Editeur : Ex Aequo
Nombre
de pages : 111
Résumé : C’est mercredi et Lilou accompagne sa
grand-mère au Parc. Mais cet après-midi-là, sa vie va doucement glisser dans
une étrange quête, lorsque par mégarde une jeune tourterelle heurte un
lampadaire et se blesse. Avec Max, elle décide de rendre visite à l’oiseleur.
Et c’est en poussant une vieille porte que tout bascule : qui est Anyupa ? Max
et Lilou sauront- ils déjouer les projets du serpent Arc-en-ciel ?
Un grand merci aux éditions Ex Aequo pour l’envoi de ce
volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Je voudrais te dire que nous sommes désolés de ce qui arrive … Les hommes ont vécu sans prendre conscience de la beauté de ta création, sans se soucier de la Terre dont ils devraient être les gardiens. Nous trouvons une solution pour vivre en harmonie … nous cherchons. Donne-nous du temps Ngalyod. Je suis une enfant, j’irai parler aux autres enfants. Il ne faut pas détruire ce monde si beau. »
- Mon avis sur le livre -
Très tôt, tous les adultes (voisins,
instituteurs, psychologues …) ont commencé à m’appeler « la petite
aux livres », parce que j’étais la plus petite de ma classe et que j’avais
toujours un livre avec moi. Partout et tout le temps. Dans la cour de
récréation, dans les couloirs pendant qu’on se rendait en classe, pendant les
cours, dans la file de la cantine, durant le repas … Même pendant les alarmes
incendies ! Vu que j’avais toujours un livre posé sur les genoux, je l’embarquais
sans m’en rendre compte quand on allait s’agglutiner dans la cour, et je me
plongeais dans ma lecture alors que tout le monde était en train de s’exciter
en se demandant si c’était un exercice ou une vraie alerte. Je ne peux pas
passer une journée sans lire. C’est pourquoi, tandis que je cherchais un petit
livre pour terminer en beauté le mois de mai (je n’aime pas avoir une lecture
en cours quand débute un nouveau mois), je me suis tournée vers la nouveauté de
la collection Saute-Mouton : bref, certes, mais toujours aussi passionnant !
Lilou a beau être grande, désormais, elle
aime passer ses mercredi après-midi en compagnie de sa grand-mère … D’autant
plus que quand elles vont en parc, elle peut y retrouver son meilleur ami Max !
Ensembles, ils nourrissent les oiseaux et vont chiner quelques ouvrages dans la
boite à livres installés au cœur du parc. Mais ce jour-ci, rien ne se passe
comme prévu : une pauvre petite tourterelle se blesse en fonçant dans un
lampadaire, et un oiseau pinceur s’est réfugié dans la boite à livres et
attaque Lilou quand celle-ci tente de le faire sortir ! Les deux
adolescents décident de se rendre chez l’oiseleur pour lui confier la
tourterelle blessée. Ils font alors la connaissance d’Anyupa, une petite fille
pas comme les autres qui leur apprend que le temps presse : l’oiseau qui a
blessé Lilou est un esprit créateur au cœur rongé par la colère contre les
hommes. Il faut le retrouver et mettre fin à son désir de vengeance ! Les
trois amis se préparent donc pour un dangereux voyage au cœur des contes …
S’il y a bien une chose que j’apprécie dans
les ouvrages de la collection Saute-Mouton, c’est qu’ils ne prennent pas les
enfants pour des idiots ! Bien au contraire. Ici, Mido nous invite à faire
la connaissance de Lilou, une jeune collégienne bien au fait des réalités de ce
monde : Lilou déplore l’état de notre monde, un monde « de violence,
de famine et de pauvreté ». Elle s’inquiète, aussi : « Elle sera
comment ma planète quand je serai plus grande ? ». Lilou a pleinement
conscience que l’homme a fait bien du mal à la Terre, et que l’avenir ne s’annonce
pas sous de bons auspices. Toutefois, comparé à bien des enfants qui y voient
une sorte de « fatalité » et se laisse envahir par une sorte de
découragement, de lassitude, de détachement mêlé de désenchantement, Lilou veut
croire en l’humanité. Elle veut croire qu’ensembles, les hommes seront capables
de trouver des solutions pour préserver cette belle planète qui nous a été
confiée, pour réparer les torts des générations passées et éviter de réitérer
les mêmes erreurs dans le futur. J’ai beaucoup aimé l’optimisme de Lilou, sa
motivation à œuvre pour un monde meilleur : on a besoin d’enfants comme
elle, d’enfants prêts à défendre leur avenir.
Et surtout, on a besoin de rêves. « Les
rêves sont toujours plus forts », nous dit-elle. On vit dans un monde où l’imaginaire
est regardé avec mépris : le plus important, croit-on, c’est le matériel,
le tangible, la rationalité et la réalité. On oublie bien trop souvent que ce
sont nos rêves qui nous donnent l’espoir, nos rêves qui nous donnent la force.
Quand un enfant est trop rêveur, trop imaginatif, on tente à tout prix de
brider ses rêves, de brider son imagination : « cesse-donc de rêvasser ! »
lui répète-t-on. Mais dans ce roman, si Lilou, Max et leur nouvelle amie Anyupa
parviennent à sauver le monde de la colère du serpent Arc-en-ciel, ce n’est pas
en faisant des tas de calculs savants, mais bien en se laissant guider par leur
imagination. Parce que les jeux d’enfants sont incroyablement chargés en magie,
et que cette magie peut changer le monde si on les laisse s’épanouir. Et
croyez-moi, une fois qu’on a tourné la dernière page de ce petit récit, on n’a
plus qu’une seule envie : retrouver notre âme et notre cœur d’enfant. Car
on se rend bien compte qu’avec un regard d’enfant, tout semble à nouveau
possible, et tout peut donc le devenir. Car parfois, souvent, les choses sont
insurmontables uniquement parce qu’on s’en est « raisonnablement »
convaincu …
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai été
conquise par ce petit roman qui m’a fait passer un très agréable moment de
lecture : c’est une véritable petite bulle de douceur que nous propose
l’autrice avec ce petit récit … Mais aussi de biens jolis messages destinés aux
jeunes lecteurs et lectrices : nous sommes les gardiens de notre Terre, nous
devons veiller sur elle au lieu de la détruire. Et surtout, nous devons croire
en nos rêves, ne jamais laisser personne les étouffer, car ce sont eux qui
changent le monde. Il y a aussi la force de l’imagination et de l’amitié, le
plaisir d’aider les autres et de répandre le sourire autour de soi. Bien sûr,
pour le lectorat adulte, l’histoire semblera bien banale et bien brève … Mais
pour les plus jeunes, il ne fait aucun doute que ce sera un pur moment de
plaisir : il y a du mystère, il y a du suspense, il y a de l’émotion et de
l’action … Enfin, l’autrice propose aux enfants de découvrir les légendes et l’histoire
du peuple aborigène Australien : entre la beauté de leurs mythes et leur
histoire méconnue, le jeune lecteur apprendra bien des choses sans s’en rendre
compte. A faire lire d’urgence à tous les enfants autour de vous !
Un grand merci Marie pour votre chronique !
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