Editeur : La Martinière Jeunesse
Nombre de pages : 388
Résumé : Née du mariage de Belle et de la Bête, Isabelle a hérité de la
malédiction de son père, le roi Damien de Lancovit. La jeune fille peut à sa
guise se transformer en une bête puissante et féroce, couverte de fourrure et
dotée de crocs et de griffes. Hélas ! Le peuple, qui voit d’un mauvais œil
le retour d’une bête au pouvoir, la rejette. Et ses parents, diplomates,
pourraient lui préférer Mérié, son petit frère, pour leur succéder. Dans l’ombre
de Lancovit, pourtant, se prépare un complot diabolique qui pourrait plonger le
royaume dans le chaos. Un complot qu’Isabelle,
princesse et bête, pourrait bien être seule capable d’éviter …
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Un petit extrait -
« La malédiction ne s’était pas éteinte si facilement. Pendant des années et des années, elle avait coulé dans les veines du Roi, modifié son apparence, contaminé ses pensées. Puis Belle était venue, et tout avait changé. La malédiction avait dû quitter la chair et le sang de son hôte pour s’évanouir dans l’air aussitôt beaucoup plus pur. Mais pas tout à fait, non pas tout à fait. Dans certains endroits stratégiques il restait quelques infimes résidus. Et personne ne s’en aperçut. Jusqu’au jour où naquit leur premier enfant. »
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Mon avis sur le livre -
Après avoir
dévoré les douze tomes de la saga Tara Duncan, il me semblait parfaitement logique et
normal de découvrir cette nouvelle série se déroulant dans le même univers mais
450 ans avant. Avec La fille de Belle, Sophie a réussi le pari de plaire à ses fidèles lecteurs qui
connaissent sur le bout des doigts AutreMonde mais également d’attirer de
nouveaux lecteurs que la longueur de la saga d’origine pouvait effrayer.
Personnellement, j’ai été conquise par ce roman et j’en suis déjà à ma …
troisième ou quatrième relecture. Je vous explique tout de suite pourquoi j’aime
tellement ce livre !
L’histoire prend
racine au cœur du Lancovit, un royaume aux fondations encore fragiles :
cela ne fait que quelques années que l’amour de Belle avait permis à Damien, le
roi, d’être libéré de la malédiction qui l’avait changé en Bête. Si le couple
royal nage dans le bonheur et voit l’avenir avec confiance, le peuple reste
traumatisé par cette sombre époque où la Bête rodait. Aussi, lorsque l’on découvre
que la malédiction ne s’est pas éteinte et qu’elle touche Isabelle, la
princesse héritière – qui peut quant à elle se métamorphoser à volonté –, le
royaume encore instable se voit de nouveau déstabilisé. Le peuple ne veut pas d’une
Bête à la tête du pays, et Damien et Belle se retrouvent confrontés à un choix
déchirant : doivent-ils oui ou non écarter Isabelle de la succession ?
C’est dans ce
contexte politique agité qu’Isabelle va grandir, entourée de ses amis humains
comme non-humains (car AutreMonde est une planète où cohabitent nombre d’espèces
fantastiques, tels les elfes et les licornes, les trolls et les Vampyrs …). Isabelle
est une enfant heureuse et insouciante, qui aime faire tourner en bourrique sa
nourrice et qui adore faire des blagues. Cependant, Isabelle va grandir
soudainement lorsqu’elle comprend que le peuple la rejette et que son petit
frère risque bien de monter sur le trône à sa place à cause de la malédiction.
Isabelle est un personnage que j’apprécie énormément : à la fois
déterminée et fragile, enjouée et réservée, son caractère est suffisamment
poussé et complexe pour attirer l’attention du lecteur. Sa personnalité haute
en couleur fait d’elle un personnage principal féminin comme je les aime.
Les autres
personnages sont également très intéressants et ont une véritable place dans l’intrigue.
Les deux amis d’enfance d’Isabelle, Gradis et Kris, m’ont particulièrement intéressée.
Gradis est un jeune homme honnête, droit et peureux qui a le malheur d’être le
fils d’un noble fourbe et autoritaire, qui se verrait bien roi à la place du
roi. Gradis est tiraillé entre sa fidélité et son amitié envers Isabelle et la
crainte que lui inspire son père, et il va être amené à faire de terribles
choix qui lui pèseront sans doute toute son existence. Kris, quant à lui, est
un garçon qui ne sait plus trop ce qu’il ressent envers Isabelle : la
considère-t-il comme une petite sœur, une amie ou bien plus ? On ne sait
pas encore grand-chose de lui mais je pense qu’il aura un rôle à jouer dans les
tomes à venir … J’ai également apprécié Tames, Mérié et Bovit, ainsi que Katra et
Chemnashaovirodaintrachivu (que je ne m’attendais absolument pas à retrouver
dans ce livre !).
En ce qui
concerne l’intrigue, elle est principalement politique. Tout tourne autour du
trône et de la succession. Cependant, les complots qui se mettent en place et s’imbriquent
les uns dans les autres ont des répercussions en dehors du simple cadre
politique. Ce qui est particulièrement intéressant pour ceux qui ont lu Tara Duncan avant de lire La fille de
Belle, c’est qu’on découvre la
mise en place d’éléments qui ont une place importante dans la saga « principale ».
Mais pour ceux qui n’ont pas encore lu Tara, ce n’est pas grave car cela s’intègre parfaitement dans le reste de l’histoire.
De la même façon, Sophie a réussi à doser le flux d’informations sur l’univers
d’AutreMonde, ce qui évite à ceux dont l’univers est familier de s’ennuyer mais
qui permet aux novices de comprendre le cadre dans lequel s’inscrit l’histoire.
Bref, c’est du grand art !
Le rythme est
également bien maitrisé : au départ, tout est assez lent, le temps que les
choses se mettent progressivement en place. Et puis, cela s’accélère : de
nombreuses ellipses temporelles permettent de faire avancer rapidement les
choses, les complots se mettent en place, l’action se fait plus présente et
tout va crescendo jusqu’à l’apothéose finale. Ce final … On a de tout dans ce
final : de la bonne bagarre, de la magie noire, de l’émotion et du
courage. Contrairement à nombre de romans jeunesses, ce livre ne se termine pas
sur une victoire mais sur l’attente de la confrontation finale. Il s’agit d’une
véritable ouverture au tome suivant, que j’attends d’ailleurs avec grande
impatience !
Mais la grande force
de ce roman, c’est bel et bien l’écriture de l’auteur. Sophie a une plume que j’aime
énormément lire et relire. Elle arrive à concilier récit et humour, légèreté et
profondeur. Les phrases sont fluides, les descriptions imagées et les dialogues
vivants. Pour tout avouer, bien souvent, je me disais que cette histoire aurait
fait sensation chez les seigneurs médiévaux : je trouve que le style s’accorderait
parfaitement avec la voix des conteurs et des troubadours ! C’est donc un
roman très agréable à lire. Et c’est aussi un roman qui donne le sourire :
l’humour de Sophie est tout simplement merveilleux. Des petites pointes d’ironie
par-ci, des plaisanteries par-là, une remarque bien placée de temps en temps …
Bref, on rigole du début à la fin, et ça fait du bien !
Pour résumer tout
ça, La fille de Belle est un
très bon premier tome. Inspiré de la légende de la Belle et de la Bête, ce
roman nous plonge au cœur d’un univers fantasque et fantastique, nous offre une
intrigue complexe et nous présente des personnages terriblement attachants et
passionnants. Le tout raconté par une auteure à la plume d’or, qui sait
concilier récit et humour. Un livre que je recommande à tous les amoureux des
mondes imaginaires qui ont envie de s’évader et de découvrir un univers qui
fait rêver.
Ce livre a été
lu dans le cadre de mon Tarathon
(plus d’explications sur cet article)
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