Le sceptre maudit
Editeur : Flammarion
Nombre
de pages : 386
Résumé : Tara Duncan doit précipitamment quitter la
Terre pour AutreMonde : sa mère a été blessée lors d'un attentat et
le cruel Magister est de retour. Avec l'aide d'une
immense et redoutable armée de démons, il prétend s'emparer de l'Empire
d'Omois. L'Impératrice et l'lmperator capturés, Tara se retrouve seule, à
quatorze ans, à la tête de l'Empire pour mener une guerre perdue d'avance.
Aidée de ses amis, la jeune Impératrice doit prendre tous les
risques. Une fois encore, il lui faut affronter Magister, ses hordes et ses
espions ainsi que son terrifiant tueur : le Chasseur. Tara
Duncan pourra-t-elle empêcher l'armée des
démons de déferler sur l'Univers ?
- Un petit extrait -
« - Pourquoi moi ? finit-il par gémir. J'étais plutôt peinard, Premier sortcelier, futur Voleur Patenté, bien au chaud au château. Je bossais un peu, mangeais beaucoup, pourrissais la vie d'Angelica, bref, c'était la belle vie. Et depuis qu'on connaît Tara, j'ai dû mourir une demi-douzaine de fois, ce monde n'arrête pas d'être au bord de la catastrophe et je passe mon temps à essayer de le sauver et ma peau aussi, accessoirement ! »
- Mon avis sur le livre -
A mes yeux, les tomes de saga, c’est comme le
chocolat : plus il y en a, plus je suis heureuse. Par conséquent, je suis
une grande amoureuse des séries à rallonge qui découragent ou agacent certains
lecteurs. J’aime suivre l’évolution des personnages auxquels je me suis
attachée (et même ceux que je n’aime pas tellement, d’ailleurs), j’aime me
plonger durablement dans un univers qui me fait rêver … bref, quand une saga s’éternise,
cela ne me fait pas peur, bien au contraire, ça me ravit. Et Tara Duncan a clairement sa place dans la catégorie « grande
saga » : avec treize tomes pour le premier cycle, deux hors-série et
un second cycle qui débute, cette série semble ne pas avoir de fin. Et,
contrairement à la légende populaire qui veut qu’une saga trop longue s’essouffle
à partir du troisième tome, je n’ai nullement ressenti cela en lisant ce-dit
troisième tome …
Après avoir accepté son héritage familial
imprévu, Tara retourne en urgence sur AutreMonde pour y retrouver sa mère,
blessée lors d’un attentat commis par une organisation se revendiquant comme parti
des nonsos contre les sortceliers, puis se rendre à Omois pour débuter sa
formation d’Héritière impériale, statut dont elle se serait bien passée. Mais
Magister, aux ambitions dominatrices toujours aussi démesurées, vient ajouter
un peu de danger à son quotidien déjà bien mouvementé … Après avoir capturé l’Impératrice
et l’Impérator, obligeant Tara à soutenir le poids de l’Empire sur ses frêles
épaules d’adolescente, le maitre des Sangraves dévoile son arme secrète :
le Sceptre Maudit, objet démoniaque à la puissance incroyable qui risque bien
de détruire la planète. Aidée de ses amis, Tara va combattre une fois de plus
cet ennemi coriace, découvrant par là-même des secrets qui remettent en
question toutes ses certitudes.
Ce tome est clairement celui où la saga
bascule : si les deux premiers tomes nous offraient quelque chose d’assez
léger en dépit des dangers que devaient traverser nos jeunes héros, celui-ci
est nettement plus sombre et moins enfantin. Tara se retrouve plongée au cœur de
diverses machinations qui s’entremêlent et qui sont bien difficiles à dénouer.
Complots politiques mais aussi idéologiques, conspirations collectives mais
aussi vengeances personnelles, il faut s’accrocher pour ne pas se laisser
submerger par toutes ces sous-intrigues qui se croisent et se mélangent pour
former une histoire terriblement addictive. Tout du long, on se creuse les
méninges pour tenter de deviner qui se cache derrière ces différentes attaques
ou menaces, et finalement, on n’en devine même pas la moitié et on se laisse
surprendre à chaque révélation ! Face à ses responsabilités nouvelles et
aux terribles événements qui l’entourent, Tara se voit obligée de grandir
soudainement, bien trop vite, de laisser son enfance derrière elle. Tara évolue
énormément au cours de ce tome, et on la plaint autant qu’on l’admire …
Mais on retrouve dans ce tome l’humour qui
fait tout le charme de cette saga. Portée par la narration mais aussi par
certains personnages – Cal, pour ne citer que lui –, cette ironie mordante et
débordante me fait toujours autant rire. Entre les jeux de mots et le comique
de situation, entre les expressions incongrues et les bizarreries d’AutreMonde,
il y a de quoi entrainer des fous rires à presque chaque chapitre. C’est
vraiment rafraichissant, et j’apprécie énormément l’équilibre qu’a su trouver l’auteur
entre cet humour si léger et cette intrigue si pesante. Je pense qu’au final, c’est
bien ce délicat mélange qui fait la particularité de cette saga. On retrouve
toujours la même fluidité dans la narration : Sophie a habilement dosé la
part de descriptions, d’informations, de dialogues et d’actions pour que le
lecteur ne soit lassé d’aucun de ces éléments sans pour autant rester sur sa
faim. Ce qui est également très intéressant, c’est qu’à chaque fois que je
relis ce tome – et les autres –, je me rends compte de nouveaux détails, ou
bien je comprends des subtilités qui m’échappaient lorsque j’avais douze ans. C’est
clairement un livre qui peut être lu autant par de très jeunes adolescents que
par des adultes, et c’est un super point positif !
Dans ce tome nous sont introduits de nouveaux
personnages qui, sans aucun doute, auront un rôle à jouer dans l’ensemble de la
saga (car Sophie ne fait jamais rien au hasard et n’introduit par de nouveaux
protagonistes sans une bonne raison). Je pense particulièrement à Jar et Mara,
ces deux jumeaux sortis de nulle part qui ne cessent d’empoissonner l’existence
de Tara avec leurs blagues. Au départ,
on se dit qu’ils ne sont là que pour amuser la galerie – le lecteur – et point
final. Mais finalement, au fur et à mesure que l’intrigue avance, on se rend
compte qu’ils ont une importance capitale dans ladite intrigue … et dans la vie
de Tara, qui s’attendait à tout sauf à cela. Ces deux jeunes sortceliers sont aussi
attachants qu’inquiétants : on ne sait pas vraiment à qui va leur loyauté,
et cela ne fait aucun doute qu’on va de nouveau entendre parler d’eux plus
tard, surtout au vu des révélations à leur égard ! Deux autres personnages
font également leur apparition au cours de ce volume : Medelus, le nouveau
prétendant de Selena, à qui Tara ne fait absolument pas confiance et qu’elle ne
veut surtout pas avoir comme beau-père, et Eléanora, une jeune fille dont Cal
est tombé follement amoureux mais qui semble détester ce dernier. L’un comme l’autre
sont suffisamment louches pour promettre des tas de rebondissements à venir …
j’ai hâte !
En bref, un troisième tome qui n’a rien à
envier aux deux premiers et qui fait plonger l’intrigue générale de la saga
dans une perspective moins légère et plus complexe, sans pour autant renier l’humour
qui caractérise la narration addictive de l’auteur. Un livre qui fait rire, trembler
et pleurer, un livre qui fait réfléchir, s’interroger et sursauter, en clair,
un livre qui n’épargne pas plus le lecteur que les personnages ! Ce tome
est littéralement impossible à lâcher : les fins de chapitre sont toujours
si intriguant ou si choquants qu’on peut difficilement résister à l’envie de
lire « encore un chapitre » … pour finalement tourner la dernière
page et se rendre compte qu’il est trois heures du matin ! Un petit
conseil pour ceux qui décident de se lancer dans cette lecture :
assurez-vous d’avoir le tome suivant sous la main, car la fin est juste atrocement
insupportable !
Ce livre a été
lu dans le cadre de mon Tarathon
(plus d’explications sur cet article)
Ce livre
a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus
d’explications sur cet article)
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