Ne t’arrête pas
Editeur : Nathan
Nombre
de pages : 394
Résumé : Noa se réveille sur une table d'opération,
une cicatrice en travers de la poitrine. Elle ne sait pas où elle est, ni ce
qui lui est arrivé. Alors elle prend la fuite, des tueurs lancés à ses
trousses. La jeune fille, hackeuse de génie et solitaire, pense semer
facilement ses poursuivants. Elle se trompe: pour la première fois de sa vie,
si elle veut survivre, Noa a besoin d'aide. Car elle est la clé d'un terrible
secret. Et ceux qui la traquent n'ont aucune intention de la laisser
s'échapper.
- Un petit extrait -
« Lorsqu'elle se réveilla, la première chose qui frappa Noa Torson, c'est qu'elle avait froid aux pieds - ce qui était bizarre, vu qu'elle dormait toujours en chaussettes. Elle ouvrit les yeux et fut aussitôt éblouie par la lumière. Elle prenait pourtant toujours soin de tirer les rideaux avant d'aller se coucher. Elle essaya de comprendre où elle se trouvait, tandis que ses yeux s'accommodaient à la luminosité. Elle avait la sensation que son crâne avait doublé de volume et, malgré ses efforts, n'avait pas la moindre idée de la façon dont elle avait atterri ici - où qu'elle puisse être. »
- Mon avis sur le livre -
Je me souviens avoir découvert ce livre lors
de mon stage dans un CDI : on venait de recevoir la trilogie, et j’étais
censée les rentrer dans la base de donnée, les étiqueter, puis les ranger sur le
rayonnage des nouveautés … La vérité, c’est que j’ai passé ma journée à lire un
chapitre par-ci par-là, ni vue ni connue, extrêmement frustrée de ne pas
pouvoir me poser dans un coin pour dévorer les 3 tomes en une seule journée
(chose qu’à l’époque j’aurai amplement été capable de faire, particulièrement
avec des page-turners de la sorte) ! A peine mon stage terminée, je me
suis ruée dans une librairie pour acheter la trilogie au grand complet :
les quelques chapitres lus à la sauvette m’avaient amplement convaincue que je
ne risquais aucune déception en me jetant aveuglément sur la saga dans son ensemble
… Et bien que j’ai finalement attendue plusieurs années avant de m’y mettre (la
malédiction de la PAL en constante augmentation), je peux désormais affirmer
que j’avais parfaitement raison !
Noa, orpheline ayant réussi à sortir de l’inhumain
système de l’assistance sociale grâce à ses compétences en hacking, se réveille
dans un bloc opératoire désert, une cicatrice en travers de la poitrine. Elle
ne sait pas où elle est, mais elle a une certitude : elle n’a aucune
raison valable d’y être. Elle prend alors la fuite, aussitôt poursuivie par une
horde d’hommes armés visiblement fort déterminés à la récupérer. Pour la toute
première fois de son existence, Noa comprend qu’elle ne pourra pas se sortir
seule de cette situation … Peter, jeune hackeur assoiffé de justice, décide de
son côté de vérifier dans quelles affaires louches traine son paternel en ce
moment. Tandis qu’il tente de découvrir ce qui se cache derrière le mystérieux « Projet
Perséphone », qui gobe la totalité du budget d’un institut de recherche
médicale, la porte d’entrée vole brusquement en éclat, défoncée par des hommes
armés qui lui confisquent aussitôt son ordinateur avant de repartir comme ils
étaient venus … Persuadé d’avoir mis le doigt dans une fourmilière pas bien
nette, Peter se résout à demander de l’aide à l’une de ses « collègues »
…
Ne t’arrête
pas … Autant vous dire que ce
titre s’adresse autant à Noa et Peter, qui ont tout intérêt à suivre à la
lettre cette recommandations, qu’au lecteur, qui se révèle parfaitement
incapable d’arrêter une seule seconde sa lecture. C’est en effet un « thriller
haletant mené tambour battant » (pour reprendre les mots d’Harlan Coben
sur la quatrième de couverture) que nous offre l’autrice avec ce premier tome :
ce livre fait assurément parti des page-turner les plus captivants qu’il m’ait
été donné de lire. Du début à la fin, on a le cœur qui bat la chamade comme si
on fuyait aux côtés de Noa et Peter, on a les mains moites comme si on se
cachait avec eux … Alors on tourne les pages, l’une après l’autre, totalement
happé par cette histoire incroyablement palpitante. Certains diront qu’il ne se
passe pas grand-chose, qu’ils ne font que fuir … C’est à la fois terriblement
vrai et absolument faux. Certes, Noa et Peter passent pas mal de temps à courir
pour échapper à leurs poursuivants, mais au passage, ils découvrent
progressivement ce qui se cache derrière le doux nom de « Projet
Perséphone ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fait froid
dans le dos.
Et cela d’autant plus que, malheureusement,
ça pourrait être réel. Bien sûr, la PEMA, maladie dont il est question dans le
roman, n’existe pas. Bien sûr, le projet Perséphone en tant que tel non plus. Mais
la terrible condition des jeunes américains orphelins, trimballés de foyers
sociaux en familles d’accueil, de familles d’accueils en prisons pour mineurs,
sans compter de ceux qui finissent tout simplement à la rue, exposés à tous les
dangers possibles et inimaginables, elle, est bien réelle. Des gosses SDF qui
disparaissent mystérieusement, sans qu’on ne les retrouve jamais (il faut dire
qu’il n’y a pas grand monde pour s’inquiéter d’eux et vouloir qu’on les
recherche activement), ça arrive plus régulièrement qu’on ne peut le penser. De
la même façon, les organisations plus ou moins légales pratiquant des
expérimentations scientifiques tout à fait illégales sur des êtres humains, ça
existe également. Quand on a conscience de cela, ce roman n’en devient qu’encore
plus saisissant encore. A travers l’histoire fictive de Noa et Peter, c’est le
calvaire réel de parfaits anonymes que nous raconte l’autrice … Et la sympathie
qu’on éprouve pour ces deux héros de papier, on l’éprouve également pour ces
inconnus qui souffrent quelque part …
Mais ce roman reste avant tout un récit,
admirablement bien mené et incroyablement bien raconté, que l’on dévore avec
plaisir. Peter et Noa sont deux jeunes gens vraiment attachants, et leur duo
est tout simplement craquant ! Ils ont beau être des hackeurs de génie,
capables de passer à travers les pare-feu les plus complexes et de récupérer
des données sur les serveurs les mieux protégés dans se faire chopper, ils n’en
restent pas moins deux ados vulnérables, chacun portant le poids de leur passé
sur leurs épaules. J’ai éprouvé beaucoup de peine pour ces deux jeunes, qui
souffrent chacun de leur côté, à la fois si différents et si semblables. Et
comme si ce n’était pas assez, voici que ce terrible Projet Perséphone leur
tombe dessus (bien que sur le coup, Peter n’y aurait jamais été confronté s’il
n’avait pas fouiné dans les affaires de son père) ! On se révolte contre
cette injustice, contre ce monde qui s’acharne sur ceux qui sont déjà éprouvés
par la vie, et on a qu’une seule envie : les aider à combattre cette
atroce organisation ! Ça, c’est une autre histoire, car dans ce tome
introductif, nos jeunes héros se « contentent » de rester en vie et
de découvrir contre qui et quoi ils doivent se battre. Et le moins que l’on
puisse dire, c’est que ça promet du lourd pour la suite (surtout que la fin est
déchirante à souhait) !
En bref, vous l’aurez bien compris, ça
faisait bien longtemps que je n’avais pas croisé le chemin d’un page-turner
aussi poignant, d’un thriller aussi passionnant ! C’est un véritable coup
de foudre entre ce premier tome et mon petit cœur de lectrice : un vrai
régal littéraire ! Derrière une histoire qui peut sembler très simple au
premier abord se cache un véritable bijou de la littérature pour adolescents.
Bien que je ne sois pas très au fait de l’hacktivisme, j’ai vraiment apprécié
retrouver cette thématique à la fois si actuelle et si « secrète »
dans ce roman, mêlée à cette question des expérimentations scientifiques
inhumaines. Et surtout, je suis ravie d’avoir fait la connaissance de deux
héros tels que Peter et Noa, je les aime vraiment beaucoup ! Leur
fragilité (assumée pour le premier, masquée profondément pour la seconde) les
rend vraiment si attachants, et on a finalement qu’une envie : rentrer
dans le livre pour leur venir en aide, quitte à se mettre en danger pour eux !
Car ils sont tous les deux épris de justice, bien décidés à secourir tous les
autres enfants et adolescents embarqués contre leur gré dans ce cruel Projet
Perséphone … Ils donnent du courage pour dénoncer la cruauté humaine, les
injustices, pour défendre ceux auxquels personne ne pense. Ils sont des
modèles, en quelque sorte, et on a besoin de héros comme eux de nos jours !
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