Editeur : L’école des loisirs
Collection : Medium
Nombre
de pages : 132
Résumé : Les anges gardiens n'existent pas qu'en
rêve, le saviez-vous ? Lorsque Julie plonge dans le sommeil, son monde bascule.
L'adolescente se retrouve dans la forêt de l'île japonaise d'Hokkaido, reliée
physiquement à un petit garçon de sept ans. Abandonné par ses parents, il erre
seul, terrifié, et risque de mourir de froid, de soif et de faim. Quel est le
lien entre Julie et l'enfant perdu ?
Un grand merci à
lecteurs.com pour l’envoi de ce roman dans le cadre de l’opération Explobooks.
- Un petit extrait -
« J'ai besoin de chaleur, mes mains et mes pieds se réchauffent lentement. C'est comme si le rêve avait aspiré une partie de ma force vitale. Ma température corporelle me paraît bien plus basse qu'à l'ordinaire. J'ai besoin de me sentir protégée. J'ai beau savoir qui je suis et où je suis, une partie de moi demeure un petit garçon japonais caché par les dieux.. »
- Mon avis sur le livre -
Plus le temps passe, plus je me rends compte
que c’est parfois très risqué de lire plusieurs ouvrages d’un auteur. Je m’explique,
car vous ne comprenez probablement pas où je veux en venir. Il y a quelques
mois, j’ai lu Aussi loin que possible d’Eric Pessan, que j’avais finalement bien apprécié en dépit des
préjugés que j’entretenais à son égard. C’est donc assez confiante que je me
suis lancée dans La forêt de Hokkaido, dont le résumé me semblait particulièrement prometteur et annonçait
une petite touche de surnaturelle. Finalement, bien que l’idée de départ m’ait
charmée, ce livre n’a pas réussi à me convaincre, et je ressors de cette lecture
assez déçue …
Julie est une adolescente comme les autres …
ou presque. Depuis toujours, elle retrouve instinctivement les objets perdus et
ressent au plus profond d’elle-même les émotions de ceux qui l’entourent. Mais
cela ne l’intrigue et ne l’inquiète pas plus que cela, et elle s’accommode
finalement assez facilement de ces petites particularités psychiques. Jusqu’au
jour où tout dégénère. En rêve, elle se retrouve aux côtés d’un petit garçon
japonais, perdu dans la forêt, visiblement abandonné par ses parents. Il ne lui
faut pas longtemps pour comprendre que ce rêve n’en est pas un, et que ce petit
garçon est celui dont la disparition fait la une des journaux japonais. Comment
aider cet enfant ? Comment s’est-elle retrouvée connectée à lui ?
C’est en réfléchissant à ce résumé que je me
suis rendue compte de ce qui est à mes yeux le plus gros point négatif de ce
livre : il ne se passe finalement pas grand-chose. Julie tombe malade, et
lorsqu’elle tombe dans ce sommeil fiévreux, elle se retrouve dans le corps de
ce petit garçon japonais que ses parents ont déposé en forêt pour lui faire
peur et calmer son sale caractère. L’état de Julie se dégrade en même temps que
s’affaiblit cet enfant du bout du monde, elle finit à l’hôpital tandis que des
militaires retrouvent par hasard le petit garçon réfugié dans une base
abandonnée. Point. Aucune vraie intrigue, aucun véritable rebondissement. Finalement,
le lien télépathique entre Julie et ce petit garçon dont je ne sais même pas le
nom n’a servi à rien. Il était là, mais n’a pas été exploité. Et c’est dommage.
Je suis restée sur ma faim, je m’attendais à quelque chose d’un minimum épique
et angoissant, je me retrouve avec un récit plat, creux, vide. Je suis d’autant
plus déçue que, la dernière fois, Eric Pessan avait su me surprendre très
agréablement avec un roman dont le résumé ne m’inspirait rien : je pensais
qu’avec un résumé qui me branchait, il allait réussir à me transporter jusqu’au
coup de cœur, et c’est au contraire une déception monumentale que m’a apporté
ce livre …
En effet, malgré l’irruption inattendue de
quelques thématiques franchement intéressantes (l’immigration, le gros problème
des haters sur internet qui
se permettent de critiquer et insulter tout le monde sous prétexte qu’ils sont
cachés derrière un pseudo, oubliant que derrière chaque écran se trouve une
vraie personne avec sa sensibilité et ses émotions …), rien n’est venue
contrebalancer ce gros point noir. Bien au contraire. Je ne me suis attachée ni
à Julie ni au petit garçon sans nom, ni aux autres personnages (j’éprouve un
peu de sympathie mêlée de curiosité pour Ghirmay, mais sans plus) … Pour la
simple et bonne raison qu’ils sont eux aussi vidés de toute substance :
ils sont un prénom, un rôle, ils sont là mais sans plus. Ils ne seraient pas là
que cela ne changerait finalement pas grand-chose : à quoi sert Elliott, à
part être désigné comme le meilleur ami de Julie ? Même les personnages
qui auraient quelque chose à apporter - je pense à Ghirmay et ses deux amis,
trois jeunes migrants accueillis temporairement par les parents de Julie - ne
sont présentés que superficiellement, alimentant la curiosité du lecteur pour
la laisser finalement assouvie … C’est triste de voir autant d’excellentes
idées être si peu exploitées !
En bref, je pense que vous l’aurez compris :
ce livre m’a vraiment déçue. Et cela d’autant plus que j’en attendais beaucoup,
parce que j’avais apprécié un autre livre du même auteur et que j’imaginais qu’il
allait en être de même ici. Malgré une plume fluide et originale, Eric Pessan n’a
pas réussi à me convaincre cette fois-ci, et je dois bien admettre ne plus être
si certaine de vouloir découvrir l’intégralité de sa bibliographie comme je le
comptais auparavant. Bien que tout ne soit pas mauvais dans cet ouvrage, qui
aborde des thématiques actuelles et cruelles (l’immigration, la maltraitance …)
tout en évoquant des valeurs importantes (l’altruisme, mais aussi l’empathie, l’ouverture
d’esprit, la tolérance …), je n’ai pas réussi à me plonger dans cette histoire
qui n’en est pas une, à m’attacher à ces personnages sans consistance … Les
fondations de ce livre sont bonnes, l’idée de départ est intéressante, mais le
reste ne suit pas, et on se retrouve avec une construction avortée, un roman
qui laisse le lecteur sur sa faim …
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus
d’explications sur cet article)
Dommage, la couverture était jolie ^^
RépondreSupprimerLa couverture est jolie, l'idée de départ est bonne ... mais cela ne suffit pas !
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