Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 662
Résumé : Zone 51, désert du Nevada. Un dôme immense,
à la peau cuivrée, se dresse tel un monstre sous les étoiles. Son nom : «
L’Œuvre », prison expérimentale secrète dotée d'une intelligence artificielle. Nul
ne sait ce que recèle l’édifice depuis que la CIA en a perdu le contrôle. Que
sont devenus les 5300 détenus, livrés à eux-mêmes après sept ans d'abandon ? Un
commando de douze hommes et une femme pénètre en secret dans ce labyrinthe
mortel. Leur mission : retrouver Dédale, son architecte, à n’importe quel prix.
Un grand merci à Eric Costa
pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce
partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Ton pire ennemi, c'est toi-même. Comment veux-tu que les autres croient en toi, si tu n'y crois pas toi-même ? »
- Mon avis sur le livre -
Imaginez le Déluge. Imaginez un vent de
tempête. Imaginez le froid polaire. Mêlez les trois, et vous aurez un aperçu
des conditions météorologiques que j’ai dû braver pour aller récupérer ce livre
dans la boite aux lettres, alors que j’étais déjà fiévreuse … J’ai lutté contre
le vent pour ouvrir la porte du garage et pour traverser péniblement la cour,
aveuglée par les gouttes sur mes verres de lunettes, trempée jusqu’aux os,
décoiffée, frigorifiée, terrifiée à l’idée que le courrier ait pris l’eau …
Après une telle épreuve, j’avais bien mérité de me plonger aussitôt dans ce
livre si difficilement acquis (et miraculeusement indemne), n’est-ce pas ?
Autant vous dire que ce qui était pour moi une éprouvante expédition de sauvetage
de livre a rapidement été reléguée au rang de promenade de santé … Car je vous
préviens : si vous entrez dans L’Œuvre, c’est à vos risques et périls …
C’est accompagnée de douze mercenaires qu’Elena,
hackeuse de génie, pénètre incognito dans cette gigantesque prison
expérimentale coupée du monde. Ils n’ont que quelques jours pour retrouver l’architecte
de cet immense dôme contrôlé par une intelligence artificielle et le convaincre
de les suivre … Plus facile à dire qu’à faire : la carte qui leur a été
fournie est incomplète et incompréhensible, des créatures sanguinaires les ont
attaqué à peine ont-ils posé le pied dans l’enceinte du bâtiment et d’étranges
phénomènes meurtriers surviennent à chaque fois qu’elle tente de se connecter
au système informatique … Leur progression est ponctuée de luttes de pouvoir,
de pertes déchirantes, de révélations surprenantes et de questionnements.
Sortiront-ils vivants de cet édifice ?
trouveront-ils l’homme qu’ils sont venus chercher ? réussiront-ils à
percer les sombres mystères de L’Œuvre ?
Dès les premières phrases, l’immersion est
totale : nous voici plongé au cœur de l’inconnu aux côtés d’Elena et de
ses compagnons, qui s’apprêtent à s’infiltrer dans L’Œuvre, immense dôme perdu
au cœur du désert dont nous ne savons absolument rien. Nous découvrons les
multiples dangers et les nombreux secrets qui se cachent derrière cette
enceinte futuriste en même temps que les personnages. Découvertes qui se font
généralement dans les cris et la douleur, dans le sang et la frayeur. Les
menaces sont à la fois « naturelles » – désert artificiel, rivière en
crue, araignées tueuses ou serpents venimeux – et humaines. Car L’Œuvre est
avant tout une prison, dans laquelle sont enfermés malfrats de toute sorte … Cela
fait désormais sept ans que ces détenus sont livrés à eux-mêmes, sept ans qu’ils
survivent dans cet environnement hostile aux règles variables. D’abord sujets d’une
expérience à grande échelle menée secrètement par la CIA, ils sont désormais les
marionnettes de celui qui semble être aux commandes de ce bâtiment intelligent.
En acceptent cette mission de sauvetage, Elena et ses camarades étaient bien
loin de se douter qu’ils allaient, eux aussi, être à la merci de ce mystérieux
personnage omniscient …
Ce livre, c’est donc avant tout un huis clos
terrifiant et un thriller haletant, riche en rebondissements et en mystères. Aucun
temps mort, aucun répit, il se passe toujours quelque chose d’effrayant ou de
déstabilisant … au point que, à l’instar des personnages, nous sommes
constamment sur le qui-vive, à tenter de détecter le danger avant que celui-ci
ne nous tombe dessus. C’est vraiment un livre incroyablement immersif : on
se laisse totalement happer par les descriptions, par la narration, au point
que l’on en oublie complétement le monde extérieur au fur et à mesure qu’on s’enfonce
dans L’Œuvre. On a le cœur qui bat, les mains moites, le souffle court. On a
peur, tout simplement, de ce qui pourrait arriver à nos compagnons de papier …
J’ai beau ne pas avoir grand-chose en commun avec eux – Dieu merci –, je me
suis rapidement attachée à Elena, Jackson, Agellos, Josh et Robert, les quatre
protagonistes principaux de ce roman-choral aux multiples intrigues
entremêlées. On a peur de ce qui pourrait nous arriver à nous aussi, peut-être.
On en vient à se demander comment les détenus ont réussi l’exploit de survivre
sept ans à cet enfer … Si tant est, bien sûr, que devenir fou et assoiffé de
sang puisse être considéré comme de la survie.
Car ce livre pose une grande question,
reprise sur la quatrième de couverture : « Jusqu’où l’homme peut-il
aller pour survivre ? ». Face à un environnement hostile, face à la
menace perpétuelle de la mort, que fait l’homme ? La logique voudrait qu’il
s’associe avec ses semblables, car l’union fait la force … Mais l’instinct de
survie semble privilégier l’individualisme le plus radical, pour lequel il n’y
a que deux options : tuer ou être tué, vivre ou mourir. L’autre devient un
ennemi, un obstacle à la survie car il convoite la même chose que soi : de
la nourriture, de l’eau, un abri. D’une façon ou d’une autre, l’autre est
nécessairement une menace, et la bestialité la plus profonde de l’homme lui
ordonne d’éliminer cette menace … Mon cours de philosophie sur la conscience
morale disait que l’interdit de tuer rassure l’individu car il n’a ainsi pas à
craindre en permanence pour son existence. Il ne ressent par conséquent pas le
besoin viscéral d’attenter à la vie d’autrui pour se protéger … Or, cet
interdit n’est plus d’actualité au sein de L’Œuvre, où les détenus sont
parfaitement livrés à eux-mêmes sans la moindre surveillance ou juridiction.
Aussi, sachant que l’autre n’aura potentiellement aucun scrupule à le tuer, l’individu
poussé par son seul instinct de survie primaire prend les devants pour garantir
sa sécurité … C’est un livre qui fait froid dans le dos car il nous présente
une vision bien sombre de l’âme humaine … sombre mais malheureusement
atrocement réaliste.
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai
beaucoup aimé ce roman ! Cet énorme pavé de plus de six-cent pages se
dévore en un rien de temps, tellement il est captivant ! C’est un véritable
page-turner au rythme effréné qui n’épargne absolument rien aux personnages
comme au lecteur : préparez-vous à vivre une expérience exceptionnelle !
On ne sort pas tout à fait indemne de cette lecture : une fois la dernière
page tournée, toute la tension accumulée au fil des chapitres retombe
soudainement, brusquement, violemment. C’est comme sortir d’un rêve
particulièrement réaliste et haletant. Il m’a ainsi fallu quelques minutes pour
reprendre pieds, pour me reconnecter à la réalité et réaliser la puissance
narrative de ce que je venais de lire. Une fois mes esprits retrouvé, j’ai
commencé à m’énerver toute seule devant le mot « FIN » qui me narguait
joyeusement : comment peut-on être aussi cruel et laisser ses lecteurs
face à un tel cliffhanger ? quelle idée de jouer à ce point avec les nerfs
du lecteur en le laissant face à un final aussi frustrant ? C’est un coup
à mourir d’impatience avant la sortie du tome deux, cette histoire … à
moins que cela ne soit une bonne excuse pour le relire régulièrement, pour patienter ?
Ce livre
a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications
sur cet article)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire