Le clan des loups
Editeur : Flammarion jeunesse
Nombre
de pages : 352
Résumé : Ils sont quatre, héritiers de leurs clans …
Ils doivent s’unir pour survivre. Loup, tigre, serpent, aigle : quatre clans
ennemis. Les Yokaïs, créatures tantôt humaines, tantôt animales, vivent dans
une harmonie fragile. Maya, l’héritière du clan des loups, et Bregan, du clan
des tigres, sont les garants de la paix. Mais pourront-ils résister à leurs
instincts profonds pour sauver leurs tribus ?
Un grand merci aux éditions Flammarion
jeunesse pour l’envoi de ce volume !
- Un petit extrait -
« Elle savait – ou plutôt elle « sentait » - instinctivement que négliger l’une de ses formes risquait de provoquer un dangereux déséquilibre intérieur et que l’humaine et la bête qui guidaient son cœur et son esprit étaient les deux facettes d’un seul et même tout. »
- Mon avis sur le livre -
Cela faisait tellement longtemps que je n’avais
pas dévoré un roman d’une seule traite, sans faire la moindre pause, que j’avais
totalement oublié à quel point il était rafraichissant de se déconnecter
complétement de notre monde l’espace de quelques heures afin de s’immerger
complétement dans un autre univers ! Comme il est bon de perdre la notion
du temps, d’oublier ses soucis, de tout simplement se laisser porter par une
histoire sans penser à autre chose ! J’avais beau me douter que j’allais
passer un bon moment de lecture en compagnie de ce livre à la couverture
incroyablement magnifique, je ne m’attendais pas une seule seconde à être à ce
point happée par cette histoire ! Quoi qu’en pensent ceux qui me
conseillent « pour mon bien » de passer à de la littérature « de
mon âge », il n’y a que la littérature jeunesse qui parvient à ce point à
me captiver et à me faire me sentir aussi bien … Et c’est bien pour cela que je
ne suis pas leurs conseils « bienveillants » !
Quatre clans, quatre territoires, quatre
héritiers. Bien que se cotoyant chaque jour à l’école, situé en plein territoire
neutre, Bregan et Maya ont l’interdiction formelle de se parler : il est l’héritier
du clan des tigres, elle est l’héritière du clan des loups. La guerre a beau
être terminée depuis des années, la paix reste fragile, et la moindre étincelle
risque de plonger les clans dans le chaos. Les deux jeunes gens ont toutefois
bien du mal à respecter ce silence imposé : un danger rôde, et il menace l’ensemble
des Yokaïs, tous clans confondus. Lorsqu’un loup, puis un tigre, périssent
mystérieusement, et que des humains tentent de les assassiner, Bregan et Maya s’allient
avec Wan, héritiers du clan des serpents, et Nel, héritière du clan des aigles,
afin de déterminer et d’éliminer la menace qui pèse sur leurs tribus
respectives …
Comme tous bons premiers tomes qui se
respectent, Le clan des loups pose le contexte et présente les personnages clés du cycle. Cependant,
cette introduction ne signifie nullement que ce premier volume est dénué d’action,
bien au contraire ! Dès les premiers chapitres, l’auteur met en évidence
la tension qui règne entre les clans des loups et des tigres, on comprend que
la guerre semble à deux doigts d’éclater … et on comprend également que Bregan
et Maya vont avoir un rôle à jouer dans cette intrigue qui s’annonce plus
complexe qu’on ne pouvait l’imaginer au premier abord. En effet, on se rend
progressivement compte que les conflits opposant les quatre clans de Yokaïs - créatures
mi-humaines mi-animales - ne sont que la partie émergée de l’iceberg : la
véritable hostilité vient des hommes … Bregan et Maya ont bien compris que « l’union
fait la force », et vont donc devoir mettre de côté leur animosité
réciproque et héréditaire pour repousser ce danger qui menace autant les loups
que les tigres, les aigles que les serpents. Sous de faux airs de Roméo et
Juliette, ce roman
montre ainsi que l’amitié peut naitre entre des membres de familles ennemies,
si tant est que chacun ose remettre en question ses croyances, affirmer ses
convictions et défier les traditions et autres héritages du passé. L’esprit de
coopération est valorisé à travers ce livre, et c’est bienvenu dans notre
société où nous avons malheureusement tendance à nous méfier les uns des autres
et où le lien social est de moins en moins fort …
Contrairement à certains romans destinés au
jeune public, La légende des quatre ne sombre jamais dans l’infantilisation du lecteur : un
vocabulaire riche et varié, une narration fluide mais soignée, mais surtout,
une intrigue qui n’a absolument rien de « simpliste » ou de « mièvre »,
voilà ce qu’offre ce livre ! Cela commence par les personnages : quelle
richesse de caractère, quelle complexité de personnalité ! A part le petit
Mika, 6 ans, qui représente à lui-seul l’insouciance et la fraicheur de l’enfance,
et qui est donc indéniablement « gentil et mignon tout plein », les
protagonistes ne sont ni tout blancs ni tout noirs. Wan, pour ne citer que lui,
n’a rien du héros irréprochable que l’on s’attend généralement à trouver dans
un livre pour « jeunes lecteurs » : calculateur, froid, acerbe,
pragmatique, il donne la mort sans hésiter si cela peut servir ses intérêts …
Mais il n’est pas, non plus, un de ces méchants dont le héros va se débarrasser
pour que triomphe « le bien » : Wan reste un jeune homme qui cherche
à protéger les siens, et auquel on finit par s’attacher malgré ses remarques
cinglantes. Bregan, Maya et Nel sont dans la même veine : ils ne sont ni
des saints ni des démons, ils sont juste humains avec leurs qualités et leurs
défauts. Ces personnages ne détonneraient pas dans un récit « pour plus
grands », bien au contraire !
Même constat pour l’histoire à proprement
parler : l’auteur offre à son lectorat une intrigue riche et étonnamment
complexe, qui mêle action et émotion, gravité et légèreté … Il y en a pour tous
les gouts : ceux qui aiment l’humour noir accueilleront les interventions
de Wan avec délice, ceux qui préfèrent les bonnes bagarres bien sanguinolentes
en trouveront … et ceux qui apprécient au contraire les jolies histoires d’amour
et d’amitié y trouveront parfaitement leur compte également. J’ai énormément
apprécié cet équilibre entre des passages assez paisibles et même mignons et
drôles (la plupart des chapitres concernant le petit Mika rentrent dans cette
catégorie, mais également certains dialogues) et des moments plus sombres et
plus violents, sans jamais être choquants ou effrayants. Si certains auteurs
jeunesse évitent soigneusement d’intégrer la moindre petite blessure à leur
histoire de peur de traumatiser ces pauvres petits enfants, Cassandra O’Donnell
a quant à elle comprit qu’ils ne sont pas en cristal et n’hésite par conséquent
pas à placer quelques cadavres par ci par là, quelques menaces musclées de-ci
de-là … Elle offre, finalement, à ces jeunes lecteurs la même chose qu’aux plus
grands : un récit complet. Une petite pincée de romance (que certains
jugeront peut-être trop prévisible, trop insipide, mais que je trouve pour ma
part bien amenée et assez mignonne, admettons-le) pour une grande dose d’action
(et le soupçon de suspense qui va avec pour faire battre notre petit cœur de
fébrilité) … sans oublier bien sûr cette bonne trace de mystère qui nous donne
envie de dévorer page après page sans jamais s’arrêter !
En bref, un premier tome fantastique, très
bien écrit, qui happe le lecteur du début à la fin. Des personnages
terriblement attachants, malgré et peut-être grâce à leur part animale qui les
rends certes plus violents et impulsifs mais également plus loyaux et moins
hypocrites que bien des humains ; une intrigue déjà bien riche en
rebondissements et en actions et qui ne demande qu’à se poursuivre dans les
tomes à venir … Une jolie histoire d’amitié et de tolérance, de solidarité
et de courage, d’amour et de fidélité, qui fera battre le cœur des petites
filles comme des petits garçons, mais également celui des grandes filles et des
grands garçons. Un livre à mettre entre toutes les mains, à condition d’aimer
les histoires qui avancent vite sans s’embarrasser de détails inutiles, les histoires
vivantes qui vont à l’essentiel sans s’encombrer de longues descriptions superflues,
les histoires efficaces qui racontent une histoire sans faire de détours !
Mais surtout, voici un livre qui permet de s’évader, de rêver, d’oublier un peu
son quotidien et de renouer un peu avec l’enfant qui sommeille encore en nous …
car n’oubliez jamais : l’important n’est pas de lire « des livres de
notre âge », mais bien des livres qui nous plaisent et qui nous font du
bien !
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus
d’explications sur cet article)
Je vois ce livre de plus en plus dans le monde livresque, je devrais peut-être me laisser tenter ...
RépondreSupprimerVas-y, laisse-toi tenter, tu ne le regretteras pas :)
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