est déroulé exactement comme je l’avais imaginé. Et du coup, tout m’a semblé bien trop prévisible, et mon intérêt pour l’histoire s’est peu à peu émoussé …

Cela ne veut pas dire que c’est un mauvais roman : je reconnais que c’est une dystopie qui répond fidèlement aux attentes du genre. Juste trop fidèlement pour les lecteurs déjà très familiers du genre, justement. Je pense vraiment que c’est un livre qui s’adresse plutôt à des lecteurs qui n’ont pas encore lu beaucoup de dystopies : ils y trouveront un récit qui mêle mystère, action et émotion, et ils seront probablement bien plus « éblouis » que moi par certaines révélations et certains retournements de situation. Pour une première immersion dans le genre, ce roman est idéal. Pour une centième immersion dans le genre, pas vraiment. Je n’étais donc clairement pas le bon public pour ce roman, et je dois donc honnêtement avouer ne pas avoir eu une expérience de lecture bien transcendante … Mais si vous voulez découvrir le genre, ne vous laissez pas décourager par ma déception : elle n’est pas liée au livre en lui-même, mais bien plus à ma relation déjà ancienne avec le monde de la dystopie !

vendredi 9 mai 2025

Les Chroniques occultes, tome 5 : Croisière Macabre - Guy-Roger Duvert

Les chroniques occultes5, Guy-Roger Duvert

Croisière macabre

Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 295
Résumé : Printemps 1935. Le SS Haronga, élégant paquebot en partance de Hong Kong pour San Francisco, emporte avec lui nos quatre investigateurs, animés par une quête : suivre la trace d’un riche occultiste en possession d’un texte ancien qu’ils comptent récupérer. Mais à mesure que le navire fend les eaux du Pacifique, des phénomènes inexplicables commencent à se multiplier. Bienvenue à bord. Mais ne soyez pas trop pressés d’arriver à destination...

 Un grand merci à Guy-Roger Duvert pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

 

- Mon avis sur le livre -

 Au bout d’un certain nombre de tomes, il devient difficile de savoir quoi dire de nouveau sur une saga … Vous qui connaissez déjà les Chroniques occultes, qui avez déjà lu les quatre premier opus, et peut-être même celui-ci, je n’ai plus besoin de vous convaincre : vous savez déjà tout aussi bien que moi qu’on en redemande toujours plus ! Quand à vous, qui n’avez pas encore découvert la saga, ou qui n’avez pas encore lu ce tome, je ne voudrais surtout pas risquer de trop vous en dire : cela serait vous gâcher le plaisir de la pure découverte !

Je dois bien reconnaitre que cette saga n’est pas celle que je préfère de l’auteur : je garde un attachement tout particulier pour Outsphere, sans doute parce que c’est avec elle que j’ai découvert la plume de Guy-Roger Duvert. Par ailleurs, je ne suis pas forcément une grande adepte des mythes lovecraftiens, et nul besoin d’être un grand spécialiste du genre pour comprendre rapidement que les Chroniques occultes s’inscrivent dans cette lignée. Toutefois, j’ai vraiment apprécié ce cinquième tome, plus que le précédent par exemple !

Je pense que le côté « huis-clos » y est pour quelque chose : je trouve que cela confère immédiatement une ambiance toute particulière au récit. La tension est d’autant plus grande que nos héros ne peuvent pas échapper aux potentielles menaces : quoi qu’il arrive, ils seront obligés de faire face, sans pouvoir se défiler. Car admettons-le : un des petits plaisirs coupables de la lecture, c’est vraiment de prendre plaisir à voir les personnages embourbés dans des situations inextricables et particulièrement mortelles … Bien en sécurité de l’autre côté du livre, on frissonne d’excitation à laisser les héros se mettre en danger à notre place : grâce à eux, on vit par procuration des aventures incroyables, sans risquer la moindre égratignure, n’est-ce pas fabuleux ?

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec Milton, Kristen, Lillian et Howard, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Pas de repos pour les braves : nos quatre investigateurs ne prennent pas le bateau pour profiter d’une agréable croisière, mais bel et bien pour traquer de dangereux occultistes en possession d’un manuscrit plus dangereux encore … Et le temps presse : il faut agir avant qu’ils ne mettent en branle le mystérieux rituel contenu dans le livre ! Et tandis que des passagers disparaissent les uns après les autres, une palpitante course contre la montre débute : préparez-vous à retenir votre souffle, à sentir votre cœur s’accélérer et à ressentir le besoin de tourner les pages à toute vitesse pour découvrir la suite de l’histoire !

Histoire qui, comme souvent avec Guy-Roger Duvert, s’articule autour d’un très subtil équilibre entre des ressorts narratifs assez « connus » (si l’on fait bien attention aux indices disséminés par-ci par-là et si on est quelque peu familier du genre, on parvient à deviner ce qui se cache derrière toutes ces choses étranges) et de véritables coups de théâtre très difficilement prévisibles. J’aime bien, car c’est ce qui génère vraiment un effet de surprise : comme on baisse la garde en pensant avoir compris, on est d’autant plus étonné quand la seconde (voire troisième) révélation survint ! L’auteur est vraiment doué pour cela, et je ne m’en lasse vraiment pas !

Plus généralement, cet opus a vraiment ravivé en moi la « flamme » pour cette saga : elle reste toujours un peu en-deçà d’Outsphere selon moi (d’ailleurs … l’auteur a-t-il vraiment une fascination pour les raies manta volantes au point d’en mettre dans tous ses univers, ou bien est-ce les prémices d’une nouvelle convergence entre les sagas ?!), mais j’ai vraiment terriblement envie de découvrir la suite des aventures de nos quatre aventuriers ! Je pense que ce qui est vraiment le plus sympa, c’est que chaque tome a en quelque sorte son ambiance « propre » : bien sûr, il y a une continuité indéniable, mais il y a toujours un souffle de « nouveauté », et j’aime énormément !