La guerre des planètes
Editeur : XO
Nombre de pages : 485
Résumé : Dans le ciel d’AutreMonde, les six planètes des démons ont fait leur apparition ! Pour Tara et Lisbeth, un grave choix s’impose : il faut prévenir les Terriens, leur révéler l’existence de la magie, et de tous les peuples qui les entourent : démons, dragons, sortceliers… ça va leur faire un choc ! Surtout quand les démons vont passer à l’attaque, créant le chaos… Pour comprendre ce qui se joue, Tara et le magicgang vont devoir se transformer puis se rendre au cœur des planètes ennemies. Et oublier leurs querelles pour faire bloc.
« Il reprit ses esprits et se tourna vers Tara.
- Vous travaillez avec votre tante tous les jours ?
- Oui.
- Votre courage est infini.
- Vous n'avez pas idée. »
Doucement mais sûrement … Une stratégie visiblement payante pour venir à bout des sagas les plus interminables ! Ces dernières années, j’ai plus d’une fois tenté de me lancer dans un énième Tarathon, bien décidée à relire d’un bout à l’autre cette saga qui a tant compté pour moi … mais il y avait toujours une chose ou une autre pour venir m’interrompre au bout de trois ou quatre tomes enchainés. En pas loin de huit ans, j’aurai ainsi retenté plus de quatre fois sans jamais aller plus loin que le quatrième opus ! Alors qu’en m’imposant le rythme fort léger mais fort régulier de deux tomes par mois, coûte que coûte, quoi qu’il arrive, il ne m’aura fallu que six mois pour achever ce Tarathon, que je peux donc sans frémir qualifier de « rondement mené » … mais surtout de « profondément salvateur ». Car cela m’a fait beaucoup plus de bien que je ne pouvais l’imaginer de me replonger dans cet univers, de retrouver ces personnages, de revivre ces fabuleuses aventures. Cela m’a en quelque sorte permis de me souvenir pourquoi j’aimais tant lire : ces dernières années, entre les services presse et les challenges, mon rapport à la lecture s’est quelque peu « rationnalisé », et j’avais grand besoin de retrouver le gout de lire « tout simplement », sans avoir à l’esprit le délai convenu avec l’auteur ou l’éditeur, sans chercher à remplir une consigne quelconque, sans même songer à « faire baisser ma PAL ». Juste lire. Et y prendre plaisir. Je m’étais égarée, et une fois de plus, c’est Tara qui m’a aidé à retrouver mon chemin : celui de l’amour de la lecture, de la passion, purement et simplement.
Quelques jours plus tôt, sans crier gare, six planètes ont surgis de nulle part pour venir s’installer en orbite autour des soleils d’AutreMonde … sans que les habitants légitimes de ce système aient donné leur accord pour accueillir tout ce petit monde. Et cela d’autant plus que ces planètes sont celles des démons, leurs pires ennemis depuis des centaines de centaines d’années, qui viennent de faire imploser leur lune alors qu’ils étaient prêts à nouer des relations commerciales avec eux. En alerte, tous les peuples d’AutreMonde se préparent à une nouvelle guerre contre les démons … mais voilà, ces derniers n’attaquent pas. Ne communiquent même pas. Leurs planètes se contentent de tourner autour des soleils, entourées d’un voile opaque empêchant tout vaisseau de s’approcher. Tandis que le silence se prolonge, la peur enfle à vue d’œil, et avec elle les intentions belliqueuses : beaucoup, les dragons les plus guerroyant les premiers, estiment qu’il faut attaquer les premiers et se débarrasser de la menace avant qu’elle n’éclate. Ce à quoi les pacifistes – et les commerçants fous de joie à l’idée de trouver de nouveaux clients à dépouiller – répliquent que si les démons avaient voulus les anéantir, ils l’auraient fait dès leur arrivée, et non pas deux semaines plus tard, après avoir laissé à tout le monde le temps de s’organiser : hors de question de les provoquer s’ils sont venus en paix ! Alors que les esprits s’échauffent, Tara et ses amis vont une fois de plus chercher une solution pour sauver le monde … quitte à se mettre une fois de plus en grand danger.
N’en déplaise aux grincheux, ce qui fait tout le charme de cette saga selon ses plus fidèles lecteurs, c’est bien et bien cette sorte de « surenchère » : à chaque fois que nous avons le sentiment que « les choses ne peuvent plus empirer » (voire même, pour les plus optimistes, « ne peuvent que s’améliorer »), une nouvelle catastrophe vient balayer avec fracas cette certitude … Pour le plus grand bonheur du lecteur, qui commençait à trouver toutes ces considérations politico-commerciales un tantinet trop sérieuses pour une saga aussi fantasque et délurée que celle-ci ! Que l’histoire murisse en même temps que son héroïne (et bien souvent, que son lectorat), c’est parfaitement normal, et même très appréciable … mais tout de même, une petite pointe de « folie », ou plutôt d’extravagance, n’est jamais de refus ! Avec ce tome, on retrouve vraiment ce petit côté « déjanté » qui rendait les premiers tomes aussi incroyables, et surtout, on retrouve ce rythme absolument trépidant, pour ne pas dire infernal, qui commençait personnellement à me manquer un petit peu : les négociations et les mondanités, c’est bien, mais comme diraient Fafnir et la Pierre Vivante, un peu d’action (et quelques bonnes bagarres), c’est encore mieux ! Et clairement, de l’action, ce n’est pas ce qui manque dans cet opus : on va de rebondissements en rebondissements, de coups de théâtre en coups de théâtre, de surprise en surprise … Pas moyen de s’ennuyer, et encore moins de faire une pause dans la lecture sans être tiraillé par l’envie irrésistible de savoir ce qui se passe ensuite !
Et parce que, comme le dit si bien Sophie (à propos des murs, certes, mais cela s’applique également au petit cœur du lecteur), lorsque la pression devient trop forte, tout risque d’exploser, il faut bien faire retomber la tension de temps à autre … et pour cela, rien de mieux qu’un bon petit fou rire ! S’il n’a jamais totalement disparu de la saga, l’humour décapant de Sophie s’était fait bien plus discret dans les opus précédents : quelle joie de retrouver son gout prononcé pour les situations cocasses et les dialogues burlesques ! Vous n’imaginez même pas le nombre de fois où j’ai gloussé (comme une spatchoune pour les initiés), où j’ai éclaté de rire, voire même où j’ai failli pleurer de rire : parfois, c’est absurde à souhait, et d’autre fois, c’est sarcastique à souhait, dans tous les cas, c’est hilarant ! Tant et si bien que même les tergiversations sentimentales de Tara, qui ne sait vraiment plus où donner de la tête (ou plutôt du cœur), ont réussi à me faire sourire (alors que j’ai généralement tendance à pester contre les héroïnes qui ne savent pas ce qu’elles veulent, ou plutôt qui elles aiment) : les tentatives désespérées de Robin, quoiqu’un tantinet pathétiques, ne manquent pas de ridicule, et les déclarations de Cal, bien qu’un peu niaises par moment, sont follement poignantes. Et même s’ils sont parfois agaçants, ces deux jeunes coqs, à se disputer les sentiments de Tara, ça n’en reste pas moins une sous-intrigue finalement fort divertissante entre deux attaques de démons !
En bref, je préfère ne pas en dire plus pour ne pas trop vous en dévoiler (c’est un tome qu’on apprécie plus encore quand on ne sait pas à quoi s’attendre, quand on se laisse dévorer par la tension croissante, quand on attend le point de rupture avec une sorte d’effroi impatient), mais je pense que vous l’aurez bien compris : je me suis vraiment régalée du tout début à la toute fin ! Je fais clairement parti de ces lecteurs qui aiment quand Sophie en fait « un peu trop », quand elle lâche la bride à son imagination débordante et son gout prononcé pour les situations rocambolesques : j’aime me laisser surprendre par ses idées complétement déjantées et farfelues, totalement imprévisibles, absolument uniques. Notre monde est si sombre, si austère, qu’une petite pointe d’excentricité et une grosse touche de légèreté constitue une bouffée d’air frais vraiment salvatrice : c’est une saga qui nous rappelle que la lecture est là pour nous aider à nous évader un peu de notre quotidien, souvent fort morose, pour nous aider à oublier l’espace d’un instant nos soucis. « Aventure, amour, humour et magie », voilà ce que l’éditeur nous promet sur la quatrième de couverture : le moins que l’on puisse dire, c’est que ce tome remplit parfaitement ces promesses, pour le plus grand bonheur des lecteurs, petits et grands ! Mais ce que l’éditeur ne dit pas, c’est la frustration atroce que fait naitre l’horrible cliffhanger final : ça devrait être interdit, ce genre de suspense, c’est très dangereux pour le cœur du lecteur !
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