dimanche 31 juillet 2016

Mon book haul du mois de juillet 2016



- Book haul du mois de juillet 2016 -

J’ai été étrangement raisonnable ce mois-ci, je me demande presque si je ne couve pas quelque chose : huit livres seulement ont rejoint ma pile à lire au cours de ces trente derniers jours ! Il faut dire que ce mois a été très mouvementé sur le plan personnel et j’avais donc beaucoup moins de temps à consacrer à ma bibliothèque et au blog …

- Les achats en neuf -


• Michel HUTT, Le cri du colibri : la fiche livraddict + la chronique
• Michel HUTT, Le jardin d’Amira : la fiche livraddict + la chronique

- Les achats en occasion -


 • Louis SACHAR, Le pitre de la classe : la fiche livraddict + la chronique (à venir)
• L. J. SMITH, Prémonitions (l’intégrale) : la fiche livraddict + la chronique (à venir)

- Les réceptions -


• Vincent VILLEMINOT, Les pluies (en épreuves non-corrigées) : la fiche livraddict + la chronique 
• Vincent VILLEMINOT, Le copain de la fille du tueur (en épreuves non-corrigées) : la fiche livraddict + la chronique


• Laura SUMMERS, Mon cœur battant : la fiche livraddict + la chronique
• Florence HINCKEL, U4.Yannis : la fiche livraddict + la chronique (à venir)

vendredi 29 juillet 2016

En route pour l'avenir - Sarah Dessen



En route pour l’avenir, Sarah Dessen

Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)
Nombre de pages : 444

Résumé : Auden est une adolescente parfaite : brillante, jolie, mature, elle a tout pour faire le bonheur de sa famille. Mais sous cette apparence se cache une jeune fille perdue, mal dans sa peau et déboussolée par le divorce de ses parents. Décidée à noyer sa vie dans ses lectures, Auden en oublie presque de vivre. Jusqu'au jour où elle rencontre Eliot, un jeune homme qui partage sa solitude et ses insomnies.





- Un petit extrait -

« - Il peut se passer tellement de choses, en un mois ! La preuve, moi, en deux semaines j'ai rencontré ma future femme, j'ai changé de style de vie et je me suis acheté ma première cravate.
- Une cravate ?
C'était l'info la plus choquante des trois. »

- Mon avis sur le livre -

Je crois vous l’avoir déjà dit lors de ma chronique sur le roman Pour toujours jusqu’à demain : j’aime beaucoup la plume et les histoires de Sarah Dessen. C’est tout à la fois léger et sérieux, drôle et profond, rafraichissant et captivant. C’est toujours un plaisir de lire un de ses romans, de faire la rencontre de personnages attachants et hauts en couleur, de suivre leurs rencontres et leur évolution, de réfléchir aux leçons qu’ils nous donnent de par leur expérience. C’est à chaque fois une véritable bouffée d’air frais, d’espoir et de bonne humeur, idéal pour se remettre d’un petit coup de déprime ou pour assortir sa lecture au beau soleil. En route pour l’avenir ne fait pas exception à la règle !

C’est l’histoire d’Auden, jeune adolescente qui a en apparence tout pour être heureuse : parcours scolaire excellent, expériences professionnelles gratifiantes et maturité exceptionnelle. Mais l’envers du décor est tout autre : parents divorcés, mère hautaine et sarcastique, père fainéant et égoïste, vie sociale proche du zéro absolu … Mais surtout, Auden est hantée par la culpabilité : celle de ne pas avoir réussi à empêcher la séparation de ses parents, celle de ne pas être aussi à la hauteur des espoirs de sa mère … Tout commence quand Auden, sur un coup de tête, décide de passer les vacances d’été chez son père, sa belle-mère et sa petite demi-sœur. Et ce qui au départ n’était dans son esprit qu’une vague imitation du voyage planétaire de son ainé se transforme, au gré des rencontres, en véritable épopée initiatique durant laquelle elle va découvrir tout ce dont son enfance a été dépourvue : amitié, virée shopping, fête arrosée, partie de bowling et premier mètre sur un vélo. C’est Eliott, tout aussi insomniaque qu’elle et hanté par son propre passé, qui va se charger de l’aider à accomplir sa « quête » nuit après nuit, tandis qu’une complicité précaire s’installe entre eux …

Comme pour tous les romans de Sarah Dessen, la force de celui-ci réside dans les personnages, principaux comme secondaires. Auden est une adolescente à la personnalité complexe, à la fois arrogante et irréprochable de par l’éducation maternelle et fragile et vulnérable depuis le divorce de ses parents. Auden est tiraillée entre l’envie de correspondre aux attentes de sa mère, de lui ressembler et de lui plaire, et le besoin d’être elle-même, de découvrir sa personnalité propre et de vivre la vie d’une adolescente normale. Eliott est un jeune homme discret et tout aussi complexe qu’Auden : d’un côté il exprime plus facilement ses sentiments, et de l’autre il reste très secret sur certains points de son passé. Eliott est à la fois populaire et réservé, il s’adapte aux événements et aux personnes qui l’entourent, il sait être drôle quand il le faut et sérieux quand cela est nécessaire. Auden et Eliott se ressemblent autant qu’ils se complètent : leurs différentes les rapprochent.

Mais chez Sarah Dessen, les personnages secondaires sont tout aussi indispensables que les protagonistes : c’est en les rencontrant et en apprenant à les connaitre qu’Auden va changer son regard sur le monde qui l’entoure. Au contact d’Heidi, elle va comprendre que coquetterie ne rime pas seulement avec niaiserie – comme sa mère aime le répéter – mais aussi avec sympathie. Grâce à l’amitié inattendue de Maggie, Leah et Esther, elle va apprendre à faire confiance à autrui et à accepter les mains tendues. Son frère Hollis va lui prouver que l’amour peut changer une vie et réussir là où la raison seule avait échoué. Sarah Dessen a réussi à donner vie à tous ses personnages, à les rendre humains en leur offrant une personnalité nuancée et en évitant les clichés. Même la petite Thisbé, du haut de ses quelques mois, possède un caractère qui lui est propre et qui la rend unique, aux yeux du lecteur comme à ceux des personnages. 

J’ai également eu l’agréable surprise de retrouver Jason, le petit ami de l’héroïne de Pour toujours jusqu’à demain ! Les deux histoires sont parfaitement indépendantes et il n’est donc absolument pas nécessaire de lire les deux car Jason est un personnage secondaire et aurait parfaitement pu s’appeler Albert que le récit aurait été le même. Je trouve cependant qu’il est très amusant de retrouver le même personnage dans un contexte totalement différent, on découvre ainsi une autre facette de sa vie et de sa personnalité. J’adore quand un auteur glisse dans un roman une allusion discrète à un autre de ses récits, et j’espère que je vais retrouver d’autres petits clins d’œil de ce genre dans les autres livres de Sarah Dessen !

Nous avons ici une histoire assez simple, uniquement ciblée sur le personnage d’Auden et son évolution au fil du temps et des rencontres. Sarah Dessen ne nous offre pas une intrigue digne d’un roman policier, avec des secrets de famille et des complots à dénouer, elle nous invite à suivre une bribe de la vie d’Auden, de l’accompagner au cours de cet été durant lequel elle va prendre conscience de la richesse de la vie et va enfin apprendre à s’ouvrir à autrui. J’aime beaucoup ce genre de récit tout en fluidité et en simplicité, où l’accent est mis sur la psychologie des personnages et sur les relations entre les individus. Ce roman est un condensé de légèreté, de douceur, de finesse et de petits bonheurs. La narration elle-même est toute en tendresse et en délicatesse. En clair, ce roman est vraiment rafraîchissant et apaisant !

Mais l’évolution d’Auden est la conséquence d’un véritable travail de réflexion de sa part. Comme elle, le lecteur est invité à se poser des questions sur l’adolescence, le rapport mère-fille, la culpabilité mais aussi sur les préjugés, l’égoïsme et l’amitié. En route pour l’avenir est donc un roman en demi-teinte, léger et sérieux, mignon et profond. Sarah Dessen a un véritable donc pour exprimer les doutes et les craintes de l’adolescence, pour proposer des réponses simples et imagées à des questions que toutes les jeunes femmes en devenir peuvent un jour se poser. Aussi, je conseille ce livre à toutes les adolescentes qui cherchent un sens à leur vie, mais également à toutes les mamans qui souhaitent comprendre un peu mieux leurs filles. Plus généralement, je conseille ce livre à tous ceux qui cherchent un roman sympathique pour passer un bon moment de lecture !

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2016
(plus d’explications sur cet article)

mercredi 27 juillet 2016

Le cri du colibri - Michel Hutt



Le cri du colibri, Michel Hutt

Editeur : Yves Michel
Nombre de pages : 314

Résumé : Dans un futur proche, à la veille d’une crise généralisée, se croisent un quadra parisien stressé aux prises avec une ado rebelle, un vieux menuisier oublié des siens, une jeune fille des banlieues qui fuit le machisme et la violence, un trader qui perd les pédales, un notaire amateur de rock’n’roll et une jeune maman un peu provocatrice éprise de littérature. Tous ont entendu à un moment ou à un autre le Cri du Colibri, et décident de « faire leur part » avec confiance et lucidité. Ils choisissent de cultiver la bienveillance, la solidarité et l’enthousiasme plutôt que le repli sur soi ou la résignation.



- Un petit extrait -

« Un jour, dans un pays magnifique à la végétation luxuriante où tout le monde vivait bien peinard en se gavant de fruits délicieux, le feu se déclenche et commence à se propager. Bien sûr, tous les animaux se barrent ventre à terre pour fuir le danger et abandonner leur petit paradis à son triste sort. Tout à coup le tatou, qui court en tête du groupe, voit un petit colibri qui se pointe en sens inverse. Il s’arrête et interpelle l’oiseau. "Eh toi, le petit machin à plumes, va pas par là-bas, tu vas te cramer". Le colibri bat des ailes sur place, et il lui dit avec difficulté, parce qu’il a de l’eau dans son bec : "He vais lanher ma goukke g’eau hur le heu, et ahrès h’irai en herher une aukre". »

- Mon avis sur le livre -

Je pense que tout le monde a entendu parler un jour ou l’autre de l’histoire de ce petit colibri qui, désireux de faire sa part pour éteindre l’incendie alors que tous les autres animaux s’enfuient, volait de toutes les forces de ses petites ailes, son petit bec chargé d’un peu d’eau. Je pense, par contre, que beaucoup de personnes ignorent qu’un mouvement est né à partir de cette légende amérindienne : le Mouvement Colibris, qui invite chacun à faire sa part pour construire un monde plus harmonieux et plus serein. Avec Le cri du colibri, Michel Hutt offre une fiction qui présente quelques initiatives inspirées de ce mouvement de Transition.

L’histoire est ciblée sur le parcours de Paul, divorcé en charge de la garde de sa fille, et de cette dernière, Léa, adolescente rebelle à souhait. On s’en doute, entre le père et sa fille, les conflits sont de plus en plus nombreux et de plus en plus virulents. Mais tout va changer lorsqu’ils se rendent en Alsace, au cœur de la merveilleuse vallée de Munster (je reviendrais plus loin sur ce point), pour l’enterrement du grand-père de Paul. Enthousiasmés par ce cadre magnifique qui offre tout un tas de possibilités sur le plan écologique et économique, ils s’installent dans la maison léguée par l’aïeul. Au fil des rencontres et des événements, ce qui n’était au départ qu’un rêve un peu utopique d’une vie différente va s’étendre à tout un village qui, grâce à ce processus de Transition, va réussir à surmonter une crise majeure.

Avant de passer à la chronique argumentée et organisée, je me permets un petit paragraphe « mon cerveau a disjoncté » : ça se passe chez moi ! Mais littéralement : l’intrigue se déroule dans le village voisin, que je vois depuis la fenêtre de ma chambre ! D’ailleurs, comme je suis gentille, je vous laisse une photo de ce coin de la Vallée, prise par mes soins. Dans le fond, vous avez donc Mulbach, où vivent donc Paul et Léo, avec ses deux clochers (en Alsace, il est courant d’avoir une église catholique et une église protestante dans chaque village – et bien sûr, j’habite dans celui où il n’y a ni l’une ni l’autre, haha). C’est beau, n’est-ce pas ? Avec un cadre tel que celui-là, le roman ne pouvait qu’être superbe !


Outre ces considérations purement émotionnelles, j’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman. Les personnages, tout d’abord, sont d’une diversité et d’une profondeur incroyable : ils ont tous leur vécu, leur personnalité et leur vision du monde. Ils sont tous importants pour le récit et sont surtout terriblement attachants. Mais la grande force de ce récit, c’est de mêler la fiction (une crise économique planétaire, des retombées sociales spectaculaires, des histoires de famille et d’amour) avec la réalité, en présentant des initiatives déjà mises en œuvre dans tel ou tel endroit, en faisant le lien avec le Mouvement Colibris et en invitant le lecteur à reconsidérer le bien-fondé de son mode de vie. J’ai trouvé l’articulation entre ces deux versants très fluide, et selon notre humeur du moment, on peut soit s’attarder sur le côté « fiction » soit se concentrer sur la réflexion proposée par ce livre.

Il est assez compliqué, je trouve, d’en dire beaucoup plus sur ce livre, car c’est typiquement le genre de récit qu’il faut vivre, éprouver, et pas seulement survoler. C’est le genre de roman qui conduit le lecteur à se poser des dizaines de centaines de questions, le genre d’histoire qui marque et qui surprend, qui interpelle et qui agrippe l’attention du lecteur. Je vais donc me contenter de redire que c’est vraiment un très beau roman, que je conseille à tous ceux qui se posent des questions sur notre société, notre mode de vie, notre relation à autrui et à la nature, mais aussi à ceux qui aiment les récits d’anticipation qui pointent le doigt sur la fragilité de notre système économique et les conséquences sociales d’une crise majeure. 

Pour conclure brièvement : Le cri du colibri est un roman assez court, à la narration digne d’une fable, qui nous invite à changer notre vision du monde et à repenser notre mode de vie pour retrouver harmonie et sérénité. On me souffle dans l’oreillette qu’un second tome est prévu pour début 2017, et c’est une excellente nouvelle car je suis curieuse de savoir comment la situation va évoluer et pressée de retrouver Léa, Hugo et les autres !


Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2016
(plus d’explications sur cet article)

lundi 25 juillet 2016

La Danse de la Licorne - Sophie Audouin-Mamikonian et Thomas Mariani



Les AutresMondes de Tara Duncan1, Sophie Audouin-Mamikonian et Thomas Mariani
La Danse de la Licorne

Editeur : Michel Lafon
Nombre de pages : 492
Résumé : Autremonde, Omois. Un dragon fou menace de tuer la princesse de l’empire, sauvée in extremis par Xoholt, son garde du corps. Au lieu d’être couvert d’honneurs, ce dernier se retrouve propulsé sur Terre avec une mission bien particulière : infiltrer une académie de danse qui risque, sans le savoir, de donner en représentation le plus mortifère de tous les sortilèges : la Danse de la Licorne. Car l’attaque du dragon et l’apparition de nombreux humains insensibles à la magie sur Terre ne semblent pas être qu’une coïncidence …

- Un petit extrait -

« La Rose Noire vous salue bien ! Ha, ha ! … Je vais vous faire danser, tous ! Le chardon va revenir … flammes et argent … Ha, ha ! Et le chardon réveillera la guerre … Dansez ! Dansez ! … et brulez ! […] La vengeance de la Rose Noire a frappé ! Paris 1897 ! Ils n’ont pas oublié ! … Les Purs sont à l’œuvre ! Méfiez-vous ! Méfiez-vous … de La Danse de la Licorne ! »
- Mon avis sur le livre -

Pour ceux qui me connaissent un minimum, ce n’est une surprise pour personne : je suis totalement et complétement amoureuse de l’univers créé par Sophie Audouin-Mamikonian, cette planète fantasque et riche en surprises, ce monde complexe et délirant. Et aussi particulièrement inspirant, comme peut en attester Thomas Mariani qui, encouragé par Sophie, a inauguré la collection Les AutresMondes de Tara Duncan, créée par et pour les fans, avec son roman La Danse de la Licorne. Ce récit se déroule des dizaines d’années avant la naissance de Tara et se passe principalement sur Terre, à Paris. Malgré cela, je pense qu’il est préférable de commencer sa lecture par Tara Duncan, pour mieux comprendre les petites allusions glissées ci et là !

Nina, quinze ans, se remet progressivement de l’épreuve liée à son renvoi de l’école de danse des petits rats de l’Opéra de Paris. Grâce à sa thérapeute et aux cours à l’école du cirque, elle est persuadée d’avoir enfin réussi à tourner la page sur le passé et à surmonter cet échec. Cependant, quand possibilité lui est donnée de danser pour la compagnie éphémère d’un des plus grands chorégraphes du monde, elle n’hésite pas une seconde. Elle flotte sur un petit nuage, jusqu’à ce que sa tendinite au talon ne se rappelle à son bon souvenir … Enfermée au cœur de l’Opéra de Paris après s’être endormie pendant la visite, Nina va fait une étrange rencontre qui va l’entrainer dans une course folle au cœur des catacombes de Paris. Elle va découvrir que la magie existe, mais que ce ne sont pas toujours ceux qui l’utilisent qui sont les plus dangereux …

J’aurai pu commencer cette chronique en racontant les mésaventures de Xoholt, jeune garde impérial qui espérait obtenir une récompense pour son courage héroïque face à un dragon fou mais qui se retrouve à chaperonner l’insupportable princesse d’Omois sur Terre pour mettre la main sur un antique manuscrit avant ses concurrents, ce qui vous aurait mis directement dans l’ambiance d’AutreMonde, mais je suis d’avis que partir d’une terrienne lambda, c’est bien plus intéressant et bien moins commun. D’autant plus qu’à mes yeux, Nina est la véritable héroïne de ce récit, bien plus que Xoholt qui se laisse légèrement submerger par les événements. Je ne compte pas vous en dévoiler plus sur l’histoire en elle-même, mais sachez que vous aurez de la magie et de la bagarre, de l’alchimie et des trahisons, des mystères et des courses poursuites. Bref, tout ce qu’il faut pour avoir un bon livre de fantastique bien palpitant !

Nina est une héroïne particulièrement attachante car elle est courageuse et déterminée mais aussi fragile et hantée par son passé. Nina enchaine les crises d’angoisse et ne peut littéralement pas se voir dans les miroirs : cela fait des années qu’elle ne peut voir son reflet, même en photo. Mais Nina retrouve progressivement confiance en soi, et les aventures qu’elle va vivre vont peut-être l’aider à surmonter définitivement ce traumatisme. Xoholt, quant à lui, est un jeune homme pas très malin mais sympathique quand même, qui est désigné volontaire par ses supérieurs alors qu’il n’aspirait qu’à vivre une existence tranquille. Au départ, cette mission ne l’enchante pas, mais progressivement, au gré des rencontres, il va prendre cette affaire à cœur et va s’y investir bien plus qu’il ne le devrait. Les autres personnages sont tout aussi intéressants, certains sont drôles et avenants, d’autres antipathiques et manipulateurs, et d’autres enfin sont naïfs et attachants. Bref, ils sont tous uniques et ont tous leur rôle à jouer dans le récit !

Thomas Mariani manie les mots avec talent et justesse : les descriptions sont agréables à lire, parlantes sans être barbantes, les dialogues sont très bien menés, vivants et réalistes, les pensées des personnages sont bien retranscrites, bref, que du bonheur à lire !  Son humour est tout aussi drôle que celui de Sophie, un peu plus subtile, jouant sur le comique de situation, des répétitions, des notes de bas de pages bourrées d’ironie … Ce récit est très vivant et très léger, il donne le sourire malgré toutes les péripéties pas très drôles auxquelles les personnages doivent faire face, parce que certains d’entre eux ne se prennent pas au sérieux ou ne se rendent pas totalement compte de la gravité de la situation. Bien sûr, parfois, on ne rigole pas du tout, au contraire, on tremble pour nos personnages, on a le cœur qui dansa la java quand ils sont dans une situation délicate, mais rapidement, une nouvelle petite pointe d’humour nous redonne une crise de fou rire !

Ce qui est merveilleux avec ce roman, c’est qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde ! Au fur et à mesure que l’intrigue semble se dénouer, de nouveaux adversaires apparaissent, de nouvelles complications éclatent au grand jour. On a beau deviner que le principal antagoniste a un esprit tortueux à souhait, que ses complots sont à plusieurs niveaux et impliquent tout un tas d’éléments, on ne s’attend pas du tout à ce qui arrive réellement. Il y a des tas de coups de théâtre dans ce récit, des retournements de situations improbables, des trahisons tragiques, des regrets enfouis et dévoilés. Si vous aimez être surpris, si vous aimez les complots compliqués et les double-jeux inavouables, n’hésitez pas une seconde : ce livre est fait pour vous !

Ma conclusion est simple : La Danse de la Licorne a été une excellente lecture, captivante à souhait (j’ai lu ce joli pavé de presque cinq-cents pages en une journée à peine), qui mêle intrigue complexe aux multiples complots, personnages passionnants et attachants, magie, humour et bonnes bagarres, émotions et amitiés, surprises et légèreté. Le seule petit « défaut » de ce roman est d’être assez difficile à suivre si on n’est pas un habitué de l’univers d’AutreMonde : bien qu’il se passe avant la série Tara Duncan du point de vue chronologique, je pense qu’il est préférable de le lire après cette dernière, ou tout du moins après avoir lu les premiers tomes pour s’imprégner de l’ambiance et des règles de la magie des sortceliers. Mais que ce détail ne vous rebute pas : il s’agit d’une excellente série ! En ce qui concerne les AutresMondes, j’espère que le second tome verra le jour car il me tarde de savoir ce qu’il va advenir de Nina après cette fin !

Ce livre a été lu dans le cadre de mon Tarathon
(plus d’explications sur cet article)