Editeur : Autoédition
Nombre
de pages : 141 +
une annexe d’une dizaine de pages
Résumé : « L’humanité s’est éteinte. Notre
civilisation n’a pas su lire entre les lignes, se montrer à la hauteur des
enjeux, réagir aux signes. Et pour cause, cela paraissait tellement
inconcevable à l’époque… Au sommet de la modernité, qui aurait pu croire que
l’humanité pouvait aussi facilement s’effondrer ? Pourtant, une fois le premier
domino tombé, la catastrophe se résuma à une froide et implacable logique,
aussi effroyable que mathématique. Nous pensions que tout était acquis. Qu’un
génie trouverait la clé de notre survie. Mais je suis le dernier. Aux portes de
la mort, je vous lègue cet ultime souhait : une dernière chance de tout changer
? »
Un grand merci à Gaëtan Noël
pour l’envoi de ce volume (et la petite dédicace) et à la plateforme SimPlement
pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« —Héla ! lançai-je en m’approchant du micro. Lance une dernière analyse des refuges.Une dernière. Par acquit de conscience. Pour être sûr de ce que j’étais en train de vivre. Pour être sûr de ce dont j’étais déjà dramatiquement certain.—Entendu. Connexion aux satellites HUMAN WATCHERS établie. Analyse de la planète en cours...Héla... Cette intelligence artificielle ne me manquerait pas. Trop froide. Trop inhumaine. Trop...éternelle, elle.—Analyse terminée. Le nombre de survivants est estimé à : zéro.Je hochai la tête, mécaniquement.—Combien de refuges sont encore actifs?—La totalité. [..]Nous avions été dix-milliards d’êtres humains. Et depuis quelques heures... nous n’étions plus qu’un.« Je suis le dernier être humain. » »
- Mon avis sur le livre -
Pendant bien longtemps, le post-apocalyptique
n’était qu’un genre destiné à « jouer à se faire peur », comme on
regarde un film d’horreur : des zombies à tous les coins de rue qui
dévorent des cervelles encore palpitantes de vie, des extraterrestres bien
décidés à nous exterminer comme de vulgaires insectes … L’ambiance était
propice à ces pics d’adrénaline tant convoités. Mais mois après mois, années
après années, le genre se transforme petit à petit : plus proche de la
réalité, il nous offre des fins du monde plus « plausibles » – pour
ne pas dire « possibles » voire « probables » … Terminés
les attaques d’extraterrestres ou les épidémies de zombies, c’est désormais la
pollution, l’amenuisement des ressources, l’énergie nucléaire et le
réchauffement climatique qui sont les visages
de ces apocalypses « fictives ». Il semblerait que les auteurs de
science-fiction soient les véritables visionnaires de ce monde … mais
saurons-nous écouter leurs prédictions ? et plus encore, serons-nous prêts
à agir pour changer les choses ?
Léonard est le dernier homme sur terre,
ultime représentant d’une espèce anéantie par son propre génie. Au crépuscule
de son existence, tandis qu’il enterre sa femme, le vieil homme se remémore …
Il se souvient de l’humanité, de son évolution miraculeuse – dire que nous n’étions
que des primates un peu plus curieux que les autres ! – mais aussi et
surtout de ses erreurs, de son aveuglement, et de son inexorable déclin et
finalement son extinction … Et il se questionne : comment en est-on arrivé
là ? Comment cela se fait-il que l’homme, qui se veut l’être le plus intelligent
sur Terre, a-t-il pu être aussi aveugle et détruire impunément tout ce qu’il
touchait sans comprendre que c’était lui-même qu’il détruisait ? Sa
rencontre avec une espèce extraterrestre lui offre une possibilité inouïe :
donner une seconde chance à l’humanité, en espérant que celle-ci la saisisse … Sommes-nous
prêts à attraper la main qui nous est ainsi tendue ? Sommes-nous prêts à
nous sauver nous-mêmes de … nous-mêmes ?
« Et quand
bien même l’humain finit par comprendre qu’il fallait arrêter de bruler les
forêts tropicales, ces poumons de la planète, il était trop tard » … En ces jours funestes où la forêt
amazonienne part en fumée, les mots de Léonard résonnent fort douloureusement …
et pourraient apparaitre suffisamment fatalistes pour nous conforter dans le
cercle vicieux qui nous fait penser que « puisqu’il est déjà trop tard, à
quoi bon se prendre la tête avec le zéro déchet, avec l’économie d’énergie,
avec tout ce qui nuit à notre petit confort ? ». Et pourtant, Léonard
nous exhorte à ne surtout pas tomber dans ce piège : c’est ainsi que l’humanité
a creusé son propre tombeau, nous dit-il du futur. Car voilà bien ce dont il
est question dans ce livre : le futur de Léonard, c’est le nôtre si nous n’agissons
pas. Si nous n’agissons pas aujourd’hui
et maintenant, tant qu’il
est encore temps. Ce livre, c’est un appel au secours du dernier survivant de
notre humanité, ou plutôt, c’est une exhortation à faire en sorte que cet appel
au secours n’ait jamais besoin d’être lancé. Ce livre, c’est une invitation à
changer le futur, à créer une réalité parallèle de celle dans laquelle vit et
meurt Léonard …
Tout ceci peut sembler bien sombre, j’en ai
parfaitement conscience, et je m’en excuse, car ce livre est très loin d’être
fataliste et déprimant, très loin d’être moralisateur ou accusateur. Oui, Léonard
nous raconte comment l’humanité s’est condamnée elle-même, mais il le fait avec
une bienveillance inouïe, car comment blâmer l’homme d’être ce qu’il est ?
Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les mauvais, il n’y a pas de
gentils et de méchants, simplement des hommes victimes de leur propre nature,
et victime de cette société qu’il s’est créé en espérant y trouver le bonheur.
Chaque innovation, chaque invention, est pensée comme la solution à un
problème, sans que nous ne soyons capables d’anticiper les nouveaux problèmes
que cela va causer et qu’il faudra de nouveau résoudre d’une façon ou d’une
autre … « Des générations entières, la mienne y
comprise, avaient été éduquées en leur bourrant le crâne que le succès social
et économique était le sens de la vie. ». Piégés par le mythe de la croissance économique,
du rendement et de la productivité, nous avons perdu de vue que le bonheur ne s’achète pas … et surtout,
nous avons perdu tout bon sens : à quoi bon produire toujours plus de
viande alors que des milliers de tonnes sont ensuite jetées car non consommées ?
pourquoi diable changer sans cesse de téléphone alors que le précédent marche
encore parfaitement, gaspillant inutilement des composants extrêmement
polluants ?
Mais contrairement à nombres d’auteurs de
science-fiction qui dépeignent l’humanité comme la pire des engeances, Gaëtan
Noël nous la présente donc bien plus comme une promesse : oui, bien sûr, l’humanité
est loin d’être parfaite, et ses égarements ainsi que sa soif irraisonnée de
richesses et de puissances ont des conséquences terribles. Mais à ses yeux, l’humanité
a les moyens de se sauver, de se construire un avenir plus simple et plus beau,
un futur où la nature ne serait plus notre ennemie mais notre meilleure alliée …
à condition que nous soyons prêts à nous occuper d’elle autant qu’elle s’occupe
de nous, à condition que nous apprenions à nous ouvrir au monde au lieu d’être
sans cesse repliés sur nous-mêmes. A condition que nous soyons prêts à quelques
efforts et sacrifices. Chacun, à notre échelle, nous pouvons faire quelque
chose : c’est ce que l’auteur nous affirme en nous présentant, en annexe,
quelques pistes à mettre en œuvre dans notre vie quotidiennes, des petites
choses toute simples qui, si elles sont réalisées par le plus grand nombre,
pourrait faire basculer la balance de l’autre côté : non plus vers notre
extinction programmée, mais vers une renaissance … L’avenir nous appartient, à
nous de décider si vous voulons avancer vers la fin ou vers un renouveau.
En bref, vous l’aurez bien compris, c’est un
récit incroyablement court mais terriblement percutant que nous propose Gaëtan
Noël pour sa première irruption dans le monde de la science-fiction. Il nous
offre une histoire certes tragique et dramatique, mais nous invite à ne surtout
pas baisser les bras et tout laisser tomber, bien au contraire : on peut
tous devenir des héros et héroïnes, si on le souhaite. On peut sauver Léonard.
On peut sauver la terre et ses habitants. Alors sauvons-nous. Suivons l’exemple
d’Hydan, héros du Tourment des Rois du même auteur – auquel celui-ci fait un
petit clin d’œil au détour d’une page, mise en abime qui renforce encore plus
la portée du roman – et « tentons le tout pour le tout, misons sur cette
chance sur un milliard de sauver le monde ». Et « incarnons une idée »
pour insuffler à d’autres l’envie de nous aider à sauver le monde et l’humanité.
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