mercredi 24 avril 2019

La quête des Opales, tome 1 : Ecume - Sarah Driver


La quête des Opales1, Sarah Driver
Ecume

Editeur : Fleurus
Nombre de pages : 367
Résumé : Mouse a grandi à bord de la Chasseresse. Rêvant au jour où elle deviendra capitaine, la jeune fille prend très à cœur son rôle protecteur envers son petit frère, Sparrow. Mais tout son univers bascule le jour où son père disparaît. Tandis qu’un froid surnaturel s’abat sur Trianukka, le navire de Mouse devient la proie de créatures terrifiantes et sanguinaires et un mal terrible frappe Sparrow. Le dernier espoir de Mouse réside dans une ancienne légende… En retrouvant les trois Opales mythiques, Mouse espère bien sauver sa famille, sa tribu et, peut-être même, le monde…

Un grand merci aux éditions Fleurus pour l’envoi de ce volume !

- Un petit extrait -

« Les bêtes nous attaquent. […]
Je sors en courant des cuisines, cavale dans les coursives sombres avant de déboucher dans l’armurerie. […] J’ouvre un coffre en orme, j’attrape mon arc et un carquois rempli de flèches trempées dans du poison de grenouille. Puis, je grimpe l’escalier jusqu’au pont de tempête. […]
La corne de batille mugit.
- Tous à vos armes ! Préparez les arcs et les lances ! s’écrie Grand-Ma, postée sur le gaillard d’avant. Dépêchez-vous bande d’empoté !
- Bien, Capitaine ! tonne l’équipage.  »

- Mon avis sur le livre -

Autant j’adore les récits d’aventures maritimes et de pirateries, autant je n’ai jamais été attirée par les mers et les océans … Je ne comprends pas cette fascination collective pour ces étendues d’eau salée : je n’aime ni l’odeur du sel, ni celle du poisson, je ne sais pas nager et j’ai le mal de mer. Sans oublier les tempêtes, les requins, les méduses et autres joyeusetés qui se cachent dans ces eaux polluées par les plastiques et les résidus chimiques que nous y déversons … Indiscutablement, il n’y a que dans les romans que l’océan me fait rêver ! Aussi, lorsque l’on m’a proposé de recevoir Ecume, premier tome d’une saga (trilogie ?) de fantasy, je n’ai pas hésité une seule seconde ! J’avais vraiment envie de m’embarquer aux côtés de Mouse à bord de la Chasseresse !

Mouse a treize ans, et dans sa tête, les choses sont bien simples : la future Capitaine de la Chasseresse, c’est elle ! En attendant, elle tient la promesse faite à sa mère et veille sur son petit frère, Sparrow, qui souffre d’étranges crises de tremblements toujours plus impressionnantes … Heureusement que Grand Ma est faiseuse de médecine ! Mais voilà qu’une vague de froid s’abat sur le continent et les océans, que le père de Mouse disparait alors qu’il avait promis d’être présent à sa lune de Chasseresse, et que sa grand-mère embauche un navigateur orgueilleux et antipathique qui lui donne la chair de poule ! Guidée par un mystérieux message laissé par son Pa, Mouse part à la recherche des trois Opales de l’ancienne Couronne du roi de Trianukka, dans l’espoir d’empêcher Trianukka d’être transformé en glace … Encore faut-il qu’elle y parvienne avant les « ennemis » dont parle son père !

Pendant bien longtemps, les auteurs de fantasy s’imaginaient qu’il était indispensable de présenter en long, en large et en travers les subtilités de l’univers dans lequel s’inscrit le récit, dans d’interminables prologues généralement imbuvables … Sarah Driver n’est pas tombée dans ce travers, bien au contraire : le lecteur est immédiatement plongé dans un monde dont il ne connait absolument rien, et rien ne lui est jamais expliqué clairement. Quelques informations sont disséminées par-ci par-là, lorsque cela est essentiel à l’intrigue, mais sans que cela ne casse jamais le rythme de la narration. C’est un peu déconcertant, au début, car on ne sait pas où on est tombé … Et puis, la magie opère : on se laisse entrainer par l’histoire, et c’est comme si nous avions toujours vécu à bord de la Chasseresse, ce navire marchand sur lequel vit la Tribu de la jeune Mouse, à laquelle on s’attache irrémédiablement malgré son sale caractère. Car Sarah Driver l’a bien compris : construire un monde dans lequel inscrire son histoire, c’est bien … mais raconter l’histoire en question sans perdre le lecteur dans un flux d’informations superflus, c’est mieux. Ce que le lecteur attend en ouvrant un roman de fantasy, c’est une histoire captivante !

Et Ecume est indiscutablement une histoire captivante. Plus de trois-cent pages de pur bonheur : de l’aventure et de l’émotion, de la magie et de l’action, du mystère et des complots …  Pas moyen de s’ennuyer une seule seconde, quand bien même l’essentiel de l’histoire se déroule sur un seul et unique bateau ! Une inquiétante vague de froid s’abat sur l’ancien royaume de Trianukka : si l’on n’agit pas, la glace recouvrira tout, et les baleines, déesses des océans, mourront sous la mer gelée. Pour mettre fin à cette avancée inexorable du froid, une seule solution : retrouver les Opales de Tempête de la Mer, du Ciel et de la Terre pour reformer la mythique Couronne … avant que des hommes mal intentionnés ne le fassent. Car Mouse en est persuadée : le nouveau navigateur du navire est un homme cruel, avide de pouvoir, qui ne respecte rien ni personne, pas même les traditions ancestrales, pas même les esprits de la Mer, pas même la Capitaine ! Pour notre petite héroïne, une véritable course contre la montre s’engage …

Mais plus qu’un simple récit d’aventure, Sarah Driver nous offre aussi un véritable récit initiatique. Au début de l’histoire, Mouse est une jeune fille insouciante,  intrépide et autoritaire, persuadée que l’héritage de la Chasseresse lui reviendra forcément et qu’un jour, ce sera elle la chef qui donnera des ordres à tout le monde. En attendant, elle se contente de donner des ordres à Sparrow, son maladif petit frère, qu’elle aime autant qu’elle déteste, lui dont le don est si indispensable à la Tribu, alors qu’elle-même n’a pas le droit de sortir sur le pont quand les terrodyls attaquent. Ce n’est que lorsque Sparrow lui est arraché qu’elle prend réellement conscience des responsabilités qui sont les siennes, en tant qu’ainée, en tant que grande sœur qui a promis à sa mère de toujours veiller sur son fragile petit frère. Elle se rend progressivement compte qu’il ne suffit pas d’être petite fille de Capitaine pour devenir Capitaine, et que ce sont ses actions, ses actes, qui la rendront digne ou non de porter ce titre. Elle se rend compte qu’être Capitaine, ce n’est pas être la chef, mais bien être au service de ceux qui dépendent de nous … Qu’être Capitaine, c’est avant tout penser aux autres avant de penser à soi.

En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome, riche en mystère, en magie, en action et en aventure, comme le promettait la quatrième de couverture ! Le monde dans lequel l’autrice immerge le lecteur est d’une richesse rare et d’une originalité incroyable : je suis tombée sous le charme de cette magie, de ces légendes, de cet univers ! Et, bien sûr, de la petite Mouse, cette petite sauvageonne si attachante qui plonge la tête baissée vers le danger pour sauver son frère, pour sauver son monde. Pour retrouver son père, le rend fier d’elle. On a peur pour elle, si impulsive mais si démunie finalement, si naïve aussi. On a envie de la voir réussir. Et on sautille de joie à chaque petite victoire qui la rapproche du terme de sa quête … Enfin, du terme, c’est un bien grand mot : une fois la dernière page tournée, tout notre être se languit d’une suite qui n’est pas encore traduite en français ! Vivement le second tome !

Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)

1 commentaire:

  1. Hop dans ma Wish... noooon les challenges ne nous donne pas envie de plus de livres, non non non ! lol

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