Editeur : Dialogues
Nombre de pages : 108
Résumé : L'Université ne va pas bien, mais pas nécessairement pour les raisons
que disent ceux qui en parlent. Dans ce petit livre, nourri de son expérience
de praticien comme de sa réflexion d'historien, Fabrice Bouthillon suggère de
remédier aux maux dont elle souffre en supprimant l'agrégation, instrument
principal de sa vassalisation par l'enseignement secondaire, le Conseil
National des Universités, comme vecteur d'un jacobinisme fondamentalement
étranger à son esprit, enfin l'École normale et les classes préparatoires.
Un grand
aux éditions Dialogues pour l’envoi de ce volume ainsi qu’à la plateforme
Babelio pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Je
voudrais être ministre de l'Éducation un quart d'heure. Ce laps de temps
suffirait pour donner cours aux trois décrets qui aboliraient les concours
d'agrégation, le Conseil National des Universités, et les classes
préparatoires. On en trouvera les attendus dans ce livre. »
- Mon avis sur le livre -
Je pense que vous
l’aurez compris à la lecture du résumé, L’impossible université n’est pas un roman, mais bien un essai,
genre que je ne lis que très rarement. Pour être parfaitement honnête, sans la
Masse Critique de Babelio, je n’aurai surement jamais entendu parler de ce
petit livre, car je ne serai pas aller chercher un essai sur cette thématique.
Non pas que cela ne m’intéresse pas, bien au contraire, étant moi-même
étudiante en lettres et en théologie, je ne peux qu’être interpellée par les
réflexions au sujet de l’enseignement supérieur, mais je dois bien admettre que
je suis clairement plus attirée par les romans que par les ouvrages
non-fictionnels. Je suis toutefois très heureuse d’avoir reçu ce livre, c’est
pourquoi j’ai tout de même choisi de vous en faire une petite chronique.
L’auteur nous
propose donc une réflexion sur l’enseignement supérieur, en mettant l’accent
sur trois aspects : l’agrégation (et plus généralement les concours de
recrutement du corps enseignant), le Conseil National des Universités et les
classes préparatoires. Son objectif ? Démontrer la nocivité de ces trois
éléments constitutifs de l’enseignement supérieur français, puis proposer des
solutions pour y remédier. Il commence toujours par rappeler de quoi il est
question : qu’est-ce que l’agrégation ? qu’est-ce que le CNU ?
qu’est-ce que les classes préparatoires ? Il s’adresse ainsi à tous, ceux
qui sont familiers de cet univers comme ceux qui ne le sont pas. Il reprend
généralement un rapide historique de ces trois éléments et explique quel en est
le rôle. Puis, s’appuyant toujours sur des exemples précis et bien souvent
agrémentés de données chiffrées, il nous explique en quoi, selon lui, l’agrégation,
le CNU et les classes préparatoires ne remplissent pas correctement leurs
missions. Enfin, il nous confie ses propositions de solution, qui se résume en
un seul mot : suppression. Réformer ne suffit pas, selon lui, il faut reprendre
tout à zéro pour assainir le système de l’enseignement supérieur et lui
redonner toutes ses lettres de noblesse.
L’auteur nous
offre donc ici un essai court et concis, aux explications claires et précises,
qui ne s’adressent pas aux seuls spécialistes de la question mais qui est
accessible à tout le monde. Qu’on soit d’accord avec ses propositions ou non,
cet essai a le mérite d’oser remettre en question des éléments unanimement
considérés comme les piliers de l’enseignement supérieur français. Ainsi, quand
on pense aux classes préparatoires, c’est souvent le mot « excellence »
qui nous vient en premier. Pour un lycéen français, être accepté dans une
classe préparatoire est quelque chose de merveilleux, la promesse d’une
formation remarquable qui ouvrira ensuite les portes des carrières les plus
prestigieuses. Pour l’auteur, au contraire, il s’agit d’un « bagne »,
et, plus encore, d’une « éducation à l’arrogance intellectuelle », une
« incitation à l’écrasement de l’autre » et à « l’isolement de
chacun ». C’est tout de suite nettement moins glorieux, n’est-ce pas ?
Fabrice Bouthillon nous invite à voir plus loin que les apparences, à remarquer
que toute lumière cache une part d’ombre. Rien que pour cela, cet essai est
intéressant : il n’hésite pas à faire descendre de leur piédestal ce que
nul n’ose attaquer.
En bref, une
lecture qui sort grandement de ma zone de confort mais que j’ai trouvée
vraiment enrichissante. Nous avons ici un auteur, lui-même universitaire, qui
prend le parti de remettre en question tout un système, non pas par simple esprit
de rébellion ou de contestation, mais bien pour redonner à l’enseignement
supérieur français les moyens de réaliser au mieux l’objectif qui est le sien :
former des diplômés répondant à ses objectifs généraux, afin qu'ils puissent
ensuite s'insérer dans le monde du travail. Un essai facile à lire qui apprend
énormément de choses !
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