Editeur : Syros
Nombre
de pages : 288
Résumé : [Tome 2 de Mon amie Arnie. Peut se lire
indépendamment du premier.] Arnie Spencer est un adolescent extraordinaire, un
héros. Personne, à Ithaca, n’est près d’oublier cette nuit d’été durant
laquelle il est venu à bout d’un serial killer qui terrorisait la petite ville
depuis des mois. Seulement, tout le monde n’est pas dupe. Deux de ses camarades
de lycée étaient avec Arnie la fameuse nuit. Fox et Cliff savent qu’il n’est
pas le sauveur au destin tragique, mais plutôt un psychopathe en puissance,
celui qui se fait appeler le «Chat de Schrödinger». Encore faut-il qu’on les croie !
Un grand merci aux éditions Syros
pour l’envoi de ce volume et à la plateforme Livraddict pour avoir rendu ce
partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Vous avez raison, acquiesça le gamin, songeur. A chacun de décider de l’orientation de sa vie. Mon père était un amoureux transi. C’est cette terrible passion qui l’a perdu. Je ne commettrai pas la même erreur. Il existe tant d’éléments nuisibles dans cette société, des personnes qui, sous prétexte qu’elles n’enfreignent pas les lois des hommes, se permettent en toute impunité d’empoisonner la vie de leurs semblables. On ne peut pas les combattre si on se laisse envahir par ses sentiments personnels. Vous voyez ce que je veux dire ? […] Voyez-vous, j’aime à me voir comme une espèce de régulateur, un affranchi qui a cessé de s’embarrasser des inhibitions propres à l’homme. Si le genre humain dans son entier faisait de même, le monde deviendrait un endroit où il fait bon vivre. Malheureusement, nous sommes trop peu à vouloir endosser le rôle. Alors, à défaut de changer le système, nous procédons par petites touches et faisons de notre mieux. »
- Mon avis sur le livre -
Il faut savoir que je suis quelqu’un de très
paradoxal : je suis très sensible et très anxieuse, je pleure pour un rien
et j’ai peur d’absolument tout - même des papillons -, mais j’adore les
thrillers et autres récits bien sanglants et bien angoissants. Je suis bien
incapable de vous expliquer comment cela se fait, mais c’est ainsi : même
si je sais pertinemment bien que, rêvant régulièrement de mes lectures, je vais
passer de mauvaises nuits en lisant un tel roman, je ne peux pas m’empêcher de
le faire … et d’aimer ! Parce que oui, même si je n’en lis pas très
souvent à cause de cette sensibilité exacerbée et de ma tendance insomniaque,
je dévore littéralement ces romans : plus l’intrigue est complexe et
emberlificotée, plus les mystères sont importants, plus les personnages sont
imprévisibles et plus l’histoire est prenante, plus je suis heureuse !
Autant vous dire que le résumé m’a immédiatement conquise …
Aux yeux de tous, Arnie Spencer est LE héros
du siècle, un jeune homme hors du commun qui n’a pas hésité à tuer son propre
père, serial killer en puissance, pour le bien de la ville entière. Désormais,
tous n’attendent plus qu’une seule chose : son retour. Aussi, pour Mia et
Erin, pas de doute : si leurs petits copains respectifs ne sont plus les
joyeux lurons inséparables qu’ils étaient avant, c’est bien à cause de l’absence
du troisième membre du groupe, Arnie Spencer, qui est partie vivre chez sa
tante depuis ce fameux soir. C’est donc emplies de bonnes intentions qu’elles
organisent une surprise pour Fox et Cliff : les retrouvailles avec Arnie,
de retour à Ithaca. Comment pouvaient-elles deviner que les apparences sont des
plus trompeuses, et qu’Arnie n’a rien de l’adolescent altruiste et admirable qu’il
semble être ? Comment pouvaient-elles se douter que Fox et Cliff, témoins
des événements, redoutaient plus qu’ils n’attendaient ce retour ? Car ils
savent très bien, eux, qu’Arnie n’est pas celui qu’il prétend être … mais nul n’est
prêt à les croire.
Avec ce livre, je me suis livrée à une
expérience inédite dans ma vie de lectrice : lire un second tome sans
avoir même jamais entendu parler du premier. Puisque l’éditeur précisait bien
que les deux volumes étaient parfaitement indépendants l’un de l’autre, je me
suis lancée dans ma lecture sans aucune crainte. Je dois bien admettre qu’au
début, je me suis sentie terriblement frustrée : j’étais totalement
incapable de reconstituer le fil des événements passés, de comprendre l’enchainement
des faits et de saisir avec précision ce dont il était question. Mais
finalement, au fur et à mesure que l’histoire avançait et que les pièces du
puzzle se mettaient en place, je me suis rendue compte que cette confusion ne
faisait qu’accentuer l’énigme « Arnie Spencer » : contrairement aux
lecteurs du premier tome qui devaient très rapidement saisir les allusions
glissées ci et là et qui avaient ainsi toutes les clés en main pour deviner
certains dénouements, j’ai été bernée du début à la fin. Je suis au final
vraiment ravie de n’avoir lu que ce tome, car cette méconnaissance des
événements antérieurs ajoutait vraiment du mystère supplémentaire à cette
intrigue déjà terriblement nouée !
Parce qu’il faut savoir une chose à propos de
ce roman : du début à la fin, l’auteur nous mène en bateau, il manipule
ses lecteurs aussi habilement qu’Arnie manipule son monde. Je m’attendais
absolument à tout sauf à ça, j’avais inventé des dizaines de théories plus
folles les unes que les autres mais pas une seule fois je n’ai songé à la bonne
éventualité ! C’est vraiment brillant ! Il faut également savoir que
ce livre est terriblement addictif, poignant, captivant, terrifiant, palpitant …
Pour tout vous avouer, à partir du moment où je l’ai commencé, je n’ai pas
arrêté avant de l’avoir terminé. En une soirée à peine, c’était bouclé :
incapable de m’en détacher, et même de faire une pause entre chaque chapitre
tellement j’avais besoin de savoir la suite, je l’ai lu en quelques petites
heures. Je me suis laissée entrainer par cette intrigue aussi tragique que
légère, par cette narration fluide et agréable qui nous ouvre les portes de ce « jeu
de piste machiavélique, terrifiant et extrêmement drôle » pour reprendre
les mots de l’éditeur. Si vous envisagez de lire ce roman, ne prévoyez rien d’autre
dans la journée, ou préparez-vous à passer une nuit blanche : s’arrêter, c’est
tout simplement impossible !
Des personnages atypiques, des rebondissements
éclatants, un dénouement qui redonne au lecteur la possibilité de respirer
librement après avoir retenu son souffle le livre durant … clairement, ce
thriller jeunesse a tout pour plaire ! Sans oublier l’essentiel : ce
livre réussi tout de même le pari de placer l’expérience de pensée du Chat de
Schrödinger au cœur de l’intrigue. Si vous ne savez pas de quoi je parle, deux
solutions s’offrent à vous : faire une recherche sur Internet ou vous
procurer le livre afin de prendre connaissance de l’explication de Fox à la
page 136. Ai-je besoin de préciser que je vous encourage très fortement à
choisir la seconde possibilité ?