mercredi 13 mai 2020

Whisper, tome 3 : La chevauchée sauvage - Lea Schmidbauer et Kristina Madgalena Henn


Whisper3, K. M. Henn et L. Schmidbauer
La chevauchée sauvage

Editeur : Castelmore
Nombre de pages : 281
Résumé : Depuis l'ouverture du centre de thérapie à Kaltenbach, des dizaines de propriétaires de chevaux viennent chaque jour demander conseil à Mika. Son don de guérisseuse est maintenant célèbre, et le haras de sa grand-mère bourdonne à nouveau d'activité. Mais même si elle peut voir Whisper dès qu'elle en a envie, Mika étouffe : elle regrette l'époque où elle était libre de faire de fabuleuses balades à cheval. Aussi, quand un drame survient à Kaltenbach, elle décide de partir en voyage pour élucider le mystère des origines de Whisper...


- Un petit extrait -

« C’est leur dernière chevauchée dans le pays natal de Whisper. D’un galop délié, ils filent à travers l’herbe haute. Le soleil lui chauffe doucement la peau et, sous elle, l’énergie familière de son cheval renforce sa confiance. Il y a longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien. Légère, insouciante, libre. Mais les grands arbres de la source d’Ora se profilent maintenant devant elle et Mika sent une sorte de secousse parcourir le corps de Whisper. Elle s’arrête, le souffle court. L’étalon lève la tête et pousse un hennissement comme s’il appelait quelqu’un. Mika sourit.
– Tu as raison. Il faut qu’on dise au revoir. »

- Mon avis sur le livre -

Souvenez-vous : alors que je ne m’attendais qu’à recevoir le premier tome dans le cadre d’une Masse Critique Babelio, j’ai eu l’immense surprise de trouver dans la boite aux lettres les deux premiers opus de cette saga hautement attirante pour la passionnée d’équitation que je suis … Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’avais eu un véritable coup de foudre pour les aventures de Mika et Whisper. Tant et si bien que lorsque je suis tombée sur les quatre derniers opus au rayon livres d’un supermarché, avec une offre proposant le DVD du premier film pour deux tomes achetés, je n’ai honnêtement pas pu m’empêcher de tous les prendre … Je me retrouve ainsi avec deux exemplaires du DVD, mais ce n’est pas bien grave : je trouverai bien une petite cavalière à qui offrir l’un des deux ! Dans ces périodes difficiles, je suis bien heureuse de m’être procurée toute la saga tant que je le pouvais, car j’ai pu me replonger avec délice dans cette série hautement réconfortante ! J’ai donc relu avec plaisir les deux premiers opus, et commence désormais à découvrir la suite de l’histoire, et quel régal !

Mika a tout pour être heureuse : les affaires du haras nouvellement reconverti en centre thérapeutique pour chevaux marchent à merveille, et le poulain de Whisper va naitre d’un moment à l’autre ! Cependant, la jeune femme ne peut s’empêcher de regretter l’époque bénie où elle n’avait pas à passer ses journées à échanger avec des propriétaires obtus qui refusent de comprendre que le problème ne vient pas de leur cheval mais bien de leur propre comportement, à répondre à des centaines de coups de fils et de mails pour réserver une séance … Les longues chevauchées en solitaire avec son bel étalon lui manquent, et le poids des responsabilités pèse bien trop lourdement sur ses jeunes épaules. Aussi, quand un drame s’abat sur le haras et que Whisper plonge dans une terrifiante apathie, Mika n’hésite pas une seule seconde à partir avec lui sur les traces de ses origines … Car parfois, quand on ne sait plus où l’on va, le mieux est de regarder d’où l’on vient. Mais la jeune femme était bien loin de se douter de ce qui l’attendait en Andalousie, sur les terres natales de son meilleur ami …

Nous avions quitté Mika toute heureuse et fière de pouvoir enfin rester toute l’année au haras pour aider sa grand-mère à tenir ce centre de thérapie pour chevaux … et nous la retrouvons au bord de la crise de nerf. Mika est à bout : elle qui s’attendait à aider des chevaux en vraie difficulté se retrouve à écouter les lamentations sans fin de propriétaires qui ne comprennent pas que leur compagnon à quatre pattes n’as pas besoin ni envie d’entendre pour la énième fois la lecture de l’Encyclopédie des plantes psychoactives ! Et quand un drame arrive et que tous, explicitement ou non, la tiennent pour seule et unique coupable et responsable, Mika craque : elle fait ses bagages et part avec son Whisper. Autant vous dire que j’ai eu beaucoup de peine pour notre jeune héroïne, qui s’efforce toujours de faire de son mieux mais qui n’arrive finalement jamais à satisfaire les attentes que tout le monde place en elle. Son « don » devient une sorte de fardeau. Et cela d’autant plus dans le monde de l’équitation : rares sont les propriétaires qui sont prêts à admettre que le problème dans leur relation avec leur chevaux, ce sont eux, et non pas l’équidé ! Et si Mika a un don inné pour comprendre et parler aux chevaux, il n’en est clairement pas de même avec les êtres humains !

Voici donc notre Mika qui laisse tout derrière elle pour mener son Whisper sur des terres natales, dans l’espoir que cela le sortira de l’apathie dans laquelle l’a plongé le terrible drame. Et leur voyage ne sera pas de tout repos : j’ai honnêtement beaucoup rigolé à chacun de leurs péripéties ! Entre maladresses et quiproquos, les autrices nous offrent par-ci par-là des moments de pur bonheur pour contrebalancer un peu le sérieux qui règne par ailleurs. Car une fois arrivée à destination, Mika se rend rapidement compte qu’elle ne pourra pas se « contenter » de visiter la région où est né Whisper pour repartir. Si elle est là, à cet instant précis, c’est pour une bonne raison. Et quelle raison ! Sauver un troupeau entier de chevaux sauvages, menacé par la vente des terres où ils vivaient jusqu’alors en toute sérénité ! Plus encore, il s’agit finalement pour Mika de sauver une forme de relation avec les chevaux, basée non pas sur la contraire et la domination, mais si l’amitié et le respect mutuel. Et surtout, il s’agit de sauver son Whisper, son ami, sa moitié, qui semble reprendre vie depuis qu’ils sont arrivés. Et pour cela, elle est prête à tout !

Et quand la situation semble désespérée, bien évidemment, on peut compter sur Fanny ! Je dois avouer que j’étais vraiment éberluée mais ravie de la voir arriver : elle est là, tout est sauvé ! Car malgré les thématiques parfois difficiles abordées dans ce roman, malgré certains passages bouleversants (voire même déchirants), on reste en littérature jeunesse, et même les trucs impossibles deviennent possibles ! Et c’est bien ce qui fait tout le charme de cette saga : c’est grâce à leur détermination sans faille, mais surtout à leur amitié sans bornes, que Mika, Fanny et leur nouvelle amie Sam parviennent à atteindre leur objectif in extremis ! Certes, c’est un peu « gros », mais franchement, ça fait un bien fou au moral ! Et cela d’autant plus que cette victoire précède le passage le plus triste de toute la saga. Mika fait preuve d’un courage, d’un amour et d’une abnégation qui force vraiment l’admiration, et j’aime beaucoup le message que cela peut transmettre aux jeunes lecteurs cavaliers : comme elle, ils sont invités à toujours faire passer le bonheur de leur cheval avant le leur. Même si c’est difficile, surtout si c’est difficile. En tout cas, heureusement que le dernier chapitre est là pour nous remonter un peu le moral après ce passage qui m’a fait versé toutes les larmes de mon cœur tellement il était beau et triste à la fois !

En bref, vous l’aurez bien compris, c’est à nouveau un véritable coup de cœur ! Tome après tome, les autrices nous offrent toujours plus d’émotions en pagaille, de rebondissements à gogo, d’éclats de rire à foison et de larmes à profusion. Plus Mika grandit et murit, plus les histoires deviennent profondes et sérieuses, mais il y a toujours ce côté plus léger, plus drôle, pour contrebalancer un peu ! Entre quiproquos et situations cocasses, il y a vraiment de quoi rire et faire le bonheur des plus jeunes, tandis que les passages plus « graves » raviront même les adultes ! Et bien sûr, on retrouve ce qui fait la marque de fabrique de cette saga : l’amour et le respect des chevaux. Mika n’est clairement pas une cavalière « traditionnelle », qui ne monte qu’une fois par semaine pour acquérir ses Galops et ensuite monter en compétition de dressage ou de saut d’obstacles, bien au contraire. Mika est une cavalière qui ne monte que pour le plaisir de créer un lien fort avec son cheval, que pour la joie d’être avec lui, même si ce n’est que pour le regarder courir dans son champ. J’aime beaucoup la vision de l’équitation qui nous est proposé ici … sans oublier toutes les belles histoires qui nous sont racontées !

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