mercredi 13 mars 2019

La petite maison dans la prairie, tome 1 - Laura Ingalls Wilder


La petite maison dans la prairie1, Laura Ingalls Wilder

Editeur : Flammarion
Collection : Bibliothèque du chat perché
Nombre de pages : 349

Résumé : La famille Ingalls quitte le Wisconsin en vue de s'installer dans l'Ouest américain, là où les colons sont peu nombreux et le gibier foisonnant. Le père, Charles, emmène avec lui sa femme Caroline et ses trois filles, Marie, Laura et Carrie, en chariot bâché. Après avoir traversé une rivière en crue, la famille s'installe sur une vaste plaine du Kansas, en plein milieu d'un territoire indien …





- Un petit extrait -

« Il y a très longtemps, quand tous les grands-pères et toutes les grands-mères n'étaient encore que des petits garçons et des petites filles, ou même de très petits bébés, s'ils étaient déjà nés, Papa, Maman, Marie, Laura et Bébé Carrie quittèrent la petite maison où ils vivaient, dans les grands bois du Wisconsin. Ils montèrent dans un chariot bâché et l'abandonnèrent, solitaire et vide, au cœur de sa clairière cernée par les grands arbres. Ils ne devaient plus jamais revoir cette petite maison. Ils s'en allaient vivre au loin, en pays indien ...  »

- Mon avis sur le livre -

J’ai littéralement grandi avec la célèbre série télévisée La petite maison dans la prairie : le petit rituel familial du soir, lorsque je n’étais qu’une petite fille de l’âge de Laura environ, c’était de regarder un épisode tous ensemble … Autant vous dire qu’au fil des années qu’ont durées ces soirées télé en famille, les neuf saisons ont été regardées plus d’une fois, toujours avec le même plaisir ! Aujourd’hui encore, il m’arrive de me replonger dans cette interminable série qui, inévitablement, me remonte le moral … Cela faisait bien des années que je souhaitais me plonger dans la saga autobiographique dont est inspirée la série : j’avais très envie d’en savoir plus sur la véritable Laura Ingalls Wilder ! En ce début février, j’ai enfin trouvé le courage de me plonger dans ces huit tomes très joliment illustrés par Garth Williams !

Un beau matin, tandis que Laura n’avait que six ans, toute la petite famille Ingalls s’est entassée dans le chariot rempli à ras-bord, et Jack le bouledogue tacheté s’est vaillamment mis en route aux côtés des chevaux. Ils ont quitté leur jolie petite maison dans les grands bois pour rejoindre les vastes prairies du Kansas : Charles trouve qu’il y a désormais trop de gens dans le Wisconsin, et il rêve d’un territoire encore vierge de toute civilisation … Après un long et éprouvant voyage, les voici arrivés dans l’immense plaine inhabitée qui va accueillir leur toute nouvelle maison !

Bien que ce livre soit une autobiographie, il est rédigé à la troisième personne : du haut de ses 70 ans, Laura souhaite raconter ses souvenirs sous la forme d’une histoire, d’un roman pour les petits enfants. Pour cela, quoi de mieux que de prendre le point de vue de la petite fille de six ans qu’elle était alors, cette petite fille curieuse et encore si innocente, à laquelle les petits lecteurs pourront facilement s’identifier ? Le récit aurait perdu bien de sa magie si des « réflexions d’adultes » s’y étaient immiscées – même si Laura-adulte ne peut s’empêcher de glisser quelques explications par-ci par-là ! Ici, on a réellement le sentiment de voyager au côté de la petite Laura pleine de fougue et d’insouciance, qui entend chanter les étoiles, qui écoute avec émerveillement le récit de Mr Edwards qui a rencontré le Père Noël … Le regard que la petite Laura porte sur le monde est d’une naïveté touchante. Régulièrement, les interruptions de Caroline, qui empêche Charles ou un autre adulte de s’attarder sur un sujet sensible – « il y a des petits bols qui ont de grandes oreilles » –, mettent en avant cette innocence préservée malgré la rudesse du quotidien des pionniers.

Car c’est vraiment quelque chose dont on se rend compte à la lecture de ce livre, bien plus que dans l’épisode-pilote qui s’en inspire : la vie était vraiment difficile. A tout instant, la nature pouvait réduire à néant tous les efforts des pionniers, si ce n’était pas le gouvernement qui s’en mêlait, obligeant les colons blancs à rendre aux indiens les territoires qui avaient été alloués aux pionniers … Entre l’effrayante traversée de la rivière (même en sachant que Jack survivait, grâce à la série, j’avais les larmes aux yeux !), les rencontres avec les indiens, la fièvre intermittente, le feu de prairie, celui de cheminée … Les épreuves parsèment la vie de la famille Ingalls ! Et pourtant, ils ne baissent jamais les bras, trouvent toujours des solutions alternatives, ne se laissent jamais gagner par le découragement. Plus d’une fois, Laura nous fait part de la débrouillardise de Charles, son Papa, qui construit presque seul leur maison et trouve toujours un moyen de subvenir aux besoins de sa famille malgré leur isolement et malgré les catastrophes qui ne cessent de se dresser sur leur chemin. J’ai appris énormément de choses avec ce livre : Laura nous rapporte en détails comment il a fait des fondations solides avec de simples troncs, comment il a fabriqué une porte sans le moindre clou, comment il a creusé le puit, comment il a construit un fauteuil à bascule pour Caroline …

Mais ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce livre, c’est vraiment la simplicité de leur existence. Pour les Ingalls, pour les pionniers en général, nul besoin de posséder beaucoup de choses : l’essentiel suffit amplement. Ils voient le bonheur dans les petites choses les plus simples du quotidien, dans le chant du rossignol, dans la découverte de quelques perles pour faire un collier – que Marie offrira volontairement à Bébé Carrie, obligeant une Laura bien moins généreuse à en faire autant –, dans un peu de sucre blanc … J’ai été émue aux larmes lorsque les « petites filles », si attachantes, découvrent leurs cadeaux de Noël : une petite timbale suffit à les rendre folles de joie, elles qui devaient jusqu’à présent en partager une ! Que penseraient-ils s’ils voyaient la société de consommation, de zapping et d’insatisfaction chronique dans laquelle nous vivons désormais ? Je pense qu’ils seraient totalement ahuris : il y a un tel fossé entre leur mode de vie, leur mentalité, et la nôtre ! Caroline, que la série nous présente comme une mère douce et aimante, est finalement très « austère », presque sévère … mais fort aimante ! Charles est lui aussi bien moins jovial que celui que nous voyons à la télévision, mais c’est l’époque qui veut cela. 

En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome ! Quel régal que de re-découvrir les aventures de la famille Ingalls à travers les mots de la véritable Laura, qui nous relate ici une partie de son enfance ! Elle nous raconte la beauté de la prairie, la joie d’avoir un toit sur la tête, les petits bonheurs et les grands tracas … A travers ce récit, c’est tout un pan de l’histoire américaine qui s’ouvre à nous : nous découvrons la rude vie des pionniers, la colonisation des territoires indiens … Amoureux de la série, passionnés d’histoire ou adeptes des grands espaces sauvages aimeront ce récit riche en enseignements, et surtout incroyablement émouvant et passionnant. C’est vraiment très joliment raconté, on se sent tellement proche de cette petite fille qui a vécu il y a pourtant si longtemps de cela … mais qui continue de vivre à travers cette histoire, sa propre histoire, fruit de ses souvenirs couchés sur le papier. Un vrai bonheur, j’ai vraiment hâte de me plonger dans la suite !



Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)

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