mercredi 4 octobre 2017

The rain, tome 1 - Virginia Bergin



The rain1, Virginia Bergin

Editeur : Bayard
Nombre de pages : 382

Résumé : Je m’appelle Ruby Morris, et voici mon histoire. Si vous la lisez, vous avez énormément de chance d’être encore en vie. Question : quand faut-il abandonner tout espoir ?
a) Maintenant. Immédiatement. On est foutus.
b) Dans deux semaines, environ.
c) Jamais.
d) J’imagine qu’il pourrait y avoir un d), mais s’il existe, je ne l’ai pas encore trouvé…

Un grand aux éditions Bayard pour l’envoi de ce volume ainsi qu’à la plateforme Babelio pour avoir rendu ce partenariat possible.



- Un petit extrait -

« Quelquefois, j'ai l'impression que les parents et 99,99% des profs voudraient qu'on leur mente sur nos sentiments. Ils nous en veulent de leur raconter des salades quand ils nous demandent avec qui on était, ce qu'on a fait, si on a fini notre boulot, etc. Mais ça ne les dérange pas qu'on leur cache le fond de notre pensée. Pire : c'est ce qu'ils attentent de nous. Ils appellent ça "être d'accord avec eux", et il faudrait que ça soit systématique. Même quand ils ont tort. »

- Mon avis sur le livre -

Lorsque j’ai reçu le mail me proposant cet ouvrage en masse critique privilégiée, je n’ai même pas hésité trente microsecondes avant de postuler.  « Une pluie mortelle s’abat sur la Terre : l’humanité est menacée de disparition. Rudy, 15 ans, part à la recherche de son père… ». Avec une accroche pareille, je ne pouvais raisonnablement pas faire autrement : chic, un récit apocalyptique (et non pas post-apocalyptique, puisque la fin du monde est en train de se dérouler sous nos yeux ébahis de lecteurs avides de sensations fortes) jeunesse ! Pour tout avouer, j’ai lu le reste du résumé seulement après avoir postulée, tellement j’avais peur d’arriver trop tard. Cela ne m’arrive pas tellement souvent, de me décider aussi rapidement, aussi impulsivement, mais je ne le regrette absolument pas. J’ai lu ce roman en une journée à peine, une journée pluvieuse qui avait le mérite de me plonger dans l’ambiance du récit …

Rudy, quinze ans, est en train de passer le plus beau moment de sa vie lorsque tout bascule. Alors qu’elle était en train d’embrasser Caspar, alias « le mec le plus canon du lycée » dans le jacuzzi d’un de ses meilleurs amis, le père de celui-ci déboule en hurlant de se mettre à l’abri. A peine le petit groupe est-il rapatrié dans la maison que la pluie se met à tomber. Et c’est là que la terrible nouvelle tombe : la pluie est porteuse d’une bactérie mortelle. Si votre peau entre en contact avec une seule goutte, alors vous n’avez plus que quelques heures à vivre … quelques heures de souffrance. Pour Ruby commence alors une véritable épopée en direction de Londres, où habite son frère … Qui, de l’eau tueuse ou de l’homme effrayé, sera le plus dangereux ?

Je peux vous assurer une chose : après avoir lu ce livre, vous ne regarderez plus jamais la pluie de la même façon. Peut-être même que vous en aurez peur, et que vous sursauterez à chaque goutte qui se posera sur vous. Et cela sera parfaitement normal, je vous rassure : ça me le fait également. En effet, quoi de plus banal qu’une averse ? Ici, pas d’invasion extraterrestre ou de séismes à répétition : juste des giboulées comme les autres, à un petit détail prêt, la bactérie qu’elles véhiculent. La pluie fait partie de notre quotidien. Cela rend le récit bien plus terrifiant, finalement : on ne peut pas s’empêcher de se demander « Et nous, qu’est-ce qu’on ferait dans cette situation ? Comment réagirions-nous si on apprenait brusquement que la pluie était toxique ? ».

J’ose espérer que je m’en sortirais mieux que Ruby. Car notre dévouée narratrice n’est absolument pas prête à affronter la fin du monde : superficielle, étourdie, colérique, paumée et immature, elle se préoccupe plus de son fond de teint et de son portable perdu que de la couleur du ciel … Ruby, c’est juste une jeune fille parfaitement banale qui se retrouve plongée au cœur de la tourmente … et c’est bien cela qui la rend si attachante ! On a envie de l’aider, la pauvre fille, parce qu’elle a un cœur d’or bien caché derrière ce caractère de cochon et cette tête à claque, et que ça nous fend le cœur de la voir aussi imprudente et si proche de mourir à chaque instant à cause de ses idioties. Ruby, c’est une « mademoiselle tout le monde » qui fait des erreurs, qui fait parfois confiance aux mauvaises personnes car elle n’est qu’une simple adolescente perdue au milieu d’un univers trop hostile pour elle, qui s’évanouit lorsqu’elle se retrouve face à une situation trop difficile à supporter …. Ruby, elle est humaine, vraiment, et ça rend le récit bien plus crédible, plausible et vraisemblable.

L’intrigue de ce roman est bourrée d’actions, de rebondissements et de pics d’adrénaline. Il est parfaitement impossible de s’ennuyer avec ce véritable page-turner : c’est le souffle coupé qu’on dévore chapitre après chapitre, la peur au ventre, de crainte de voir Ruby et ses compagnons d’infortune - que je préfère ne pas vous présenter afin de ne pas vous gâcher la surprise ! - recevoir une goutte d’eau ou prendre une mauvaise décision. Il y a des scènes horribles, sanglantes à souhait, des scènes terribles, émouvantes à souhait, des scènes affreuses, déchirantes à souhait. Mais en dépit de tout cela, j’ai fichtrement bien rigolé. Parce que Ruby, qui nous raconte son histoire, parsème son récit d’anecdotes, de réflexions, de petites touches d’ironies bien placées … J’ai particulièrement apprécié l’idée de remplacer toutes les grossièretés par des papillons, par respect pour sa mère qui déteste l’entendre jurer. C’est drôle, vraiment, ça illustre bien, aussi, l’adage « mieux vaut en rire qu’en pleurer » : la force de Ruby, c’est vraiment d’être capable de raconter n’importe quoi même dans une situation aussi désespérée ! 

En bref, The rain est un premier tome qui remplit parfaitement son rôle : le contexte est posé, l’ambiance est installée, les personnages principaux sont présentés, et l’intrigue est lancée. Mais The rain pourrait parfaitement être considéré comme un tome unique : la fin, bien qu’ouverte, pourrait très bien s’autosuffire, ce qui laisse le lecteur parfaitement libre de poursuivre ou non l’aventure en compagnie de Ruby. Personnellement, j’attends le tome 2 avec impatience : même si ce roman n’est pas un coup de cœur, j’ai passé un très agréable moment de lecture. Aucun temps mort, une narration dynamique, une idée intéressante, des personnages attachants … un roman idéal pour occuper les longues journées pluvieuses d’automne !

Ce livre a été lu dans le cadre de la Coupe des 4 maisons
(plus d’explications sur cet article)

1 commentaire:

  1. Je me retrouve beaucoup dans ton avis : j'ai moi aussi beaucoup aimé !

    RépondreSupprimer