Editeur : L’école des loisirs
Nombre
de pages : 30
Résumé : Konta et Samba, vont en pirogue
au marché. Konta doit y vendre ses poissons, Samba veut y vendre sa chèvre. Et
cette chèvre a décidé qu'elle ne serait pas vendue au marché. Elle sait que si elle se jette à l'eau, l'un des garçons va
se lancer à sa poursuite. Elle sait qu'elle peut lui faire passer la pire
matinée de sa vie, et ne jamais le laisser l'attraper. Mais elle sait aussi qu'elle
a besoin d'un allié. Pour être sûre de ne jamais être vendue au marché. Et
aussi parce qu'il est bien plus agréable d'avoir un ami qu'un ennemi.
- Un petit extrait -
- Mon avis sur l’album -
Grande voyageuse, Satomi Ichikawa a pris l’habitude
de situer ses histoires dans des pays lointains, en Afrique, en Amérique du Sud
ou en Asie. Dans Ma chèvre Karam-Karam, c’est au Nigéria qu’elle promène son petit lecteur, en lui proposant
une histoire aussi drôle qu’émouvante.
Konta est un petit garçon très généreux :
puisqu’il doit se rendre au marché pour vendre ses poisons, c’est tout
naturellement qu’il propose à son ami Samba - qui désire y vendre sa chèvre -
de le véhiculer. Mais la chèvre n’est absolument pas d’accord avec cette
expédition, et compte bien le faire savoir. Elle s’enfuit, obligeant Konta à la
poursuivre. Et la petite chèvre, très maline, lui en fera voir de toutes les
couleurs : pas question de se laisser rattraper ! Mais tandis que
Konta abandonne, furieux et épuisé, voilà que l’animal s’approche avec une
galette entre les dents : elle veut se faire pardonner et l’assurer de son
amitié. Après cela, Konta laissera-t-il son ami la vendre au marché ?
La première facette de ce petit livre, c’est
avant tout son côté comique : la course-poursuite entre la chèvre et Konta
fera rire aux éclats tous les petits lecteurs. La petite chèvre est très
maline, elle se cache au milieu d’un troupeau pour ne pas être reconnue, elle
conduit le petit garçon droit dans un buisson d’épines pour le ralentir … et
puis, elle amadoue les gens du village et leur offre son lait afin de pouvoir
rapporter une galette à son petit poursuivant épuisé. Et c’est là que l’histoire
bascule : de drôle, elle devient émouvante. Car c’est à ce moment-là qu’en
dépit de sa colère - il a tout de même passé la journée à courir après cette
chèvre ! - Konta commence à la considérer comme une amie. Et cette amitié
est suffisamment forte pour qu’il reste ferme face à son ami humain : hors
de question de le laisser vendre sa chèvre au marché, il préfère dépenser tous
l’argent des poissons pour l’acheter !
Mais l’autre force de cet album, ce sont ses
illustrations. J’aime beaucoup la douceur qui s’en dégage, mais aussi le
réalisme des dessins. Les couleurs, à elles-seules, suffisent à suggérer la
chaleur du désert, ainsi que sa beauté. Les paysages sont grandioses, les
visages des personnages sont expressifs … et pourtant, les illustrations sont
assez simples. Il n’y a que peu de détails, mais cela est amplement suffisant
pour porter cette histoire. Histoire qui, elle aussi, est racontée très
simplement : il s’agit d’un album qui se prête parfaitement à l’histoire
du soir. Raconté à haute-voix, avec le ton et l’intonation qu’il faut, il fera la
joie des enfants … et de leurs parents. D’autant plus que cette histoire peut
amener à une petite discussion sur l’amitié, mais aussi le pardon … ainsi que
le respect de l’animal, qui est ici présenté comme un personnage à part entière
et qui fait preuve de gentillesse à l’égard de ce petit garçon fatigué.
Portée par des illustrations vibrantes de
vitalité, cette très jolie histoire d’amitié entre un petit pêcheur et une
chèvre récalcitrante fera le plaisir des enfants amoureux des animaux et
curieux du monde dans lequel ils vivent.
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