Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 544
Résumé : Zone 51, désert du Nevada. Un dôme immense,
à la peau cuivrée, se dresse tel un monstre sous les étoiles. Son nom : «
L’Œuvre », prison expérimentale secrète dotée d'une intelligence artificielle. Nul
ne sait ce que recèle l’édifice depuis que la CIA en a perdu le contrôle. Que
sont devenus les 5300 détenus, livrés à eux-mêmes après sept ans d'abandon ? Un
commando de douze hommes et une femme pénètre en secret dans ce labyrinthe
mortel. Leur mission : retrouver Dédale, son architecte, à n’importe quel prix.
Un grand merci à Eric Costa
pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce
partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Poussez un homme sur la mauvaise pente, il tombera encore plus bas. Montrez-lui la lumière de la connaissance vous aurez des chances que son âme s’élève. »
- Mon avis sur le livre -
Souvenez-vous : le premier tome était
arrivé chez moi en plein hiver, tandis qu’il pleuvait, qu’il ventait, et que le
froid s’engouffrait à travers ma doudoune tandis que je progressais
laborieusement vers la boite aux lettres. Ironie du sort, ce second tome est
arrivé quant à lui en pleine canicule, au point que j’ai très lâchement attendu
onze heures du soir avant d’aller récupérer le courrier car je n’étais plus qu’une
loque lamentablement échouée devant le ventilateur durant la journée … Je ne
suis clairement pas à la hauteur pour entrer dans l’Œuvre : nul doute qu’au
bout d’une petite heure, je serai déjà morte et enterrée (dans le meilleur des
cas) ! Fort heureusement pour moi, c’est à travers les pages d’un livre
que je me suis aventurée dans cette terrible prison expérimentale, aux côtés de
personnages infiniment plus courageux, débrouillards et résistants que moi …
Quatre jour après leur infiltration au sein
de l’Œuvre, et moins de trois jours avant leur rendez-vous avec l’hélicoptère
censé les exfiltrer de la zone, le groupe de treize militaires engagés pour
récupérer Dédale, l’architecte de la prison, ne compte plus que quatre membres …
Séparée de ses compagnons d’infortune, Elena est secourue par l’Explorateur
Jackson, qui accepte de l’aider à retrouver Lombardi et sa précieuse carte.
Mais si la mercenaire est bien décidée à mener à bien sa mission, l’ancien
militaire ne désire qu’une seule chose : sortir de cet Enfer … Sortir de
cet Enfer, c’est bien ce qu’a fait Agellos, suite à un indécent coup de chance.
Maintenant, l’ancien scientifique enfermé par malchance dans cette prison
expérimentale se retrouve face à un choix de taille : tout dévoiler au
monde et prendre le risque de s’attirer les foudres des puissants, ou se taire
et vivre avec le poids de la culpabilité jusqu’à la fin de ses jours ? L’ancien
Explorateur en vient à se demander si l’extérieur vaut mieux que l’Œuvre …
Nous avions laissé Elena en bien mauvaise
posture … et nous la retrouvons quelques heures plus tard à peine, tandis qu’elle
se réveille sous la surveillance attentive de Jackson. Autant vous dire que
cette rencontre, je l’ai attendue pendant tout le premier tome ! En effet,
dans un environnement clos telle que l’Œuvre, il me semblait hautement
improbable que les chemins ces deux protagonistes ne finissent pas par se
croiser … Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fait des étincelles.
Dans ce tome, Elena, qui apparaissait jusqu’alors comme la « Gentille avec
un Grand G », se retrouve face à un homme à l’honneur inébranlable, qui
brandit ses valeurs comme autant de bannières au-dessus de sa tête … Aux yeux
de Jackson, la liberté n’a pas de prix, ou plutôt, l’argent ne fait pas la
liberté, contrairement à ce qu’affirme Elena, qui tente désespérément de le
convaincre du bien-fondé de sa position … à moins qu’elle ne tente de se
convaincre elle-même, de se raccrocher coute que coute à cette idée qui lui
permet de légitimer ses actes et de préserver sa conscience.
Elena n’est pas la seule à faire face à de
tels questionnements : Agellos, lui aussi, est tiraillé entre sa volonté
de dénoncer les agissements des puissants et sa crainte de s’attirer les
foudres de ces mêmes puissants, entre sa volonté de mettre fin à cette cruelle
expérimentation et sa crainte d’être emprisonné pour y avoir pris part … Entre
son égoïsme finalement si humain et sa conscience qui lui hurle de penser à
tous ces malheureux livrés à eux-mêmes, et surtout livrés en pâture aux atrocités
que certains commettent au sein de ce huis-clos effroyable. J’aime beaucoup le
parallèle qui s’opère entre le duo Elena-Jackson dans l’Œuvre et le duo
Agellos-Robert à l’extérieur … tout comme j’aime la façon dont le journal
de Josh, détenu d’un centre pénitentiaire et volontaire pour l’expérimentation,
fait écho aux pérégrinations d’Elena et Agellos. Trois pièces d’un même puzzle,
qui s’imbriquent pour créer un récit incroyablement captivant, qui happe le
lecteur sans jamais lui laisser de répit, et qui l’invite insidieusement à
réfléchir sur le monde qui l’entoure et sur la nature humaine …
Nature humaine qui n’est clairement pas
présentée sous son meilleur aspect ici, malgré quelques actes d’un héroïsme et
d’une noblesse assez remarquables. Eric Costa ne ménage ni ses personnages ni
ses lecteurs : certains passages sont vraiment difficiles, à la limite de
l’insupportable … et cela d’autant plus que tout ceci semble tellement réel.
Tout ceci pourrait être vrai, et on le sait, et c’est bien ce qui rend ce récit
aussi effroyable … et d’une certaine façon, un peu malsaine finalement, aussi
captivant. On en vient à s’inquiéter réellement pour Elena, comme si elle était quelque
part sur le globe en train de faire face à cette terrible Œuvre. On en vient à
prendre réellement Agellos
en pitié, comme s’il était quelque part sur le globe en train de faire face à
ces journalistes avides de sensations fortes et à ces représentants du
Pentagone mécontents que quelqu’un dévoiler leurs plus sombres secrets. On
tremble avec et pour eux, d’inquiétude mais aussi d’excitation : ce sont
tous leurs déboires successifs qui font tout le piment de ce récit que l’on
dévore sans même sans rendre compte, happé par cette intrigue haletante à
souhait. Et même si on soupire de soulagement quand ils parviennent à s’en
sortir, on ne peut s’empêcher d’attendre avec une certaine impatience la
nouvelle embûche qui viendra se dresser sur leurs chemins respectifs …
En bref, vous l’aurez bien compris, ce second
tome est encore plus palpitant que le premier, et je l’ai ainsi dévoré en l’espace
d’une après-midi, aussi prisonnière de ces cinq-cents quarante pages qu’Elena
peut l’être de l’Œuvre ! Il ne s’agit plus seulement d’une course contre
la montre pour retrouver un architecte complétement illuminé, mais bien plus d’une
sorte de quête initiatique pour Elena et d’une quête rédemptrice pour Agellos.
L’auteur opère à un parallèle qui fait froid dans le dos : entre les
atrocités commises par les prisonniers livrés à eux-mêmes et celles que
commettent impunément les puissants de ce monde, il n’y a qu’un pas … Mais les
actes des premiers sont réprouvés par la loi tandis que les seconds sont
au-dessus de la loi. J’avoue que je ne m’attendais pas à trouver tant de
questions éthiques et morales dans un « simple » thriller, mais je
suis vraiment agréablement surprise ! J’aime donc cette saga sous toutes
les coutures, et il me tarde de retrouver Elena et Agellos dans le troisième et
ultime opus : cette fin promet du lourd, et surtout, elle est
incroyablement frustrante !
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