Chroniques royales suivi de Mémoires d’Outremer
Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 690
Résumé : Le Premier Marcheur continue sa Queste pour
mettre à jour les Puissances qui ont bouleversé l’ordre des Royaumes. Accompagné
de Nils, simple serviteur aux étranges Pouvoirs Royaux, il se lance dans
l'exploration du désert, en direction de Blatand, colossal Artefact dont nul ne
connaît la nature. Au même moment, Gylfi - le nouveau Roi légitime de
Gladsheim, Sylvain de la Nuit et Bryan - fils du Premier Marcheur, regroupent
leurs forces pour contrer Snorri, usurpateur du Trône alors que dans le
lointain royaume de Glitnir, Hérian, jeune héritier du Premier Mage défunt, se
lance dans ces affrontements meurtriers pour rendre justice à son père.
Un grand merci à Marc Ismier
pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce
partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Pardon pour la peine que je vais te cause. Je sais que tu pleureras - et que tu pleureras beaucoup - et je m’en réjouis, dans un sens. J’espère que mon départ n’éteindra pas ton espérance et qu’au contraire, mystérieusement, il la nourrira. Que ta joie soit plus profonde, plus pleine, plus vraie, transformée qu’elle sera par mon Départ. Car il faut que je m’en aille. Quoi de plus terrible que le monde qu’on nous prépare, sans cœur ni pitié, sans conscience ni égard pour les faibles ? Je n’en veux pas. C’est la Puissance qui obnubile ce monde, et cette Domination, je vais l’affronter, ou au moins sa plus formidable représentante, dans un combat que je ne peux pas perdre […]. »
- Mon avis sur le livre -
Lorsque j’étais plus jeune, je souffrais d’une
forme extrême de boulimie livresque : trente secondes à peine après avoir
terminé un livre, j’entamais le suivant, sans jamais faire de pause, sans
jamais ressentir l’envie ou le besoin de « digérer » tranquillement
ma lecture … Aujourd’hui, les choses sont bien différentes : j’ai parfois
tellement de mal à sortir d’un univers que je dois au contraire me faire
violence pour passer au livre suivant et ne pas me contenter de relire
indéfiniment le même ouvrage ! Je m’attache désormais beaucoup plus aux
personnages d’un récit, et c’est parfois un véritable crève-cœur de devoir les
quitter en tournant la dernière page du roman … Pour tout vous avouer, après
avoir terminé Chroniques Royales – et après avoir lu Mémoires d’Outremer, récit annexe et complémentaire sur lequel je vais revenir un peu plus
tard –, je me suis octroyée le privilège de relire quelques chapitres, glanés
ci et là, parmi ceux qui m’ont le plus touchée, le plus captivée … C’est rare
que je le fasse (surtout quand d’autres services presse attendent patiemment
sur le bureau), mais j’en avais vraiment besoin.
Accompagné de Nils, adolescent ordinaire aux
pouvoirs extraordinaires qui est devenu un fils à ses yeux, Bryan, Premier
Marcheur, se rend en plein désert pour tenter de comprendre l’origine des bouleversements
qui agitent les Royaumes … Rien ne l’avait préparé aux terrifiantes révélations
qui allaient s’imposer brusquement à lui. Pendant ce temps, le Dauphin Gylfi,
désormais Roi légitime de Gladsheim, organise avec Sylvain de la Nuit et Bryan,
fils du Premier Marcheur, la reconquête de son Trône usurpé par Snorri, Premier
Sculpteur. Au même moment, le jeune Hérian, Premier Mage, cherche à découvrir
pourquoi son père a été tué. Trois quêtes, trois routes, qui finiront
inexorablement par se rejoindre … Car l’heure de la Convergence est venue,
quand bien même personne ne sait comment ni pourquoi elle est survenue.
Difficile de vous parler de ce second tome
sans trop vous en dévoiler ! Car sachez-le : cet opus est assurément
celui des grandes révélations et des grands basculements. Rien ne sera jamais
plus comme avant pour Bryan, Nils, Sylvain et leurs compagnons. De grands
bouleversements, dont nul ne comprend l’origine ni les conséquences, sont à l’œuvre,
et nos protagonistes ne sont finalement que des pantins de paille ballotés par
le vent et les vagues. Ils tentent désespérément de lutter contre le courant,
de remonter à la source des problèmes pour mieux les résoudre, mais les Forces
en présence les dépassent. Et dépassent le lecteur, qui est lui aussi dans la
plus parfaite des ignorances : nous marchons réellement aux côtés des
personnages principaux, qui deviennent pages après pages de véritables amis. On
s’attache beaucoup à eux … Beaucoup trop peut-être. Car je me dois de vous
prévenir : ils vont souffrir, et vous allez souffrir. Vous n’imaginez même
pas le nombre de larmes que j’ai versé au cours de ma lecture. Ne prenez rien
pour acquis, car tout peut survenir. Même l’impensable. Surtout l’impensable,
finalement.
Une fois encore, Marc Ismier n’hésite pas à
se jouer des codes du genre pour nous offrir un récit tout à fait unique :
ici, point de grandes bataillés épiques avec deux troupes enragées qui se
jettent l’une sur l’autre ; ici, point de déferlement de magie avec des
flammes bleues ou violettes qui dévastent tout sur leur passage … Non, ici, les
affrontements sont plus subtils, bien que tout aussi meurtriers. Il y a une
dimension presque métaphysique à la magie mise en place par l’auteur, et cette
dimension s’affirme progressivement au cours du récit … jusqu’au moment du
Grand Basculement, passage le plus court et sobre, mais aussi le plus tragique déchirant
de toute l’intrigue (je ne m’en suis toujours pas remise, je suis dans le déni,
ceci ne peut pas avoir eu lieu, non, je refuse). Il ne s’agit d’ailleurs pas de
magie, mais de Pouvoirs : rien que le nom l’indique, la question de la
domination, de la puissance, de l’ascendance, de l’influence et de l’emprise
sont finalement au cœur-même de ce récit. Et j’aime vraiment beaucoup cette
double dimension des Pouvoirs, à la fois puissances magiques et politiques.
Pouvoirs dont on comprend mieux l’origine en
lisant la seconde partie de ce gros ouvrage : Mémoires d’Outremer. Loin de constituer la suite des aventures
de Bryan, Nils et Sylvain – que nous retrouverons, je l’espère, du moins pour
certains, dans un troisième tome, car à mes yeux l’histoire est loin d’être
achevée, même si un cycle s’est éteint –, ce livre constitue une « annexe »
bienvenue pour le lecteur, qui comprend mieux la prise de décision soudaine et
irrévocable d’un personnage. Car Mémoires d’Outremer, finalement, c’est un livre dans un livre :
un des protagonistes l’a tenu dans ses mains, et l’a lu … J’aime beaucoup le
principe, même si j’admets avoir été bien moins captivée par cette seconde
partie. Je suis certes ravie de mieux comprendre le pourquoi du comment, de
découvrir la genèse de tous ces bouleversements, de saisir les tenants et
aboutissants de tout ceci, mais je n’ai ressenti aucun attachement pour le
narrateur des Mémoires, ce
récit-là ne m’a pas fait vibrer, alors que les aventures des « vrais »
protagonistes de la saga me fascinent … Mais quelle satisfaction de comprendre
les raisons qui ont poussé ce personnage à agir ainsi !
En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai eu
un réel coup de cœur pour ce second opus, qui est encore plus captivant et
palpitant que le premier ! L’auteur n’épargne ni ses personnages ni ses
lecteurs, et même si c’est un déchirement constant que l’on ressent au fur et à
mesure que l’on progresse dans cette intrigue, qui s’avère toujours plus
complexe que prévu, c’est vraiment un ouvrage qui se dévore à une vitesse folle !
Je suis vraiment tombée amoureuse de cet univers, mais encore plus de ces
personnages, principaux comme secondaires, si attachants, si innocents
finalement, qui sont les héros d’une histoire qui les dépasse … C’est tellement
difficile de les quitter lorsqu’arrive la fin du tome. J’espère vraiment qu’un
troisième volume est prévu, car je ne suis clairement pas prête à leur dire
adieu – même si, et c’est le seul spoiler que je m’autoriserai, je suis bien
obligée de le faire pour l’un ou l’autre ! En tout cas, je confirme ce que
je disais dans la conclusion de ma chronique précédente : Marc Ismier est
un conteur et dramaturge de génie, n’hésitez pas une seule seconde à vous
plonger dans ses récits, vous ne le regretterez pas !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire