Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)
Nombre
de pages : 349
Résumé : Dix-neuf fois Colin est tombé amoureux.
Dix-neuf fois la fille
s’appelait Katherine.
Pas Katie, ni Kat, ni
Kittie, ni Cathy, et surtout pas Catherine, mais KATHERINE.
Et dix-neuf fois, il s’est
fait larguer.
Un grand merci à
lecteurs.com pour l’envoi de ce roman dans le cadre de l’opération Explobooks.
- Un petit extrait -
« Comme le disait Lindsey, le passé est une histoire logique. Il donne un sens au vécu. Or l'avenir, dont on ne se souvient pas encore, se fiche d'avoir du sens. »
- Mon avis sur le livre -
A mes yeux, ce livre est la preuve vivante qu’il
ne faut surtout pas se laisser trop influencer par les avis des autres lecteurs
… Si j’avais prêté attention à la ribambelle de commentaires négatifs à propos
de ce roman – « lent, ennuyant, prévisible, fade, long, plat, décevant »
... la liste est longue ! –, je serais passé à côté de ce que je considère
personnellement comme une petite merveille littéraire. Non, je n’ai pas trouvé
ce livre fade ou décevant, non je ne l’ai pas trouvé plat ou ennuyant, bien au
contraire. Je suis vraiment heureuse de ne pas m’être arrêté à la sale note
dont il est affublé sur la plupart des sites littéraires, je suis vraiment
heureuse d’avoir suivi mon intuition qui me hurlait « tu as adoré tous les
autres bouquins de John Green que tu as lu, alors fonce ! ». Parce
que j’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ce livre !
Colin, dix-sept ans, ex-enfant surdoué,
spécialiste des anagrammes et des langues, aujourd’hui adolescent surdoué
persuadé qu’il a définitivement perdu toutes ses chances d’être un jour un
génie – parce que ce n’est pas la même chose –, vient d’avoir son bac. Et de se
faire larguer par sa dix-neuvième Katherine. Convaincu qu’il ne se remettra pas
de cette énième déception amoureuse, le jeune homme suit sans trop y croire son
meilleur ami Hassan dans sa « virée en bagnole » censée lui remonter
le moral. Ils débarquent à Gutshot, bled paumé du Tennessee, et se retrouvent
sans trop savoir comment embauchés pour interviewer tous les habitants du village
afin de « reconstituer l’histoire orale de Gutshot à l’intention des générations
futures ». En parallèle, Colin tente d’élaborer un Théorème lui permettant
de prédire combien de temps dureront ses futures relations amoureuses avec les
Katherine à venir … Colin aura-t-il enfin sa « minute Euréka » tant
attendue ?
On ne va pas se mentir, ce qui m’a d’abord
attiré dans ce roman, c’est son résumé, concis, mystérieux et totalement
déjanté. Au moment de commencer ce récit, je ne savais rien de plus à ce propos
(excepté le fait que nombre de lecteurs le trouvaient « lent, ennuyant,
prévisible, fade, long, plat, décevant » comme indiqué ci-dessus). Je ne m’attendais
donc pas une seule seconde à me retrouver face à un adolescent surdoué !
Quelle belle surprise ! Colin est un personnage auquel je me suis
immédiatement attachée et identifiée : sa maladresse sociale, son amour
des apprentissages, son besoin maladif d’être aimé, apprécié, reconnu … Pour la
première fois de ma vie de lectrice, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir
rencontré un personnage qui me ressemble, dont je peux comprendre les
raisonnements et agissements. Je sais que certains le trouvent agaçant, à
ruminer sans cesse ses problèmes comme s’il n’y avait que lui qui comptait,
mais étant moi-même hypersensible, je comprends tout à fait à quel point ce qui
peut sembler minime aux yeux de quelqu’un d’autre peut vraiment prendre des
allures de catastrophe dans son esprit. Mais Colin a quelque chose que je n’ai
pas : il a un ami. Un vrai bon ami, Hassan, qui l’accepte tel qu’il est,
qui fait tout son possible pour le comprendre mais aussi pour l’aider, qui ne
le laisse pas tomber à la première difficulté, qui s’adapte à ses difficultés
sans pour autant en faire tout un plat … Si quelqu’un a une solution pour faire
sortir Hassan du livre afin que je puisse lui demander d’être mon meilleur ami,
je signe immédiatement !
Vous l’aurez bien compris, ce roman est
incroyablement drôle. Oui, Colin vient de se faire larguer pour la dix-neuvième
fois, oui, il a le cœur en miettes – métaphoriquement parlant, bien évidemment
–, mais ce livre n’est absolument pas déprimant, bien au contraire. C’est
vraiment un livre qui met de bonne humeur, qui fait du bien, qui donne le
sourire. Mais ce livre est bien plus qu’un simple divertissement à base de
situations cocasses et de dialogues hilarants : derrière ce road-trip un
peu déluré, un peu abracadabrant, se cache finalement une vraie leçon de vie.
En brisant la routine, en bouleversant son quotidien, en acceptant de prendre
le risque de « gâcher son potentiel » en partant au beau milieu de l’été
au lieu d’apprendre le sanskrit comme son père l’espérait, Colin va vivre un
véritable voyage initiatique. Colin a besoin que les choses soient bien
définies, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il consacre autant d’énergie à
élaborer son Théorème : l’imprévu est effrayant, et il cherche donc à
prévoir le futur à l’aide de la logique mathématique afin de se rassurer. Mais,
tandis qu’il progresse dans la conception de cette équation miracle permettant
de prédire l’issue et la durée de ses relations à venir, Colin va découvrir
bien plus. Il va comprendre qu’il n’est pas défini uniquement par son haut
potentiel intellectuel, et qu’il y a bien plus important dans la vie que d’être
mondialement reconnu, qu’« aucun théorème mathématique ou autre ne pouvait
renfermer » l’avenir et qu’il n’a toutefois pas à redouter ce dernier …
En bref, la conclusion est prévisible –
déjà parce que je l’ai annoncée en introduction – : j’ai adoré ce roman. A
la fois drôle et émouvant, mignon et intéressant, léger et profond, il m’a fait
passer du rire aux larmes, mais surtout des larmes au rire. Avec ce livre, John
Green nous brosse le portrait d’un jeune surdoué, et il le fait très bien, sans
jamais tomber ni dans le cliché ni dans le stéréotype. Il montre à la fois les « avantages »
de ce haut potentiel intellectuel et les « inconvénients », les
difficultés que cela entraine, la souffrance que cela fait naitre, également,
mais une fois encore, il ne sombre pas dans le pathétique ou le tragique. Mais
surtout, il nous raconte une belle histoire d’amitié, d’amour, de famille, de
vie. Une histoire où le passé et le présent se mêlent, délicatement, pour
laisser la place au futur. Une histoire qui nous invite à rester humble dans
les objectifs que l’on se donne, une histoire qui nous rappelle où se situe l’essentiel,
une histoire qui nous appelle à vivre, tout simplement, et à mordre la vie à
pleine dent. Alors, par pitié, je vous en conjure : donnez sa chance à ce
roman. Il n’est peut-être pas aussi profond que Nos étoiles contraires ou Qui es-tu Alaska ?, mais il est vraiment excellent … en
particulier pour ceux qui aiment les mathématiques (mais ceux qui n’aiment pas
peuvent aussi le lire) !
Ce livre
a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2018
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d’explications sur cet article)
Ce livre
a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
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d’explications sur cet article)
J'aime bien John Green mais je n'ai pas tout lu de lui et tout ne m'attire pas. Mais tu me donnes bien envie de découvrir celui-ci! Ça l'air bien!
RépondreSupprimerA la première lecture du résumé, je n'étais pas plus attirée que cela. Mais j'ai voulu lui donner sa chance, car j'adore John Green et sa plume, et j'en suis très heureuse, c'est vraiment un beau livre !
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