Déménagement
Editeur : Flammarion jeunesse
Nombre
de pages : 233
Résumé : Jenny emménage avec sa famille en Écosse.
Mais lors d’un spectacle de cirque, elle découvre qu’une jument est maltraitée.
Jeune fille intrépide, elle décide de la sauver. Mais l’animal est sauvage et
craintif. Jenny parviendra-t-elle à l’apprivoiser ?
- Un petit extrait -
« Tu vas survivre, murmure Jenny à sa jument. Bientôt, je te monterai et on se promènera partout. On partira en randonnée toutes les deux, on ira plus loin chaque jour. Parfois au bord de la mer. On galopera sur le sable et on se baignera dans les vagues. On fera des concours, tu gagneras des prix de beauté et de saut d’obstacles. Tout le monde entendra parler de toi. »
- Mon avis sur le livre -
Vers l’âge de huit ou neuf ans, après avoir
relu à plusieurs reprises l’intégralité de la saga Grand galop, j’ai demandé à mes parents de nouveaux
romans sur les chevaux. Je venais en effet de commencer l’équitation et ne
jurais plus que par les poneys … C’est très probablement à ce moment-là que Pour l’amour
d’un cheval est arrivé chez
nous. Cependant, pour une raison que j’ignore, ce petit roman n’était pas rangé
avec les autres ouvrages de la collection « Passion cheval », et j’ai
la vague impression que … je ne l’avais encore jamais lu. Cadeau de Noël oublié
dans sa cachette au moment d’emballer les cadeaux, et redécouvert lors d’un
déménagement ? Probablement. Toujours est-il que ce fut une véritable
découverte … et un véritable retour en enfance !
Jenny a onze ans et des rêves plein la tête. Alors
que sa famille et elle se préparent à emménager dans une grande maison perdue
au plein cœur des Highlands, en Ecosse, l’adolescente ne pense qu’à une seule
chose : les chevaux ! Très bientôt, elle aura son propre poney, pour
aller à l’école mais aussi pour galoper dans les landes … Mais sa joie éclate
en mille morceaux lors d’une visite au cirque : comment pourrait-elle se
réjouir d’avoir un poney tout en sachant que cette pauvre jument alezane se
fait fouetter, jour après jour, pour rester cette « jument meurtrière »
qui clôture le spectacle ? Lorsque leur chemin se recroise à nouveau, l’intrépide
Jenny se débrouille pour libérer la jument, qui rejoint aussitôt un troupeau de
poneys des Highlands. La jeune fille n’a désormais plus qu’une seule idée en
tête : apprivoiser cette jument si craintive et sauvage …
Je vais être parfaitement honnête : il n’y
a absolument rien de « révolutionnaire » dans cette histoire. Comme
dans beaucoup de petits romans jeunesses sur les chevaux, on retrouve le même schéma :
une adolescente intrépide et têtue qui tente d’apprivoiser un cheval sauvage et
indomptable. La grande différence de celui-ci par rapport aux autres récits du
même acabit, c’est que durant plus des trois-quarts de l’histoire, Jenny n’a
absolument aucun contact avec cette jument : tout au plus elle parvient à
l’apercevoir du coin de l’œil au milieu de la lande avant que l’équidé ne s’enfuit
au triple galop en sentant l’odeur d’un être humain. Shantih (c’est ainsi que
Jenny a nommé la jument) est avant tout présente dans les pensées de la jeune
fille : du soir au matin, du matin au soir, Jenny ne pense qu’à elle. Elle
cherche comment faire pour gagner la confiance de cette jument qui ressemble en
tout point au cheval de ses rêves. Et une chose est sûre, rien ne l’arrêtera.
Car Jenny est une enfant têtue, butée,
déterminée, qui n’a pas froid aux yeux. Faire l’école buissonnière et traverser
des tourbières pour rejoindre le
bibliobus pour emprunter un ouvrage sur une chuchoteuse, et ce malgré les coups
de ceinture que ne manquera pas de lui infliger le terrible instituteur à son
retour ? Pas un problème pour Jenny. Sortir au milieu de la nuit pour
tenter d’approcher une nouvelle fois l’élue de son cœur, couchée sur le dos de
son petit poney pour tenter de ne pas se faire remarquer ? Allons-y !
Plonger au cœur d’une tempête de neige pour retrouver la jument, visiblement
blessée, avant qu’elle ne meure de froid ? Mille fois oui. Jenny a le cœur
et l’esprit gonflés d’amour pour cette jument maltraitée, et contrairement aux
adultes qui n’hésiteraient pas une seule seconde à sacrifier un animal, elle
refuse d’abandonner Shantih, quand bien même celle-là ne lui rend pas cet amour
inconditionnel qu’elle lui porte. J’aime beaucoup cette petite héroïne
intrépide et casse-cou, même si j’ai plus d’une fois eu peur pour elle, petite
inconsciente !
En effet, cette petite histoire est riche en
émotions et en rebondissements ! Entre l’emménagement dans cette nouvelle
grande maison, l’arrivée dans une nouvelle école avec un instituteur absolument
effrayant, et les multiples tentatives d’approcher Shantih (tout en tachant de
convaincre le fermier qui l’a acheté au cirque de bien veiller sur elle), ni
Jenny ni le lecteur ne s’ennuie une seule seconde ! Mais ce petit livre ne
néglige pas l’aspect « émotion » au profit de l’action comme le font
trop souvent les romans pour petits lecteurs : certains passages sont
vraiment bouleversants, j’ai versé quelques larmes, car l’amour de la petite
Jenny est tellement fort, tellement pur, tellement beau … Et sa frustration et
son découragement sont de plus en plus forts au fil des semaines : l’hiver
approche, et la jument ne sait pas comment survivre dans le rude climat d’Ecosse.
Survivra-t-elle si Jenny ne parvient pas à l’apprivoiser à temps ? Heureusement,
comme souvent dans les livres pour enfants, tout est bien qui finit bien !
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai été
conquise par ce petit roman, et mon seul regret, c’est de ne pas avoir la suite !
L’espace de quelques centaines de pages, j’ai retrouvé mon âme d’enfant, de
petite fille passionnée par les chevaux, qui rêve d’en avoir un à soi un jour
pour vivre des dizaines d’aventures à la minute ! Bien que l’histoire et
la narration soient indiscutablement branchées « jeunes lecteurs d’une
dizaine d’années », malgré les facilités narratives et légères
incohérences que cela induit, j’ai vraiment apprécié ma lecture. C’est captivant,
rafraichissant et émouvant. Si vous avez des petits cavaliers ou des petites
cavalières en herbe qui aiment lire dans votre entourage, songez à la
collection « Cheval Passion » de Flammarion, et particulièrement à ce
petit roman qui, je vous l’assure, plaira même aux plus grands !
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