samedi 17 août 2019

Dragon de sable, tome 2 : Chroniques Royales suivi de Mémoires d'Outremer - Marc Ismier


Dragon de Sable2, Marc Ismier
Chroniques royales suivi de Mémoires d’Outremer

Editeur : Autoédition
Nombre de pages : 690
Résumé : Le Premier Marcheur continue sa Queste pour mettre à jour les Puissances qui ont bouleversé l’ordre des Royaumes. Accompagné de Nils, simple serviteur aux étranges Pouvoirs Royaux, il se lance dans l'exploration du désert, en direction de Blatand, colossal Artefact dont nul ne connaît la nature. Au même moment, Gylfi - le nouveau Roi légitime de Gladsheim, Sylvain de la Nuit et Bryan - fils du Premier Marcheur, regroupent leurs forces pour contrer Snorri, usurpateur du Trône alors que dans le lointain royaume de Glitnir, Hérian, jeune héritier du Premier Mage défunt, se lance dans ces affrontements meurtriers pour rendre justice à son père.

Un grand merci à Marc Ismier pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« Pardon pour la peine que je vais te cause. Je sais que tu pleureras - et que tu pleureras beaucoup - et je m’en réjouis, dans un sens. J’espère que mon départ n’éteindra pas ton espérance et qu’au contraire, mystérieusement, il la nourrira. Que ta joie soit plus profonde, plus pleine, plus vraie, transformée qu’elle sera par mon Départ. Car il faut que je m’en aille. Quoi de plus terrible que le monde qu’on nous prépare, sans cœur ni pitié, sans conscience ni égard pour les faibles ? Je n’en veux pas. C’est la Puissance qui obnubile ce monde, et cette Domination, je vais l’affronter, ou au moins sa plus formidable représentante, dans un combat que je ne peux pas perdre […]. »

- Mon avis sur le livre -

Lorsque j’étais plus jeune, je souffrais d’une forme extrême de boulimie livresque : trente secondes à peine après avoir terminé un livre, j’entamais le suivant, sans jamais faire de pause, sans jamais ressentir l’envie ou le besoin de « digérer » tranquillement ma lecture … Aujourd’hui, les choses sont bien différentes : j’ai parfois tellement de mal à sortir d’un univers que je dois au contraire me faire violence pour passer au livre suivant et ne pas me contenter de relire indéfiniment le même ouvrage ! Je m’attache désormais beaucoup plus aux personnages d’un récit, et c’est parfois un véritable crève-cœur de devoir les quitter en tournant la dernière page du roman … Pour tout vous avouer, après avoir terminé Chroniques Royales – et après avoir lu Mémoires d’Outremer, récit annexe et complémentaire sur lequel je vais revenir un peu plus tard –, je me suis octroyée le privilège de relire quelques chapitres, glanés ci et là, parmi ceux qui m’ont le plus touchée, le plus captivée … C’est rare que je le fasse (surtout quand d’autres services presse attendent patiemment sur le bureau), mais j’en avais vraiment besoin.

Accompagné de Nils, adolescent ordinaire aux pouvoirs extraordinaires qui est devenu un fils à ses yeux, Bryan, Premier Marcheur, se rend en plein désert pour tenter de comprendre l’origine des bouleversements qui agitent les Royaumes … Rien ne l’avait préparé aux terrifiantes révélations qui allaient s’imposer brusquement à lui. Pendant ce temps, le Dauphin Gylfi, désormais Roi légitime de Gladsheim, organise avec Sylvain de la Nuit et Bryan, fils du Premier Marcheur, la reconquête de son Trône usurpé par Snorri, Premier Sculpteur. Au même moment, le jeune Hérian, Premier Mage, cherche à découvrir pourquoi son père a été tué. Trois quêtes, trois routes, qui finiront inexorablement par se rejoindre … Car l’heure de la Convergence est venue, quand bien même personne ne sait comment ni pourquoi elle est survenue.

Difficile de vous parler de ce second tome sans trop vous en dévoiler ! Car sachez-le : cet opus est assurément celui des grandes révélations et des grands basculements. Rien ne sera jamais plus comme avant pour Bryan, Nils, Sylvain et leurs compagnons. De grands bouleversements, dont nul ne comprend l’origine ni les conséquences, sont à l’œuvre, et nos protagonistes ne sont finalement que des pantins de paille ballotés par le vent et les vagues. Ils tentent désespérément de lutter contre le courant, de remonter à la source des problèmes pour mieux les résoudre, mais les Forces en présence les dépassent. Et dépassent le lecteur, qui est lui aussi dans la plus parfaite des ignorances : nous marchons réellement aux côtés des personnages principaux, qui deviennent pages après pages de véritables amis. On s’attache beaucoup à eux … Beaucoup trop peut-être. Car je me dois de vous prévenir : ils vont souffrir, et vous allez souffrir. Vous n’imaginez même pas le nombre de larmes que j’ai versé au cours de ma lecture. Ne prenez rien pour acquis, car tout peut survenir. Même l’impensable. Surtout l’impensable, finalement.

Une fois encore, Marc Ismier n’hésite pas à se jouer des codes du genre pour nous offrir un récit tout à fait unique : ici, point de grandes bataillés épiques avec deux troupes enragées qui se jettent l’une sur l’autre ; ici, point de déferlement de magie avec des flammes bleues ou violettes qui dévastent tout sur leur passage … Non, ici, les affrontements sont plus subtils, bien que tout aussi meurtriers. Il y a une dimension presque métaphysique à la magie mise en place par l’auteur, et cette dimension s’affirme progressivement au cours du récit … jusqu’au moment du Grand Basculement, passage le plus court et sobre, mais aussi le plus tragique déchirant de toute l’intrigue (je ne m’en suis toujours pas remise, je suis dans le déni, ceci ne peut pas avoir eu lieu, non, je refuse). Il ne s’agit d’ailleurs pas de magie, mais de Pouvoirs : rien que le nom l’indique, la question de la domination, de la puissance, de l’ascendance, de l’influence et de l’emprise sont finalement au cœur-même de ce récit. Et j’aime vraiment beaucoup cette double dimension des Pouvoirs, à la fois puissances magiques et politiques.

Pouvoirs dont on comprend mieux l’origine en lisant la seconde partie de ce gros ouvrage : Mémoires d’Outremer. Loin de constituer la suite des aventures de Bryan, Nils et Sylvain – que nous retrouverons, je l’espère, du moins pour certains, dans un troisième tome, car à mes yeux l’histoire est loin d’être achevée, même si un cycle s’est éteint –, ce livre constitue une « annexe » bienvenue pour le lecteur, qui comprend mieux la prise de décision soudaine et irrévocable d’un personnage. Car Mémoires d’Outremer, finalement, c’est un livre dans un livre : un des protagonistes l’a tenu dans ses mains, et l’a lu … J’aime beaucoup le principe, même si j’admets avoir été bien moins captivée par cette seconde partie. Je suis certes ravie de mieux comprendre le pourquoi du comment, de découvrir la genèse de tous ces bouleversements, de saisir les tenants et aboutissants de tout ceci, mais je n’ai ressenti aucun attachement pour le narrateur des Mémoires, ce récit-là ne m’a pas fait vibrer, alors que les aventures des « vrais » protagonistes de la saga me fascinent … Mais quelle satisfaction de comprendre les raisons qui ont poussé ce personnage à agir ainsi !

En bref, vous l’aurez bien compris, j’ai eu un réel coup de cœur pour ce second opus, qui est encore plus captivant et palpitant que le premier ! L’auteur n’épargne ni ses personnages ni ses lecteurs, et même si c’est un déchirement constant que l’on ressent au fur et à mesure que l’on progresse dans cette intrigue, qui s’avère toujours plus complexe que prévu, c’est vraiment un ouvrage qui se dévore à une vitesse folle ! Je suis vraiment tombée amoureuse de cet univers, mais encore plus de ces personnages, principaux comme secondaires, si attachants, si innocents finalement, qui sont les héros d’une histoire qui les dépasse … C’est tellement difficile de les quitter lorsqu’arrive la fin du tome. J’espère vraiment qu’un troisième volume est prévu, car je ne suis clairement pas prête à leur dire adieu – même si, et c’est le seul spoiler que je m’autoriserai, je suis bien obligée de le faire pour l’un ou l’autre ! En tout cas, je confirme ce que je disais dans la conclusion de ma chronique précédente : Marc Ismier est un conteur et dramaturge de génie, n’hésitez pas une seule seconde à vous plonger dans ses récits, vous ne le regretterez pas !

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