jeudi 30 juin 2016

Mon book haul du mois de juin 2016


- Book haul du mois de juin 2016 -

Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas été très raisonnable en ce mois de juin : 18 livres ont rejoint les étagères de mes bibliothèques ! Alors certes, il n’y a quasiment que de l’occasion (seul Phobos Origines ne l’est pas, ainsi que Ma raison de vivre qui a été gagné lors d'un concours), mais mon compte en banque commence à protester ! Je pense que la suite de l’été va être bien maigre en achats pour compenser ce mois de folie !

- Les achats en neuf -


• Victor DIXEN, Phobos Origines : la fiche livraddict + la chronique

- Les achats en occasion -



• Francesca ZAPPIA, Je t’ai rêvé : la fiche livraddict + la chronique
• Rick YANCEY, La 5ème Vague : la fiche livraddict + la chronique (à venir)


• Dan WELLS, Fragments : la fiche livraddict + la chronique
• Dan WELLS, Ruines : la fiche livraddict + la chronique


• Sabaa TAHIR, Une braise sous la cendre : la fiche livraddict + la chronique
• Anne ROBILLARD, An-Anshar : la fiche livraddict + la chronique (à venir)


• Ann BRASHARES, Ici et maintenant : la fiche livraddict + la chronique
• Elodie TIREL, L’invasion des hommes-rats : la fiche livraddict + la chronique (à venir)


• Pauline ALPHEN, Salicande : la fiche livraddict + la chronique
• Pauline ALPHEN, Ailleurs : la fiche livraddict + la chronique


• Pauline ALPHEN, L’alliance : la fiche livraddict + la chronique
• Samantha BAILLY, Métamorphoses : la fiche livraddict + la chronique


• Angie SAGE, Le sortilège : la fiche livraddict + la chronique (à venir)
• Collectif, Ellana – L’enfance : la fiche livraddict


• Bernard WERBER, La voix de la terre : la fiche livraddict + la chronique (à venir)
• Bernard WERBER, Le miroir de Cassandre : la fiche livraddict + la chronique (à venir)

- Les réceptions -


• Rebecca DONOVAN, Ma raison de vivre : la fiche livraddict + la chronique (à venir)

mercredi 29 juin 2016

Je t'ai rêvé - Francesca Zappia



Je t’ai rêvé, Francesca Zappia

Editeur : Robert Laffont
Collection : R
Nombre de pages : 442

Résumé : Vous, les gens normaux, êtes tellement habitués à la réalité que vous n'envisagez pas qu'elle puisse être mise en doute. Et si vous n'étiez pas capables de faire la part des choses ? Jour après jour, elle se retrouve confrontée au même dilemme : le quotidien est-il réel ou modifié par son cerveau détraqué ? Dans l'incapacité de se fier à ses sens, à ses émotions ou même à ses souvenirs, mais armée d'une volonté farouche, Alex livre bataille contre sa schizophrénie. Jusqu'où peut-elle se faire confiance ? Et nous, jusqu'où pouvons-nous la croire ?


- Un petit extrait -

« Je ne pouvais me payer le luxe de prendre la réalité pour acquise. Je ne peux pas dire que je détestais tous ceux qui le faisaient, puisque c'était le cas du monde entier. Je ne détestais personne. C'est juste que je vivais dans mon monde. Mais ça ne m'a jamais empêchée de souhaiter vivre dans celui des autres. »


- Mon avis sur le livre -

En lisant pour la première fois la quatrième de couverture, assise au pied du rayonnage « Nouveautés » de l’espace librairie du supermarché, je me suis demandé sur quoi j’étais tombée. Alors, pour me faire une idée plus précise de ce roman dont la couverture m’attirait irrémédiablement, j’ai commencé à le lire, comme cela, en attendant que mes parents ne viennent me rejoindre. Cette décision fut une des plus grosses erreurs de ma vie de lectrice : lorsqu’il a fallu que je repose ce roman, après plus de deux-cents pages, en sachant que je ne connaitrais pas la fin avant un certain temps, je fus envahie d’un abattement effroyable. Et cette attente effroyable a duré bien longtemps, jusqu’à ce qu’enfin je le trouve en occasion. Il m’a ensuite fallu patienter le temps de la livraison, attendre d’avoir achevé ma lecture en cours pour enfin reprendre ma lecture (de zéro pour mieux en profiter) !

Dès le prologue, nous comprenons que nous avons affaire à une narratrice atypique. Ce qui n’est alors qu’une vague impression est confirmée dès le premier chapitre, où Alexandra nous dévoile ce que le résumé clame bien fort : elle souffre de schizophrénie. Je dois bien l’avouer, au départ, j’ai eu peur que l’auteur n’ait utilisé ce terme à tort et à travers, mais j’ai rapidement été rassurée : même si ce trouble est parfois « enjolivé » ou « romancé », on sent qu’il y a eu un réel travail de recherche avant l’écriture. C’est déjà un très gros bon point pour ce livre car, pour des raisons personnelles, je m’intéresse particulièrement aux maladies psychiques et psychologiques, et que je suis horripilée à chaque fois que quelqu’un a le malheur de confondre « schizophrénie » et « dédoublement de la personnalité » devant moi. Aussi, je suis ravie qu’une auteure ait écrit un roman young adult à ce sujet, j’espère ainsi que les lecteurs auront ainsi appris à faire la distinction entre ces deux pathologies !

Nous suivons donc le quotidien d’Alexandra, adolescente qui tente de concilier arrivée dans un nouveau lycée et gestion d’une maladie qui l’oblige à se demander sans cesse « Est-ce que je vois et entends est vrai ou n’est-ce que le fruit de mon imagination démesurée et incontrôlée ? ». La narration à la première personne conduit le lecteur à se poser la même question : qu’est-ce qui, dans ce qu’Alex décrit, est réel et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quels sont les éléments qui dépendent de la lucidité et quels sont ceux qui sont les conséquences d’une hallucination ? Souvent, la réponse semble évidente, mais d’autres fois c’est plus difficile de trancher. Parfois, Alexandra elle-même juge telle chose trop loufoque et invraisemblable pour être vraie, aussi nous sommes tout aussi surpris qu’elle lorsqu’elle découvre qu’il s’agit pourtant de la réalité. Et le contraire arrive également : des éléments qui nous semblent évidentes et normales s’avèrent n’être que des pures inventions de son esprit. C’est d’ailleurs la grande force de ce roman : réussir à semer le doute dans la raison-même du lecteur, parvenir à lui faire mélanger rêve et réalité, arriver à le faire devenir, l’espace de quelques pages, Alexandra.

Malgré sa maladie, Alex veut vivre une vie la plus ordinaire possible : elle veut avoir son bac, entrer à l’université, avoir un petit boulot …. Alexandra tente de s’adapter au monde « normal », essaye de comprendre comment fonctionne les autres afin de mieux s’intégrer à eux. Ce livre met en effet en évidence les difficultés que rencontrent les personnes atteintes de certaines maladies psychiques à communiquer avec autrui : en effet, pour certains individus, il est très compliqué de comprendre les émotions et les réactions des autres, et encore plus de s’y adapter pour adopter un comportement adéquat et approprié. Cette facette des troubles psychologiques a été parfaitement bien décrite et mise en scène par l’auteur (je pense particulièrement à cette fameuse phrase prononcée par l’un des personnages : « Parfois, je ne sais pas comment il faut se comporter », que j’approuve parfaitement pour la prononcer moi-même assez régulièrement). 

Au cours de cette année scolaire, Alex va donc faire de nombreuses rencontres et expérimenter un certain nombre d’événements sociaux auxquels elle n’a jusqu’alors jamais été confrontées : être invitée à une fête, enchainer blagues et plaisanteries, subir les foudres d’une rivale jalouse …  De manière générale, les événements racontés dans le roman ne sont pas extraordinaires : une rencontre sportive avec un autre établissement, des cours d’anglais ou de physique-chimie. Il y a certaines péripéties qui sortent de l’ordinaire, avec des sorties nocturnes proches de l’illégalité ou des légendes urbaines plus réelles qu’on ne le pense … Toute l’originalité des aventures vécues par Alex tient dans la perception qu’elle en a. En ce qui concerne les personnages, j’applaudis bien fort Francesca Zappia : je les trouve parfaits. Ils sont tous différents, atypiques, avec des traits de caractère bien affirmés mais jamais stéréotypés. Ils ont tous un rôle bien particulier à joue dans l’histoire, dans l’histoire globale et dans l’histoire d’Alex. Certains sont plutôt antipathiques alors que d’autres sont terriblement attachants, mais au fond ils sont surtout réalistes : plus d’une fois je me suis dit « Tiens, c’est rigolo, on dirait tel élève de mon ancien lycée ! ». 

L’écriture est dynamique et fluide, agréable et poétique. Les phrases coulent toutes seules, sans longueur ni lourdeur, les mots semblent s’enchainer naturellement comme s’ils étaient faits pour s’assembler. D’ailleurs, cela s’accorde bien avec l’histoire d’amour que décrit le roman : au vue des premières pages, il était parfaitement évident que ces deux-là étaient faits l’un pour l’autre, à la fois si semblables et si différents, si complices et si distants. Vous l’aurez compris, j’ai trouvé cette romance particulièrement mignonne et touchante. Plus généralement, c’est l’histoire dans son intégralité que j’ai trouvé émouvante : Alex a beau être déterminée et courageuse, il lui arrive bien souvent de craquer et d’être submergée par les événements, et ses proches se trouvent à leur tour désemparés face à cette détresse. Je dois l’avouer, parfois, j’ai eu envie de baffer les parents d’Alex, mais en même temps je comprenais leur réaction face à cette maladie si difficile à comprendre et à assumer. 

Ce livre a donc été un véritable électrochoc, un coup de cœur indéniable, une excellente lecture. Parfois loufoque, cocasse et absurde, parfois sérieuse, profonde et bouleversante, l’histoire d’Alexandra est inoubliable. En alternant légèreté et gravité, l’auteur nous tient en haleine jusqu’à la dernière page, nous fait passer du rire aux larmes et nous entraine dans un esprit torturé par le doute et l’espoir. Un roman que je conseille à tous.

dimanche 26 juin 2016

Phobos Origines - Victor Dixen



Phobos Origines, Victor Dixen

Editeur : Robert Laffont
Collection : R
Nombre de pages : 300

Résumé : Ils incarnent l'avenir de l'Humanité. Six garçons doivent être sélectionnés pour le programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à fonder la première colonie humaine sur Mars. Les élus seront choisis parmi des millions de candidats pour leurs compétences, leur courage et, bien sûr, leur potentiel de séduction. Le courage suffit-il pour partir en aller simple vers un monde inconnu ? La peur, la culpabilité ou la folie ne sont-elles pas plus puissantes encore ? Ils doivent faire le choix de leur vie, avant qu'il ne soit trop tard.


- Un petit extrait -

« Vous voulez savoir pourquoi l’espace me fait peur ? Parce que, au fond, malgré nos télescopes surpuissants et nos sondes spatiales high-tech, on n’a aucune idée de ce qui s’y cache réellement. »


- Mon avis sur le livre -

J’ai cru que jamais je n’arriverais à me procurer ce livre ! J’avais prévu de l’acheter aux Imaginales, mais je n’ai finalement pas pu m’y rendre cette année, le supermarché de la vallée n’approvisionne son stock de livres que très rarement, et il a ensuite fallu plus de dix jours pour que ma commande daigne arriver dans ma boite aux lettres … De quoi me rendre folle d’impatience ! Pas besoin de vous préciser que ce volume n’a pas connu la terrible attente au milieu de la pile à lire : à peine reçu, déjà dévoré !  

Phobos Origines est donc un hors-série comportant six petites histoires indépendantes qui nous content le passé des six prétendants, que nous ne connaissons que très peu. Contrairement à ce que j’imaginais, ce n’est pas leur enfance qui nous est racontée, mais bien les quelques semaines précédant le début de la sélection, le déroulement de cette dernière ainsi que certains événements se déroulant au cours de l’année d’entrainement des futurs colons de l’espace. Ces récits nous permettent surtout de comprendre les motivations des prétendants, les raisons pour lesquelles ils sont prêts à quitter la Terre pour toujours. On découvre également des facettes de leur caractère qui nous étaient jusqu’alors inconnues, des explications à leur comportement et des faiblesses que nous ne soupçonnions pas jusqu’à présent.

J’ai été particulièrement touchée par les histoires de Tao et Samson, des personnages qui auraient mérité un rôle plus important dans la saga. Ils sont tous deux très attachants car ils portent dans leur âme une fragilité certaine. Tout comme Mozart, ils ne cherchent pas la célébrité mais désirent tracer un trait sur cette vie terrestre si difficile à assumer. Les histoires d’Alexeï et Marcus sont intéressantes, mais de nombreux éléments sont encore inexpliqués : pourquoi Alexeï est-il aussi désagréable ? pourquoi Marcus est-il au courant du secret de Genesis (qui d’ailleurs n’est absolument pas dévoilé dans ce hors-série, qui peut ainsi être lu à n’importe quel moment) ? Le mystère demeure entier … Mais le récit qui m’a le plus passionnée est celui de Kenji : je ne m’attendais absolument pas à cela ! De tous les prétendants, il est au fond le plus mystérieux, celui dont on ne savait absolument rien, et ce hors-série nous apprend énormément de choses. 

L’auteur reste fidèle à son découpage très scénaristique en alternant des chapitres « On » correspondant aux événements filmés – il s’agit des archives du programme Genesis – et les chapitres « Off » se déroulant hors-champ. L’écriture est toujours aussi dynamique, aussi expressive et vivante. Victor Dixen parvient à nous apprendre certains détails tout en continuant à nous en cacher d’autres, mais introduit également de nouveaux éléments d’intrigue (je pressens que la fin nous promet de nouveaux rebondissements avec Marcus !). On ne s’ennuie pas une seconde, car les chapitres sont courts et rythmés. Je trouve d’ailleurs que les histoires sont trop courtes et auraient gagnées à être un peu plus étoffées encore. Le livre se lit presque trop rapidement : à peine commencé, déjà terminé, je suis restée un petit peu sur ma faim !

Malgré ce petit détail, Phobos Origines est à mes yeux un hors-série indispensable, et ce pour plusieurs raisons. Déjà, il offre des informations supplémentaires sur les prétendants, sur certains détails qu’ils avaient volontairement choisis de ne pas dévoiler lors des speed-dating (je pense particulière à Tao et aux circonstances réelles de son accident). De plus, il nous permet d’en savoir un peu plus sur les étapes de la sélection et quelques échantillons de la vie des prétendants au cours de l’année d’entrainement. Mais surtout, ce spin-off met l’accent sur le côté manipulateur et hypocrite de Serena, qui ment en permanence aux prétendants (je pense ainsi à ce pauvre Mozart qui était persuadé de parler seul à seule avec elle, sans se douter qu’une caméra l’espionnait encore …).

En bref, ce petit tome m’a vraiment plu et j’espère vraiment qu’il y aura un volume similaire pour nous présenter le passé des prétendantes !