L’affrontement
Editeur : Michel Lafon
Nombre
de pages : 284
Résumé : Pour libérer ses amis restés prisonniers du
Jeu, Jenny doit retourner dans la maison de son grand-père, où elle a rencontré
Julian, l’homme de l’Ombre, pour la première fois. Là, sous une étrange rune,
s’ouvre une porte sur la plus fantastique des créations de Julian : un parc de
loisirs abandonné, réplique cauchemardesque de celui que Jenny adorait quand
elle était petite. Dans ce monde parallèle, toutes les attractions sont
mortelles … et Julian est de plus en plus déterminé à retenir la jeune fille
auprès de lui. Mais, furieux de ne pas
pouvoir la posséder, ira-t-il jusqu’à tuer ?
-
Un petit extrait -
« - Entre dans ton rêve, Julian.- Tu ne m'en veux pas?- Je ne t'en veux pour rien.- Quoi que j'ai pu faire, je t'ai aimée. Peut-être rêveras-tu de moi un jour et cela m'aidera à y rentrer.- C'est promis. Je te rêverais en un lieu sans ombres, seulement de la lumière.Il la regarda encore et elle vit qu'il n'avait pas peur.- Rien ne meurt jamais tant qu'on ne l'a pas oublié, dit-il.- Va dans le rêve, chuchota Jenny. Pars vite. »
-
Mon avis sur le livre -
Il m’a fallu prendre mon courage à deux mains
pour entamer cette lecture : ce troisième tome sonnait la fin de cette
fantastique aventure aux côtés de Jenny et Julian. D’autant plus que je savais
parfaitement bien qu’en dépit de cette réticence à quitter ce fabuleux et
terrifiant univers, j’allais dévorer ce volume en un temps record. Chose dite,
chose faite, en une soirée, l’histoire était déjà achevée. C’est vous dire à
quel point il se lit facilement et à quel point il est addictif ! Pas
moyen de faire une pause, encore moins de me résoudre à arrêter ma lecture pour
aller me coucher : il fallait que je poursuive. Grand mal m’en a pris, car
la fin m’a tout autant bouleversée que lors de mes premières lectures, et je me
suis endormie en ayant encore les larmes aux yeux, sentimentale que je suis !
Mais trêves de bavardages, je vous laisse lire !
Souvenez-vous : nous avions quitté Jenny
et ses amis dévastés après la fin du second jeu, au cours duquel Tom et Zach
ont été retenus dans le monde des Ombres. Malgré son chagrin, Jenny ne baisse
pas les bras : elle est prête à tout pour retrouver son petit copain et
son cousin, prête à tout pour faire comprendre à Julian qu’il n’a plus aucun
pouvoir sur elle. Prête à tout, même à se rendre là où tout a commencé, dans le
lieu de tous ses cauchemars et de tous les mystères : le bureau de son
grand père. Un ultime Jeu commence alors, un Jeu bien plus dangereux que les
deux précédents. Car Julian n’est pas le seul Homme de l’Ombre à se tapir dans
cet immense terrain de jeu grandeur réelle, et pas le plus dangereux, bien loin
de là. La rancœur et la cruauté de ses ancêtres pourraient bien être fatales à
ces adolescents imprudents qui se sont aventurés dans leur monde, le cœur empli
de vaillance et de détermination pour retrouver leurs compagnons …
A mes yeux, pas de doute possible : ce
troisième opus est indéniablement le meilleur et clôt impeccablement cette
trilogie. Certes, il n’y a plus l’ivresse de la découverte que l’on peut
ressentir avec le premier tome, il n’y a plus la promesse d’une suite comme
dans le cas du second tome, mais il y a ce petit quelque chose qui place de tome
en haut du podium. Ce petit quelque chose tient en grande partie dans la
profondeur qui émane de ce récit : loin de se contenter de nous proposer
un bon moment de divertissement, ce livre nous invite également à réfléchir sur
le bien, le mal, sur l’amour, la haine … Les personnages gagnent en profondeur,
en maturité, en complexité, en nuances, et cela ne les rend que bien plus
intéressants. Julian, tout particulièrement, perd un peu de cette aura d’impassibilité
et d’invulnérabilité pour laisser entrapercevoir sa facette plus fragile, plus
sensible, et j’en suis tout simplement ravie. Jenny a changé, elle aussi, elle
est plus droite dans ses baskets, elle a décidé d’arrêter de se laisser porter
par les événements et de prendre sa vie en main, et on ne peut qu’être bluffé
par sa détermination soudaine.
Ce qui fait la particularité de cette
trilogie, selon moi, c’est bien son ambiance. Dès le premier tome, le lecteur
se retrouve plongé au cœur d’un univers aussi effrayant qu’intriguant : le
monde des Ombres. Mais quand on y regarde de plus près, dans les deux premiers
opus, on ne fait qu’effleurer cette réalité, sans jamais s’y aventurer
totalement. Ce troisième tome est justement celui où, volontairement, Jenny et
ses amis vont ouvrir et franchir le passage entre notre monde et celui de
Julian. Le terrain de jeu de cet ultime affrontement n’est autre qu’une
réplique du vieux parc d’attraction de l’enfance de Jenny, une réplique où tout
sonne faux et où les ombres semblent prendre vie. L’ambiance est très
inquiétante, terriblement angoissante, certaines scènes sont franchement
glauques et morbides, d’autres sont tout simplement effrayantes, mais tout
semble surtout très menaçant. Je suis une vraie froussarde, et cette ambiance a
attisé ma nervosité permanente : je lisais donc ce livre avant de m’endormir,
confortablement installée dans mon lit, et voilà que soudain, le loir qui a élu
domicile sous les tuiles a gigoté dans son sommeil. J’ai sursauté si fort que
je me suis retrouvée par terre, le cœur battant à vingt mille à l’heure et
brandissant mon livre contre cet ennemi invisible. C’est vous dire à quel point
on se laisse facilement happer par l’atmosphère sinistre de ce bouquin !
Je vais tâcher de ne pas vous spoiler la fin,
mais je ne peux décemment pas achever ma chronique sans dire quelques mots à
son sujet. Cette fin … est traumatisante. Pas qu’elle soit effrayante ou
sanglante, point du tout, mais elle est tout simplement éprouvante
psychologiquement parlant. J’ai pleuré, bon sang que j’ai pleuré. Je m’y
attendais, pourtant, je connaissais déjà bien l’histoire, mais on ne peut pas s’habituer
à cette fin. C’est triste et c’est beau à la fois. Terriblement triste et
terriblement beau. Au point que c’est difficile de mettre des mots dessus. Ce n’est
pas tout à fait une fin déprimante, mais ce n’est pas non plus une fin
réjouissante, c’est un délicat équilibre entre ces deux extrêmes. J’aime cette
fin, même si elle me fait toujours pleurer, même si le simple fait d’y penser
me fait revenir les larmes aux yeux, j’aime cette fin car elle clôt magnifiquement
bien cette trilogie et qu’elle représente l’apothéose de toutes les émotions
que personnages et lecteur ont pu ressentir tout au cours de ces trois volumes.
D’une certaine façon, cette fin résume tout, et c’est presque pour me laisser
bouleversé une fois encore par cette fin que je lis et relis si régulièrement
cette trilogie. C’est une fin telle qu’on n’en voit pas souvent, une fin qui
marque énormément.
Je pense ne pas avoir besoin de le préciser :
une excellente lecture que ce moment passé en compagnie de ce livre ! Une
ambiance qui fait frissonner le lecteur, des personnages qui valent le coup d’être
rencontrés, une plume qui fait vibrer les émotions, et vous avez une série
terriblement addictive et intrigante. Un ultime affrontement qui a comme un arrière-goût
de réconciliation, de belles surprises qui contrebalancent de belles frayeurs,
une fin tout ce qu’il y a de plus bouleversant, et vous avez un dernier opus
qui vaut à lui seul le détour. N’hésitez plus : si vous avez la chance de
pouvoir vous procurer cette trilogie, plongez donc dans cette atmosphère si
particulière ! Si, de plus, vous êtes passionnés par la mythologie
nordique, foncez : les allusions à ces légendes sont passionnantes !
Ce livre a été
lu dans le cadre du Challenge de l’été 2016
(plus d’explications
sur cet article)
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus d’explications
sur cet article)
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