Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)
Nombre de pages : 453
Résumé : Depuis la mort de son père, Macy s’est refugiée dans sa coquille. Et
ce n’est pas sa mère qui trouvera le temps et les mots pour lui parler. Alors,
quand son petit ami Jason s’éloigne et passe l’été au « Camp des
cracks », Macy se retrouver livrée à elle-même … Et prête pour des
aventures hilarantes, chaotiques, bourrées de rencontres inattendues :
voici Delia, Greg … et Tim, un artiste prometteur au passé trouble, qui
déboulent sur le chemin de la jeune fille. Macy aurait-elle trouvé en Tim un
cœur blessé comme le sien ? En jouant avec lui au jeu de la vérité, elle
mettra au jour les petits mensonges qui plombent son quotidien. Histoire, tout simplement, de réapprendre à
vivre.
- Un petit extrait -
« Mais si tout était parfait, sans aucun pépin, tu le lasserais vite, tu penses pas ? Il faut bien accepter un peu de désordre de temps en temps. Sans quoi, tu seras jamais capable d’apprécier les moments où tout se passe bien. »
- Mon avis sur le livre -
On a tous un
livre qui est arrivé dans notre vie au bon moment, un livre qui faisait
parfaitement écho avec notre état d’esprit, un livre qui depuis a une place
toute particulière dans notre cœur et notre vie. Je ne fais pas exception à la
règle. J’ai découvert ce livre au moment opportun pour l’apprécier vraiment, le
méditer, pour m’en imprégner et en saisir toutes les subtilités. Et à chaque
lecture, il me rappelle qu’il n’est pas nécessaire que tout soit parfaitement
ordonné et sans le moindre petit défaut et qu’il faut savoir accepter les
imprévus et les imperfections. Aussi je le relis assez régulièrement, comme piqûre de rappel !
Nous faisons donc
la connaissance de Macy, la narratrice, qui a vu mourir son père et qui ne peut
s’empêcher de se juger responsable de ce décès. Suite à ce jour tragique, Macy
va vivre une longue période de confusion et d’incertitude : son monde
s’est effondré autour d’elle et elle ne sait comment le reconstruire. Sa rencontre
avec son petit copain, Jason, un lycéen modèle qui réussit dans tout ce qu’il
entreprend, va lui donner une ligne de conduite, un objectif à atteindre, un
modèle à reproduire. A partir de ce moment-là, Macy va tenter de tout
contrôler, de tout régenter, afin de faire taire cet insupportable sentiment
d’impuissance et d’insécurité.
Malgré tous ses
efforts, Macy ne parvient pas à surmonter sa tristesse, à faire son deuil. Ne
pouvant en parler avec sa mère, qui refuse toute conversation à ce sujet et qui
semble ravie de constater que sa fille est parvenue à reprendre sa vie en main
en se concentrant sur ses études, Macy se replie progressivement sur elle-même.
Mais tout va changer lorsqu’elle rencontre Delia et son neveu, Tim, avec qui
elle va découvrir que la vie est bien plus belle lorsque l’on accepte de se
laisser surprendre par elle, lorsque l’on se laisse aller à s’émerveiller de
ces petits instants de bonheur qu’on risquerait de manquer en étant obnubilé
par une perfection par nature inaccessible.
Ce roman met en
scène des personnages tous aussi attachants les uns que les autres. Macy est
une adolescente fragilisée par la vie, qui n’arrive pas à gérer et partager ses
émotions et qui va au cours de ce livre connaitre une véritable évolution. J’ai
pris plaisir à la voir s’épanouir, grandir et se trouver. Tim est un jeune
homme assez mystérieux, au passé tumultueux, que j’adorerai avoir comme grand
frère : il est attentionné, honnête, drôle et sérieux à la fois. Son petit
frère, Greg, est l’un de mes personnages fétiches de ce roman : il est
tellement attendrissant avec sa passion pour les théories sur la fin du monde,
avec ses gouts vestimentaires assez discutables et son envie d’être considéré
comme un grand. Kristie, Monica et Delia sont à mes yeux des personnages qui
auraient mérité une place plus importante car elles ont des tas de choses à
nous apprendre !
Certains
personnages sont pourtant moins sympathiques, du moins au premier abord.
Beaucoup de lecteurs semblent avoir détesté Jason. Je peux comprendre leur
point de vue, car il a causé beaucoup de tristesse à Macy, mais je ne le
partage pas. Je pense qu’à sa manière, Jason est également un adolescent perdu
qui a besoin de se rassurer par ses listes et ses décisions parfaitement
rationnelles. De la même façon, je ne trouve absolument pas la mère de Macy
antipathique ou détestable, bien au contraire. Dévastée par la mort de son
mari, elle s’est réfugiée dans le travail et dans la routine du quotidien, et
voit avec angoisse le moindre changement. Elle ne sait pas comment faire face à
cette tristesse et cette douleur et préfère donc ne pas remuer le couteau dans
la plaie et éviter toute allusion à ce sujet. Je plains cette femme plus que je
ne la blâme, même s’il est vrai qu’elle n’est pas toujours très attentive aux
besoins de sa cadette.
L’histoire en
elle-même est assez « simple » : pas d’intrigue surchargée, pas
d’éléments surajoutés. Sarah Dessen nous propose ici une incursion dans le
quotidien d’une jeune fille mal dans sa peau, nous décrit tout simplement les
circonstances qui l’ont conduit à retrouver gout à la vie. Pendant quelques
centaines de pages, on chemine aux côtés de Macy, on pleure et on souffre avec
elle, on rit et on sourit avec elle. La romance en elle-même n’est
qu’esquissée, presque suggérée, car elle vient servir la reconstruction de Macy
sans s’y substituer. Macy fait de nouvelles rencontres, noue de nouvelles
amitiés et fait de nouvelles expériences, et je trouve toutes ses situations
assez réalistes : Macy ne s’adapte pas facilement à ces situations
inhabituelles, il lui faut du temps pour s’y sentir sereine. J’ai plus
globalement apprécié le réalisme et la simplicité de l’histoire racontée :
ceci aurait pu arriver à n’importe qui, ce qui ne rendait le roman que plus
agréable à lire !
Concernant la
plume de Sarah Dessen, même remarque : c’est simple mais sympathique. Pas
de phrases alambiquées, pas de mots compliqués, on reste dans la clarté et la
limpidité. J’ai trouvé les dialogues très vivants, chaque personnage avait ses
tics de langage, sa manière de s’exprimer, et l’auteur a réussi le pari de nous
décrire très justement les intonations et les particularités de langage
propres à chacun. Mais la grande force
de ce roman, c’est bien le flux d’émotions qu’il est parvenu à me faire ressentir !
Les pensées de Macy sont tellement bien retranscrites qu’on ne peut qu’être en
empathie avec elle et ressentir les mêmes choses qu’elle. A chaque fois que je
lis ce roman, je pleure et je ris, je tremble et je souris.
Pour résumer un
peu tout cela, je vais faire très simple : ce roman est une véritable
perle, un livre que je prends plaisir à lire et relire régulièrement. Par sa
simplicité-même, il nous fait éprouver de nombreuses émotions, nous invite à
nous laisser porter par la vie, à ne pas chercher à tout contrôler sous quoi
nous risquerions de louper tout un tas de petits bonheurs ordinaires. Il s’agit
également d’un livre très pertinent sur le deuil, sur la perte d’un être cher,
un roman qui permet de comprendre qu’il est possible de retrouver le sourire
suite à un pareil drame. J’ai eu un gros coup de cœur pour les personnages qui
font toute la force et la puissance de ce récit. Je ne peux que vous
recommander ce livre qui est vraiment très beau et très émouvant !
Ce livre a été
lu dans le cadre du Challenge de l’été 2016
(plus
d’explications sur cet article)
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