Ruines
Editeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Nombre
de pages : 441
Résumé : (Spoiler du tome 2) Les Partials qui ont pris le contrôle de l’île
harcèleront les humains nuit et jour tant qu’on ne leur aura pas remis Kira.
Cette dernière, en fuite, se bat pour sauver les deux espèces. Une hypothèse
pleine d’audace a germé dans son esprit : un usage du virus RM que n’importe
quel scientifique condamnerait mais qui permettrait peut-être aux peuples de
cohabiter. Pour cela, il lui faut trouver des alliés, même si beaucoup sont
prêts à la dénoncer … quand une mystérieuse figure apparue dans le brouillard
affole tout le monde. Ni Partial ni
humaine, elle écume la région, promettant l’apocalypse aux survivants …
-
Un petit extrait -
« - Si ma vie n'avait de sens, il n'y avait aucune raison de ne pas y mettre fin.Kira agrippa sa main dans la sienne, le cœur brisé.- Alors tu y as mis fin ?- Alors je lui ai donné un sens. »
-
Mon avis sur le livre -
Je pense que vous l’aurez compris, je suis du
genre à enchainer les tomes d’une saga, surtout quand celle-ci me plait. Mais
alors là, je n’ai pas seulement enchainé, je me suis littéralement jetée sur ce
troisième opus à peine la dernière page du précèdent tournée ! Après une
fin pareille, je ne pouvais raisonnablement pas attendre plus de trente
secondes avant de poursuivre ma lecture de cette merveilleuse trilogie !
Ce troisième tome est bien plus court que ses prédécesseurs, avec une centaine
de pages de moins, mais cela ne le rend pas moins bien pour autant : bien
au contraire !
Suite aux événements du tome précédent, tous
nos protagonistes sont séparés les uns des autres, chacun se retrouvant livré à
lui-même ou presque. Afin de permettre
au lecteur d’avoir une vision d’ensemble des événements, le récit est raconté
par le biais de plusieurs points de vue : celui de Kira, évidemment, de
Samm, de Marcus, mais également d’Ariel et Heron, et parfois celui d’autres
personnages secondaires lorsque le besoin s’en fait sentir. Contrairement à
certains qui déplorait ce soudain éloignement avec Kira, j’ai apprécié cette
diversité de points de vue. Non seulement cela m’a permis d’avoir une
compréhension plus vaste des événements de l’intrigue, mais également de mieux
connaitre certains personnages. Pour moi, c’est donc un très bon point pour ce
livre !
Je vais tâcher de ne pas vous spoiler trop l’histoire,
qui mérite d’être découverte sans avoir été influencé par un résumé. Tout ce qu’il
faut savoir, c’est que les tensions entre Partials et humains sont à leur
apogée, que les conflits se font de plus en plus meurtriers, que la colère
monte des deux côtés et que les solutions envisagées pour mettre définitivement
fin à la menace de l’autre camp sont de plus en extrêmes et dévastatrices. Ici,
l’auteur met en évidence le véritable cercle vicieux des guerres, cet engrenage
sans fin qui conduit les deux factions à commettre de plus en plus d’atrocités :
il y a au départ un litige, qui conduit à quelques morts d’un côté de la
balance. Ce camp décide de se venger et attaque à son tour, faisant des morts
chez l’adversaire. Ce dernier ne peut supporter de garder cette agression
impunie et réplique également … et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’un des
clans décide d’utiliser une solution définitive : anéantir définitivement
l’ennemi, et ce par n’importe quel moyen.
Et le plus terrible dans cette affaire, c’est
que chaque camp, en décrétant d’éliminer définitivement l’ennemi, se condamne
lui-même. En effet, Kira en est maintenant persuadée : ceux qui ont mis en
place cette vaste machination ne voulaient pas que les deux espèces s’autodétruisent,
mais au contraire qu’elles cohabitent et s’acceptent mutuellement. Et pour
cela, l’équation est simple : si les Partials sont indispensables aux
humains pour vaincre le meurtrier virus RM, les humains sont en retour le seul
espoir des Partials pour supprimer la date d’expiration qui les menace d’extinction.
Une fois encore, au lieu d’accueillir cette nouvelle comme l’argument
irréfutable en faveur d’une paix entre les deux peuples, chaque dirigeant
préfère réfléchir à un plan permettant à leur camp de survivre sans se
préoccuper de l’autre en tant que groupement d’individus conscients et
sensibles.
Je pense que ce tome est celui qui montre le
plus la bêtise humaine (désolée pour la rudesse de mes propos, mais la morale
de ce récit n’est pas tendre pour nous), cette bêtise composée d’ambition, d’égoïsme
et d’obstination passionnelle. Force est d’ailleurs de constater que les concepteurs
des Partials ont bien fait leur travail : les réactions de ces derniers
sont en somme identiques à celui de leurs créateurs. Comme je l’ai déjà
brièvement évoqué dans la conclusion de ma dernière chronique, cette trilogie
soulève un certain nombre de questionnements éthiques et philosophiques, aspect
que je trouve particulièrement admirable de la part d’un auteur pour
adolescents. Ce livre est bien plus profond qu’il en a l’air, si tant est qu’on
prenne la peine d’aller plus loin que l’histoire en elle-même et qu’on se pose
les bonnes questions.
Pour rester dans ce thème de la réflexion
mais en y voyant une touche un peu moins pessimiste, ce livre propose également
une véritable méditation sur le sens d’une vie, par le biais de deux
personnages : Kira et Heron. Comme pour l’histoire, je ne peux pas en dire
beaucoup plus sans risquer de vous gâcher toute la surprise, mais sachez que le
cheminement intérieur que ces deux jeunes femmes vont effectuer est juste admirable
et très profond. J’ai été profondément touchée par les questionnements internes
de ces deux personnages, et certains passages m’ont véritablement bouleversée.
Au départ, je n’appréciais pas vraiment Heron, mais je pense qu’elle est
désormais mon personnage préféré de toute la saga.
Comme il s’agit d’un dernier tome, je me permets
une petite remarque sur le final : il est parfait. Au fur et à mesure que
j’avançais dans ma lecture, que les derniers chapitres approchaient
dangereusement vite sans que la moindre trace d’amélioration ne se fasse
sentir, je craignais que l’auteur ne nous laisse avec une fin qui n’en était
pas une. Tant de difficultés et de complications se rajoutaient sur le chemin
de nos protagonistes que je ne voyais absolument pas comment tout cela allait
pouvoir se résoudre en si peu de temps. Mais si, tout fini par se solutionner,
mais sans que cela ne fasse artificiel ou surréaliste : c’est juste très
bien mené. La fin en elle-même est le contrepied de toute la noirceur du reste
du roman : nous avons ici une véritable touche d’espoir et de bonheur, d’amour
et d’optimisme. J’adore. Certes, nous quittons les personnages, moment que je
redoute à chaque fin de saga, mais nous les quittons à l’aube d’une vie
nouvelle, une vie où tout est encore possible. J’adore.
Il est donc maintenant temps de quitter pour
de bon Kira et Samm, Marcus et Haru ainsi que tous ces personnages qui ont fait
un bout de chemin avec eux … et avec nous. Cette trilogie m’a permis de passer
d’excellents moments de lecture, mais m’a également donné l’occasion de
réfléchir assez intensément sur certaines questions que je juge très
importantes. Combiner le plaisir à la réflexion, je trouve ça plutôt cool !
Avec ces livres, j’ai aussi ressenti énormément d’émotions, je passais du rire
aux larmes, de l’inquiétude au soulagement. J’ai découvert des personnages
super intéressants et très bien construits, et j’ai suivi leur quête avec d’autant
plus d’attention que leurs découvertes étaient complexes et inattendues ! Bref,
une trilogie que je conseille vivement !
Ce livre a été
lu dans le cadre du Challenge de l’été 2016
(plus
d’explications sur cet article)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire