Editeur : Flammarion
Collection : Bibliothèque du chat perché
Nombre
de pages : 349
Résumé : La famille Ingalls quitte le Wisconsin en
vue de s'installer dans l'Ouest américain, là où les colons sont peu nombreux
et le gibier foisonnant. Le père, Charles, emmène avec lui sa femme Caroline et
ses trois filles, Marie, Laura et Carrie, en chariot bâché. Après avoir
traversé une rivière en crue, la famille s'installe sur une vaste plaine du
Kansas, en plein milieu d'un territoire indien …
- Un petit extrait -
« Il y a très longtemps, quand tous les grands-pères et toutes les grands-mères n'étaient encore que des petits garçons et des petites filles, ou même de très petits bébés, s'ils étaient déjà nés, Papa, Maman, Marie, Laura et Bébé Carrie quittèrent la petite maison où ils vivaient, dans les grands bois du Wisconsin. Ils montèrent dans un chariot bâché et l'abandonnèrent, solitaire et vide, au cœur de sa clairière cernée par les grands arbres. Ils ne devaient plus jamais revoir cette petite maison. Ils s'en allaient vivre au loin, en pays indien ... »
- Mon avis sur le livre -
J’ai littéralement grandi avec la célèbre série
télévisée La petite maison dans la prairie : le petit rituel familial du soir, lorsque je
n’étais qu’une petite fille de l’âge de Laura environ, c’était de regarder un
épisode tous ensemble … Autant vous dire qu’au fil des années qu’ont durées ces
soirées télé en famille, les neuf saisons ont été regardées plus d’une fois,
toujours avec le même plaisir ! Aujourd’hui encore, il m’arrive de me
replonger dans cette interminable série qui, inévitablement, me remonte le
moral … Cela faisait bien des années que je souhaitais me plonger dans la
saga autobiographique dont est inspirée la série : j’avais très envie d’en
savoir plus sur la véritable Laura Ingalls Wilder ! En ce début février, j’ai
enfin trouvé le courage de me plonger dans ces huit tomes très joliment
illustrés par Garth Williams !
Un beau matin, tandis que Laura n’avait que
six ans, toute la petite famille Ingalls s’est entassée dans le chariot rempli
à ras-bord, et Jack le bouledogue tacheté s’est vaillamment mis en route aux
côtés des chevaux. Ils ont quitté leur jolie petite maison dans les grands bois
pour rejoindre les vastes prairies du Kansas : Charles trouve qu’il y a
désormais trop de gens dans le Wisconsin, et il rêve d’un territoire encore
vierge de toute civilisation … Après un long et éprouvant voyage, les voici
arrivés dans l’immense plaine inhabitée qui va accueillir leur toute nouvelle
maison !
Bien que ce livre soit une autobiographie, il
est rédigé à la troisième personne : du haut de ses 70 ans, Laura souhaite
raconter ses souvenirs sous la forme d’une histoire, d’un roman pour les petits
enfants. Pour cela, quoi de mieux que de prendre le point de vue de la petite
fille de six ans qu’elle était alors, cette petite fille curieuse et encore si
innocente, à laquelle les petits lecteurs pourront facilement s’identifier ?
Le récit aurait perdu bien de sa magie si des « réflexions d’adultes »
s’y étaient immiscées – même si Laura-adulte ne peut s’empêcher de glisser
quelques explications par-ci par-là ! Ici, on a réellement le sentiment de
voyager au côté de la petite Laura pleine de fougue et d’insouciance, qui
entend chanter les étoiles, qui écoute avec émerveillement le récit de Mr
Edwards qui a rencontré le Père Noël … Le regard que la petite Laura porte sur
le monde est d’une naïveté touchante. Régulièrement, les interruptions de
Caroline, qui empêche Charles ou un autre adulte de s’attarder sur un sujet
sensible – « il y a des petits bols qui ont de grandes oreilles » –,
mettent en avant cette innocence préservée malgré la rudesse du quotidien des
pionniers.
Car c’est vraiment quelque chose dont on se
rend compte à la lecture de ce livre, bien plus que dans l’épisode-pilote qui s’en
inspire : la vie était vraiment difficile. A tout instant, la nature
pouvait réduire à néant tous les efforts des pionniers, si ce n’était pas le
gouvernement qui s’en mêlait, obligeant les colons blancs à rendre aux indiens
les territoires qui avaient été alloués aux pionniers … Entre l’effrayante
traversée de la rivière (même en sachant que Jack survivait, grâce à la série,
j’avais les larmes aux yeux !), les rencontres avec les indiens, la fièvre
intermittente, le feu de prairie, celui de cheminée … Les épreuves parsèment la
vie de la famille Ingalls ! Et pourtant, ils ne baissent jamais les bras,
trouvent toujours des solutions alternatives, ne se laissent jamais gagner par
le découragement. Plus d’une fois, Laura nous fait part de la débrouillardise
de Charles, son Papa, qui construit presque seul leur maison et trouve toujours
un moyen de subvenir aux besoins de sa famille malgré leur isolement et malgré
les catastrophes qui ne cessent de se dresser sur leur chemin. J’ai appris
énormément de choses avec ce livre : Laura nous rapporte en détails
comment il a fait des fondations solides avec de simples troncs, comment il a
fabriqué une porte sans le moindre clou, comment il a creusé le puit, comment
il a construit un fauteuil à bascule pour Caroline …
Mais ce que j’ai particulièrement apprécié
dans ce livre, c’est vraiment la simplicité de leur existence. Pour les
Ingalls, pour les pionniers en général, nul besoin de posséder beaucoup de choses :
l’essentiel suffit amplement. Ils voient le bonheur dans les petites choses les
plus simples du quotidien, dans le chant du rossignol, dans la découverte de
quelques perles pour faire un collier – que Marie offrira volontairement à Bébé
Carrie, obligeant une Laura bien moins généreuse à en faire autant –, dans un
peu de sucre blanc … J’ai été émue aux larmes lorsque les « petites filles »,
si attachantes, découvrent leurs cadeaux de Noël : une petite timbale
suffit à les rendre folles de joie, elles qui devaient jusqu’à présent en
partager une ! Que penseraient-ils s’ils voyaient la société de
consommation, de zapping et d’insatisfaction chronique dans laquelle nous
vivons désormais ? Je pense qu’ils seraient totalement ahuris : il y
a un tel fossé entre leur mode de vie, leur mentalité, et la nôtre ! Caroline,
que la série nous présente comme une mère douce et aimante, est finalement très
« austère », presque sévère … mais fort aimante ! Charles est
lui aussi bien moins jovial que celui que nous voyons à la télévision, mais c’est
l’époque qui veut cela.
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai
vraiment beaucoup aimé ce premier tome ! Quel régal que de re-découvrir
les aventures de la famille Ingalls à travers les mots de la véritable Laura,
qui nous relate ici une partie de son enfance ! Elle nous raconte la beauté de
la prairie, la joie d’avoir un toit sur la tête, les petits bonheurs et les
grands tracas … A travers ce récit, c’est tout un pan de l’histoire américaine
qui s’ouvre à nous : nous découvrons la rude vie des pionniers, la
colonisation des territoires indiens … Amoureux de la série, passionnés d’histoire
ou adeptes des grands espaces sauvages aimeront ce récit riche en
enseignements, et surtout incroyablement émouvant et passionnant. C’est vraiment
très joliment raconté, on se sent tellement proche de cette petite fille qui a
vécu il y a pourtant si longtemps de cela … mais qui continue de vivre à
travers cette histoire, sa propre histoire, fruit de ses souvenirs couchés sur
le papier. Un vrai bonheur, j’ai vraiment hâte de me plonger dans la suite !
Ce livre
a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus
d’explications sur cet article)
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