La chevauchée sauvage
Editeur : Castelmore
Nombre
de pages : 281
Résumé : Depuis l'ouverture du centre de thérapie à
Kaltenbach, des dizaines de propriétaires de chevaux viennent chaque jour
demander conseil à Mika. Son don de guérisseuse est maintenant célèbre, et le
haras de sa grand-mère bourdonne à nouveau d'activité. Mais même si elle peut
voir Whisper dès qu'elle en a envie, Mika étouffe : elle regrette l'époque où
elle était libre de faire de fabuleuses balades à cheval. Aussi, quand un drame
survient à Kaltenbach, elle décide de partir en voyage pour élucider le mystère
des origines de Whisper...
- Un petit extrait -
« C’est leur dernière chevauchée dans le pays natal de Whisper. D’un galop délié, ils filent à travers l’herbe haute. Le soleil lui chauffe doucement la peau et, sous elle, l’énergie familière de son cheval renforce sa confiance. Il y a longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien. Légère, insouciante, libre. Mais les grands arbres de la source d’Ora se profilent maintenant devant elle et Mika sent une sorte de secousse parcourir le corps de Whisper. Elle s’arrête, le souffle court. L’étalon lève la tête et pousse un hennissement comme s’il appelait quelqu’un. Mika sourit.– Tu as raison. Il faut qu’on dise au revoir. »
- Mon avis sur le livre -
Souvenez-vous : alors que je ne m’attendais
qu’à recevoir le premier tome dans le cadre d’une Masse Critique Babelio, j’ai
eu l’immense surprise de trouver dans la boite aux lettres les deux premiers
opus de cette saga hautement attirante pour la passionnée d’équitation que je
suis … Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’avais eu un véritable coup
de foudre pour les aventures de Mika et Whisper. Tant et si bien que lorsque je
suis tombée sur les quatre derniers opus au rayon livres d’un supermarché, avec
une offre proposant le DVD du premier film pour deux tomes achetés, je n’ai
honnêtement pas pu m’empêcher de tous les prendre … Je me retrouve ainsi avec
deux exemplaires du DVD, mais ce n’est pas bien grave : je trouverai bien
une petite cavalière à qui offrir l’un des deux ! Dans ces périodes
difficiles, je suis bien heureuse de m’être procurée toute la saga tant que je
le pouvais, car j’ai pu me replonger avec délice dans cette série hautement
réconfortante ! J’ai donc relu avec plaisir les deux premiers opus, et
commence désormais à découvrir la suite de l’histoire, et quel régal !
Mika a tout pour être heureuse : les
affaires du haras nouvellement reconverti en centre thérapeutique pour chevaux
marchent à merveille, et le poulain de Whisper va naitre d’un moment à l’autre !
Cependant, la jeune femme ne peut s’empêcher de regretter l’époque bénie où
elle n’avait pas à passer ses journées à échanger avec des propriétaires obtus
qui refusent de comprendre que le problème ne vient pas de leur cheval mais
bien de leur propre comportement, à répondre à des centaines de coups de fils
et de mails pour réserver une séance … Les longues chevauchées en solitaire
avec son bel étalon lui manquent, et le poids des responsabilités pèse bien
trop lourdement sur ses jeunes épaules. Aussi, quand un drame s’abat sur le
haras et que Whisper plonge dans une terrifiante apathie, Mika n’hésite pas une
seule seconde à partir avec lui sur les traces de ses origines … Car parfois,
quand on ne sait plus où l’on va, le mieux est de regarder d’où l’on vient.
Mais la jeune femme était bien loin de se douter de ce qui l’attendait en
Andalousie, sur les terres natales de son meilleur ami …
Nous avions quitté Mika toute heureuse et
fière de pouvoir enfin rester toute l’année au haras pour aider sa grand-mère à
tenir ce centre de thérapie pour chevaux … et nous la retrouvons au bord de la
crise de nerf. Mika est à bout : elle qui s’attendait à aider des chevaux
en vraie difficulté se retrouve à écouter les lamentations sans fin de propriétaires
qui ne comprennent pas que leur compagnon à quatre pattes n’as pas besoin ni
envie d’entendre pour la énième fois la lecture de l’Encyclopédie
des plantes psychoactives ! Et
quand un drame arrive et que tous, explicitement ou non, la tiennent pour seule
et unique coupable et responsable, Mika craque : elle fait ses bagages et
part avec son Whisper. Autant vous dire que j’ai eu beaucoup de peine pour
notre jeune héroïne, qui s’efforce toujours de faire de son mieux mais qui n’arrive
finalement jamais à satisfaire les attentes que tout le monde place en elle.
Son « don » devient une sorte de fardeau. Et cela d’autant plus dans
le monde de l’équitation : rares sont les propriétaires qui sont prêts à
admettre que le problème dans leur relation avec leur chevaux, ce sont eux, et
non pas l’équidé ! Et si Mika a un don inné pour comprendre et parler aux
chevaux, il n’en est clairement pas de même avec les êtres humains !
Voici donc notre Mika qui laisse tout
derrière elle pour mener son Whisper sur des terres natales, dans l’espoir que
cela le sortira de l’apathie dans laquelle l’a plongé le terrible drame. Et
leur voyage ne sera pas de tout repos : j’ai honnêtement beaucoup rigolé à
chacun de leurs péripéties ! Entre maladresses et quiproquos, les autrices
nous offrent par-ci par-là des moments de pur bonheur pour contrebalancer un
peu le sérieux qui règne par ailleurs. Car une fois arrivée à destination, Mika
se rend rapidement compte qu’elle ne pourra pas se « contenter » de
visiter la région où est né Whisper pour repartir. Si elle est là, à cet
instant précis, c’est pour une bonne raison. Et quelle raison ! Sauver un
troupeau entier de chevaux sauvages, menacé par la vente des terres où ils
vivaient jusqu’alors en toute sérénité ! Plus encore, il s’agit finalement
pour Mika de sauver une forme de relation avec les chevaux, basée non pas sur
la contraire et la domination, mais si l’amitié et le respect mutuel. Et
surtout, il s’agit de sauver son Whisper, son ami, sa moitié, qui semble
reprendre vie depuis qu’ils sont arrivés. Et pour cela, elle est prête à tout !
Et quand la situation semble désespérée, bien
évidemment, on peut compter sur Fanny ! Je dois avouer que j’étais
vraiment éberluée mais ravie de la voir arriver : elle est là, tout est
sauvé ! Car malgré les thématiques parfois difficiles abordées dans ce
roman, malgré certains passages bouleversants (voire même déchirants), on reste
en littérature jeunesse, et même les trucs impossibles deviennent possibles !
Et c’est bien ce qui fait tout le charme de cette saga : c’est grâce à
leur détermination sans faille, mais surtout à leur amitié sans bornes, que
Mika, Fanny et leur nouvelle amie Sam parviennent à atteindre leur objectif in extremis ! Certes, c’est un peu « gros »,
mais franchement, ça fait un bien fou au moral ! Et cela d’autant plus que
cette victoire précède le passage le plus triste de toute la saga. Mika fait
preuve d’un courage, d’un amour et d’une abnégation qui force vraiment l’admiration,
et j’aime beaucoup le message que cela peut transmettre aux jeunes lecteurs
cavaliers : comme elle, ils sont invités à toujours faire passer le
bonheur de leur cheval avant le leur. Même si c’est difficile, surtout si c’est
difficile. En tout cas, heureusement que le dernier chapitre est là pour nous
remonter un peu le moral après ce passage qui m’a fait versé toutes les larmes
de mon cœur tellement il était beau et triste à la fois !
En bref, vous l’aurez bien compris, c’est à
nouveau un véritable coup de cœur ! Tome après tome, les autrices nous
offrent toujours plus d’émotions en pagaille, de rebondissements à gogo, d’éclats
de rire à foison et de larmes à profusion. Plus Mika grandit et murit, plus les
histoires deviennent profondes et sérieuses, mais il y a toujours ce côté plus
léger, plus drôle, pour contrebalancer un peu ! Entre quiproquos et
situations cocasses, il y a vraiment de quoi rire et faire le bonheur des plus
jeunes, tandis que les passages plus « graves » raviront même les
adultes ! Et bien sûr, on retrouve ce qui fait la marque de fabrique de
cette saga : l’amour et le respect des chevaux. Mika n’est clairement pas
une cavalière « traditionnelle », qui ne monte qu’une fois par
semaine pour acquérir ses Galops et ensuite monter en compétition de dressage
ou de saut d’obstacles, bien au contraire. Mika est une cavalière qui ne monte
que pour le plaisir de créer un lien fort avec son cheval, que pour la joie d’être
avec lui, même si ce n’est que pour le regarder courir dans son champ. J’aime
beaucoup la vision de l’équitation qui nous est proposé ici … sans oublier
toutes les belles histoires qui nous sont racontées !
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