samedi 30 mars 2019

Dragon de sable, tome 1 : Journal du premier marcheur - Marc Ismier


Dragon de Sable1, Marc Ismier
Journal du Premier Marcheur

Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 410
Résumé : La paix et la justice de Gladsheim s'étendent progressivement sur les royaumes d'Orient. Gylfi, Roi, le plus Puissant parmi les Puissants, en assure la stabilité par les Questes de ses Marcheurs. Mais Bryan, Premier Marcheur, est arraché à une Queste dans les brûlants déserts du sud par Snorri, le Sculpteur. Pendant son absence, Gylfi a disparu, menaçant les ordres établis et faisant ressurgir la perspective d'affrontements oubliés qui déchireraient les peuples …

Un grand merci à Marc Ismier pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« Je me retournai alors vers ma destination et m’élançai. J’avais pris la décision de Marcher immédiatement, aussi vite que possible. Mon pas devient plus lent, plus long. Mes sens s’aiguisèrent, surtout l’ouïe, et l’air s’emplit de bourdonnements, de parfums, de présences subtiles et insaisissables. J’accélérai. Les bas-côtés se mirent à filer à un rythme infernal, dans un flou uniforme qui se confondit avec celui de toutes mes Questes précédentes. Mes pensées se délitèrent de plus en plus. Sous l’influence de la Marche, seule existe la Route. Elle n’a ni commencement ni fin ; elle n’est que plaisir de l’effort, enivrement des sens. »

- Mon avis sur le livre -

Notre déménagement approchant à grand pas, j’avais pris la bonne résolution de ne plus accepter de nouveaux services de presse afin d’être certaine de pouvoir tenir tous mes engagements d’ici les vacances d’été … Mais les bonnes résolutions étant ce qu’elles sont, je ne les ai absolument pas tenues : lorsque Marc Ismier m’a proposé de recevoir son ouvrage, j’ai accepté sans la moindre hésitation … Et je suis vraiment heureuse de ne pas avoir écouté la petite voix de la raison : je serai passé à côté d’une petite merveille de la fantasy ! Ce livre est la preuve vivante que l’heroïc fantasy est un genre parfaitement ouvert à l’originalité : les codes et conventions ne sont pas faits pour être aveuglément suivis, mais bien pour servir de base à une histoire absolument unique qui se démarque des autres !

Bryan est Premier Marcheur du Roi de Gladsheim. Durant l’une de ses Questes, il est rejoint par Snorri, Premier Sculpteur, qui lui annonce qu’il est rappelé de toute urgence au Palais. Son trajet est toutefois interrompu par Sylvain de la Nuit, un adolescent qui l’invite à se méfier d’Arnald, Premier de la Nuit, et du Conseiller Artus … Et comme si tout ceci n’était pas suffisamment mystérieux comme cela, voilà que Bryan découvre que le Roi ainsi que l’intégralité de la famille Royale ont disparu ! Bryan le sent : de grands bouleversements se préparent. A qui faire confiance ? De qui se méfier ? Pourquoi le Roi a-t-il quitté le Palais ? Marchant d’un bout à l’autre du Royaume au fil des événements, Bryan va progressivement découvrir l’ampleur d’un complot qui le dépasse … Etes-vous prêt à suivre le Premier Marcheur dans la Queste la plus importante de son existence ?

Bien trop souvent, les lecteurs – et les auteurs – de fantasy se heurtent à la croyance populaire selon laquelle qu’un bon ouvrage d’heroïc fantasy doit nécessairement parler d’elfes grands et sages, de nains brailleurs et portés sur la boisson, et d’orcs stupides et dévastateurs … Heureusement que certains auteurs ont le courage de tordre le cou aux idées conçues en proposant d’excellents récits de fantasy dépourvus de toutes oreilles pointues ! Marc Ismier est de ceux-là : point d’elfes ou de nains dans le premier tome de Dragon de Sable, ce qui n’empêche pas ce récit d’être incroyablement captivant ! Le résumé promettait des jeux d’alliances et de trahisons, des complots et des menaces mystérieuses … et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur tient ses promesses. Adeptes des machinations, des coups d’état, des revirements de situation totalement imprévisibles, n’hésitez pas une seule seconde : vous allez être servis ! Tout comme Bryan, on ne sait plus trop à qui se fier, et on soupçonne tour à tour chacun des personnages que rencontre le Premier Marcheur … Ce qui ne nous empêche pas de tomber dans le panneau et d’être absolument effaré lorsque Bryan découvre la vérité !

J’ai beaucoup aimé le système de magie – ou plutôt de Pouvoirs – mis en place par l’auteur : c’est assez surprenant, au début, puisque rien ne nous est clairement expliqué, et que c’est au lecteur lui-même de comprendre ce qu’est la Marche ou la Sculpture, mais très rapidement, on cesse de se poser des questions pour se laisser, tout simplement, guider par l’histoire. Bryan est à la fois notre héros et notre narrateur : il nous raconte ses péripéties, mais aussi son passé, il nous expose ses pensées, mais aussi ses rêve. C’est un homme juste et bon, peut-être même un peu trop « parfait » pour être « vrai », mais c’est aussi cela que je recherche en fantasy : des protagonistes fidèles et intègres, qui ne cherchent non pas la gloire ou le pouvoir, mais qui accomplissent leur tâche sans faillir, sans se laisser dominer par l’ambition. J’aime les anti-héros complexes et torturés, mais cela fait parfois tellement de bien de marcher aux côtés d’un héros dans toute sa splendeur ! Bryan a été un compagnon de route fort agréable, j’espère bien Marcher à nouveau avec lui bientôt … Même si j’ai l’intuition que la jeune génération de Gladsheim ne va pas tarder à occuper le devant de la scène, car plusieurs jeunes personnages sont visiblement appelés à un glorieux avenir !

Difficile de vous en dire plus sans prendre le risque de trop en dévoiler … Je vais donc me contenter de conclure : vous l’aurez bien compris, je suis tombée sous le charme de ce premier tome. L’histoire est palpitante, fort originale et riche en rebondissements. La plume est superbe, elle nous transporte dans cet autre monde et nous fait vibrer à l’unisson avec les protagonistes. Et la fin est incroyablement frustrante, car on veut vraiment savoir comment les choses vont évoluer, comment Bryan et ses compagnons vont parvenir à venir à bout des complots et autres mystères qui planent aux alentours … Bref, avec ce premier roman, Marc Ismier prouve qu’il a l’art d’un conteur et d’un dramaturge de talent : n’hésitez pas une seule seconde avant de vous précipiter sur ce gros pavé qui se boit comme du petit lait !

Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)

mercredi 27 mars 2019

Mers mortes - Aurélie Wellenstein


Mers mortes, Aurélie Wellenstein

Editeur : Scrineo
Nombre de pages : 364
Résumé : Mers et océans ont disparu. Tous les animaux marins sont morts. Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Seuls les exorcistes, protecteurs de l'humanité, peuvent les détruire. Oural est l'un d'eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu'il protège depuis la catastrophe. Jusqu'au jour où Bengale, un capitaine pirate, le capture à bord de son vaisseau fantôme. Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes... De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaître son geôlier et l'objectif de ce dangereux périple. Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?

Un grand merci aux éditions Scrineo pour l’envoi de ce volume et à la plateforme Babelio pour avoir rendu ce partenariat possible.


- Un petit extrait -

« Oural était si proche qu'il voyait la splendeur de la mer et ses millions d'âmes qui flottaient dans la luminescence bleutée. Même dépourvue de voix, il percevait très bien sa fureur, sa douleur, sa haine et sa démence. Sauvagement assassinés, les mers et les océans charriaient au creux de leurs vagues monstrueuses le souvenir de leur supplice, et à chaque dégorgement d'écume dans le monde des humains, ils paraissaient hurler « vengeance ! ». »

- Mon avis sur le livre -

Ce n’est plus un secret pour personne : je suis une grande adepte de la relecture. Régulièrement, l’envie me prend de me replonger dans une histoire qui m’a fait vibrer il y a quelques mois ou années de cela, de partir en quête de détails qui m’auraient échappé jusque-là, ou tout simplement de retrouver des personnages-chouchous comme on retrouve de vieux amis … Mais jamais jusqu‘à présent je n’avais ressenti le besoin viscéral et impérieux de recommencer un livre aussitôt après avoir tourné la dernière page, de relire plusieurs fois d’affilée certains passages éblouissants … C’est la toute première fois que j’éprouve tant de difficultés à m’extirper d’une histoire, la toute première fois que quitter des personnages est aussi douloureux … 

Souillés par les rejets d’hydrocarbures et autres résidus chimiques, envahis par les sacs plastiques et autres déchets d’une humanité toujours plus meurtrière, asséchés par le réchauffement climatique, les mers et les océans ont rendu leur dernier souffle. Décimés par la surpêche et par la pollution de leur milieu de vie, victimes de la folie destructrice de l’humanité, les animaux marins se sont éteint un par un. Désormais, ce sont les hommes qui tremblent, tandis que se lèvent régulièrement les marées fantômes, habitées par les esprits vengeurs de ses milliards de poissons, requins, méduses, dauphins, baleines, pieuvres et autres créatures qui n’attendent qu’une chose : arracher les âmes des survivants, décider l’humanité en sursit. Oural, exorciste, veille farouchement sur les habitants de son bastion, affrontant marée après marée ces terribles mers mortes … Jusqu’au jour où il est kidnappé par Bengale, pirate de son état, qui se considère comme le dernier espoir de cette planète à bout de souffle …

Quiconque a déjà lu un roman d’Aurélie Wellenstein sait à quoi s’en tenir : âmes sensibles, abstenez-vous. C’est d’autant plus vrai qu’ici, elle nous plonge non pas dans un monde post-apocalyptique imaginaire, mais bien sur notre bonne vieille planète Terre, à l’agonie à cause de l’avidité et de la négligence de l’homme. Elle nous dépeint un futur cauchemardesque, un futur où les océans se sont taris, où la pluie ne tombe plus, où l’eau vint à manquer. Un futur où l’humanité paye à prix fort nos propres erreurs : nous avons « jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, conduit trois voitures, vidé les mines, mangé des fraises du bout du monde, voyagé en tous sens, éclairé les nuits, chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, mouillé le désert, acidifié la pluie », pour reprendre les mots de Fred Vargas, sans jamais réfléchir aux conséquences de nos actes, sans jamais avoir fait le moindre effort pour réduire notre impact écologique. Parce que c’est tellement plus simple de fermer les yeux ou de se hausser les épaules en se disant que « c’est trop tard, de toute façon, je peux rien faire », et de continuer à surconsommer allégrement, plutôt que de se priver d’un peu de notre confort.

Dans Mers mortes comme dans ses autres romans, Aurélie Wellenstein n’épargne ni ses personnages ni ses lecteurs : nuit après nuit, dans son sommeil, Oural revit l’agonie d’une tortue ayant avalé un sac plastique en pensant attraper un petit crustacé, d’un requin à qui on a coupé aileron et nageoires avant de le relâcher dans l’océan, d’un dauphin sauvagement poignardé par des hommes ivres de rire, d’un phoque cerné par une marée noire qui l’asphyxie … Et le lecteur cauchemarde avec lui. Ces passages sont d’une horreur sans nom, la monstruosité de l’homme qui se prétend civilisé et qui massacre tout sur son passage. De l’homme qui tue des baleines pour fabriquer des cosmétiques. De l’homme qui ne respecte rien, qui se croit tout permis et tout puissant. Au début, à l’instar d’Oural, nous voyons dans ces spectres marins des monstres qui dévastent tout sur leur passage, indifférents à la souffrance qu’ils engendrent … Mais rapidement, nous comprenons que les véritables monstres, dans l’histoire, ce sont les hommes. Qui dévastent tout sur leur passage, indifférents à la souffrance qu’ils engendrent. C’est un thème récurrent chez Aurélie Wellenstein : où commence la bestialité, où s’arrête l’humanité ? 

Un roman sombre, dur, glaçant, qui ne « donne pas une image très reluisante de l’humanité », songe Oural … Au contact des pirates, notre jeune exorciste, jusqu’alors relativement préservé du fait de son statut, prend enfin pleinement conscience de la situation désespérée dans laquelle se trouve le monde. Lui qui se plaignait de sa morne existence, du fardeau de la responsabilité qui pesait sur ses épaules, voit toutes ses certitudes s’effondrer une à une. Oural n’a rien d’un héros : il a vécu dans un cocon, il a été habitué aux révérences et à la dévotion de ses sujets, il se morfond sans cesse. Il est plein de bonnes intentions, il est intimement convaincu d’agir au mieux, mais il va progressivement se rendre compte que les choses sont rarement toutes noires ou toutes blanches, que tout est au contraire un interminable camaïeu de gris. C’est un protagoniste incroyablement attachant, parce que profondément humain : il nous ressemble, il est proche de nous, il fait des erreurs, il agit contre ses principes par pur instinct de survie, et même si ça coute de l’admettre, on se doute qu’on en ferait autant à sa place. 

Un autre personnage, secondaire du point de vue de la narration (celle-ci étant centrée sur Oural), mais indéniablement principal du point de vue de l’intrigue, est à mes yeux le personnage le plus intéressant de tout le roman. Bengale non plus n’a rien du héros sans tâche auxquels les épopées de fantasy nous ont habitués, mais je le considère toutefois comme le héros de cette histoire. Car j’ai toujours associé l’idée de « héros » à celui de « fardeau », et Bengale est indéniablement celui qui porte le plus lourd fardeau dans ce récit. Bengale a fait un choix, un choix terrible mais qu’il considère être celui qu’il fallait prendre. Derrière son arrogance et sa nonchalance, derrière son autorité et sa prestance, se cache finalement un homme torturé par cette décision, un homme hanté par toutes les morts dont il est l’unique responsable, directement ou indirectement, un homme qui accomplie sa sordide mission malgré la culpabilité toujours plus forte parce qu’il ne voit pas d’autre possibilité, parce qu’il n’est plus temps de tergiverser, parce que la vie est à deux doigts de disparaitre totalement de la surface de la Terre et qu’il ne peut pas rester sans rien faire. Il a pris ses responsabilités, même si cela signifie répandre la mort sur son passage et vivre un éternel tourment intérieur. J’ai beaucoup d’admiration pour lui, car je ne sais honnêtement pas si je serai capable de sacrifier ma bonne conscience au profit de l’humanité … si je serai capable de me salir les mains comme il le fait pour servir une cause qui me dépasse. Certains verront sans doute dans ce personnage un simple meurtrier illuminé, mais je préfère quant à moi le considérer comme le véritable héros de cette sombre histoire …

En bref, vous l’aurez bien compris, avec ce roman, Aurélie Wellenstein ne se contente pas de nous raconter une histoire de piraterie post-apocalyptico-fantastique, même si on peut tout à fait s’arrêter à cette première grille de lecture purement « romanesque ». A travers ce récit, elle lance un message d’alerte, elle se fait le porte-parole de ces milliards d’animaux marins morts à cause de l’homme, que ce soit du fait de la pêche intensive ou de celui de la pollution des océans ou du réchauffement climatique. A travers ces personnages, elle interroge la question de l’humanité, de la fragilité de cette humanité – à comprendre à la fois comme « l’ensemble des humains » et comme « nature humaine » –, la question des responsabilités et des fardeaux … Elle met sa magnifique plume au service de ce message, et offre à son lectorat un roman coup-de-poing, percutant, foudroyant, effrayant … mais pour ma part aussi, un roman coup-de-cœur, captivant, haletant, palpitant. A lire, à relire et à faire lire !

Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)

samedi 23 mars 2019

Au secours, Hortense ! - Joëlle Thiénard


Au secours, Hortense !, Joëlle Thiénard

Editeur : Ex Aequo
Nombre de pages : 81
Résumé : Lorsqu’Hortense, une petite fille âgée de 8 ans, fait la connaissance d’un étrange chat bleu doué de parole, sa vie change du tout au tout. Il lui dévoile ses super-pouvoirs et l’entraîne dans un monde fabuleux. Devenue reine des chats au royaume des étoiles, elle peut désormais chaque nuit s’envoler de sa chambre pour venir au secours d’un enfant qui a de la peine.

Un grand merci à Joëlle Thiénard pour l’envoi de ce volume et à Suzanne Max pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« J’ai choisi de faire un petit tour au-dessus de la ville endormie. Les lumières scintillaient, témoins des habitations çà et là, et cette vision m’a remplie de joie, parce que je savais que des milliers de gens partageaient ma vie, même si je ne les connaissais pas. […] Je me sentais responsable de ce que je faisais tous les jours, et pensais que l’on devait s’appliquer à agir au mieux, pour soi et pour les autres. »

- Mon avis sur le livre -

J’ai récemment retrouvé mes cahiers d’expression écrite de primaire … Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’affichais déjà ouvertement mon amour des livres. Entre deux micro-chroniques (« j’ai bien aimé cette histoire surtout quand le chat dort »), d’ambitieux projets d’avenir suite à une rencontre avec un auteur (« quand je serai grande, j’écrirai des romans pour les enfants ») et quelques bribes de récits riches en suspense (« l’ours voit une pomme, il s’approche pour manger la pomme, mais … … »), se cachent quelques réflexions en vrac, parmi lesquelles : « Lire, c’est rêver les yeux ouverts et voyager sans bouger ». Je suis parfaitement d’accord avec la mini-moi de sept ans !

Chaque soir, Hortense, huit ans, invente milles et unes histoires pour aider Jules à s’endormir. Face à la tristesse de son petit frère, qui se fait embêter par ses camarades à l’école maternelle, la fillette se sent démunie : elle ne sait pas comment faire pour l’aider. Une nuit, un étrange chat bleu se glisse dans sa chambre et lui annonce qu’elle est la reine des chats, qu’elle doit le suivre sur une étoile et qu’elle a pour mission de redonner le sourire aux enfants malheureux. C’est ainsi que chaque nuit, la toute nouvelle reine des chats se glisse hors de sa chambre, s’envole dans le ciel étoilé et suit les pleurs d’un enfant qui a besoin d’elle …

Lire, c’est rêver les yeux ouverts, disais-je du haut de mes sept ans … Si je devais résumer en quelques mots mon ressenti vis-à-vis de ce petit roman, c’est vraiment la phrase que j’utiliserai : lorsque l’on tourne la dernière page d’Au secours, Hortense !, on a vraiment le sentiment de sortir d’un rêve. Parce que, finalement, rien ne nous permet de savoir si Hortense rêve ou non : à chaque lecteur de se faire sa propre opinion à ce sujet, une fois qu’il aura repris ses esprits … Mais surtout, parce que rien ne nous permet de savoir si Hortense est une simple petite héroïne comme les autres ou si elle n’est pas plutôt une sorte d’allégorie du lecteur qui s’apprête à vivre un fantastique rêve éveillé en ouvrant ce petit roman ! Il n’y a que dans les livres et dans les rêves que l’on trouve des chats bleus qui parlent, qui volent, qui dansent sur un étoile et viennent chercher une petite fille pour lui apprendre qu’elle a des pouvoirs magiques !

Mais, comme le dit l’oncle de Spider-Man à ce dernier, « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » … Et voilà qu’Hortense se retrouve investie d’une sacrée mission : redonner le sourire aux enfants malheureux. Elle va ainsi aider un petit garçon qui se fait harceler par des grands sur le chemin de l’école, une petite fille qui ne veut pas que ses parents se séparent, un petit garçon qui a le trac de jouer du violon devant toute sa famille pour Noël … A travers les aventures d’Hortense, c’est donc une véritable ode à la bienveillance et à l’entraide que propose ce petit roman ! Bien trop souvent, on se dit que l’on ne peut rien faire pour éradiquer le malheur dans le monde … Alors qu’il y a tant de choses que l’on peut faire, si on regarde autour de nous ! Il suffit parfois d’un sourire, d’une main tendue, pour apaiser un chagrin. Nous avons tous le superpouvoir d’aider quelqu’un autour de nous ! Et Hortense le dit bien : elle est tellement heureuse de soulager les peines des autres enfants ! Alors, qu’attendons-nous pour suivre son exemple ?

En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai vraiment beaucoup apprécié ce petit roman, riche en douceur et en poésie, porteur d’un très joli message ! C’est une histoire pleine de magie et de féérie, une histoire qui fait littéralement rêver tout éveillé … mais c’est aussi une histoire pleine de tendresse et de gentillesse, une histoire qui appelle à la solidarité. C’est un vrai plaisir que de suivre la petite Hortense dans ses aventures nocturnes et de se laisser porter par les mots de Joëlle Thiénard ! Si vous avez un enfant déjà bon lecteur dans votre entourage, n’hésitez vraiment pas à lui offrir ce livre : il lui plaira assurément autant qu’à vous !



Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)