La Roche des Ages
Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 381
Résumé : L'horreur et la violence côtoient la féerie
et la beauté. La magie et les combats forgent la réalité au jour le jour.
Tandis que les légendes et mythe résonnent dans l'inconscient collectif comme
des promesses d'un jour meilleur, tel la mystique roche des âges que Ciwen, un
mage de foudre, recherche désespérément. Dans une existence où le macabre est
un lot quotidien... Quel est le sens de la vie ?
Un grand merci à Christopher
Evrard pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu
ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« C'était en constatant la confusion et l'inefficacité des personnes qui s'autoproclamaient qualifiées pour expliquer ce qui se passait dans le monde que, progressivement, les petites gens avaient fini par se conforter et se complaire dans l'ignorance, le désintérêt et l'inculture de ce qui dépassait le cadre de leur petite vie. Pour eux, ce qui se passait au-delà de leur fenêtre, de leur quartier ou au mieux des palissades de leur ville, bien souvent n'existait même pas. »
- Mon avis sur le livre -
Chaque fin d’année universitaire, c’est la
même histoire : entre la fatigue des mois passés et l’angoisse des ultimes
échéances pour rendre les derniers devoirs maison, je sombre inévitablement
dans une période d’apathie profonde qui rend toute activité particulièrement
épuisante. Et malheureusement pour moi, la lecture n’est pas épargnée par cette
phase de déprime : dans ces moments-là, même le livre le plus passionnant
du monde peine à me captiver réellement. Et je traine, je traine … ce qui m’agace
considérablement, car j’aurai envie de connaitre la suite de l’histoire, mais
impossible de lire plus vite : je n’arrive plus à me concentrer suffisamment
pour cela. Tout ça pour dire que ce malheureux livre n’est pas arrivé au
meilleur des moments dans ma pile à lire : j’étais profondément stressée
par mon dernier devoir d’éthique qui me résistait alors que la date butoir
approchait atrocement rapidement, et le début du confinement ne m’a pas aidé à
être plus sereine ! Malgré tout, c’était un plaisir de se plonger dans de
la fantasy, qui est indiscutablement mon genre-doudou !
Ciwen, puissant mage de foudre recherché sur
tout le continent, est en quête de la légendaire Roche des Ages, artefact aux
pouvoirs mystérieux lui permettant, l’espère-t-il, de mettre fin au malheur, à
la misère qui règne ici-bas, au profit d’un monde sans guerre et sans cruauté …
Alors qu’il touche au but, il s’allie avec Olivia, une jeune ondine, qui le
trahit au dernier moment et s’enfuie avec la Roche des Ages en le laissant pour
mort … Tenant désormais entre ses mains l’artefact qui lui permettra, l’espère-t-elle,
de venger enfin son peuple de ses oppresseurs passés, la jeune femme retourne
chez les siens après un long exil volontaire. Promue cheffe de son Clan, la
jeune femme va rapidement se rende compte que le chaos est en marche et s’apprête
à déferler sur le monde. Pendant ce temps, Ciwen retourne chez celle qui l’a
élevé, tandis que d’étranges rencontres psychiques le laisse de plus en plus
perplexe quant à sa propre identité … Quand le destin d’un être s’entremêle à
celui d’un monde, même les divinités ne peuvent plus rester dans l’ombre.
La couverture annonce la couleur : c’est
un récit de dark-fantasy que nous offre l’auteur avec ce premier tome ! La
noirceur semble avoir envahi l’univers de ce roman : entre les entités
démoniaques qui s’apprêtent à se déverser sur le monde, et l’ombre de sombres
expériences alchimiques qui se cachent dans d’obscurs laboratoires, entre
complots, machinations et trahisons, le Mal semble avoir définitivement pris le
dessus sur le Bien, qui semble n’être plus qu’une chimère dans le cœur des
rêveurs. Ciwen, notre protagoniste principal, n’a lui non plus rien, absolument
rien, d’un véritable héros : il est clairement un anti-héros dans toute sa
splendeur, semant la mort et le sang derrière lui. Il semble certes animé d’intentions
plutôt nobles, mais il y a une violence inouïe en lui. Je dois le reconnaitre,
au début, j’ai eu toutes les peines du monde à m’attacher un minimum à lui :
je le suivais bon gré mal gré, car il était notre personnage principal, mais
sans véritable enthousiasme. Puis, progressivement, au gré de ses
pérégrinations, j’ai fini par m’y faire : après tout, il faut de tout pour
faire un monde ! Et puis, il faut bien admettre que, chapitre après
chapitre, l’envie de découvrir comment il allait surmonter tout cela, comment
il allait faire face à ce qu’il est réellement au plus profond de lui-même,
devenait de plus en plus forte.
D’autant plus que, finalement, l’histoire ne
tourne pas uniquement autour de lui ! La jeune Olivia devient rapidement
notre seconde héroïne … Bien qu’elle ne soit pas toute blanche, elle non plus !
Brisée par son passé, Olivia ne vit que par et pour la vengeance. Elle veut
rendre à son peuple sa grandeur passée, elle ne veut plus qu’ils soient
dépendants de leurs sauveurs, les Elfes, mais qu’ils puissent enfin vivre en
paix. Mais voilà qu’un danger frappe aux portes du monde : des hordes
démoniaques, des êtres millénaires qui ressurgissent pour un nouvel acte d’une
guerre entamée il y a des milliards d’années … Je dois avouer être époustouflée
par l’univers mis en place par l’auteur : c’est d’une complexité
impressionnante ! A vrai dire, dans ce premier tome, on a encore
clairement du mal à saisir tous les tenants et aboutissants, à comprendre qui
sont réellement les forces en présence, quels sont leurs objectifs, leurs
passés communs … Tout ceci se met très progressivement en place.
Trop progressivement, peut-être : il
faut finalement presque 400 pages pour que l’intrigue soit réellement prête à
se mettre en branle … Ce tome a un petit arrière-gout d’introduction qui traine
en longue, de prologue à rallonge, qui me laisse un peu sur ma faim : c’est
clairement prometteur pour la suite, mais en l’état actuel des choses, j’ai l’impression
d’avoir cheminé dans le vide. En tournant la dernière page, il y a eu ce petit
soupir de déception : mais finalement, tout cela pour quoi, hormis posé
longuement le contexte et présenter les personnages ? Dans les sagas, j’aime
quand chaque tome à une « vraie » intrigue et une « vraie »
fin, alors qu’ici, ce n’est finalement que le début de la véritable histoire.
Et c’est un peu frustrant, surtout quand on n’a pas le second tome sous la main !
Car il faut bien l’admettre : malgré ces personnages peu attachants au
premier abord, malgré toute cette noirceur et cette violence, on se laisse prendre
au jeu. A chaque fin de page, on n’a d’autre choix que de se jeter sur la
suivante, car on a envie de savoir ce qui va se passer par la suite. C’est un
premier tome un peu longuet, riche en descriptions et en introspections, en
retours en arrière et en explications, mais c’est finalement un tome très
captivant !
En bref, vous l’aurez bien compris : ce
fut une bonne lecture, mais pas un coup de cœur. Pour cela, il m’a manqué un
peu de dynamisme, de rythme : nous sommes ici en présence d’un premier
opus essentiellement introductif, qui nous présente en long, en large et en
travers toute la complexité et la richesse de l’univers mis en place par l’auteur,
qui nous invite à faire la connaissance des protagonistes, et nous met l’eau à
la bouche pour la suite ! Car ça promet du bon, du très bon, pour le (les ?)
tome à venir ! Je suis vraiment curieuse de savoir comment tout cela va
évoluer, même si cela promet d’être drôlement violent et riches en batailles
sanguinolentes ! Pour terminer cette chronique, je tiens à évoquer les
quelques illustrations qui parsèment le récit : elles sont tout simplement
magnifiques et reflètent merveilleusement bien le texte, c’est vraiment un gros
plus pour ce livre, quel régal pour les yeux ! C’est donc un roman que je
conseille aux adeptes de dark-fantasy qui n’ont pas peur des tomes très
introductifs, et qui sont prêts à attendre patiemment le deuxième opus pour
voir l’action se lancer pour de bon ! Je le conseille également à ceux qui
aiment voir des héros en quête de leur propre identité, de leur propre place
dans le monde et l’existence, car vous serez comblés ici !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire