Céginus
Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 733
Résumé : Au cœur d'une cité urbaine futuriste
surpeuplée, une adolescente de 16 ans, Astella, partage un petit appartement
avec son père et sa sœur, au 14e étage d’un immeuble. À la périphérie de
l’immense ville asiatique d’Okona, la vie est partagée entre deux puissances
politiques et une culture qui prône le sacrifice individuel pour l’intérêt de
la Nation. Dans ce monde en pleine évolution, notre jeune héroïne va connaître
l’horreur, les bombes, les morts ... Au cours de son long périple, Astella
devra apprendre à se reconstruire pour rencontrer l’amour.
Un grand merci à Thierry
Vaillant pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir
rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« L’immeuble de son enfance où se trouvaient son père et sa petite sœur n’est plus qu’un amas de ruines encore fumant. Malheureusement, la violence de la déflagration sur le bâtiment a rendu impossible toute survie pour les occupants des lieux. Astella s’avance doucement au milieu des gravats jalonnés par les anciennes poutres d’acier pliées et fondues qui supportaient auparavant l’ensemble de la structure. Accablée, la jeune étudiante tombe à genoux en pleurant d’une profonde tristesse la perte de sa famille. Elle abandonne alors l’espoir de vivre une existence acceptable dans cette cité inhumaine en partie détruite. »
- Mon avis sur le livre -
Une fois n’est pas coutume, j’ai commencé à
réfléchir à cette chronique avant même d’avoir terminé le roman : je
savais que mon opinion vis-à-vis de ce dernier n’allait pas radicalement
changer dans les 300 pages restantes … et mon intuition s’est révélée juste :
cette chronique allait être très difficile à rédiger. Et cela d’autant plus que
je sais que l’auteur va la lire : je suis tiraillée entre ma volonté de ne
pas le froisser – je suis parfaitement consciente du travail qu’il y a derrière
la rédaction d’un ouvrage aussi volumineux – et celle d’être honnête en toutes
circonstances. Car les faits sont là : je n’ai pas réussi à accrocher au
livre, et il a fallu que je m’accroche pour tenir jusqu’à la fin … Et j’en suis
la première attristée, car c’est toujours difficile d’être déçue par une
lecture.
Astella, 16 ans, vit avec son père et sa
petite sœur dans une ville surchargée et surpolluée. Le quotidien de la
lycéenne vire au cauchemar le jour où sa ville est bombardée et qu’elle se
retrouve seule au monde … Bien décidée à se venger, à faire payer les
gouvernements qui engagent même les civils dans leurs guerres absurdes, la
jeune fille quitte la cité en compagnie de Cindy, une autre jeune orpheline.
Elles font la connaissance d’Alexander, militaire qui parvient à faire intégrer
à la plus âgée les rangs de l’armée et à la plus jeune, surdouée, une brillante
école privée … Mais rapidement, Astella se retrouve au beau milieu des combats.
Tandis qu’elle lutte pour sa survie, la jeune fille doit également lutter
contre son cœur, qui bat un peu trop vite à chaque fois qu’elle se retrouve en
présence du lieutenant Alexander …
Commençons par ce qui est à mes yeux le plus
gros point positif de ce roman : la question du transhumanisme et, par
voie de conséquence, de la nature humaine. On ne va pas se mentir, le portrait
que ce roman dresse de l’humanité est plutôt sombre : violence, quête de
pouvoir et de supériorité, égoïsme et individualisme, voilà ce qui semble être
au cœur de la nature humaine. La guerre serait-elle innée chez l’être humain,
inscrite au cœur même de son génome ? C’est en tout cas ce que peut
laisser penser cet ouvrage … J’ai trouvé cette thématique intéressante, même si
le traitement de la question est un peu trop manichéen à mes yeux. C’est d’ailleurs,
plus généralement, ce que je peux reprocher à ce récit : malgré une
volonté de nuancer quelque peu l’opposition classique « d’un côté les
gentils, de l’autre les méchants », il ne fait aucun doute que les
gentils, ce sont Astella et ses compagnons. Les autres sont tous corrompus par
leur haine ou leur volonté de dominer autrui, et il faut les combattre coûte
que coûte. C’est ainsi que pense Astella, c’est donc ainsi qu’il faut que cela
soit …
Car voilà, à mon avis, le plus gros problème
de cette intrigue : Astella réussit tout ce qu’elle entreprend, sans le
moindre effort. Elle rencontre un militaire, lui dit qu’elle veut entrer dans l’armée
pour se venger, et ça marche, alors qu’elle n’est qu’une lycéenne banale. Plus tard,
sans le moindre entrainement, elle parvient à maitriser un équipement pourtant
supposé être l’un des plus complexes qui existent. Elle n’y connait rien en
stratégie, mais on suit tout de même ses plans insensés, et bien sûr tout se
passe bien. Elle ne meurt jamais, bien sûr, même si n’importe quel humain
aurait succombé au bout de cent pages …. Parce que tout est démesuré dans ce
livre. Une simple armure motorisée – à la pointe de la technologie, certes,
mais quand même –, permet à son porteur d’atteindre une vitesse de 4939 km/h
(puisqu’il passe Mach 4). Deux petits génies de l’informatique parviennent à
élaborer les plans d’une base militaire de 90 000 m2,
imprenable, autosuffisante et accueillante … J’en passe, et des meilleurs :
c’était trop, beaucoup trop gros pour être vraisemblable. La science-fiction ne
suffit pas à faire tout accepter au lecteur, il faut conserver un minimum de
réalisme pour que le lecteur y croie ! Sinon, ça sombre dans le ridicule …
Un humain meurt lorsque ses blessures sont trop importantes, il ne survit pas à
une explosion par la seule force de sa volonté, parce qu’il veut accomplir son
devoir ou revoir sa bien-aimée …
Et malheureusement pour moi, qui mets un
point d’honneur à lire en intégralité les services de presse que je reçois
(contrairement à mes lectures personnelles que j’abandonne si je n’accroche
pas), ce n’était pas fini … Les réactions et les propos des personnages m’ont
fait lever les yeux au ciel plus d’une fois : il n’y a pas plus cliché que
leurs réactions et propos. Et une petite déclaration larmoyante par-ci, et une
banalité par-là, et une petite touche d’humour bien lourd par-dessus … Des
tirades bien trop longues pour être naturelles, des explications scientifiques
assommantes, des discours grandiloquents mais creux … De l’action à gogo, des
batailles épiques à longueur de chapitre, des combats héroïques et
sanguinolents à souhait … Je n’en pouvais plus : l’auteur m’a
définitivement ensevelie sous une montagne de démesure, dans tous les domaines.
Tout était poussé à l’extrême, et c’était beaucoup trop pour moi ! Mais le
plus gros problème, indéniablement, ce sont les fautes d’orthographe, les
maladresses grammaticales, les erreurs de frappe non corrigées : cette
ribambelle d’adjectifs non-accordés, de verbes non-conjugués et autres
problèmes syntaxiques ont rendu ma lecture très laborieuse … vraiment laborieuse !
En bref, vous l’aurez bien compris : je
n’ai pas apprécié ce livre. Des personnages bien trop invulnérables pour être
attachants (comment voulez-vous que je craigne pour la vie d’Astella alors que
je sais pertinemment bien qu’elle survivra à toutes les attaques ?), des
exploits physiques et technologiques bien trop exagérés pour être
vraisemblables, des dialogues bien trop emphathiques et artificiels … et
beaucoup trop de fautes d’orthographe pour mon petit cœur de lectrice attachée
à la langue française. Je tiens cependant à souligner quelque chose de très
rare : ce livre est le premier tome d’une saga, mais je trouve qu’il se
suffit amplement à lui-même. Il est parfaitement possible de ne pas continuer
la série sans pour autant avoir le sentiment de rester sur sa faim : il y
a une vraie fin, et c’est fort appréciable, puisque cela laisse à chacun le
choix de continuer ou non. Pour ma part, vous vous en doutez, je vais m’arrêter
là …
Ce livre
a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2018
(plus
d’explications sur cet article)
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