mercredi 30 janvier 2019

L'aventure au galop, tome 1: OK Corral - Nicolas Delalondre


L’aventure au galop1, Nicolas Delalondre
OK Corral

Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 179
Résumé : Alpes françaises, 2018. Louise part dans une folle ballade sur le dos de sa jument Arizona-Dream. Elle a besoin d'oublier la mort de son bien-aimé grand-père. Au détour des chemins elle se retrouve propulsée dans le temps avec son cheval à l'époque du Far-West dans la ville de Tombstone. Alors que la célèbre fusillade d'OK Corral approche, l'issue parait bien moins certaine que ne le content les livres d'Histoire. Arrivera-t-elle à aider le Marshall Wyatt Earp et son ami Doc Holliday à s'en sortir vivants ? Et comment pourra-t-elle rentrer en 2018 avec Arizona ?

Un grand merci à Nicolas Delalondre pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« Grand-père racontait souvent des histoires de cowboys, des légendes d’un autre continent où les gens portaient des pistolets, cherchaient de l’or et se battaient avec les indiens. Les indiens d’Amérique comme on dit, pas ceux d’Inde, aurait maugréé grand-père. Il me parlait de Calamity Jane, Billy the kid, Wyatt Earp ou d’O.K. Corral; je ne comprenais pas tout mais il me faisait rêver de grandes étendues où l’on pouvait galoper avec son cheval en toute liberté, de paysages magnifiques aux roches rouges et aux grands cactus où se promenaient buffalo et chevaux sauvages – les fameux mustangs. Il était comme ça mon grand-père, d’un autre temps, d’un autre lieu. On aurait dit qu’il sortait d’un vieux western en noir et blanc (d’après lui la télévision n’avait pas de couleur au début, je le croyais sur parole). »

- Mon avis sur le livre -

La première fois que l’on m’a posée sur le dos d’un poney, je devais avoir environ six ans et j’étais alors intimement persuadée que ce brave Bambi et moi allions très prochainement galoper à bride abattue dans les champs entourant le centre équestre … Quelques mois plus tard, je pleurais toujours d’effroi lorsque la monitrice annonçait « au trot » et que cet adorable petit shetland obéissait sagement à cet ordre, revenant patiemment me chercher à chaque fois que je glissais lamentablement au sol, incapable de rester en selle. Sans sa gentillesse – il était le champion des petits coups de nez réconfortants – et sa patience infinie, j’aurai très probablement laissé tomber assez rapidement. Mais il a su me montrer tout l’amour et le bien-être que pouvaient m’apporter les chevaux, et m’a accompagnée en douceur jusqu’à ce que je sois suffisamment en confiance pour passer en cours collectifs et monter d’autres poneys … En tombant amoureuse de Bambi, je suis tombée amoureuse de tous les chevaux, et aujourd’hui encore, même si je ne peux momentanément plus monter, je ne peux imaginer ma vie sans eux … Autant vous dire que la seule couverture de ce roman m’a aussitôt convaincue de le découvrir !

Après la mort de son grand-père, pour noyer son chagrin, Louise part en ballade avec sa jument, Arizona-Dream, qui arbore fièrement la selle western léguée par son aïeul … En sautant par-dessus une barrière, la jeune fille et sa monture font un bond dans le temps et dans l’espace : envolées, les Alpes françaises, les voici propulsées en 1881, en plein Far-West, quelques jours avant que n’éclate la célèbre fusillade d’OK Corral ! D’abord persuadée de rêver, Louise doit rapidement se faire à l’évidence : elle a voyagé dans le temps, et n’a absolument aucune idée de comment retourner chez elle ! Bercée depuis son plus jeune âge par les histoires de son grand-père, passionné par cette époque, elle se rend progressivement compte que ce qu’elle vit ne coïncide pas avec les récits des livres d’histoire … Parviendra-t-elle à rétablir le cours des choses tout en gardant secrète son identité ?

C’est un livre qui commence fort : nous faisons la connaissance de Louise alors qu’elle fuit au grand galop une fusillade ! La jeune fille, qui s’avère être également notre narratrice, consent à revenir en arrière afin de nous expliquer comment elle s’est retrouvé dans cette galère –  bien qu’elle-même ne comprenne pas vraiment tout à cette incroyable aventure … Elle était dans les Alpes, en 2018, et elle se retrouve en Arizona, en 1881 ! Moi qui aime les histoires de voyage dans le temps, je suis servie, et cela d’autant plus que j’ai toujours été passionnée par les cowboys et les indiens d’Amérique ! C’est toujours un grand plaisir lorsqu’un livre nous permet d’en apprendre plus sur des sujets qui nous passionnent : ici, on sent que l’auteur a fait un grand travail de documentation avant la rédaction, et c’est un vrai régal ! On s’y croirait … Il suffit de fermer les yeux pour sentir l’air sec et le vent chaud nous fouetter le visage, pour entendre les conflits de saloon ou les galopades des chevaux, pour voir l’histoire prendre vie devant nos yeux ébahis ! 

Et quelle histoire ! Catapultée dans le passé, la jeune Louise découvre rapidement qu’elle n’est pas là par hasard, et qu’elle a pour mission de « réparer » les « détails » que sa propre présence et celle de son grand-père avant elle ont modifiés … Pour cela, elle n’a pas le choix : elle doit retrouver le revolver fétiche de Doc Holliday afin qu’il survivre à la fusillade d’OK Corral, qui approche à grand pas ! On se prend rapidement au jeu : on a terriblement envie de la voir réussir … Alors, à chaque fois qu’elle est en difficulté, à chaque fois qu’un danger se dresse devant elle, à chaque fois que tout semble définitivement perdu, on retient son souffle, on tremble, on écarquille les yeux ! C’est un livre riche en actions, en rebondissements, bref, en aventure, comme l’indique le titre : courses poursuites, entrées par effraction, bonnes bagarres et enlèvements rythment le récit … Pas moyen de s’ennuyer une seule seconde, il se passe toujours quelque chose ! J’ai d’ailleurs dévoré ce court roman en deux petits jours à peine, tant il m’était difficile d’interrompre ma lecture … Il faut dire que Louise est terriblement attachante, elle est à la fois super courageuse et totalement perdue, tantôt pleine d’aplomb tantôt pleurant à chaudes larmes car ses parents lui manquent … On croise vraiment les doigts pour elle !

S’il y a bien une chose que j’ai beaucoup aimé dans ce livre, c’est la relation que la jeune fille a avec les chevaux. Elle les aime, profondément, et surtout elle les respecte. J’ai bon espoir que ce livre apprenne à tous les petits cavaliers qui le liront qu’un cheval est un ami, un compagnon, un partenaire, et non pas un esclave soumis à nos moindres désirs. Louise fait toujours passer les besoins d’Arizona avant les siens … Quand je me rappelle à quel point mes monitrices devaient batailler pour que mes petits camarades dessellent et brossent leurs montures avant d’aller gouter, je me dis qu’il y a encore bien du chemin à faire dans ce sens ! J’ai également beaucoup apprécié les passages consacrés au débourrage de Double Star : c’est un aspect de l’équitation que je n’ai jusqu’à présent jamais eu l’occasion d’aborder, et j’ai trouvé tout cela très instructif ! Une fois encore, on sent que l’auteur maitrise son sujet, et cela ne rend le récit que plus authentique … Ce livre rappelle qu’avec les chevaux, tout est question de confiance et de patience – c’est ce que mon cher Bambi m’avait enseigné lors de mes premiers pas mal assurés de cavalière en herbe – et qu’il ne faut jamais vouloir aller trop vite et brusquer les choses. Louise n’est pas parfaite, et comme tout cavalier, elle fait des erreurs, et c’est ainsi qu’elle apprend … et que le lecteur apprend avec elle. Prendre son temps, créer du lien, voilà deux leçons à retenir !

  En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre ! Un soupçon de fantastique avec ce don mystérieux permettant à Louise de voyager dans le temps, une pincée d’historique avec le contexte dans lequel se place le récit, une bonne dose d’aventure avec les péripéties de Louise et son ami Bastian, sans oublier l’importance des chevaux … Mélangez tout cela, et vous obtiendrez un roman qui plaira autant aux petits passionnés d’équitation qu’aux grands adeptes de fantastique, ainsi qu’aux jeunes lecteurs avides d’aventure et aux moins jeunes adeptes de romans historiques ! Des personnages hauts en couleur auxquels on s’attache irrémédiablement, une narration fluide et vivante qui nous happe du début à la fin … Vraiment, ce premier tome est excellent et il ne manque qu’une seule chose pour que mon bonheur soit complet : la suite !



Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
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samedi 26 janvier 2019

Dix millions d'étoiles - Robin Roe


Dix millions d’étoiles, Robin Roe

Editeur : Pocket Jeunesse (PKJ)
Nombre de pages : 389
Résumé : Adam est hyperactif : il a des tas d'amis et ne s'arrête jamais de courir. Quand on lui demande de prendre sous son aile un petit nouveau très introverti, il accepte sans hésiter. Très vite, il comprend que ce garçon n'est autre que Julian, un orphelin qui a vécu chez lui autrefois et dont il avait perdu toute trace. Adam est heureux de ces retrouvailles, alors que Julian est l'ombre de lui-même. Déterminé à l'aider et à comprendre ce qui s'est passé, Adam va découvrir des secrets qui pourraient coûter cher aux deux garçons...

Un grand merci aux éditions Pocket Jeunesse pour l’envoi de ce volume et à la plateforme Babelio pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« Et tout d’un coup, je vois toutes les choses qui m’ont retenu prisonnier. Pas juste Russel, mais moi – mes peurs. La peur de parler. La peur d’essayer. La peur de vouloir. La peur de rêver. Penser aux gens que j’ai perdus, et craindre d’en perdre encore plus. »

- Mon avis sur le livre -

Le mauvais temps est de retour … et avec lui rhumes, angines et autres joyeusetés ! C’est donc enfouie sous un igloo de couvertures, la gorge en feu et la tête sur le point d’exploser que je me suis lancée dans ce roman, tandis que le vent menaçait de faire s’envoler la maison toute entière et que la pluie s’abattait sur le toit. Après tout, quoi de mieux qu’une belle histoire d’amitié « passionnante et émouvante » (pour reprendre les mots d’Emma Donoghue sur la quatrième de couverture) pour se réconforter quand on est malade ? Quelque chose me soufflait en effet que ce livre avait absolument tout du roman-doudou, et cette intuition était bonne : j’ai littéralement dévoré ce récit incroyablement bouleversant et indéniablement inoubliable ! Ce fut même un réel déchirement que de devoir dire adieu à Adam et Julian à la fin du livre ...

Adam, dix-sept ans, est une vraie pile électrique : toujours en mouvement, il est incapable de rester assis plus de deux minutes et adore amuser la galerie avec ses pitreries. Julian, quatorze ans, quant à lui, est tout le contraire : timide, anxieux, peureux, nerveux, il ne prononce pas un mot et rase les murs dans l’espoir de ne pas attirer l’attention sur lui. Il y a de nombreuses années de cela maintenant, suite à la mort de ses parents, Julian avait été confié à la mère d’Adam, famille d’accueil. Huit mois plus tard, il est parti vivre chez son oncle par alliance, et les deux garçons se sont perdus de vue. Aussi, quand la psychologue scolaire demande à Adam d’escorter Julian jusqu’à son bureau deux fois par semaine, le jeune hyperactif accepte sans la moindre hésitation : il est tellement heureux de retrouver celui qu’il avait fini par considérer comme son petit frère ! Mais il se rend rapidement compte que Julian n’a plus rien du petit garçon souriant et rêveur de ses souvenirs … et il est bien décidé à comprendre pourquoi.

Ne nous voilons pas la face : ce livre aborde sans détour une thématique très difficile et n’a absolument rien du roman feel-good ! Au bout de quelques chapitres à peine, on commence à avoir des soupçons quant au comportement pour le moins inquiétant de Julian. Quelques indices, semés discrètement ci et là, nous mettent rapidement sur la piste de la terrible réalité. Mais l’autrice ne s’est pas arrêtée à ces allusions furtives … Je ne m’attendais clairement pas à ce qu’elle aille aussi loin, à ce qu’elle nous expose à quelque chose d’aussi horrible, d’aussi violent, d’aussi cruel. Certains passages sont tout simplement atroces, déchirants, bouleversants dans le sens le plus terrible qui soit. On ne peut pas sortir indemne de ce livre … Et cela d’autant plus que nous sommes plongés dans la tête de Julian, que ces scènes ne sont pas décrites par un narrateur extérieur mais vécues de l’intérieur. C’est à la limite de l’insoutenable, parfois. Et je pense qu’il est important de le savoir : il y a dans ce roman des passages émotionnellement difficiles, et mon petit cœur d’hypersensible s’est brisé en mille morceaux à plusieurs reprises !

Et pourtant, malgré tout, ce que je retiens de ce livre, ce n’est pas cela. Ce que je retiens, c’est cette formidable amitié qui lie ces deux garçons que tout oppose. Je rêve d’avoir un ami tel qu’Adam, un ami avec un cœur gros comme le monde, un ami qui n’hésite pas à mettre sa réputation en danger en s’affichant publiquement avec le « bizarre » du coin, un ami qui irait décrocher dix millions d’étoiles s’il le fallait pour redonner le sourire à quelqu’un. Un ami qui n’hésite pas à mettre sa vie en danger pour l’autre, un ami qui donne tout sans jamais rien demander en retour hormis un sourire. Il y a énormément de douceur, de bienveillance, de générosité dans leur amitié, une amitié à la fois si simple et si profonde ! Il ne se passe dans ce roman pas grand-chose « d’extraordinairement palpitant », l’intrigue est d’une sobriété à toute épreuve, et pourtant, j’ai adoré cette histoire. D’amitié et de reconstruction, la première permettant la seconde. Je dois l’avouer, même si cette happy end  est « prévisible », même si elle est trop « rapide » et « tombe comme un cheveu sur la soupe », j’ai sautillé de joie en la lisant, parce que c’est vraiment ce que j’attendais en ouvrant ce livre : une histoire dure, certes, mais belle.

En bref, vous l’aurez compris, c’est un véritable coup de cœur pour ce roman aussi fracassant que bouleversant, aussi émouvant que captivant ! C’est un livre que je n’oublierai pas de sitôt, tant il m’a fait passer par une montagne russe d’émotions : c’est un livre qui fait rire, pleurer et trembler, un livre qui vous déchire le cœur puis qui vous fait soupirer de quiétude … On a envie de serrer Julian dans ses bras pour le réconforter et lui assurer que plus personne ne lui fera jamais de mal, on a envie de serrer Adam dans ses bras pour le remercier d’être aussi gentil et aussi attentionné. On a même envie de serrer Charlie dans ses bras malgré son caractère de cochon, parce que c’est vraiment un livre qui donne envie de répandre du bonheur tout autour de soi … Vraiment, lisez ce livre, c’est une vraie pépite littéraire !

Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
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mercredi 23 janvier 2019

Les ondes maléfiques - Laure St Andrea


Les Ondes Maléfiques, Laure St Andrea

Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 440

Résumé : Paris, Francie, 2151. Les glaciers fondent et l’eau monte, comme la température. La sécheresse rend les terres stériles et la population meurt de faim. Le travail se fait rare, l'argent encore plus. Lina, 17 ans, bac en poche, décroche un job d’été pour aider ses parents. Lorsque ceux-ci sont enlevés par des hommes en noir pour une raison qu’elle ignore, elle se retrouve seule, avec sa sœur Emma et son frère Yannis. Aidée par Oncle Alfred, le vieux professeur de son père, elle va infiltrer les sphères du pouvoir et jouer les espionnes …


Un grand merci à Laure St Andrea pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« J’ai l’impression d’être un moucheron pris dans une toile d’araignée. Une fourmi aux ordres de la reine. Enfin, du roi, le roi Quentin. Que pouvons-nous faire ? Que peuvent des fourmis face au rouleau compresseur du nouvel ordre social dessiné par le tout nouveau Président de la Francie, Quentin Lavasse ? Il avait rêvé, avait-il expliqué durant la campagne électorale, d’une nation où le mérite serait reconnu, où la valeur d’un individu pour la communauté serait distinguée à hauteur du service rendu. Le résultat : une organisation sociale à deux vitesses avec en bas de l’échelle : nous autres, pauvres vermisseaux rampant dans l’air pollué des villes et nous nourrissant de barres protéinées à l’origine douteuse et en haut : la classe dirigeante.  »
- Mon avis sur le livre -

Dans la vie d’un lecteur, il y a d’un côté les livres exceptionnels, ceux dont on se souviendra toute notre vie car ils nous ont chamboulé d’une façon ou d’une autre, et de l’autre les déceptions, que l’on regrette presque d’avoir lu tant leur lecture a été laborieuse …. et puis il y a les livres « du milieu », ceux qui nous font passer un bon moment de détente sans prise de tête, mais qui ne sont pas des coups de cœur. Je trouve que ces livres sont importants à leur manière : ils sont parfaits pour se « reposer » l’esprit, pour se vider la tête et faire une petite pause quand on a le sentiment que notre cerveau va exploser … Indéniablement, Les Ondes Maléfiques entre dans cette catégorie : ce n’est pas le prochain Goncourt des lycéens, ce n’est pas « un chef d’œuvre qui deviendra un grand classique dans une centaine d’années » … mais c’est une lecture fort sympathique qui fait du bien au moral par sa simplicité même !

Lina est une adolescente presque comme les autres : elle vient de décrocher son bac ainsi que son premier petit boulot, a une petite sœur et un petit frère insupportables mais qu’elle aime énormément quand même, et passe le plus de temps possible avec sa Bande de copains … Mais Lina vit en 2151, dans un monde dévasté … Paris n’est plus que l’ombre d’elle-même : comme toutes les grandes villes, elle est recouverte d’une épaisse brume de pollution qui oblige ses habitants à porter des masques filtrants en permanence, tandis que les « grands de ce monde » se prélassent dans des cités aériennes où l’air est pur et où les aliments ne sont pas contaminés … Pire encore : ses parents viennent d’être enlevés par d’illustres inconnus vêtus de noir, et la voici seule avec ses « deux petits monstres » et son inquiétude … Direction la demeure du vieux professeur de son scientifique de père, en espérant que celui-ci acceptera de les aider à retrouver leurs parents !

Ne nous mentons pas : lorsque j’ai compris que la narration était à la première personne – ce que n’annonçait pas le résumé –, j’ai fait la grimace … Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, et cela d’autant plus quand le ton est très familier, comme c’est le cas ici. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, j’ai beaucoup plus de mal à m’attacher à un personnage lorsque c’est celui-ci qui nous raconte sa propre histoire … En particulier si le personnage en question et moi n’avons pas le moindre point commun ! Autant vous dire que les débuts furent difficiles et que les réflexions de Lina m’ont plus d’une fois fait lever les yeux au ciel ! Il m’a fallu plusieurs chapitres pour réellement « entrer » dans l’histoire … Mais une fois ce cap franchie, ma lecture s’est avérée plutôt agréable, et je pouvais dévorer deux-cent pages en une seule journée, alors que mon rythme « habituel » est plutôt d’une centaine de pages par jour ! C’est vraiment un livre qui se lit facilement, car la narration est très « simple » : c’est comme si Lina nous racontait « de vive voix » ses aventures … 

Et quelles aventures ! Une fois encore, il ne faut pas se voiler la face : l’histoire est finalement assez classique, avec une jeune fille « banale » qui se retrouve propulsée au cœur d’une sombre histoire de complots où de mystérieux méchants enlèvent des scientifiques pour profiter de leurs merveilleuses découvertes … Comme on s’en doute, l’héroïne va se découvrir des aptitudes « indispensables » pour mettre fin à ces machinations et choisit de prendre de grands risques en infiltrant les hautes sphères corrompues … L’intrigue a beau être « clichée », les péripéties et révélations ont beau être « prévisibles » pour les adeptes du genre, cela ne m’a pas empêchée de trembler pour la miss Lina – qui n’est finalement pas si superficielle et insupportable que cela lorsqu’on apprend à la connaitre ! – et de vouloir à tout prix savoir la suite ! Je sentais venir un énorme happy end et je tenais à savoir comment on allait y parvenir ! Ce livre, finalement, c’est un livre « sans surprise », on livre dont on devine rapidement le dénouement sans avoir à se faire des nœuds au cerveau … et c’est vraiment rafraichissant, parfois, de se plonger dans une intrigue « toute simple » !

En bref, vous l’aurez compris, malgré quelques appréhensions au départ et malgré le « peu d’originalité » de l’histoire, j’ai bien aimé ce roman « sans prise de tête » qui plaira sans doute beaucoup plus aux adolescentes d’une quinzaine d’années, qui s’identifieront plus facilement à l’héroïne ! Il y avait de très bonnes idées – sur la manipulation des dirigeants, sur l’éthique des recherches scientifiques, sur l’uniformisation dans nos sociétés … –, qui ont malheureusement été reléguées au second plan, derrière les petites amourettes et autres préoccupations typiques de l’adolescence ! C’est dommage, car cela aurait apporté plus de profondeur à ce récit qui, bien que sympathique, ne se démarque pas vraiment des autres ouvrages du même acabit … A réserver, donc, pour les moments où on veut « un bon bol d’air littéraire », où l’on souhaite tout simplement lire sans se poser de question, juste pour s’évader un petit peu !

  

Ce livre a été lu dans le cadre du Tournoi des 3 Sorciers
(plus d’explications sur cet article)