La Relève
Editeur : Michel Lafon
Nombre
de pages : 377
Résumé : Le royaume d’Edrilion est plus que jamais
en danger. Le Sanreth s’est emparé du trône, et dans son ombre
travaillent la sournoise reine de la Déléane et ses terrifiantes Chimères. Pour
Mydria, seule héritière légitime de la Couronne, il est temps de se révéler au
grand jour et de reprendre le pouvoir. Aidée de son amant Orest, d’Allian
l’espion et de Kebren la traqueuse aux pattes de velours, elle tente de gagner
l’appui des Fauconniers et de réunir une armée. Mydria doit tout faire pour
récupérer son royaume, libérer ses sujets de l’oppresseur et sauver son unique
espoir : l’enfant qu’elle attend en secret. Le dernier des Darcer…
- Un petit extrait -
« Elle se jeta dans ses bras. La foule, l'odeur âcre des incendies, tout disparut, balayé par un soulagement indescriptible. Orest l'enlaça avec force et la fit tournoyer, tous deux enlacés à ne plus pouvoir se lâcher. Il riait, si proche, si vivant contre elle. Rien ne comptait plus que cet être humain-là, au milieu de cette foule. C'était une évidence si simple. Il fallait avoir survécu cette nuit pour la recevoir en plein cœur. »
- Mon avis sur le livre -
Je le disais dans ma chronique du premier
opus de la trilogie : retourner en Edrilion, c’est comme rentrer à la
maison, et retrouver My, Orest, Allian et les autres, c’est comme retrouver des
bons amis longtemps perdus de vue. Autant vous dire qu’au fur et à mesure que
la fin se rapproche inexorablement, mon rythme de lecture décroit
progressivement : tous les moyens sont bons pour faire durer le plaisir un
petit peu plus longtemps ! Mais cette envie de faire trainer la chose en
longueur vient inévitablement se heurter au besoin viscéral de dévorer page
après page : tout mon être vibre d’impatience de (re)découvrir la suite de
l’histoire, de savoir comment diable tout ceci va se terminer (quand bien même
je le sais déjà). Impossible de s’arrêter, malgré la douleur grandissante de
sentir qu’il va bientôt falloir dire « au revoir » à ces amis de
papier, qu’il va bientôt falloir quitter les terres d’Edrilion pour retourner
dans la terne réalité. Ce troisième tome, je l’adore autant que je le déteste :
je l’adore car il est indiscutablement le plus captivant et je le déteste car
il sonne la fin des aventures de My et ses compagnons …
L’heure n’est plus à la discrétion :
pour vaincre le Sanreth, l’envoyé de la Reine de La Déléane, qui risque d’être
couronné d’une seconde à l’autre, Mydria n’a plus d’autre choix que d’agir au
grand jour. Soutenue par son amant Orest, ses compagnons Allian, Kebren et
Eisdreel, et par les Fauconniers de l’Ouest, la jeune reine dépossédée de son
trône rassemble ses troupes pour marcher sur la capitale et reconquérir la
Couronne qui lui revient de droit. Plus facile à dire qu’à faire : l’usurpateur
ne compte pas se laisser déposséder de ce royaume tout juste acquis, et prépare
déjà une contre-attaque, secondé par la Cour à qui il a promis le contrôle des
villes rebelles vaincues. Sans oublier la menace des terribles Chimères du
Sanreth, qui sillonnent le pays pour éliminer la jeune fille et étouffer ainsi
la rébellion naissante … Et pendant ce temps, dans le plus grand secret, bien
au chaud dans le ventre de sa mère, un petit être se prépare à prendre son
envol : l’ultime héritier des Darcer s’apprête à naitre, et l’espoir à
renaitre avec lui.
Qu’ajouter à mes deux précédentes chroniques ?
Marie Caillet nous offre ici un troisième et ultime opus dans la lignée de ses prédécesseurs …
voire même un cran au-dessus encore – si tant est qu’il soit possible de faire
mieux que la perfection. Ce tome, c’est l’apothéose de toute la trilogie, le
point d’orgue de cette superbe histoire qui nous tient en haleine depuis pas
loin de huit-cent pages déjà. L’heure de l’ultime confrontation approche à
grand pas : on le sent, les deux camps ont beau réunir des armées, ce sera
en tête à tête que se terminera cette lutte pour le trône. D’un côté, l’usurpateur,
le bâtard catapulté au pouvoir et qui compte bien le conserver coute que coute.
De l’autre, une jeune fille qui semble bien trop frêle pour le rôle auquel son
héritage la destine … La tyrannie contre la douceur. La cruauté des Chimères
contre la fragilité d’un papillon. La colère contre l’amour. J’aime beaucoup ce
contraste, qui donne d’autant plus envie de soutenir Mydria, ses amis et leurs
alliés. Certains y verront peut-être une opposition bien trop manichéenne, mais
c’est quelque chose qui ne m’a personnellement pas perturbée plus que cela :
j’y vois bien plus la représentation de deux « conceptions » du
pouvoir. D’un côté le souverain qui domine, de l’autre celui qui se met au
service de son peuple …
Malgré les apparences, la guerre contre La
Déléane et son envoyé est loin d’être l’unique pilier de ce troisième tome. A
mes yeux, le véritable fil rouge de cet opus, c’est bien plus la relation entre
Mydria et Orest. La jeune reine et l’assassin régicide. Nos deux amants vont
devoir faire face à la réprobation des nobles et des Fauconniers, qui voient d’un
très mauvais œil cette « union scandaleuse » et ne veulent pas d’un
manant illettré comme roi. Tant qu’ils étaient dans l’ombre, rien ne venait s’immiscer
entre eux, nul ne venait juger leur amour. Dans ce tome, ils vont devoir faire
face aux pressions et aux critiques, mais aussi aux doutes et aux désaccords.
Mais toutes ces épreuves ne font que cimenter un peu plus leur amour, et à la
fin de l’histoire, il ne fait absolument aucun doute qu’Orest et Mydria sont faits
l’un pour l’autres, malgré et sans doute grâces à toutes leurs différences. Ils
se complètent à merveille … Et c’est tout simplement magnifique de voir la
transformation d’Orest amoureux : sa froide carapace d’assassin sans cœur se
fendille enfin, et nous découvrons le jeune homme sensible qui se cachait
derrière le masque. Il est encore plus craquant qu’avant, ce qui n’est pas peu
dire !
En bref, vous l’aurez bien compris, c’est un
grand final en apothéose que nous propose Marie Caillet avec cet ultime volume !
Je suis tout simplement époustouflée par cette histoire, où l’action et l’émotion
se mêlent et s’entremêlent habillement, où la violence des combats côtoie la douceur
d’un amour aussi fort que fragile. C’est un livre incroyablement palpitant,
captivant, haletant et émouvant. Les rebondissements sont légions, et plus d’une
fois, j’ai tremblé d’effroi ou sursauté de frayeur face aux terribles embuches
qui se dressent sur le chemin de nos héros. Plus d’une fois également, j’ai
pleuré comme une madeleine, tantôt de tristesse, tantôt de joie, parfois même
de soulagement. Cette histoire m’a happée, corps et âme, et mon cœur battait à
l’unisson avec celui de Mydria et Orest, ces deux jeunes gens si attachants que
j’ai pris tellement de plaisir à suivre dans leurs péripéties. Je leur souhaite
tout le bonheur du monde … et compte bien revenir les voir dans quelques mois
ou années, en relisant une fois de plus cette merveilleuse trilogie portée par
une plume admirable. S’il me fallait décrire cette saga en un seul mot, le
choix serait évident : magique. Tout simplement.
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