Napoca
Editeur : Demdel
Nombre
de pages : 385
Résumé : La révolution industrielle vide les
campagnes. Elle grossit Mydgar de ses foules de misérables. La plus grande
ville du continent est le siège du vénérable Congrès des
Nations. Après des décennies de guerres sanglantes, le Congrès a fait renaître
l’espoir, une nouvelle entité fédérale pour apaiser les fièvres nationalistes
qui avaient causé tant de torts. Dans l’anonymat de la vie citadine, Mydgar
réunit Will et Ruben qui fuient leurs destinées. Des salons feutrés du Congrès
aux bas-fonds de la ville, ils sont ballottés dans les tourments d’une crise
qui menace la fragile paix aux frontières.
Un grand merci à Tim
Kesseler pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir
rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« L’ingéniosité de l’homme est sans limites quand il s’agit de trouver de nouvelles méthodes toujours plus mortelles pour tuer son semblable. Nous nous considérons comme le cœur du monde civilisé, comptant parmi les nôtres les meilleurs scientifiques et artistes de notre temps. Mais la haine est capable de pousser les peuples les plus civilisés à s’entretuer. La haine, ce sentiment déshumanisant, si subjectif et manipulable. D’effroyables massacres ont été commis en son nom. »
- Mon avis sur le livre -
L’’adage dit « après l’effort, le
réconfort ». C’est ainsi après avoir bataillé des jours entiers avec mon
avant-dernier devoir de l’année universitaire que je me suis plongée avec
délectation dans ce roman (pour être tout à fait exacte : je l’avais
commencé avant, lisant deux pages par-ci par-là, mais ce n’est qu’une fois le
devoir achevé que j’ai réellement pu me consacrer à cette lecture). Et le moins
que l’on puisse dire, c’est que ce livre a parfaitement rempli son rôle de
récompense : quelle belle lecture ! Je m’attendais à passer un bon
moment - après tout, il est estampillé « steampunk » sur
Simplement, de quoi me faire craquer sans hésitation possible -, mais je dois
bien admettre que ce livre a su dépasser toutes mes attentes !
Will et Ruben débarquent à Mydgar, capitale
diplomatique et stratégique de la Fédération. Mais excepté leur statut de
nouveaux arrivants, les deux jeunes hommes n’ont absolument rien en commun :
Will entend bien entrer au Congrès en tant qu’attaché-diplomatique, tandis que
Ruben fuit son funeste passé dans les terres paysannes. Ils n’auraient jamais dû
se rencontrer … et pourtant, leurs chemins sinueux vont se croiser, s’entremêler,
tandis qu’une crise sans précédent secoue la Fédération toute entière. L’amitié
se joue des différences de classe, mais survivra-t-elle à ces bouleversements
dans lesquels ils se retrouvent embarqués sans vraiment s’en rendre compte ?
Dès les premières pages, j’ai été époustouflée
par la richesse et la complexité de l’univers mis en place par l’auteur ! Nous
voici plongé au cœur d’une ville cosmopolitique et dynamique : ça grouille
de partout, et surtout, ça siffle et fume de partout. L’aspect « steampunk »
du roman est ainsi le premier à se dévoiler : appareils à vapeur, ballons
dirigeables et autres machines de cuivre et de laiton sont omniprésents. J’aime
ce côté un peu « science-fiction vintage » que l’on trouve dans ce
roman, ça créé une ambiance vraiment particulière, à la fois pesante et
versatile … Et cette dualité se reflète dans l’état d’esprit de nos deux
protagonistes fraichement débarqués dans la ville : Ruben est un jeune
homme rongé par la culpabilité qui ne voit donc rien de la beauté de la ville,
elle est plus un piège à souris qu’autre chose à ses yeux, tandis que Will, qui
s’apprête à entrer dans le grand monde des diplomates, n’en voit que la magnificence
et la grandeur. Deux facettes d’une même ville pour deux facettes de l’humanité :
d’un côté les nantis qui dirigent, de l’autre le petit peuple qui peine à
survivre …
Dès les premiers chapitres, on devine bien
que nos deux héros vont finir par se rejoindre malgré leurs nombreuses
différences : on attend donc avec impatience que leurs routes se croisent.
Et même si cela arrive furtivement ci et là … et bien l’attente s’éternise. C’est
vraiment le seul reproche que je peux faire à ce roman : l’intrigue met
bien trop longtemps à se lancer pour de bon. Il y a quelques petits rebondissements,
mais la première moitié du livre est un petit peu plate, un peu longuette, très
introductive et pas assez active. Le calme avant la tempête. Car une fois que l’élément
perturbateur fait son irruption, une fois que la machine s’est mise en route,
plus moyen de l’arrêter. Et la tension dramatique monte, monte toujours plus,
tandis que les coups de théâtre s’accumulent, que les complots toujours plus
nombreux font leur apparition, certains qu'on soupçonne alors qu'ils n'existent
pas, et certains qui existent alors qu'on ne les soupçonne pas ! On dévore la
seconde moitié sans s’arrêter, tant on est happé par l’histoire, tant on est
suspendu à chaque phrase … Cela valait vraiment le coup d’attendre : que d’actions,
que de frayeurs, que de surprises !
Et, plus exactement : que de belles
surprises ! Je m’attendais certes à un roman basé sur une intrigue
politique, mais je n’aurai jamais imaginé que les rouages de la diplomatie et
ses considérations complexes allaient prendre autant de place. Faux semblants,
compromis, négociations, alliances et trahisons … entre les murs du Congrès,
rien n’est jamais ce qu’il semble être. Quel régal que cet aspect politique !
Mais deux autres très belles surprises m’attendaient au tournant d’une page … En
premier lieu, des considérations métaphysiques, pour ne pas dire franchement
théologiques. Etant étudiante dans ce dernier domaine, vous comprendrez
facilement que j’ai eu grand plaisir à découvrir les thèses des moines
Séraphins sur l’immortalité de l’âme, la réincarnation de cette dernière … D’autant
plus que ce roman pose également la grande question de la dualité foi-raison,
du « combat » entre la religion en la science. Peuvent-elles
cohabiter, à défaut de se rejoindre ? Ayant eu un cours passionnant à ce
sujet l’an dernier, j’étais plutôt ravie de retrouver cette thématique dans un
roman ! Et enfin, dernière surprise, élément que je ne m’attendais
vraiment pas à trouver mais qui est ici liée à cet aspect « religieux » :
la magie. Pas la magie d’Harry Potter ou de Tara Duncan, non, quelque chose de
moins « classique » mais qui m’a vraiment séduite ! On ne sait
plus trop quel est le genre de ce roman, au final, mais j’aime bien les auteurs
qui embrouillent ainsi leur lectorat !
En bref, un premier tome d’introduction qui
met l’eau à la bouche ! Des personnages attachants même s’ils sont
clairement à ranger dans la catégorie des « anti-héros », une plume
délicate et agréable malgré quelques petites maladresse grammaticales (mais
quand on sait que le français n’est pas la langue maternelle de l’auteur, on n’y
prête vraiment plus attention car elles sont vraiment peu nombreuses), une intrigue
riche et complexe qui ravira tous les amoureux de complots et de conspirations …
Ajoutez à cela une ambiance steampunk vraiment classe, une petite touche de
magie inespérée et un suspense final atroce, et vous comprendrez que j’attends
avec grande impatience la sortie du second tome … et que je vous conseille ce
livre sans restriction, c’est vraiment un roman exceptionnel, même s’il met du
temps à démarrer !
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus
d’explications sur cet article)
Ce livre m'a de suite attiré avec sa couverture mais alors avec ta chronique, je suis sous le charme !
RépondreSupprimerRavie de t'avoir conforté dans ton idée, du coup, c'est vraiment un livre qui vaut le coup !
Supprimer