La course contre la monte
Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)
Nombre
de pages : 281
Résumé : Grâce à la famille Meyer, Ruben connaît
désormais les secrets de la montre qui rend invisible. Accompagné de sa meilleure
amie Penny et de son frère Jack, il fait route vers la Nouvelle-Ombrie pour
affronter son ennemi juré, alias La Fumée, et mener à bien son plan pour
libérer la ville.
Un grand merci à
lecteurs.com pour l’envoi de ce roman.
- Un petit extrait -
« C’était une très belle et très mélancolique journée. Ils croisèrent plusieurs petites îles en restant bien au large des côtes. Jack leur expliqua que les écueils pullulaient dans leurs eaux. Ce qui fournit matière à réflexion à Ruben. Du bateau, les écueils étaient invisibles … comme tout ce qui existait sous la surface. L’océan était le plus grand des gardiens de secrets. Certains, à l’image de ces rochers cachés à fleur d’eau, étaient connus de tous, mais combien d’autres choses ne seront jamais portées à la connaissance des hommes ? On pourra toujours en découvrir des milliers, il y en aura forcément des milliers d’autres qui resteront secrètes. »
- Mon avis sur le livre -
Après une (trop) courte période d’accalmie,
la pile des services presse en attente de traitement ne cesse à nouveau plus de
grandir (au point qu’il a fallu la séparer en deux petites piles pour éviter la
chute), et la regarder m’apporte autant de réconfort (que de belles lectures en perspective !) que
de panique (mais comment diable vais-je réussir à lire tout ceci dans les
délais impartis ?) … Autant vous dire que quand j’ai reçu le petit colis
de lecteurs.com contenant non pas un mais trois livres, j’étais aussi excitée
qu’effrayée ! Et cela d’autant plus que le premier tome des Gardiens
des secrets, commandé en
occasion, tardait à arriver … et les jours passaient, la date butoir approchait
inexorablement et je me croisais les doigts pour ne pas être en retard. Fort
heureusement pour moi, j’ai dévoré chacun des tomes en deux jours à peine tant
ils sont captivants, et je peux fièrement affirmer que … je suis dans les
temps !
Ruben sait désormais pourquoi La Fumée tient
tant à mettre la main sur sa montre magique : la légende veut que celui
qui possédera les deux montres qui rendent invisibles deviendra immortel …
Quelle aubaine pour un tyran, que de pouvoir régner pour l’éternité sur sa cité !
Mais Ruben est bien décidé à libérer la ville de son despote : accompagné
de son amie Penny et de Jack, le frère ainé de cette dernière, Ruben retourne
dans sa ville natale pour couper l’herbe sous le pied de La Fumée. Mais
parviendront-ils à tromper cet homme que nul n’a jamais vu et qui semble avoir
des yeux et des oreilles partout ? Réussiront-ils à lui voler sa montre
pour mettre fin à son règne ?
Nous avions laissé Ruben dans une fort
mauvaise posture … Et nous le retrouvons pile au même endroit : en effet,
la séparation en deux tomes n’existe pas en version originale, c’est Pocket
Jeunesse qui a préféré scinder l’histoire en deux en coupant au beau milieu d’un
chapitre, ce qui explique l’atroce cliffhanger dont je vous avais parlé ! La
transition entre les deux tomes se fait donc très naturellement, puisqu’elle n’a
pas vraiment lieu d’être … Même si je reconnais que pour un jeune lecteur, deux
tomes de 300 pages font moins peur qu’un pavé de 600 ! Car on ne va pas se
mentir : c’est un roman clairement destiné au jeune public … Le lecteur
adulte peut tout à fait y trouver son compte à condition de ne pas faire le
difficile : oui, le plan des enfants pour piéger La Fumée est fort peu
crédible, oui, ils se sortent toujours beaucoup trop aisément des situations
délicates, oui, tout se finit super bien comme par miracle …. Mais qu’est-ce
que c’est rafraichissant, comme histoire ! Si on arrête de réfléchir, si
on se laisse tout simplement porter par l’intrigue, on retombe alors en enfance
et on frétille d’impatience de voir le vilain méchant être battu par deux
enfants et un adolescent ! Et à chaque rebondissement, à chaque fois que
tout semble perdu pour nos jeunes héros, on attend avec impatience de voir
comment ils vont réussir à s’en sortir : on sait qu’ils vont y arriver –
mais on tremble un peu quand même – mais on est curieux de savoir comment ils
font faire !
Mais je trouve toutefois que ce roman n’est
pas uniquement un incroyable récit d’aventure pour enfants (petits comme
grands) : si l’on creuse un peu, on peut y trouver pas mal de messages. J’ai
beaucoup aimé le « revirement » de Mme Geneviève, qui se ronge les
ongles dans sa petite boutique en se fustigeant de ne pas avoir empêché ces
gosses de mener à bien leur projet … A travers ce personnage, sa réflexion et
surtout sa prise de conscience, c’est une grande question de sociologie qui se
dévoile : pourquoi un peuple opprimé par un tyran ne se révolte-t-il pas ?
La réponse tient en deux mots, comme s’en rend compte cette « mamie gâteau » :
la peur … Mais le plus grand axe de réflexion est véhiculé par la légende des
deux montres et ce qu’elle montre de la nature humaine. A travers la folie de
La Fumée, amplifiée à l’extrême pour mieux le tourner en ridicule, c’est la
question de la quête frénétique du pouvoir et de l’immortalité qui est mise en
scène. L’homme aime le pouvoir : c’est pour cette raison qu’il est si
difficile de se séparer de cette montre qui rend invisible, car elle confère un
pouvoir qui élève au-dessus des autres. Ruben lui-même, pourtant si gentil et
insouciant, refuse de la prêter à ses amis, de crainte qu’on lui vole … La
question se pose alors au lecteur : à la place de Ruben, que ferions-nous ?
…
En bref, vous l’aurez bien compris, La course
contre la montre est dans la
lignée du premier tome : vraiment très bon ! C’est un vrai régal que
de suivre les aventures rocambolesques de Ruben et de ses compagnons : on
ne s’ennuie pas une seule seconde, et on est sans cesse tiraillé entre l’envie
de les voir réussir et celle de les voir se battre avec les embuches qui se
dressent devant eux, pour pouvoir les voir se dépatouiller de situations aussi
saugrenues qu’effrayantes ! C’est vraiment un dyptique que je recommande
sans hésitation pour tous les enfants, qu’ils soient grands lecteurs ou non,
car l’histoire est vraiment entrainante et drôle, tout en étant captivante et
passionnante : on dévore ces deux livres sans vraiment sans rendre compte,
tant on est happé par l’histoire ! Mais je recommande également cette
duologie à tous les adultes qui ont gardé leur âme d’enfant, qui souhaitent
passer un moment de détente en compagnie de personnages attachants et rigolos,
qui désirent tout simplement se laisser surprendre par une intrigue riche en
coups de théâtre et en rebondissements !
Ce livre
a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus
d’explications sur cet article)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire