Editeur : Ex Aequo
Nombre
de pages : 23
Résumé : A l'école ce n'est pas toujours facile
d'échapper aux moqueries des autres. Surtout quand on n'est pas bon au foot!
Mais Hector a trouvé la solution ... grâce à son superpouvoir ! Lequel ? Chut !
C'est un secret ! Hélas, les secrets sont faits pour être bien gardés. Aussi,
le jour où son étonnant pouvoir est dévoilé, rien ne va plus dans la vie
d'Hector.
Un grand merci aux éditions
Ex Aequo pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir
rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Dans ces moments-là, Hector, qui jouait au foot comme un pied, disparaissait comme par magie sans que personne ne s’en aperçoive. »
- Mon avis sur le livre -
Le plus difficile, lorsqu’un nouveau petit
roman de la collection Saute-Mouton arrive dans la boite aux lettres, c’est de
se retenir de laisser tomber sa lecture en cours au profit d’une petite pause « jeunesse » !
Car on ne va pas se mentir : lorsqu’il est question de ces tout petits
romans d’une trentaine de pages, la règle « premier reçu, premier lu,
premier chroniqué » passe à la trappe : intercaler cette petite
lecture entre deux romans ne bouleverse pas beaucoup le planning de lecture
soigneusement préparé et fait tellement de bien au moral ! J’avais d’autant
plus hâte de découvrir L’étrange pouvoir d’Hector que celui-ci évoque une thématique aussi
délicate qu’importante lorsqu’on s’adresse aux enfants : le harcèlement
scolaire ….
Déjà, en maternelle, les autres enfants se
moquaient d’Hector, à cause de ses dents de travers. A l’école primaire, ça a
encore empiré : contrairement aux autres garçons, Hector ne sait pas jouer
au foot. Il ne sait pas chanter, non plus, et ne connait jamais les réponses
aux questions que pose l’instituteur. Heureusement, Hector sait comment
échapper à ces situations angoissantes et humiliantes : il a un
superpouvoir, celui de devenir invisible ! Il s’entraine avec assiduité :
il espère bien devenir un superhéros quand il sera plus grand ! Mais un
jour, Hector partage son secret avec celui qu’il considère comme son seul ami …
et cela va se retourner contre lui.
Je peux malheureusement en témoigner :
les enfants sont incroyablement cruels entre eux. Il suffit d’un petit rien, d’une
malheureuse petite différence, d’une propension à la maladresse ou bien d’un
gout un peu trop prononcé pour les études, pour que l’enfer enfantin se
déchaine sur le malheureux « vilain petit canard » de la (basse) cour
de récréation. Moqueries, croche-pieds, vidage de sac dans les flaques d’eau et
autres petites humiliations deviennent rapidement le lot commun, sous les yeux
aveugles de la maitresse qui ne se rend souvent compte de rien. Bien souvent,
ces enfants n’ont qu’un seul rêve : devenir invisible, pour échapper aux
regards moqueurs, pour échapper aux petites phrases qui font si mal, pour
échapper aux interrogations orales qui obligent à venir devant toute la classe
pour bafouiller lamentablement devant des camarades hilares …
Hector, lui, possède ce superpouvoir magique
tant convoité par ces enfants victimes de harcèlement. Il peut se rendre
invisible, et il en est à la fois heureux et fier : heureux car cela lui
permet de ne plus subir les moqueries de ses camarades, et fier car il s’est
promis de devenir un jour un superhéros … Mais c’est difficile, pour un petit
garçon, de garder un tel secret pour lui tout seul. Alors Hector se confie à
celui qu’il croit être son meilleur ami, son seul ami. Mais ses rêves sont
brisés en mille morceaux par la méchanceté légendaire des enfants, « l’ami »
en question allant immédiatement raconter aux autres la nouvelle lubie d’Hector.
Dès le lendemain, ce dernier est affublé de force d’un « costume de
superhéros » humiliant au possible, et les moqueries sont plus fortes que
jamais … Et voilà qu’en plus, son superpouvoir ne marche plus !
Heureusement pour Hector, une petite fille
vient lui tendre la main. Anna peut voir ce que personne d’autre ne voit :
elle voit donc qu’Hector est un petit garçon exceptionnel, tandis que tous les
autres, qui ont fermé leur cœur, ne le voient que comme « Loser Boy ».
Si seulement tous les enfants pouvaient être comme l’adorable petite Anna !
Mais pour cela, il faudrait peut-être que l’on apprenne aux enfants à voir plus
loin que les apparences, plus loin que les dents de travers, plus loin que les
maladresses. Il faudrait apprendre aux enfants la bienveillance et la
tolérance. Mais pour cela, il faudrait peut-être que les adultes eux-mêmes aient
conscience que ces valeurs ont besoin d’être transmises, pour éviter que des
enfants subissent la méchanceté gratuite d’autres enfants, au lieu de fermer
les yeux en déclarant qu’il « faut bien qu’ils jouent », comme si
exclure un camarade était un jeu …
En bref, vous l’aurez bien compris, malgré sa
brièveté, ce petit roman a un grand message à faire passer à tous les petits
lecteurs : nous avons tous en nous un superpouvoir, celui de faire le bien
autour de nous. Anna n’a pas eu peur de traverser la cour en tenant la main d’Hector,
que tout le monde surnomme « Loser Boy ». Elle n’a pas eu peur d’afficher
en public sa gentillesse, même face aux petits caïds de la cour que tout le
monde admire pour leur « force ». A mes yeux, ce roman s’adresse autant
aux enfants qui subissent des moqueries – pour leur donner courage : un
jour, ils croiseront la route d’une Anna, qui leur tendra la main – et à tous
les autres, ceux qui se moquent comme ceux qui ne font rien, pour leur apprendre
à devenir, comme Anna, des superhéros … Un petit roman fort émouvant que je
conseille donc chaleureusement !
Ce livre
a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus
d’explications sur cet article)
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