samedi 2 novembre 2019

Collège en quarantaine - Sylvie Baud-Stef


Collège en quarantaine, Sylvie Baud-Stef

Editeur : Ex Aequo
Nombre de pages : 44
Résumé : Mystérieux virus ou maladie inconnue? Deux cents élèves et leurs professeurs se retrouvent enfermés au collège jusqu'à nouvel ordre: cette fois, la réalité ressemble à un film de science-fiction, et ce n'est plus si drôle! Polin et ses meilleurs copains ne veulent pas se laisser abattre par les événements. C'est peut-être l'occasion de vivre de vraies aventures et de devenir pour un temps des super-héros!

Un grand merci  aux éditions Ex Aequo pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.

- Un petit extrait -

« J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Un de vos camarades est tombé gravement malade aujourd’hui. Vous avez probablement vu les secours arriver tout à l’heure. Les médecins ne savent pas exactement ce que c’est, mais craignent que cela soit contagieux. Nous venons d’être prévenus que tant que les résultats de toutes les analyses n’ont pas été donnés le collège est mis sous quarantaine. »

- Mon avis sur le livre -

Il parait qu’à l’approche d’Halloween, il faut se plonger dans des films et des romans qui font peur … La vérité, c’est que je suis bien trop froussarde pour cela ! Du coup, je me suis contentée de ce petit roman jeunesse, qui met en scène une de mes plus grandes peurs d’enfant : rester enfermée dans un établissement scolaire pendant la nuit. Cela peut paraitre idiot, mais depuis que je suis toute petite, cette crainte me hantait au point que je me ruais hors de l’école ou du collège à la fin de la journée, pour être certaine que le portail n’allait pas se refermer avant mon départ ! Autant vous dire que les répétitions générales de la comédie musicale, qui avaient lieu le mercredi après-midi, donc quand l’établissement était fermé, me donnaient des sueurs froides … Même si je ne pouvais pas m’empêcher de fureter dans les couleurs anormalement calmes, pour me faire un peu peur, avant de courir rejoindre la salle de musique ! Bref, j’espérais trembler un peu en lisant ce court récit …

Car voilà la terrible nouvelle qui s’abat sur les épaules de Polin, Nicko et Kento : à cause d’un mystérieux virus, visiblement dangereux et hautement contagieux, les deux-cents élèves du collège et leurs enseignants doivent y rester confinés jusqu’à nouvel ordre. Tandis que la plupart paniquent – être rebelles et indépendants vis-à-vis des parents, c’est faisable quand tout va bien, mais il faut bien reconnaitre que dans ce genre de situation, on préfère être en sécurité dans sa maison avec sa famille –, certains décident de prendre les choses en main … Les caïds du coin qui menacent de mettre sens dessus-dessous le foyer des élèves en terrorisant tout le monde ? Nos trois jeunes « super-héros en herbe » vont s’en charger ! Un élève qui a disparu et n’a donc pas été vacciné comme tous les autres ? Vite, allons le chercher ! C’est peut-être dans les moments les plus effrayants que le courage se dévoile …

L’idée de départ était donc vraiment sympathique : un huis-clos scolaire sur fond de mystère, avec de simples collégiens qui se découvrent l’âme de super-héros … c’était prometteur ! Malheureusement, je ressors un peu déçue de ma lecture. Je suis restée sur ma faim : à peine la quarantaine est-elle décrétée qu’elle est déjà terminée … et les « aventures » de nos trois protagonistes sont loin d’être aussi effrayantes et palpitantes qu’on pouvait l’espérer. L’autrice survole plus qu’elle ne raconte, et c’est bien dommage … Je n’ai pas eu le temps de m’attacher aux trois personnages (d’ailleurs, j’ai été obligé de recopier leurs prénoms du résumé, je n’ai même pas été capable de m’en souvenir tant le récit est bref), et je n’ai pas eu le temps de me plonger dans le récit que celui-ci était déjà terminé … Je n’ai pas eu le temps de trembler, de m’interroger, et encore moins de me réjouir quand nos trois collégiens « triomphaient de l’adversité ». C’est rapide, bien trop rapide.

On va me dire : c’est normal, c’est de la jeunesse. Oui et non. J’ai tendance à penser que ce roman s’adresse à des lecteurs qui ont à peu près l’âge des protagonistes, c’est-à-dire à de jeunes collégiens. Et même si je reconnais que nos jeunes lisent de moins en moins, et de moins en moins « bien », je reste tout de même convaincue que ce livre est bien trop court, bien trop simpliste, pour ce public-cible. Et cela d’autant plus que je suis d’avis qu’il faudrait les tirer vers le haut plutôt que de leur proposer le strict minimum. Quarante pages, c’est trop peu : ce récit aurait mérité à faire le double ! Et là, il ne fait aucun doute que l’idée de départ aurait pu être exploitée comme il faut. Car il y avait du potentiel pour offrir aux jeunes lecteurs un récit palpitant, un petit peu « flippant », avec de beaux messages d’entraide et de solidarité ! Seulement, en voulant faire simple pour ne pas perdre le lecteur, l’autrice a fait un peu trop simple : c’est plat, c’est bref, on n’a pas le temps d’être en empathie avec les personnages ! Alors que ça aurait été sympa que le lecteur ait le temps de se questionner : et moi, dans ce genre de situation, je ferai quoi ?

En bref, vous l’aurez bien compris, si j’ai été séduite par l’idée de base, je suis un peu déçue de l’histoire en elle-même. Des péripéties trop survolée, un dénouement trop rapide, je reste vraiment sur ma faim, et je pense que je ne serai pas la seule ! C’est vraiment dommage car l’histoire avait du potentiel : beaucoup de jeunes lecteurs rêvent d’être des super-héros, et ça aurait très sympa de leur montrer qu’il suffit finalement de peu pour être des super-héros du quotidien, qu’il suffit de tendre la main pour aider ceux qui en ont besoin, qu’il suffit de donner un peu de soi-même. Mais là, ils n’auront pas le temps de comprendre ce message, car l’histoire s’achève à peine commencée … Par contre, j’ai beaucoup aimé toutes les références aux loisirs et préoccupations actuelles des adolescents : c’est vraiment ancré dans l’actualité culturelle du moment, et c’est fort bienvenu, puisque les jeunes seront « rassurés » de croiser dans un roman les séries et jeux vidéo de leur quotidien !

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