Éditeur : Robert Laffont
Collection : R
Nombre de pages : 433
Résumé : Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments
séparés d’un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se
séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les
prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de
l’histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars. Léonor,
orpheline de dix-huit ans, est l’une des six élues. Elle a signé pour la
gloire, pour l’amour. Elle a signé pour un aller sans retour … Même si le rêve tourne au cauchemar,
il est trop tard pour regretter.
- Un petit extrait -
« Marquer l'Histoire avec un grand H, comme c'était écrit dans l'appel à candidatures... C'est pour ça que j'ai envoyé mes coordonnées sans hésiter une seule seconde, dès que j'ai vu l'annonce dans un journal gratuit du métro à Paris : c'est parce que je n'en ai pas moi, d'histoire, même avec un petit h. »
- Mon avis sur le livre -
Aussi étonnant
que cela puisse paraitre, je n’ai entendu parler du phénomène Phobos que très récemment : j’étais en train
de regarder la liste des invités aux Imaginales 2016 quand mon regard a été
attiré par la couverture qui trônait sur la page de Victor Dixen, auteur que je
ne connaissais que de nom. Intriguée, j’ai jeté un coup d’œil au résumé et ça a
été le coup de foudre : depuis toute petite, je suis passionnée par
l’espace et l’astronomie, les planètes et la conquête spatiale. De plus, la
dernière phrase du résumé m’intriguait : qu’allait-il se passer pour que
cette situation idyllique se métamorphose en véritable drame ? J’étais
très curieuse.
En entamant ma
lecture, je n’étais cependant pas parfaitement convaincue : ne supportant
pas les émissions de télé-réalités, j’avais très peur de cette facette du
livre. Mais je me félicite d’être passée outre cette réticence : ce livre
a été un véritable électrochoc, un coup de cœur monumental. Moi qui craignais
de ressentir la même pointe d’agacement et d’ennui que devant Les anges
de la téléréalité ou autre émission du même acabit, j’ai été
littéralement absorbée par cet aspect-même du roman. Victor Dixen est un
chimiste littéraire de haut niveau ! Il a parfaitement bien équilibré les
choses : si la télé-réalité est le fil rouge de l’intrigue, ce qui
permet de donner une cohérence entre les différentes perspectives, tout ne
s’y rapporte pas continuellement. La structure est particulièrement
intéressante, puisqu’en fonction des chapitres nous suivons plusieurs points
de vue.
Le premier,
intitulé « Champ », nous plonge dans les pensées de Léonor, l’une des
six prétendantes, apparemment intrépide et inébranlable mais rongée par un
terrible secret. Grâce à elle, nous vivons « en direct » le quotidien
de ces six filles embarquées au sein d’un vaisseau symboliquement nommé Cupido pour un voyage sans retour vers la planète
rouge. Léonor est différente des autres : elle ne croit pas au Grand
Amour promis par le générique, elle ne pense pas que son Ame Sœur sera miraculeusement l’un des six garçons choisis par la
production. Léonor est typiquement l’adolescente révoltée qui refuse de se
conformer aux règles des adultes : dès le premier speed-dating, elle met
les choses au clair : elle suivra ses propres principes. Mais elle va rapidement
se rendre compte que la raison n’a aucune chance face aux sentiments, et que
tous les programmes du monde, aussi réfléchis soient-ils, ne peuvent rien
contre le cœur.
La seconde
perspective, le « Contrechamp », nous invite à suivre les organisateurs
du programme Genesis, et en particulier Serena McBee, psychiatre de renom et
présentatrice adulée, que les adolescents perdus au milieu de l’espace
considère comme leur sauveuse : c’est elle qui les a sélectionnés, leur a
donné une nouvelle chance, une nouvelle vie. Très rapidement, au cours des
discussions entre les membres de l’équipe, on découvre que tout n’est pas aussi
féérique qu’on ne le pense : les candidats, mais aussi les téléspectateurs
et la majorité du personnel, sont bien loin de se douter de la terrible réalité
qui se cache sous ce programme. Très rapidement, le lecteur apprend ce que
Serena et ses collaborateurs cachent au monde entier, et c’est terrible de
constater à quel point personne ne se rend compte de rien. Vous n’imaginez même pas le nombre de fois où
je me suis retrouvée à parler à mon bouquin en exhortant Léonor à se
méfier ! Serena est un personnage très antipathique à partir du moment où
on découvre son vrai visage, cependant on apprend quelques éléments de sa vie
qui font qu’on ne parvient pas totalement à la détester.
Le dernier point
de vue est nommé « Hors-champ ». Nous suivons Andrew, un adolescent
qui n’a apparemment aucun lien évident avec le programme Genesis, mais qui va
s’avérer être celui qui, le premier, va avoir des doutes sur le ce-dit programme. Personnellement, j’ai été très touchée par ce personnage, dévasté
autant par la mort d’un être cher que par le sentiment d’avoir été trahi par ce
dernier. Andrew est un jeune homme déterminé et obstiné : il ne fait pas les
choses à moitié et, surtout, une fois qu’il a un projet en tête, pas question
de renoncer, quitte à se mettre en danger. Bien que son rôle reste assez limité
dans ce premier tome, on devine qu’il va avoir une place capitale dans la suite
de l’histoire.
En plus de ses
trois angles narratifs, certains chapitres sont ciblés sur la « Chaine
Genesis ». Il s’agit alors des retranscriptions des émissions, permettant
de se faire une idée de ce que voient les téléspectateurs lors des
speed-dating. Il s’agit donc de descriptions très proches du langage
cinématographique, avec des « plan fixe », des « voix
off », des « titrages » et des « zoom ». Les dialogues
sont présentés comme dans un scénario ou une pièce de théâtre. Personnellement,
j’ai adoré ces chapitres : ayant moi-même réalisé des courts-métrages
après avoir suivi quelques courts théoriques sur le cinéma, je prenais un grand
plaisir à imaginer ce que cela pouvait donner après montage. Bref, un vrai «
plus » pour le roman !
Cela ne fait
aucun doute : j’ai adoré cette histoire, j’ai apprécié la plume de
l’auteur et j’ai terriblement envie d’en savoir plus sur le complot dont les
prétendants semblent être victimes. J’adore les complots, les dissimulations,
les mensonges et les manipulations dans les livres, ça ajoute du piquant et de
la profondeur à l’histoire. Cependant, un élément me chagrine : après plus
de 400 pages, on ne sait pas grand-chose des personnages. Certes, certains
décrivent rapidement leur passé durant les speed-dating, mais j’ai regretté de
ne pas en savoir plus sur eux. Même Léonor reste très incompréhensible, alors
que la narration est de son point de vue ! Je pense qu’il aurait été bien plus
intéressant d’approfondir un peu plus ces personnages ainsi que les relations
entre les filles : elles ont quand même passées plus d’un an de formation
ensemble, et on a quasiment l’impression qu’elles ne se sont jamais parlé avant
d’embarquer … et c’est dommage.
Malgré ce petit
détail, Phobos reste
une excellente lecture, un coup de cœur tel que je n’en ai pas eu depuis des
mois voire des années. A peine la dernière page tournée qu’on a envie de se
plonger sans attendre dans le second tome, car le suspense final est
insoutenable !
J'ai beaucoup aimé Andrew aussi. J'ai trouvé Leonor assez bien travaillé, mais pas les autres participants. Peut-être que les Origines vont pallier ce manque (mais je crois que ça sera juste le point de vue des garçons... ) ? Par contre, j'ai un peu moins aimé le tome 2. Pas non plus une grosse déception, et la fin donne très envie de lire le 3. :')
RépondreSupprimerJe pense effectivement que les Origines vont nous permettre d'en savoir plus sur les garçons, et donc de s'y attacher un peu plus. J'ai vraiment hâte de le lire !
SupprimerPersonnellement, j'ai fini le tome 2 il y a quelques jours et je suis toujours aussi amoureuse. Vivement la sortie du tome 3 !
Ta chronique est très complète ! Moi aussi j'ai adoré ce premier tome ! Ça a été un véritable coup de cœur pour moi ! Tu as lu la suite ?
RépondreSupprimerSi tu souhaites aller voir mon avis, c'est par ici : http://journalacoeurouvert.blogspot.fr/2016/05/phobos-victor-dixen.html
Mélanie
Merci pour tes compliments ;)
SupprimerOui, j'ai lu la suite (la chronique arrive d'ailleurs ce midi) et j'ai tout autant adoré ! Je ne sais pas si tu l'as déjà lu, mais si ce n'est pas le cas, n'hésite pas car il est tout aussi addictif que le premier !
J'ai été lire ta chronique, et je pense que si je ne l'avais pas déjà lu, elle m'aurait donné envie de le faire ;)