Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 647
Résumé : Zone 51, désert du Nevada. Un dôme immense,
à la peau cuivrée, se dresse tel un monstre sous les étoiles. Son nom : «
L’Œuvre », prison expérimentale secrète dotée d'une intelligence artificielle. Nul
ne sait ce que recèle l’édifice depuis que la CIA en a perdu le contrôle. Que
sont devenus les 5300 détenus, livrés à eux-mêmes après sept ans d'abandon ? Un
commando de douze hommes et une femme pénètre en secret dans ce labyrinthe
mortel. Leur mission : retrouver Dédale, son architecte, à n’importe quel prix.
Un grand merci à Eric Costa
pour l’envoi de ce volume.
- Un petit extrait -
« Les abris ne peuvent se trouver qu’en chacun de nous. La vigilance. La peur… La peur est une alliée funeste. Elle vous tue à petit feu, et pourtant, vous permet de survivre. »
- Mon avis sur le livre -
Cela fait un an, presque jour pour jour, que
j’ai tourné la dernière page du premier opus de cette trilogie. Un an déjà que
j’ai pénétré – de façon totalement métaphorique bien entendu – dans l’Œuvre aux
côtés d’Elena et de ses compagnons. Un an que je me fais régulièrement la
réflexion que je n’ai décidemment rien d’une héroïne de roman : à la place
de notre chère hackeuse, je serai déjà morte à plusieurs reprises (de froid, de
faim, d’une mauvaise rencontre, d’une chute), ou bien j’aurai enchainé les
crises d’angoisse jusqu’à devenir complétement folle. Autant vous dire que j’admire
énormément Elena, seule femme enfermée dans une prison expérimentale coupée du
monde, entourée de détenus sanguinaires et de soldats machistes … D’autant plus
qu’il ne fait absolument aucun doute, et cela depuis le début du premier tome,
qu’elle est la seule personne au monde capable de mettre définitivement fin à
toute cette sombre affaire … Du moins, c’est ce que l’on croit.
Ils étaient treize. Ils ne sont plus que
deux. Elena et Lasios sont les seuls rescapés de l’unité de mercenaires envoyés
dans l’Œuvre pour exfiltrer son architecte, surnommé Dédale. Aidés par Jackson,
Explorateur et ancien militaire, ils tentent de résoudre l’énigme censée les
conduire jusqu’au Maitre de l’Œuvre. Mais les épreuves et embûches se
multiplient sur leur chemin, et leur quête se transforme rapidement en une
lutte pour leur seule survie … Et cela d’autant plus que la guerre civile
menace d’éclater au sein de la prison, tandis que les Factions se dressent les
unes contre les autres. Pendant ce temps, à l’extérieur, s’organise la mission
de la dernière chance : suite aux révélations d’Agellos, le gouvernement
américain est obligé d’agir pour redorer son blason, et envoie donc un ultime
commando pour faire sortir tous les détenus de cette prison expérimentale incontrôlable.
Le colonel Maximus est à la tête de cette opération cruciale … Réussira-t-il là
où tant d’autres ont échoué ?
N’ayant pas pris le temps de relire les deux
premiers volumes avant de me plonger dans celui-ci – des pavés de cet acabit,
ça ne se lit pas en deux minutes, et j’avais atrocement envie de connaitre le
fin mot de l’histoire –, il m’a fallu quelques chapitres avant de me souvenir d’où
nous avions laissé nos héros, et pour me replonger véritablement dans l’enfer
de l’Œuvre … On le sent, la fin approche : le rythme s’accélère, les
affrontements se font plus nombreux et plus violents. L’équilibre de la prison
est brisé. Il est grand temps que tout le monde sorte de ce terrifiant
huis-clos où cohabitent petits bandits et grands criminels, ainsi que parfaits
innocents – je pense aux scientifiques chargés d’étudier le comportement des
détenus, et qui ont eux aussi été livrés en pâture à l’Œuvre. Quand arrive le
colonel Maximus et son unité, on tremble à la fois de soulagement et d’effroi :
enfin ils se bougent pour mettre fin à cette terrible expérimentation hors de
contrôle ! mais feront-ils mieux que tous ceux qui les ont précédés, ou le
piège de l’Œuvre se refermera-t-il sur eux également ? Car il ne fait
absolument aucun doute que le Maitre ne voit pas d’un très bon œil toutes ces intrusions
dans son Œuvre …
Le Maitre. Cela fait déjà deux tomes que tout
tourne autour de lui sans que jamais il n’apparaisse. On l’imagine, bien
planqué dans sa salle de contrôle, omniscient et omnipotent, tel un Dieu,
régnant sur son Œuvre comme sur le monde. D’une certaine façon, on ne peut qu’admirer
son génie : il a réussi à reconstituer tous les écosystèmes terrestres
dans un seul édifice, il a réussi à créer un monde parfaitement autonome,
parfaitement coupé du monde. Mais de l’autre, on a véritablement envie de
mettre fin à son omnipotence : ils jouent avec les détenus comme un gosse
joue avec des playmobils, et c’est révoltant. Le Maitre. On attend depuis le
tout début la rencontre, la confrontation, entre Elena et ce mystérieux
bonhomme, divinisé par les Bâtisseurs, craint par tous les autres détenus. Et
ce face à face tant attendu approche à grand pas … mais le lecteur n’est pas au
bout de ses surprises. Que d’embûches se dressent sur le chemin de nos héros !
A chaque fois qu’on se dit « ça y est, ils y sont, ils ont réussi ! »,
quelque chose surgit pour mieux nous abasourdir. Comme Elena, le lecteur est
prêt à renoncer. Et puis, ça y est, ce qu’on attend depuis le tout début arrive
enfin … et c’est le choc. Je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation,
c’est grandiose ! Effrayant, mais grandiose …
Comme c’était déjà le cas dans les tomes
précédents, l’auteur nous invite à suivre ici plusieurs points de vue. J’aime
beaucoup les récits de ce genre, et c’est d’autant plus captivant ici que c’est
admirablement bien mené. D’un côté, nous avons donc les péripéties de notre chère
Elena et de son compagnon Jackson – il y a Basileus aussi, mais je ne l’apprécie
pas plus que cela, donc je me le suis coltinée pendant 600 pages en ayant l’envie
furieuse d’entrer dans le livre pour lui mettre des baffes. J’aime beaucoup ce
duo, assez explosif et complémentaire. D’un côté, la jeune mercenaire, pour qui
« la fin justifie les moyens » : tout ce qui l’intéresse, c’est
de toucher la prime pour payer le traitement de sa mère. Et de l’autre, nous
avons l’ancien militaire, paladin des temps modernes, aux valeurs inébranlables
et à la loyauté admirable. Il ne la laissera pas tomber, quand bien même il
n'est pas toujours d’accord avec ses choix et ses idées, il la soutiendra jusqu’au
bout car il s’y est engagé. Nous avons ensuite le point de vue de Maximus,
colonel assez orgueilleux au premier abord, mais qui cache finalement un grand cœur.
En l’espace d’une mission, qui sera probablement sa dernière, il se remet en
question, retrouve l’humilité qu’il avait perdue au cours de sa carrière. Quand
bien même ses aventures n’apportent rien « de plus » à la
connaissance des dangers de l’Œuvre, j’ai beaucoup aimé le suivre.
Et puis nous avons enfin, comme toujours, les
extraits du journal de Josh. Ici, c’est un homme brisé qui nous conte l’enfer
du mitard, du couloir de la mort … C’est atroce, d’autant plus quand on sait
que c’est amplement inspiré d’un véritable journal d’un véritable détenu. Quand
on lit cela, on se rend finalement compte que ce qui nous semble si monstrueux
au sein de l’Œuvre existe bel et bien dans les « vraies » prisons.
Cela s’exprime un peu différemment que dans le huis-clos de la prison
expérimentale, mais l’enfer est déjà bel et bien là. Derrière les murs des
centres pénitenciers, les hommes perdent toute humanité. Les uns parce que la
prison amplifie leurs vices. Les autres parce qu’ils sombrent dans le
désespoir. On pourrait écrire des centaines d’essais à propos de l’éthique des
prisons, sans jamais en dire assez ni trouver de véritables solutions à ces
problèmes. Cette trilogie, elle, de façon un peu détournée en mettant l’accent
sur l’Œuvre et ses mystères, ne fait finalement qu’exposer les faits. A chacun
de se laisser ou non interpeller par cette situation. De même, si ce troisième
opus évoque en long, en large et en travers la question des intelligences artificielles,
de leurs avantages et de leurs dangers, la question n’est jamais tranchée. Au
lecteur de se faire sa propre opinion …
En bref, vous l’auriez bien compris, c’est
une fin magistrale que nous offre l’auteur avec ce troisième et ultime opus !
Toujours aussi haletant, toujours aussi surprenant, on vogue de surprises en
frayeurs, d'espoirs en désillusions ... Un vrai régal littéraire, qui allie à
merveille l’action, l’émotion et la réflexion. Sur la nature humaine, sur la
technologie, sur la morale, sur la liberté, la vérité … Que de grandes
thématiques évoquées sous le prisme de la fiction ! C’est assurément l’aspect
que je préfère dans cette saga, moi qui aime tant les lectures qui font
réfléchir sans en avoir l’air ! J’ai cependant un petit bémol pour le
final : j’aurai vraiment préféré que l’auteur s’arrête à la sortie de l’Œuvre,
pour boucler la boucle, sans rien ajouter à l’après. Car l’après, c’est déjà
une autre, une nouvelle histoire … Or, à mes yeux, l’histoire prenait fin au
moment où Elena sort de l’Œuvre, tout comme elle a débuté à l’instant où elle y
est entrée. Je trouve un peu dommage d’avoir prolongé l’histoire, plutôt que de
laisser le lecteur s’imaginer lui-même la suite s’il le souhaitait … Mais ce n’est
qu’un détail qui ne m’a clairement pas empêché d’avoir un coup de cœur pour ce
tome et pour cette trilogie en général !
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