A la lumière de l’ombre
Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 513
Résumé : Aujourd'hui, alors que tout ce que j'ai
construit s'apprête à être détruit ... j'écris mes derniers mots en tant que
roi, en tant que monstre damné. Il est temps de tout révéler. En ce premier
livre de mes mémoires, voici rassemblés mes plus ténébreux souvenirs de prince
héritier. Mon histoire vous apprendra à quel point se battre pour une idée peut
tout vous enlever : votre trône, votre avenir... jusqu'à votre propre vie. Alors,
vous qui osez lire ... saurez-vous marcher à mes côtés, une ultime fois ?
Saurez-vous embrasser ... le tourment des rois ?
Un grand merci à Gaëtan Noël
pour l’envoi de ce volume (et la petite dédicace) et à la plateforme SimPlement
pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Mon royaume. Définitivement. Vidé de toutes mes énergies, incapable de réaliser pleinement l'ampleur de la catastrophe qui s'abattait sur ma vie, je ne vis rien des premiers instants de notre chevauchée. Rien... Sauf la nuit, qui tombait. Et derrière moi, loin dans le ciel de l'ouest, l'éclat mourant... de ma destinée. »
- Mon avis sur le livre -
Tout comme Hydan, Prince Héritier du royaume
d’Hydolia, peine à choisir le commencement de ses mémoires, je peine quant à
moi à choisir quelle forme donner à cette chronique. Car cette lecture ne fut
semblable à aucune autre : plus qu’une lecture coup de cœur, coup de
foudre, coup de poing, cette lecture fut tout simplement une révolution littéraire.
Que vous dire, que vous taire ? Comment vous faire saisir tout l’intérêt
et toute l’originalité de ce roman si novateur sans risquer de vous en dévoiler
trop et vous gâcher ainsi le plaisir de la découverte ? Comment, tout
simplement, rendre hommage à ce récit qui m’a happée du début à la fin sans me
laisser souffler une seule seconde, qui m’a fait passer par toutes les émotions
possibles et inimaginables et qui m’a obligée à ne pas rester passive face à ma
lecture mais à y prendre activement part ?
Hydan ne s’en cache pas : le désaccord
qui existe entre son père et lui est profond et absolu. Là où Horden le Roi ne
cherche qu’à affirmer la puissance guerrière de sa terrible armée et à attiser
la crainte que fait naitre le Royaume d’Hydolia en tous les cœurs du continent,
Hydan souhaite ardemment améliorer les conditions de vie de son peuple, faire
naitre le respect non par la violence mais par l’honneur et la vertu. Il ne
suffisait que d’une étincelle pour faire s’embraser le feu de la guerre entre
le père et le fils, entre la Tradition et l’Evolution … Et une fois le combat
engagé, plus moyen de faire marche arrière. Jusqu’où Hydan sera-t-il prêt à
aller pour faire vivre l’idée qui anime son âme et son corps ? Saura-t-il
tout sacrifier pour faire entrer son nom dans l’Histoire … ou bien ne
parviendra-t-il pas à faire face au Tourment des rois ?
J’en ai bien conscience : ce résumé ne
semble pas bien original. Un conflit de pouvoir, voilà tout ce qu’il annonce.
Et pourtant … Vous n’imaginez pas tout ce qui se cache derrière cette histoire
apparemment banale. Je ne l’imaginais pas non plus. Je ne m’attendais pas une
seule seconde à ce qui allait me tomber dessus lorsque j’ai ouvert cet énorme
et magnifique pavé de cinq-cents pages. Je m’attendais à des batailles épiques
et sanguinolentes, à des complots meurtriers et diaboliques, à des morts
cruelles et dramatiques, à une touche de magie mystique et sinistre … Comment
pouvais-je deviner ce qui se cachait derrière cette intrigue déjà bien
prometteuse en actions et rebondissements ? Comment pouvais-je savoir qu’il
ne s’agissait ici que de la partie émergée de l’iceberg ? Car ce livre est
tout … sauf un simple livre de fantasy comme on en trouve tant de nos jours. Il
est bien plus que cela, tellement plus que cela !
Au bout de quelques pages à peine, le ton est
donné : Hydan n’est pas un héros de fantasy comme les autres. Son esprit
est en proie à d’incessants questionnements sur le sens de la vie, sur la
distinction entre le bien et le mal et les nuances qui existent au cœur de
cette opposition purement manichéenne, sur le pouvoir et les injustices … Bien
plus distrayant qu’un traité de philosophie, ce roman est toutefois aussi riche
que ces derniers en terme de réflexions métaphysiques ! Que l’on soit d’accord
avec notre fougueux prince ou non, force est de constater que ce livre ouvre la
porte à une foule de questionnements … Hydan s’interroge ainsi sur sa destinée,
sur sa liberté, sur sa lâcheté, peut-être, aussi. Jusqu’où doit-on se battre
pour une idée, une idéologie, un idéal ? Comment savoir ce qui est juste,
bon, moral ? Où se situe la frontière entre l’honneur et l’orgueil, entre
l’obéissance et la lâcheté ? Se pose également la question de l’identité :
qui suis-je ? qu’est-ce qui fait de moi ce que je suis : mes actes ou
mes possessions, mes pensées ou ce que je montre au monde ? Quel régal que
de suivre les méditations de ce héros atypique, qui n’hésite pas à avouer ses
doutes, ses échecs, ses erreurs, ses faiblesses à son lecteur ! On s’attache
si rapidement à lui, si humain en dépit du « sang maudit » qui coule
dans ses veines …
Car le Tourment des rois reste malgré tout un roman de fantasy, avec
sa mythologie, ses mystères … L’auteur distille ci et là des indices, des
signes, des détails que le lecteur se doit de remarquer s’il veut comprendre
avant d’apprendre. Les seuls secrets sont ceux qui sont gardés. Voilà une réplique qui rythme le récit, une
rengaine qui confirme au lecteur se dont il se doute surement déjà : les
révélations ne font que commencer. Si j’ai parfois eu la satisfaction de voir
se confirmer certaines de mes suppositions, j’ai également eu souvent la frustration
de me rendre compte que mes hypothèses étaient complétement à côté de la
plaque. L’auteur nous fait tourner en bourrique, nous fait douter sans cesse,
fait monter progressivement la tension jusqu’à une apothéose inattendue qui
donne envie de voyager dans le futur pour savoir comment les choses vont se
finir, quel est le fin mot de cette histoire pleine d’énigmes et de rebondissements.
On est complétement happé par cette intrigue si bien menée, si bien racontée …
En effet, Gaëtan Noël a une plume
extraordinaire, magnifique, magique ! Il y a dans cette narration une dose
certaine de poésie, d’onirique … et de profondément sombre, dur. Cette
ambivalence, qui correspond bien évidemment à l’ambiguïté du personnage sans
cesse tiraillé entre l’ombre et la lumière, le bien et le mal, la paix et la
guerre, cette ambivalence donc fait toute la richesse et la beauté de ce style
parfaitement maitrisé et unique. Tantôt les descriptions sont lyriques et
imagées, tantôt les actions sont brutales et brèves. L’auteur joue énormément
sur les sonorités, usant et abusant d’allitérations et d’assonances pour narrer
cette histoire : aux scènes les plus calmes la douceur, aux scènes les plus
violentes la rugosité … Rares sont les auteurs à prendre autant en compte cette
résonnance entre la
sonorité des mots et leur impact. Cette narration est vivante, elle se fraye un
chemin pour venir résonner au plus profond de notre cœur et de notre âme, pour
que cette histoire ne soit pas uniquement de papier et d’encre mais de chair et
de sang. On vibre littéralement à l’unisson de cette histoire, c’est tellement impressionnant
de vivre un récit avec autant de force ! Epoustouflant, et parfois un peu
effrayant. Les péripéties d’Hydan … ne seraient-elles pas finalement le reflet
de notre propre existence ?
En bref, vous l’aurez bien compris : un
livre comme celui-ci, on n’en trouve pas souvent. Ce livre peut, et va, marquer,
voire changer, votre vie. Aujourd’hui encore, deux jours après avoir tourné la
dernière page, j’ai toutes les difficultés du monde à passer à autre chose, à
me concentrer sur un autre récit. Cette fin me hante, elle me promet un second
tome encore plus captivant et foudroyant, et je ne sais pas comment je vais
pouvoir faire pour attendre la suite. Ce livre m’a fait vibrer, trembler,
pleurer, sourire, il m’a bouleversée et étonnée. Il m’a fait retenir ma
respiration, il m’a fait éclater de rire. Il fait partis de ces livres qui ne s’oublient
pas : qu’on le veuille ou non, il est impossible de faire comme si on ne l’avait
pas lu. Lisez ce livre, n’hésitez pas : il est très sûrement un des plus
beaux romans qu’il m’ait été donné de lire, même si je peine à décrire ce qu’il
a fait naitre en moi. On vit ce livre plus qu’on ne le lit …
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus
d’explications sur cet article)
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