Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)
Nombre
de pages : 326
Résumé : Scarlett et Halley sont amies pour la vie.
Du haut de leurs seize ans, l'avenir est plein de promesses. Mais, cet été-là,
Michael, le premier grand amour de Scarlett, se tue dans un accident de moto.
La jeune fille découvre peu après qu'elle est enceinte de lui. Cette fois,
c'est Halley la timide qui va devoir soutenir Scarlett l'intrépide. Sauf que
Halley tombe amoureuse à son tour, et tout se complique...
- Un petit extrait -
« Dans la vie, il y a des gens, des réalités et des évidences sur lesquels on s'appuie, parce qu'ils sont sûrs à deux cents pour cent. Mais, quand ils dégringolent de leur piédestal et vous laissent tomber, c'est le monde entier qui se casse la gueule, et notre confiance avec. »
- Mon avis sur le livre -
Ceux et celles qui me connaissent le savent :
j’ai tendance à tout faire à l’envers. Ainsi, j’ai rédigé mon dernier devoir
maison dans le désordre le plus total : j’ai commencé par la troisième
partie, puis la deuxième, puis la première, puis la conclusion, et j’ai terminé
avec l’introduction ! Dans la lecture, c’est exactement pareil : je
ne lis jamais les chroniques d’un livre avant d’avoir lu celui-ci, mais
seulement après. Les chroniques ne me servent pas du tout à me décider à
acheter ou lire tel ou tel roman, mais uniquement à confronter mon opinion avec
celles des autres blogueurs et blogueuses. C’est un peu bizarre, j’en ai bien
conscience, mais je déteste savoir ce que pensent les autres tant que je ne me
suis pas fait mon propre avis. Ensuite, seulement, j’aime découvrir les
différents points de vue sur la question. Et le moins que l’on puisse dire, c’est
qu’avec Quelqu’un comme toi, comme pour les livres de Sarah Dessen en général, il semblerait que
soit ça passe, soit ça casse. Vous vous en doutez surement, mais je suis dans
la catégorie « ça passe », et plutôt deux fois qu’une !
Depuis toujours, il y a Halley et Scarlett,
Scarlett et Halley : inséparables, indissociables, elles sont les meilleures
amies du monde. Halley la timide, Scarlett l’intrépide : main dans la main,
elles sont prêtes à affronter toutes les embuches qui se dresseront sur leur
chemin. Du moins, c’est ce qu’elles pensaient. Car quand Michael, le petit ami
de Scarlett, meurt dans un accident de moto, et que la jeune fille découvre qu’elle
est enceinte de lui, Halley ne se sent pas à la hauteur : comment
parviendra-t-elle à soutenir son amie, alors que c’est elle qui avait toujours
besoin de son aide, de ses conseils, de son réconfort ? Sa tâche se
complique d’autant plus que ses propres relations avec sa mère se détériorent
progressivement, et que son esprit et son cœur sont de plus en plus absorbés
par Tristan, le meilleur ami de Michael, qui ne cesse de lui tourner autour
depuis la rentrée ….
L’on reproche parfois à Sarah Dessen ses
intrigues trop « simplistes » … mais personnellement, c’est tout ce
que j’aime chez elle, cette simplicité. On ne va pas se mentir : il ne se
passe rien d’extraordinaire palpitant dans ce roman, pas de rebondissements
rocambolesques, pas de suspense abracadabresque … Juste la vie. La vie dans
toute sa banalité et sa singularité. Car Halley est à la fois une adolescente
parfaitement comme une autre, avec son petit boulot d’été, ses petits tracas
familiaux, ses soirées avec sa meilleure amie et les premiers émois de son cœur
… Et une jeune fille pas comme les autres, car elle se retrouve du jour au
lendemain « soutien émotionnel » de sa meilleure amie enceinte jusqu’aux
dents d’un jeune homme décédé il y a peu. Mais contrairement à certains auteurs
qui abordent la question de la grossesse à l’adolescence avec grands fracas et
du pathos à n’en plus finir, Sarah Dessen reste admirablement discrète et
délicatesse à ce propos. Oui, Scarlett est enceinte alors qu’elle n’a que seize
ans, mais non, ce n’est pas l’élément central et important de cette histoire ….
Car le plus essentiel, finalement, c’est le
cheminement d’Halley, qui en l’espace de quelques mois, grandit, murit, apprend
à connaitre qui elle est et qui elle veut devenir. Apprend à tracer son propre
chemin, à évoluer contre vents et marées ... Rien de plus, rien de moins. Ce
roman, c’est celui des choix, petits et grands, insignifiants ou importants,
qui font de nous ce que nous sommes, qui dictent ce que nous serons. Halley,
cette jeune fille réservée, effacée, qui n’a jamais dit un mot plus haut que l’autre,
qui a toujours fait ce qu’on attendait d’elle, qui s’est toujours reposée sur
les décisions des autres, se dévoile à elle-même. Tandis que son cœur bat de
plus en plus fort pour Tristan, Halley a le sentiment d’exister enfin :
elle est quelqu’un. Pas uniquement l’ombre de sa meilleure amie ou de sa mère,
mais elle, purement et totalement elle. Et même si, tout comme Scarlett, on
brule d’envie de lui dire de se méfier de ce jeune homme bien trop différent d’elle,
même si, comme sa mère, on aimerait la protéger de ce drame qui se profile à l’horizon,
on sait, on sent, qu’elle doit vivre cette expérience jusqu’au bout pour en
tirer quelque chose. Quelque chose qui la fera peut-être souffrir, mais qui la
fera surtout grandir.
Ce qui est merveilleux avec ce roman, comme
avec tous ceux de Sarah Dessen par ailleurs, c’est qu’il n’est nullement
moralisateur : il n’y a absolument aucun jugement de valeur. Jamais. C’est
justement là tout le message de ce roman, qui nous exhorte à ne jamais laisser
quiconque vous juger, et surtout à ne jamais ne laisser influencer par les
jugements des autres. Votre vie vous appartient, à vous et à personne d’autre.
Il nous rappelle que, parfois, « il faut se battre contre vents et marées
pour faire valoir qu’on est en accord avec soi-même. Avec sa conscience. Pur.
Intègre. » Qu’il ne faut jamais laisser quelqu’un vous guider votre ligne
de conduite, vous obliger à devenir quelqu’un que vous n’êtes pas. C’est
difficile, Halley s’en rend compte : elle ne veut décevoir personne, et
surtout pas ceux qu’elle aime et qui l’aiment … Mais Sarah Dessen nous
murmurent ici « des mots qui expliquent, consolent et donnent du courage,
dans la langue des comètes et des femmes que nous ne sommes pas encore mais que
nous devenons toutes ».
En bref, vous l’aurez bien compris, ce fut
vraiment une très belle lecture. Je dois reconnaitre qu’après avoir lu
plusieurs ouvrages haletants de fantasy, j’ai eu du mal à me réhabituer à la
lenteur de ce récit, qui nous rappelle finalement que la vie n’est pas une
course, et qu’il faut parfois prendre le temps pour savoir qui l’on est et où
on va. J’ai retrouvé avec plaisir cette douceur qui caractérise la plume et les
récits de Sarah Dessen, cette douceur qui apaise les cœurs et les âmes : j’ai
tourné la dernière page avec le sentiment d’être à nouveau en paix avec
moi-même, revigorée pour l’avenir, soulagée des maux et des doutes qui m’assaillaient
auparavant. Oui, vraiment, ses histoires guérissent tout en nous faisant passer
de très bons moments en compagnie de personnages tout simplement attachants,
tout en nous faisant rêver d’une magnifique amitié comme on n’en trouve que
dans les livres, tout en nous faisant trembler tandis qu’un premier amour éclot
sous nos yeux. J’ai bien conscience que l’histoire est peut-être trop simple,
banale, presque clichée, pour plaire à tout le monde, mais moi, vraiment, ça me
réussit !
Ta chronique donne envie ! Je note le titre !
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