Editeur : Albin Michel
Nombre
de pages : 306
Résumé : Depuis son plus jeune âge, Stella a
l'habitude de tout contrôler. Surtout à l'hôpital, où ses poumons défaillants
l'envoient régulièrement. Traitement, régime, suivi médical, rien n'échappe à
son organisation. Tout l'inverse de Will, qui n'attend qu'une chose : avoir
dix-huit ans, sortir d'ici et vivre enfin. Ils n'ont rien en commun, en dehors
de leur maladie, celle-là même qui leur impose une distance de trois pas à tout
instant. Peut-on vraiment aimer quelqu'un sans jamais l'approcher ?
- Un petit extrait -
« Quand on a la mucoviscidose, on ne sait jamais combien de temps il nous reste. Mais finalement, on ne sait pas non plus combien de temps il reste à ceux qu’on aime. »
- Mon avis sur le livre -
Si je devais trouver un seul véritable défaut
à ce livre, c’est bien d’avoir été vendu avec une jaquette reprenant l’affiche
du film … Je ne supporte ni les jaquettes ni les fameux bandeaux rouges :
c’est super fragile, ça glisse tout le temps, et ça ne sert absolument à rien
(à part, peut-être, servir de marques pages d’urgence). Et quand en plus, il y
a l’affiche du film alors que je viens acheter un livre, ça m’exaspère encore plus. Alors certes, dans
ce cas bien précis, le roman est la novélisation du scénario, et est donc lié
au film mais … il n’empêche, je peux vous affirmer que la jaquette a valsé à la
seconde même où je l’ai acheté ! D’autant plus que la couverture « normale » est
à mes yeux bien plus jolie, bien plus puissante, que celle du film ! C’est
elle qui m’a donné envie de regarder le résumé, qui m’a lui-même convaincu d’acheter
aussitôt ce livre … Je savais que j’allais probablement pleurer toutes les
larmes de mon corps, mais ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas
croisé le chemin d’une petite romance qui m’attirait autant !
Stella a dix-sept ans, et ça fait déjà onze
ans qu’elle arpente régulièrement les couloirs de l’hôpital Sainte-Grâce :
atteinte de mucoviscidose, la jeune fille vit au rythme sporadique de ses poumons
défaillants, et la moindre petite toux ou fièvre la conduit irrémédiablement à
de longues semaines d’hospitalisation. Mais Stella ne se plaint pas : elle
sait que si elle respecte scrupuleusement les protocoles, que si elle suit
scrupuleusement ses traitements, elle pourra prétendre à une greffe de poumon
qui lui accordera cinq belles années de répit. Will, bientôt dix-huit ans, est
trimballé d’hôpitaux en cliniques depuis qu’une bactérie résistante aux
antibiotiques s’est installée dans ses poumons déjà envahis par le mucus. Mais
sa mère, combattante pour deux, l’oblige à participer à tous les tests
possibles et inimaginables dans l’espoir d’éradiquer cette saloperie qui l’empêche
de prétendre à la greffe. Mais Will n’en peut plus de tous ces médicaments, de
toutes ces interdictions : il veut vivre, vivre le temps qui lui reste, découvrir
le monde et non pas uniquement les panoramas offerts par les toits des hôpitaux
… Le voici arrivé à Sainte-Grâce, où il croise la route de Stella …
Outre l’ambiance Nos étoiles contraires, ce qui m’a
attirée dans ce roman, c’est bien le fait qu’il y soit question de la mucoviscidose :
lorsque j’étais enfant, j’étais copine avec une petite fille qui souffrait de
cette maladie, mais j’étais à l’époque bien trop petite pour comprendre
véritablement ce qui se cachait derrière ce nom imprononçable. Et puis, un
déménagement nous a séparées, et je n’ai jamais véritablement cherché à en
savoir plus que cela, puisque ce que je retenais d’elle, c’était bien plus ses
doigts de fées qui nous faisaient des coiffures extraordinaires que ses toux
chroniques … Mais je me rend maintenant compte que c’est une maladie que tout
le monde connait de nom, mais qu’on croise finalement très rarement dans la littérature
ou le cinéma, et j’étais ravie de tomber enfin sur un roman traitant de cette
maladie. Et j’en suis d’autant plus ravie désormais que j’ai appris énormément
de choses : c’est un livre très bien documenté qui n’idéalise pas la
maladie, mais ne la diabolise pas non plus. J’ai apprécié la justesse qui se
dégageait de l’histoire : on le sent, le quotidien de Stella, Will et Poe
est parfaitement semblable à celui de tous les jeunes atteints de mucoviscidose.
Un quotidien rythmé par les nombreux médicaments, par le port d’un gilet qui
fluidifie le mucus, par l’espoir de pouvoir bénéficier enfin d’une greffe …
et par la sacro-sainte règle des trois pas d’écarts entre eux pour éviter le
risque des infections croisées.
Et c’est bien cette règle qui va gâcher la
vie de nos deux jeunes héros, qui n’ont bien évidemment rien trouvé de mieux
que de tomber amoureux l’un de l’autre malgré toutes leurs différences. On le
voit venir à des kilomètres à la ronde, ce coup de foudre tragique et
impossible, mais c’est précisément ce qu’on vient chercher en se plongeant dans
ce genre de livre. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais
tout de même pas à une histoire aussi forte, aussi puissante, que celle que l’autrice
et les scénaristes m’ont offert avec Five feet apart. Dès les premiers chapitres, on comprend
que nos deux tourtereaux ne voient pas la vie et la maladie de la même manière :
elle veut survivre à tout prix pour protéger ses parents qui se remettent déjà
difficilement d’une tragédie, lui considère que tous ses essais sont une perte
de temps puisque la bactérie est increvable et souhaite croquer à pleines dents
le peu de temps qui lui reste plutôt que de s’enfermer dans des hôpitaux. On s’y
attend, leur rencontre est explosive … Mais petit à petit, chacun va finir par
comprendre le point de vue de l’autre. Voire même par se laisser convaincre du bien-fondé
de l’opinion de l’autre … Et c’est alors que le drame peut survenir.
Car ne nous mentons pas : c’est une
belle histoire d’amour bien romantique, bien sûr, mais c’est avant tout une
histoire d’amour entre deux jeunes, malades, aux poumons défaillants, que le
moindre échange de bactérie peut condamner. A partir du moment où ils
commencent à flirter avec la règle des trois pas, on commence à craindre le
pire. Et le pire arrive, mais pas de la façon dont on l’attendait. On passe
littéralement des rires aux larmes. Certains passages sont tout simplement
déchirants, et d’une injustice révoltante. Car la vie est parfois terriblement
injuste. Stella nous le dit bien : « Ça fait longtemps que je me
suis faite à l’idée de mourir. Je sais que ça va arriver. C’est l’issue
inéluctable avec laquelle j’ai toujours vécu. En revanche, je n’ai jamais été
préparée à la perte ». Car
derrière cette jolie histoire d’amour se cache finalement un vrai
questionnement sur la vie, la maladie, l’amour, la mort, le deuil, la
culpabilité, et j’en passe. Tout ce qui occupe les pensées quotidiennes de ces
jeunes qui se savent en sursis, mais aussi de tout individu finalement, chacun
à sa manière. Et alors, on se sent terriblement proche de Stella et Will, quand
bien même on ne souffre pas de la même manière qu’eux, quand bien même nos
poumons fonctionnent correctement. On se sent si proches d’eux qu’on souffre
avec eux. Et, peut-être, on surmonte la douleur avec eux.
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai eu
un véritable coup de foudre pour cette magnifique histoire d’amour, aussi
émouvante que déchirante. Stella et Will sont deux personnages particulièrement
attachants, on aimerait pouvoir leur offrir le bonheur de s'aimer sans
restriction, mais on sait que c'est impossible s'ils veulent rester en vie ...
J’ai eu beaucoup de peine pour eux, mais surtout, j’ai admiré leur courage face
à ce qu’ils savent être l’inéluctable. J’ai également été très émue par l’histoire
de Barb, l’infirmière, qui peut apparaitre si stricte et insensible au premier abord
… Rachael Lippincotta vraiment su magnifier le scénario que lui ont confié Mikki
Daughtry et Tobias Iaconis, et je n’ai maintenant plus qu’une envie :
découvrir le film. Pour retrouver Will et Stella, pour les découvrir autrement.
Et pour pleurer, une fois de plus, face à cette histoire vraiment sublime, d’une
puissance rare, que je conseille donc à tous ceux et toutes celles qui ont
apprécié Nos étoiles contraires ou Everything, everything, mais plus globalement encore à ceux et celles qui ont envie de se
laisser attendrir par une jolie romance mignonne à souhait. Parce qu’on a tous
besoin de réconfort de temps en temps, et aussi étonnant que cela puisse
paraitre, Stella et Will peuvent vous l’apporter !
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