Editeur : Flammarion jeunesse
Nombre
de pages : 340
Résumé : Helena a beau être la fille ainée de Lord
Roseby, et vivre dans un manoir en Angleterre au XVIIIe siècle, c'est une
demoiselle qui n'a pas froid aux yeux ! Sa grande passion, ce sont les chevaux,
et en particulier Oriel, un superbe étalon aux sombres teintes acajou. Mais
pour une jeune fille de bonne famille, piquer des galops le long de la falaise,
ça ne se fait pas ! Surtout quand des trafiquants sévissent sur la côte et
menacent la sécurité de tous. Intriguée par cette affaire, Helena décide
d'enquêter... au grand galop !
- Un petit extrait -
« - M'accordez-vous le plaisir de cette danse, milady?Elle lui fit une jolie révérence, l'ourlet de sa jupe bruissant doucement sur les pavés.- Tout le plaisir sera pour moi, aimable gentleman.Elle s’avança d'un pas, lui offrit ses mains et se laissa emporter en tournoyant doucement autour de la cour, avec pour seul témoin, l’étalon brun acajou qui les observait avec curiosité depuis la porte de son écurie. »
- Mon avis sur le livre -
En relisant ce petit roman, plus de douze ans
après sa première lecture, je me suis rendue compte d’une chose : mes
gouts livresques n’ont absolument pas changés ! C’est bien simple :
aujourd’hui comme hier, il suffit de me mettre face à une amitié indestructible
entre deux jeunes gens de conditions différentes, à des héros tiraillés entre
leur cœur et leur raison, à des causes désespérées … et à des chevaux, pour que
je dévore en deux temps trois mouvements un roman ! Bon, désormais, les
chevaux ne font plus parti des « critères obligatoires » pour que je
m’intéresse à un livre, fort heureusement, mais j’avoue sans honte être encore
folle de joie quand un cheval tient une place primordiale dans un récit …
Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on, n’est-ce pas ?
Malgré tous les efforts de sa mère et de sa
gouvernante pour faire d’elle une demoiselle digne de son rang, Helena, quinze
ans, préfère galoper à bride abattue dans les prairies que broder d’interminables
motifs au coin du feu. Aux côtés de son fidèle ami Jamie, la jeune fille
chevauche chaque jour les rapides étalons de son père, Lord Roseby. Jusqu’au
jour où ce dernier ramène aux écuries un mystérieux étalon, au regard vif et
intelligent, mais nerveux et violent … Persuadée qu’Oriel mérite sa chance,
Helena est prête à désobéir à son père et à l’entrainer la nuit pour faire de
lui la plus docile et la plus rapide des montures du domaine ! Jusqu’au
jour où elle découvre que des contrebandiers œuvrent dans le village … faisant fi
de toute prudence et au mépris de toutes les règles de bienséance, Helena décide
d’enquêter !
Comme souvent dans la collection Passion
cheval, ce roman nous
invite à faire la connaissance d’une jeune héroïne intrépide, amoureuse des
chevaux et toujours prête à braver les interdits pour faire ce qui lui semble
être juste. Helena est une jeune aristocrate déterminée qui ne se laisse
arrêter par aucune difficulté. Elle en est convaincue : Oriel a un cœur d’or,
et il fera un excellent cheval de course. Encore faut-il réussir à gagner sa
confiance … Difficile quand on a l’interdiction formelle de s’en occuper !
Heureusement, Helena peut compter sur l’aide et le silence de Jamie, son ami d’enfance,
fils de la gouvernante et du maréchal-ferrant du manoir. J’aime beaucoup leur
amitié, qui se joue allégrement des différences de classes sociales … Même si,
inévitablement, ces différences vont progressivement s’imposer à eux maintenant
qu’ils sortent de l’enfance. Car c’est bien là le « cœur » de l’intrigue :
Helena, jusqu’alors insouciante du fait de son statut de jeune Lady, va
découvrir la réalité de la vie des petites gens … Et toutes ses convictions
vont s’en voir ébranlées.
Car comment continuer à considérer tous les
contrebandiers comme des tueurs assoiffés de sang quand on découvre que
derrière ces brigands se cachent des villageois doux comme des agneaux que l’on
croise chaque jour ou presque depuis sa naissance ? Comment continuer à
les haïr viscéralement pour leurs crimes quand on découvre la misère qui les
oblige à importer illégalement des produits de première nécessité pour ne pas
avoir à payer de taxes ? Pire encore : comment envisager les dénoncer
au capitaine de la garde quand on est plus si certaine de condamner ces
agissements ? Helena découvre que la vie n’est pas aussi manichéenne qu’elle
l’envisageait jusqu’alors : il n’y a pas d’un côté le noir, de l’autre le
blanc, il y a aussi du gris avec toutes ses nuances. Il n’y a pas d’un côté les
gentils, de l’autre les méchants, il y a aussi ceux qui font simplement ce qu’ils
peuvent avec ce qu’ils ont, avec la réalité des taxes et de la misère … Par
contre, quand des naufrageurs sévissent dans les environs, Helena retrouve tout
son entrain : hors de question de laisser ces monstres conduire un navire
au naufrage pour tuer l’équipage et récupérer la cargaison ! Et tant pis
si cela met en péril un secret qu’elle a promis de tenir …
En bref, vous l’aurez bien compris, avec ce
roman, Victoria Holmes nous offre un récit riche en actions et en émotions !
Impossible de s’ennuyer aux côtés de l’intrépide Helena, qui va tout faire pour
convaincre son père qu’Oriel est un bon cheval, et pour mettre fin aux
agissements des terribles naufrageurs sans nuire aux pacifiques contrebandiers
des environs … Une belle histoire d’aventure, et aussi d’amitié, où les chevaux
occupent bien évidemment une place primordiale sans pour autant prendre le pas
sur l’intrigue … Un roman pour tous les petits cavaliers et petites cavalières
en herbe, que je conseille particulièrement à ceux et celles qui aiment les
histoires riches en suspense et en mystères ! Pour ma part, je suis
conquise comme au premier jour : j’ai littéralement dévoré ce petit roman,
j’ai tremblé aux côtés d’Helena et Jamie, j’ai soupiré de soulagement avec eux,
j’ai exulté de joie avec eux, et j’ai souris d’émotion à la fin … pour eux !
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