La Danse de la Licorne
Editeur : Michel Lafon
Nombre
de pages : 492
Résumé : Autremonde, Omois. Un dragon fou menace de
tuer la princesse de l’empire, sauvée in extremis par Xoholt, son garde du
corps. Au lieu d’être couvert d’honneurs, ce dernier se retrouve propulsé sur
Terre avec une mission bien particulière : infiltrer une académie de danse qui
risque, sans le savoir, de donner en représentation le plus mortifère de tous
les sortilèges : la Danse de la Licorne. Car
l’attaque du dragon et l’apparition de nombreux humains insensibles à la magie
sur Terre ne semblent pas être qu’une coïncidence …
- Un petit extrait -
« La Rose Noire vous salue bien ! Ha, ha ! … Je vais vous faire danser, tous ! Le chardon va revenir … flammes et argent … Ha, ha ! Et le chardon réveillera la guerre … Dansez ! Dansez ! … et brulez ! […] La vengeance de la Rose Noire a frappé ! Paris 1897 ! Ils n’ont pas oublié ! … Les Purs sont à l’œuvre ! Méfiez-vous ! Méfiez-vous … de La Danse de la Licorne ! »
- Mon avis sur le livre -
Pour ceux qui me connaissent un minimum, ce n’est
une surprise pour personne : je suis totalement et complétement amoureuse
de l’univers créé par Sophie Audouin-Mamikonian, cette planète fantasque et
riche en surprises, ce monde complexe et délirant. Et aussi particulièrement
inspirant, comme peut en attester Thomas Mariani qui, encouragé par Sophie, a inauguré
la collection Les AutresMondes de Tara Duncan, créée par et pour les fans, avec son roman La Danse de
la Licorne. Ce récit se
déroule des dizaines d’années avant la naissance de Tara et se passe principalement
sur Terre, à Paris. Malgré cela, je pense qu’il est préférable de commencer sa
lecture par Tara Duncan, pour
mieux comprendre les petites allusions glissées ci et là !
Nina, quinze ans, se remet progressivement de
l’épreuve liée à son renvoi de l’école de danse des petits rats de l’Opéra de
Paris. Grâce à sa thérapeute et aux cours à l’école du cirque, elle est
persuadée d’avoir enfin réussi à tourner la page sur le passé et à surmonter
cet échec. Cependant, quand possibilité lui est donnée de danser pour la
compagnie éphémère d’un des plus grands chorégraphes du monde, elle n’hésite
pas une seconde. Elle flotte sur un petit nuage, jusqu’à ce que sa tendinite au
talon ne se rappelle à son bon souvenir … Enfermée au cœur de l’Opéra de Paris
après s’être endormie pendant la visite, Nina va fait une étrange rencontre qui
va l’entrainer dans une course folle au cœur des catacombes de Paris. Elle va
découvrir que la magie existe, mais que ce ne sont pas toujours ceux qui l’utilisent
qui sont les plus dangereux …
J’aurai pu commencer cette chronique en
racontant les mésaventures de Xoholt, jeune garde impérial qui espérait obtenir
une récompense pour son courage héroïque face à un dragon fou mais qui se
retrouve à chaperonner l’insupportable princesse d’Omois sur Terre pour mettre
la main sur un antique manuscrit avant ses concurrents, ce qui vous aurait mis
directement dans l’ambiance d’AutreMonde, mais je suis d’avis que partir d’une
terrienne lambda, c’est bien plus intéressant et bien moins commun. D’autant
plus qu’à mes yeux, Nina est la véritable héroïne de ce récit, bien plus que
Xoholt qui se laisse légèrement submerger par les événements. Je ne compte pas
vous en dévoiler plus sur l’histoire en elle-même, mais sachez que vous aurez
de la magie et de la bagarre, de l’alchimie et des trahisons, des mystères et
des courses poursuites. Bref, tout ce qu’il faut pour avoir un bon livre de
fantastique bien palpitant !
Nina est une héroïne particulièrement
attachante car elle est courageuse et déterminée mais aussi fragile et hantée
par son passé. Nina enchaine les crises d’angoisse et ne peut littéralement pas
se voir dans les miroirs : cela fait des années qu’elle ne peut voir son
reflet, même en photo. Mais Nina retrouve progressivement confiance en soi, et
les aventures qu’elle va vivre vont peut-être l’aider à surmonter
définitivement ce traumatisme. Xoholt, quant à lui, est un jeune homme pas très
malin mais sympathique quand même, qui est désigné volontaire par ses
supérieurs alors qu’il n’aspirait qu’à vivre une existence tranquille. Au
départ, cette mission ne l’enchante pas, mais progressivement, au gré des
rencontres, il va prendre cette affaire à cœur et va s’y investir bien plus qu’il
ne le devrait. Les autres personnages sont tout aussi intéressants, certains
sont drôles et avenants, d’autres antipathiques et manipulateurs, et d’autres
enfin sont naïfs et attachants. Bref, ils sont tous uniques et ont tous leur
rôle à jouer dans le récit !
Thomas Mariani manie les mots avec talent et
justesse : les descriptions sont agréables à lire, parlantes sans être
barbantes, les dialogues sont très bien menés, vivants et réalistes, les
pensées des personnages sont bien retranscrites, bref, que du bonheur à lire !
Son humour est tout aussi drôle que
celui de Sophie, un peu plus subtile, jouant sur le comique de situation, des
répétitions, des notes de bas de pages bourrées d’ironie … Ce récit est très
vivant et très léger, il donne le sourire malgré toutes les péripéties pas très
drôles auxquelles les personnages doivent faire face, parce que certains d’entre
eux ne se prennent pas au sérieux ou ne se rendent pas totalement compte de la
gravité de la situation. Bien sûr, parfois, on ne rigole pas du tout, au contraire,
on tremble pour nos personnages, on a le cœur qui dansa la java quand ils sont
dans une situation délicate, mais rapidement, une nouvelle petite pointe d’humour
nous redonne une crise de fou rire !
Ce qui est merveilleux avec ce roman, c’est
qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Au fur et à mesure que l’intrigue
semble se dénouer, de nouveaux adversaires apparaissent, de nouvelles
complications éclatent au grand jour. On a beau deviner que le principal
antagoniste a un esprit tortueux à souhait, que ses complots sont à plusieurs
niveaux et impliquent tout un tas d’éléments, on ne s’attend pas du tout à ce
qui arrive réellement. Il y a des tas de coups de théâtre dans ce récit, des
retournements de situations improbables, des trahisons tragiques, des regrets
enfouis et dévoilés. Si vous aimez être surpris, si vous aimez les complots
compliqués et les double-jeux inavouables, n’hésitez pas une seconde : ce
livre est fait pour vous !
Ma conclusion est simple : La Danse de
la Licorne a été une
excellente lecture, captivante à souhait (j’ai lu ce joli pavé de presque
cinq-cents pages en une journée à peine), qui mêle intrigue complexe aux
multiples complots, personnages passionnants et attachants, magie, humour et
bonnes bagarres, émotions et amitiés, surprises et légèreté. Le seule petit « défaut »
de ce roman est d’être assez difficile à suivre si on n’est pas un habitué de l’univers
d’AutreMonde : bien qu’il se passe avant la série Tara Duncan du point de vue chronologique, je pense qu’il
est préférable de le lire après cette dernière, ou tout du moins après avoir lu
les premiers tomes pour s’imprégner de l’ambiance et des règles de la magie des
sortceliers. Mais que ce détail ne vous rebute pas : il s’agit d’une
excellente série ! En ce qui concerne les AutresMondes, j’espère que le
second tome verra le jour car il me tarde de savoir ce qu’il va advenir de Nina après
cette fin !
Ce livre a été
lu dans le cadre de mon Tarathon
(plus d’explications sur cet article)
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