Editeur : Ex Aequo
Nombre
de pages : 28
Résumé : Il était une fois dans un petit village au
creux d'une région baignée de lumière un garçon nommé Sirius qui avait tout
pour être heureux ... enfin, presque tout ! Car Sirius n'est pas vraiment comme
les autres enfants et se sent rejeté. Prêt à tout pour trouver une solution à
son terrible problème il décide de quitter sa famille pour partir à la
recherche du sorcier qui saura l'exaucer. Au fil de ses
rencontres découvrira-t-il que le bonheur n'est pas toujours là où on l'attend ?
Un grand merci aux éditions Ex Aequo pour l’envoi de ce
volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« De rares personnes, comme sa voisine qui le connaissait depuis toujours, daignaient cependant lui adresser la parole et entamer une conversation, même si dans leur for intérieur, elles ne pouvaient s'empêcher de penser que Sirius n'était pas normal. »
- Mon avis sur le livre -
Quiconque a déjà lu plusieurs ouvrages d’un
même auteur s’en est déjà rendu compte : bien souvent, la même thématique
– souvent très chère à l’auteur – revient d’un livre à l’autre. Entre L’étrange pouvoir d’Hector et Comme le
noir et le blanc, il semblerait
que le thème de prédilection d’Erwan Bargain – du moins dans ses romans
jeunesse – soit la question de la différence, des différences, et par
conséquent celle de la tolérance, de la bienveillance … Bref, vous le savez, c’est
une thématique que je suis toujours très heureuse de croiser dans mes lectures,
en particulier lorsqu’il s’agit d’ouvrages destinés au jeune public : à
mes yeux, il n’est jamais trop tôt – ni trop tard d’ailleurs – pour
sensibiliser à cette question … C’est donc avec plaisir que je me suis plongée
dans ce second petit ouvrage de l’auteur dans la collection Saute-Mouton, que j’aime
un peu plus à chaque fois …
Il était une fois Sirius, un petit garçon qui
n’avait pas d’ombre, et Anna, une petite Ombre qui n’aimait pas la nuit. Il
était une fois Sirius et Anna, deux enfants rejetés de tous à cause de leur
différence. Un jour, las de subir jour après jour les moqueries ou la méfiance
dont il fait l’objet, Sirius quitte son village pour s’acheminer vers la
demeure du grand Sorcier qui pourra, parait-il, l’aider. En chemin, il croise
Anna, qui ne supporte plus de devoir vivre dans l’obscurité comme les autres
habitants de son village. C’est ensemble qu’ils se rendent chez ce vieux Mage …
Mais se pourrait-il qu’ils aient déjà trouvé ce qu’ils cherchaient, sans s’en
être rendu compte ?
Avec Comme le noir et le blanc, Erwan Bargain offre à ses lecteurs – petit
et grand –, un conte débordant de douceur et de poésie. Avec une grande
simplicité, il nous invite à faire la connaissance de Sirius, un petit garçon
aimé et choyé par ses parents, qui habite dans un village ensoleillé toute l’année
… Le rêve, me direz-vous ? Cela aurait pu, effectivement. Mais dans le
village, personne n’apprécie Sirius, car il est différent. Il n’a pas d’ombre.
Et vous le savez comme moi, vous l’avez déjà probablement observé au quotidien,
vous y avez peut-être même participé sans vous rendre compte de ce que vous
faisiez : face à la différence, la première réaction est le rejet. Car la
différence fait peur : peut-être est-ce une malédiction, peut-être est-ce
contagieux, peut-être est-ce dangereux. Mieux vaut se tenir à l’écart des gens
différents ! D’autant plus que les rares personnes qui osent s’approcher d’eux
sont également, aussitôt, rejetées. Car ça ne se fait pas de s’approcher des
gens différents, dans notre société de paraitre et de normalisation …
Et le plus terrible dans tout cela, c’est que
les enfants intègrent incroyablement vite cette notion « différent =
mauvais » … Et c’est bien pour cela que des petits romans tels que Comme le
noir et le blanc sont
essentiels, et ce dès le plus jeune âge ! Car avec cette jolie histoire,
enrichie de quelques illustrations vraiment très belles, Erwan Bargain invite
ses petits lecteurs à regarder d’un œil nouveau ces différences, qui font si
peur au premier abord : ce sont leurs différences respectives qui rendent
Sirius et Anna si complémentaires, qui cimentent leur amitié. Si Sirius était
né avec une ombre, et si Anna n’avait pas été une ombre, jamais ils ne seraient
devenus les meilleurs amis du monde ! Ce qu’ils voyaient l’un et l’autre
comme la plus terrible des malédictions est finalement devenue une formidable
richesse qui leur a permis de se rendre compte « qu’à deux, on est toujours
plus fort que tout seul ». J’aime beaucoup la petite morale du vieux
Sorcier, mais je pense toutefois qu’un enfant seul ne pourra pas la comprendre
parfaitement : il serait bon de prendre quelques minutes pour discuter
avec le petit lecteur afin de l’aider à saisir le message que transmet ce petit
roman vraiment sympathique !
En bref, vous l’aurez bien compris, je suis
tombée sous le charme de ce petit conte ! J’aime la douceur qui se dégage
du récit et des illustrations, j’aime la façon dont Erwan Bargain a su montrer
toute la douleur de Sirius sans trop en dire – juste suffisamment pour que le
petit lecteur prenne conscience que leur petit camarade rejeté de tous est sans
doute aussi malheureux que Sirius. J’aime l’amitié pure et immédiate qui se
noue entre ces deux enfants esseulés, qui ne comprennent pas ce qu’ils ont bien
pu faire pour mériter les moqueries et les injures : ils n’ont pas choisi
d’être « différents », et surtout, ils ont le cœur gros comme le
monde et ne demandent qu’un brin de gentillesse, de bienveillance et de
tolérance ! L’étrange pouvoir d’Hector invitait les enfants à ne pas s’arrêter aux apparences et à voir au-delà
des différences, et Comme le noir et le blanc vient compléter en apprenant aux enfants à
avoir dans les différences un vrai cadeau : celui d’être complémentaires
les uns les autres …. Car on a tous quelque chose à apporter que les autres n’ont
pas, car on est tous unique, et donc tous différents, finalement !
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