Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 313
Résumé : Après avoir quitté une Terre mourante, l'Arche, premier vaisseau à coloniser une
exoplanète, arrive au bout d'un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de
leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau
commencement pour l'humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement
végétal baptisé Eden. Mais tout change avec l'arrivée d'un nouveau joueur : un
second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l'Arche. A son
bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d'une technologie plus
avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement ...
Un grand merci à Guy-Roger
Duvert pour l’envoi de ce volume.
- Un petit extrait -
« Olsen scruta, et finit par voir une ombre dans les airs, qui évoluait doucement vers eux. Il fallut du temps pour qu’il puisse enfin identifier la chose. Il s’agissait d’un animal ressemblant très fortement à une raie manta, mais d’une longueur de 50 mètres. L’animal semblait flotter, bien qu’Olsen n’ait pu expliquer comment. Les bords de l’animal ondulaient mais cela ne semblait pas soutenir l’animal. Ces ondulations permettaient probablement à la bête de se diriger. Quant à se maintenir en l’air, après avoir vu plusieurs éclairs la frapper et l’enrober, sans lui faire le moindre dégât, il supposa que le phénomène était magnétique. L’animal était gracieux, et il évoluait lentement. »
- Mon avis sur le livre -
Après une cure de fantasy, l’heure est venue
de basculer vers un peu de science-fiction avec un bon planet-opera des familles ! C’est un sous-genre que
je lis assez peu, mais que j’affectionne tout particulièrement : c’est
pourquoi lorsque l’auteur m’a gentiment proposé de recevoir ce roman au résumé
fort intriguant et à la couverture absolument magnifique, je n’ai pas hésité bien
longtemps … sans écouter la petite voix de la raison qui me rappelait que les
mois de mai et de juin étaient suffisamment chargés comme cela (et que la pile
des services de presse était déjà assez conséquente comme cela). Et le moins
que l’on puisse dire, c’est que je ne regrette absolument pas d’avoir cédé à
cette impulsion : j’ai vraiment passé un excellent moment en compagnie de
ce roman riche en mystères et en rebondissements ! Alors, prêts à décoller
pour Eden avec moi ?
80 ans. C’est le temps qu’il aurait fallu à l’Arche
pour atteindre l’orbite d’Eden, première exoplanète en passe d’être colonisée par
les Terriens. 80 ans que les colons cryogénisés dans le vaisseau ont quitté
leur planète mère à l’agonie dans l’espoir de trouver un nouveau monde pour l’humanité.
Et les voici, militaires, scientifiques et civils, prêts à fouler le sol de
cette planète dont ils découvrent progressivement de nouvelles facettes qui
viennent remettre en question pas mal de certitudes … Mais quelques semaines à
peine après leur arrivée, un nouveau vaisseau spatial s’approche d’Eden. A son
bord, des Terriens génétiquement modifiés, doués de capacités psychiques hors
du commun, synchronisés télépathiquement, partis à bord de l’Utopia il y a 20
ans à peine …
C’est un livre qui commence comme une sorte
de Robinson Crusoé spatial : fraichement débarqués sur une planète
inconnue, les colons en découvrent progressivement tous les secrets …
Confrontation avec une espèce humanoïde primitive mais intelligente, découverte
de ruines dotées d’une technologie avancée … Sans oublier les phénomènes
météorologiques et climatiques plus surprenants les uns que les autres, la
faune pas si inoffensive que cela, et bien d’autres mystères encore. C’est
vraiment un régal que de découvrir cette nouvelle planète aux côtés de personnages
aussi divers que Bowman, Colonel pragmatique mais juste, Fulton, scientifique
passionnée et réservée, ou encore Vincent, civil rebelle ne supportant pas la
domination militaire de la colonie ! Contrairement à d’autres blogueurs
qui ont soulignés avoir un peu de mal avec cette multitude diversité de
protagonistes, j’ai personnellement énormément apprécié d’avoir plusieurs
points de vue : on s’en doute, un militaire ne va pas appréhender cette colonisation
de la même manière qu’un scientifique, et encore moins qu’un civil !
Car ce livre ne se contente pas de nous
raconter l’exploration de cette planète pleine de surprises, il nous raconte
bien plus l’établissement d’une colonie humaine constituée d’individus aux
opinions et aux aspirations différentes, qui doivent néanmoins cohabiter et
même collaborer dans cette installation d’un genre nouveau. Tandis que les
militaires se concentrent sur la sécurité, la survie de la colonie, les
scientifiques sont obnubilés par les mystères géologiques, archéologiques,
biologiques et physiques de ce monde si différent de la Terre …. Et les civils,
eux, aspirent juste à la liberté : ils se sont embarqués dans cette aventure
pour vivre un nouveau départ, loin de la décrépitude politique et sociale de
leur planète natale, pas pour vivre enfermés dans une ville dirigée par des
soldats ! Inévitablement, des tensions se créent, des révoltes menacent d’exploser
… Les incompréhensions mutuelles viennent mettre en péril cette société
naissante : faute de réussir à discuter pacifiquement, chacun étant
persuadé d’être dans son bon droit, les intérêts des militaires, scientifiques
et civils finissent par se liguer les uns contre les autres …
Jusqu’à l’arrivée de l’Utopia, un vaisseau
spatial terrien à la technologie incroyablement avancée, et de ses habitants :
les Atlantes, humains génétiquement modifiés dotés d’une intelligence
collective du fait de synchronisations télépathiques quasi-permanentes. Incapables
de mentir, suivant aveuglément la logique et la raison, les Atlantes ont pour
mission de protéger les Anciens – c’est-à-dire les colons, derniers
représentants des habitants initiaux de la Terre – tant que cela ne les menace
pas … L’arrivée de ces « clones » dans la colonie vient perturber
encore un peu plus l’équilibre précaire de la Cité. La plupart des terriens
perçoivent ces humains modifiés comment une menace, et la cohabitation au sein
d’Outsphere devient de plus en plus périlleuse … Progressivement, l’objectif
initiale de cette colonisation – créer une société sans les conflits qui
existaient sur Terre – s’efface tandis que la méfiance et la haine envers ces
nouveaux arrivants poussent certains civils à commettre l’irréparable … Il faut
dire que les Anciens et les Atlantes ont beaucoup de différences : les
premiers sont profondément individualistes et dominés par leurs désirs propres,
tandis que les seconds forment une espèce profondément collectiviste et
rationnelle où l’individu s’efface derrière le bien commun.
Vous vous en doutez : entre les conflits
internes aux colons initiaux, la cohabitation forcée avec ces humains si
différents et les dangers et mystères de cette nouvelle planète, il y a de quoi
créer une histoire complexe et incroyablement palpitante ! Ces différentes
intrigues se mêlent et s’entremêlent pour offrir au lecteur un récit riche en
rebondissements, en suspense et en action. On ne s’ennuie pas une seule
seconde, on dévore ce roman du début à la fin, on tourne avidement les pages
sans même s’en rendre compte … Pourtant, on ne va pas se mentir : le style
est assez sobre, presque quelconque, parfois maladroit. Mais l’histoire s’autosuffit :
on en oublie totalement la narration, car on a juste le sentiment qu’un film –
voire plutôt une série télévisée – est en train de se jouer dans notre
imagination. La quatrième de couverture nous le dit, et ça se ressent
énormément à la lecture : l’auteur est avant tout réalisateur et
scénariste. On est juste immergé dans ce récit riche en péripéties, mais
également riche en réflexions sociologiques et anthropologiques nous invitant à
réfléchir en profondeur sur la question de la collectivité et de l’individualité,
sur la question de la raison et de la passion …
En bref, vous l’aurez bien compris : j’ai
vraiment beaucoup aimé ce livre aux multiples facettes ! D’un côté,
nous avons donc le récit de cette installation sur une exoplanète qui est loin
d’avoir livré tous ses secrets aux colons … et de l’autre, nous avons le récit
de cette cohabitation entre deux peuples humains que tout semble opposer. L’auteur
a su trouver un équilibre entre ces deux intrigues pour nous propose quelque
chose de vraiment unique et de vraiment addictif : on en redemande !
On en redemande d’autant plus qu’une jolie surprise nous attend à la fin de l’épilogue :
« fin du tome 1 » … Alors on se met à sautiller de joie : un
second tome est prévu, on va pouvoir savoir la suite de l’histoire, chic, chic,
chic ! Et puis, on se met à soupirer de dépit : mais quand sortira
donc ce second opus ? combien de temps encore devons-nous patienter pour
connaitre la suite des événements ? Il faut dire que le cliffhanger final
est vraiment atrocement frustrant … l’attente va être longue !
Ce livre
a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus
d’explications sur cet article)
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