Eragon
Editeur : Bayard Jeunesse
Nombre
de pages : 679
Résumé : C’est en poursuivant une biche dans la
montagne que le jeune Eragon, quinze ans, tombe sur une magnifique pierre
bleue. Fasciné, il l’emporte à Carvahall, le village où il vit pauvrement avec
son oncle et son cousin. Il n’imagine pas alors qu’une dragonne, porteuse d’un
héritage ancestral, va en éclore…Très vite, la vie d’Eragon est bouleversée.
Contraint de quitter les siens, le jeune homme s’engage dans une quête qui le
mènera aux confins de l’empire de l’Alagaësia …
- Un petit extrait -
« Les sables du temps, nul ne peut les arrêter. Les grains s’écoulent, les années passent, que nous le voulions ou non… et pourtant, les souvenirs restent. Ce que nous avons perdu se perpétue dans nos mémoires. Ce que vous allez entendre est imparfait et incomplet. Néanmoins, écoutez cette histoire, chérissez-la, car, sans vous, elle ne serait pas. Je vais exhumer pour vous ce trésor longtemps égaré, oublié, caché dans les brumes mystérieuses du passé… »
- Mon avis sur le livre -
A mes yeux, il n’y a pas de meilleures
périodes pour lire de la fantasy que l’automne. Pourquoi ? Je n’en ai
absolument aucune idée. Peut-être que c’est parce que j’ai découvert la fantasy
en automne, peut-être parce que l’automne est ma saison préférée et que la
fantasy est mon genre favori … Peut-être un peu des deux, ou peut-être aucun
des deux. Toujours est-il que dès que les feuilles se mettent à virevolter et
que le brouillard s’abat continuellement sur la vallée, je n’ai qu’une envie :
replonger dans ces mondes fabuleux où la magie côtoie les créatures
fantastiques, replonger dans ces incroyables quêtes et épopées qui me font
rêver toute éveillée. Et cette année, comble du bonheur, c’est en lecture
commune avec ma chère angebleu que je relis cette saga qui a bercé mes
années-collège ! Il faut dire qu’avec la sortie du petit dernier – qui m’a
été offert par RedPanda, encore merci à elle –, le moment était idéal pour retrouver
Eragon, Saphira et leurs compagnons !
Eragon, quinze ans, a été élevé par son oncle
Garrow, et a grandi aux côtés de son cousin Roran dans une ferme à l’écart du
petit village de Carvahall. Bon chasseur, l’adolescent n’est rien de plus qu’un
simple garçon de ferme, au quotidien simple et monotone. Son avenir est tout
tracé devant lui : il reprendra la ferme familiale, se mariera avec une
fille du village, aura des enfants à qui il transmettra son savoir-faire, et c’est
tout. Comme tout le monde. Jusqu’au jour où il trouve une mystérieuse pierre
dans les montagnes, où il est l’un des seuls à oser s’aventurer (et à en
revenir vivant). Qu’elle n’est pas sa surprise quand un bébé dragon sort de l’œuf !
Commence alors pour Eragon et Saphira une vie de fuite et de traque : le
terrible despote qui règne en maitre sur l’Alagaësia après avoir réduit à néant
l’ancestrale Confrérie des Dragonniers est à ses trousses ! Aidé par Brom,
le vieux conteur, le jeune garçon et la belle dragonne se lance à la poursuite
des meurtriers de Garrow … mais aussi à la rencontre de leur destinée.
Quelques pages, et la magie opère déjà :
c’est magistral et grandiose. Je sais que certains reprochent à cette saga, et
à ce premier opus en particulier, de manquer d’originalité, de n’être qu’une
sorte de pale copie du grand Seigneur des anneaux … Pour ma part, je vais me contenter de répéter ce que je disais déjà
il y a une dizaine d’années : Eragon fait indiscutablement parti des meilleurs
ouvrages de fantasy que j’ai jamais lu. C’est un roman qui me happe à chaque
relecture comme si c’était la toute première fois, c’est une continuelle
redécouverte de cet univers grandiose et de cette histoire magistrale, dont je
ne me lasse jamais. Alors bien sûr, je ne peux que le reconnaitre : ce
roman suit scrupuleusement les codes du genre, voire même certains clichés du
genre, mais loin de le desservir, je trouve au contraire que cette stricte
conformité aux attentes de la fantasy ne fait que le rendre encore plus
incroyable. Car l’auteur – qui n’était encore qu’un adolescent lorsqu’il
écrivait – a su sublimer ces codes pour en faire quelque chose de superbe. C’est
clairement un livre que je ne me lasse pas de redécouvrir, car l’émerveillement
est toujours au rendez-vous.
Eragon est un garçon tout ce qu’il y a de
plus banal, rien ne le destinait à être un héros. Il est d’une simplicité
désarmante et tellement touchante : lui n’aspirait pas à porter tant de
responsabilités sur ses épaules, et on le sent dépassé par ce qui lui tombe
dessus. Par la culpabilité d’être à l’origine de la mort de son oncle, qui s’est
occupé de lui comme s’il était son propre fils. Au début, Eragon n’est animé
que par un simple désir de vengeance : il veut rendre justice pour Garrow,
rien de plus. Mais tandis qu’il chemine aux côtés de Brom le conteur – qui est
indiscutablement mon personnage favori –, il se rend compte que les choses ne
seront plus jamais aussi simples pour lui : il porte l’ultime héritage d’une
Confrérie estimée, dont il représente le renouveau … A condition qu’il échappe
à Galbatorix, à condition qu’il apprenne à rester libre et lui-même. Et pour
cela, il va falloir qu’il découvre qui il est réellement. C’est une véritable
quête initiatique qui nous est contée dans ce premier tome, en même temps qu’une
magnifique histoire d’amitié entre l’adolescent et sa dragonne. Au gré des
pages, au gré des peines et des échecs, Eragon grandit, murit. Il prend
conscience de la place qu’il doit désormais occuper dans ce monde qui ploie
sous le joug d’un tyran sans cœur. Il n’est pas prêt pour cela, mais va
accepter son destin. C’est ce que je trouve de plus héroïque chez lui : il
veut faire ce qui est juste, toujours, quoi qu’il lui en coute …
Alors bien sûr, on peut objecter que c’est « trop
gros », qu’Eragon devient trop rapidement un bretteur et un magicien
hors-pair, qu’il a toujours des coups de chance monumentaux qui lui permettent
de se sortir des situations les plus désespérées … Certes. Mais de deux choses
l’une : nous sommes en présence d’un roman de high fantasy jeunesse. En
high fantasy, le Mal finit toujours par être vaincu, aussi puissant qu'il
puisse paraître au début : quoi de plus étonnant, donc, qu’Eragon soit
rapidement prêt à affronter ses ennemis, qui représentent le mal incarné ?
De plus, en littérature jeunesse, les auteurs ont souvent recours à ses « facilités
scénaristiques » pour faire avancer plus « rapidement » l’intrigue
(je mets ça entre guillemets car le roman fait tout de même presque 700 pages
et qu’il ne s’agit finalement que du prélude aux véritables péripéties d’Eragon).
Rien ne me choque donc dans les facilités de notre jeune héros, qui s’expliquent
par ailleurs par son statut de Dragonnier ! De plus, on reproche parfois à
Eragon d’être trop « désobéissant », de se jeter tête la première
dans les ennuis … Il est jeune, et il n’est pas parfait : deux bonnes
raisons de faire des erreurs et de vouloir faire ses propres expériences pour
ne plus les refaire par la suite, non ? Il aurait été plus « exemplaire »
qu’on lui reprocherait d’être un Gary-Sue, donc il faut savoir ! Pour ma
part, je n’ai finalement rien à reprocher à ce premier opus !
En bref, vous l’aurez bien compris, mon coup
de cœur d’adolescente se confirme avec cette relecture ! Ce fut un tel
plaisir que de me replonger dans cet univers, que de retrouver Eragon et ses
compagnons, que de revivre à ces côtés ces aventures déjà connues et pourtant
aussi captivante que la toute première fois ! C’est un gros pavé que j’ai
dévoré à une vitesse folle, sans même me rendre compte des chapitres qui passaient :
j’étais comme happée, un vrai régal de lecture ! Donc si vous n’avez pas
encore eu la chance de lire Eragon, n’hésitez plus une seule seconde ! Et si
vous connaissez déjà cette fantastique saga, n’hésitez pas à la relire :
on la savoure tout autant la deuxième, troisième, dixième fois que la première !
Et si vous avez dans votre entourage des jeunes – et moins jeunes – passionnés
de fantasy qui n’ont pas encore découvert cet extraordinaire épopée, je pense
que vous ne prenez aucun risque en leur conseillant : c’est une valeur
sûre à mes yeux ! Alors, prêt à découvrir ou redécouvrir l’Alagaësia aux côtés de Saphira,
Eragon et de leurs compagnons de route ?
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