Editeur : Rivière blanche
Nombre
de pages : 434
Résumé : Le changement climatique impose sa loi de
chaos et les économies chancellent un peu plus chaque année. L’Antarctique
dégèle, libérant l’accès à des ressources convoitées mais légalement
inaccessibles. Pourtant, des hommes braconnent les minerais. C’est le cas de
Mike, qui est en pleine campagne de prospection lorsqu’il sauve la vie de
Jérémy. Mais que cache la fuite éperdue de ce dernier ? Les deux hommes vont tenter
de rallier Blanc Nassau, une course dangereuse de plusieurs centaines de
kilomètres ... Pendant ce temps, en Europe, la Conférence des Parties sur le
statut de l’Antarctique va débuter.
Un grand merci à Philippe
Ward pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu
ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Soan se sentait heureux. Il avait retrouvé le contact avec la nature et ses angoissent refluaient. C’était une grande joie car il avait, jusque-là, perdu tout espoir de renouer avec cette harmonie. Il se rendait compte qu’il l’avait perdue depuis bien plus longtemps qu’il ne le croyait ... »
- Mon avis sur le livre -
Je n’abandonne que très rarement mes lectures
(cela a dû m’arriver tout au plus trois fois au cours de mon existence), et
jamais les services de presse : par devoir, mais aussi par respect (je sais
que cela représente un coût aux éditeurs d’envoyer des ouvrages aux blogueurs),
je m’oblige à les lire en intégralité afin de pouvoir offrir une chronique
aussi complète et détaillée que possible. Et c’est bien triste à dire, mais je
pense que sans ce statut, ce roman n’aurait pas échappé à l’abandon. C’est
pourtant très enthousiaste que je me suis plongée dans cette lecture, même si j’ai
été dès le départ très décontenancée par la très petite taille des caractères
(une vraie torture pour la grande myope en pleine rééducation orthoptique que
je suis !) : le résumé me promettait un thriller d’anticipation
écologique et politique, palpitant, riche en messages et en rebondissements …
L’équilibre du monde est de plus en plus
menacé par l’instabilité du climat et de l’économie, par la précarité de
la paix et par l’amenuisement des ressources naturelles. Pour pallier à ce
dernier point et tenter de relancer la croissance économique, certains désirent
la légalisation de l’exploitation des sous-sols de l’Antarctique : en
effet, la fonte des glaciers a permis de découvrir la richesse de ce continent
jusqu’alors préservé. Tiraillés entre les exigences des associations écologistes
et la pression des lobbies industriels, les dirigeants mondiaux vont devoir
statuer au cours de la Sixième Conférence Antarctique … Mais au cœur même du
Grand Blanc, au milieu de ces étendues encore glaciales et dangereuses, un
jeune biologiste lutte pour sa survie afin de protéger son invention, une
innovation qui pourrait redonner l’espoir à l’humanité … mais qui fait l’objet
de convoitises et de détracteurs, car dans ce monde au bord de l’implosion,
chacun lutte avant tout pour lui-même …
Un résumé très prometteur, donc, qui laissait
présumer une intrigue autant politique qu’écologique, qui garantissait un roman
palpitant au rythme effréné, une course contre la montre pour sauver ce qui
peut encore l’être sur cette Terre désolée, ruinée par l’ambition démesurée et
la bêtise humaine. Je m’attendais à un véritable plaidoyer pour la protection
de l’environnement, pour la mise en place d’une société plus respectueuse de la
nature et moins avide de richesses démesurées … Je pensais vraiment que tous
les éléments étaient réunis pour que ce roman soit un coup de cœur - une
thématique qui m’intéresse au plus haut point, l’insertion de cette thématique
dans un ouvrage de science-fiction, le côté « thriller » pour rendre l’histoire encore plus palpitante, l’irruption
même d’une touche d’ésotérisme inattendue mais bien intégrée au reste du récit
-, et la chute n’en a été que bien plus brutale. Car malgré toutes les bonnes
idées de l’auteur, et elles sont nombreuses, ce roman n’a clairement pas été à
la hauteur de mes attentes.
En cause ? La narration, sans le moindre
doute. Celle-ci noie littéralement le lecteur sous un tsunami d’explications scientifico-politico-moralistes,
sous une avalanche d’informations superflues sur le passé du monde et des
personnages, un peu comme si l’auteur voulait absolument démontrer à quel point
il avait bien construit son univers et ses protagonistes. J’ai fini par me
lasser de cette déferlante de renseignements : ce que je cherchais, c’était
une histoire, pas l’exposé d’une situation catastrophique (sinon, je me serais
tournée vers un magazine sur le développement durable, pas vers un roman). Au
final, j’ai eu le sentiment que l’auteur ne faisait que poser le décor pendant
300 pages sur 440 : l’action ne fait son apparition que dans cette ultime
partie, qui était par conséquent bien plus intéressante, plus rythmée, plus
riche en émotions aussi. J’ai trouvé la narration assez lourde, trop peu
fluide, et la lecture était vraiment laborieuse car j’avais le sentiment de
faire du sur-place, de ne pas avancer … Poser le contexte, présenter les
personnages, expliquer les enjeux, ce sont des étapes nécessaires dans un
roman, mais il ne faut pas que cela compose 75% du contenu de ce dernier !
En bref, un roman d’anticipation basé sur d’excellentes
idées et ayant visiblement fait l’objet de recherches préalables très poussées
(on sent que l’auteur maitrise bien les différents sujets évoqués), mais bien
trop riche en informations trop complexes et parfois superflues pour être véritablement
intéressant en tant qu’histoire romanesque. L’intrigue est noyée sous ces
explications très précises et détaillées qui ne laissent aucune liberté à l’imagination
du lecteur. Arrivée à la moitié du livre, je ne ressentais encore aucune
empathie pour les personnages qui n’étaient que des pions sans âme malgré leur
enfance lourdement racontée, et surtout, je me demandais quelle était l’histoire.
Tout l’intérêt de ce roman est concentré dans les cent dernières pages :
enfin de l’action, du rebondissement, de l’émotion, enfin de la vie dans ces
pages ! Bien que déçue par le dénouement final des deux derniers
chapitres, j’ai apprécié cette dernière partie qui ressemblait enfin à une
histoire racontée et plus à un contexte figé. Je suis donc vraiment mitigée vis-à-vis
de ce récit qui n’en est finalement pas tout à fait un …
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus
d’explications sur cet article)
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