Allégeance
Editeur : Michel Lafon
Nombre
de pages : 376
Résumé : À la mystérieuse mort du souverain Keagan,
la cour d’Edrilion est enfin libre de choisir son nouveau maître. Mais la
Reine, convaincue qu’il s’agit d’un meurtre, refuse d’abandonner son empire.
Avec l’aide des Chimères, véritables extensions de son esprit, elle met tout en
œuvre pour conserver son trône. Personne ne se doute que l’héritière des Darcer
est encore en vie. Pourtant, dans les faubourgs d’une ville malfamée, Mydria et
son compagnon Orest luttent pour subsister. Au milieu du chaos
qui menace le royaume, une simple jeune fille et un hors-la-loi peuvent-ils
encore rétablir la dynastie déchue ?
- Un petit extrait -
« Jamais ils n'avaient ressenti avec une telle intensité cette chance, inouïe, d'être encore vivants. »
- Mon avis sur le livre -
Certains le savent, je suis totalement accro
aux challenges livresques : à l’heure actuelle, je participe à pas moins
de 17 challenges, sans compter celui qui va commencer très prochainement … Et
comme beaucoup de challenges-addicts, un gros problème se dresse souvent sur
mon chemin : face à toutes ces consignes parfois contradictoires, comment
faire pour réussir à tous les concilier ? lequel privilégier pour choisir
ma prochaine lecture ? Autant vous dire que j’étais toute joie quand je
suis me suis rendue compte que la trilogie L’héritage des Darcer allait me permettre de progresser
simultanément dans tous mes challenges en cours ! Cela me donnait par
ailleurs une bonne excuse pour relire la saga maintenant, alors même qu’une
fournée de services presse s’apprêtent à envahir ma boite aux lettres ! Et
le moins que l’on puisse dire, c’est que
cela tombe merveilleusement bien : le moral n’est pas au beau fixe
ces dernières semaines, et j’avais clairement besoin d’un bon remontant
livresque ! Quel bonheur de retrouver My et ses amis … même si les pauvres
doivent faire face à bien des épreuves !
L’île et le trésor se sont envolés, emportant
avec eux le seul espoir de faire renaitre la dynastie Darcer de ses cendres … My,
fille adoptive d’une des plus grandes familles nobles du royaume, et héritière
légitime du trône d’Edrilion, vit désormais dans les faubourgs les plus
malfamés aux côtés de son compagnon Orest. Sans autre souhait que d’avoir de
quoi s’acheter un peu de pain à grignoter au prochain repas, sans autre désir
que de trouver un abri pour la nuit. Pendant ce temps, à la capitale, la Cour
est en ébullition : le Roi est mort, et faute de descendances, les grandes
familles de la noblesse sont libres de choisir leur nouveau souverain … Mais la
Reine de La Déléane est loin d’être du même avis : elle tient à garder
Edrilion sous sa coupe, et envoie donc à Liett un émissaire chargé de récupérer
le trône. Elle est loin de se douter que, quelque part, un minuscule papillon s’apprête
à déclencher le plus inattendu des ouragans …
Dès les premiers chapitres, le ton est donné :
terminée la douce légèreté qui accompagnait la chasse au trésor du premier opus !
L’enjeu, désormais, c’est le trône : d’un côté, nous avons un bâtard
envoyé par la puissante Reine de La Déléane pour usurper le trône ; de l’autre,
une toute jeune fille qui a tourné le dos à la noblesse, voleuse à ses heures
perdues, compagne d’un assassin et détentrice du Don d’ailes. Page après page,
la tension montre : le lecteur sait que la confrontation est inévitable …
et elle promet d’être effroyable. Cette certitude grandit à chaque chapitre,
tandis que le déséquilibre apparait clairement : d’un côté, le Sanreth et
ses redoutables monstres, de l’autre, un papillon dont les seuls alliés sont deux
hors-la-loi. Bien malgré elle, Mydria part donc en quête de nouveaux soutiens …
Je sais que certains lecteurs trouvent que l’histoire traine en longueur,
tandis que notre jeune héroïne déambule d’une ville à l’autre pour tenter de
lier ces alliances, voguant d’espoirs en désillusions. Je peux comprendre leur
point de vue, mais personnellement, je trouve cette phase inéluctable : il
semble parfaitement naturel qu’une personne saine d’esprit hésite à soutenir
une frêle petite manante qui se prétend héritière des Darcer contre une très
puissante souveraine peu désireuse de perdre son empire !
Alors oui, Mydria peine à trouver des alliés
de taille pour la soutenir dans cette lutte. Car malgré tout l’amour qu’il lui
porte, Orest ne peut lui être d’une grande aide : lui, le fils de
palefrenier, le régicide, n’a pas sa place dans les hautes sphères du pouvoir
royal … C’est d’ailleurs ce que ne cesse de leur assener Floan, l’ambassadeur,
voix de la raison, ancien prétendant de My et véritable fanatique des Darcer,
qu’Allian n’a eu aucun mal à rallier à leur cause. Mais le cœur a ses raisons
que la raison ne connait pas, et Mydria ne laissera personne se dresser entre
Orest et elle. Il n’y a pas à dire, ils sont mignons, tous les deux, bien qu’on
soit loin du « couple fusionnel » conventionnel : même amoureux,
Orest conserve cette réserve, cette distance … et son sale caractère, qui fait
des étincelles avec la personnalité haute en couleur de notre petite Mydria !
En parlant de personnalité haute en couleur, c’est avec grand plaisir qu’on
retrouve Allian, notre « gentleman cambrioleur », toujours aussi
joyeux quoi que moins facétieux que dans le premier opus, dévoilant petit à
petit ses secrets … C’est l’occasion pour le lecteur de découvrir de nouvelles
facettes de l’univers créé par l’autrice. Et le moins que l’on puisse dire, c’est
que Marie Caillet a de merveilleuses idées : une fois encore, je suis
tombée sous le charme des Kmetts et de leurs amis à quatre pattes – amoureux
des chats, ce livre est fait pour vous !
Mais le plus dur n’est pas forcément de
trouver des alliés … Le plus délicat est sans aucun doute de faire travailler
ces-dits alliés main dans la main. Surtout quand ceux-ci se vouent une haine
féroce ! Entre la rivalité qui s’affirme entre Orest et Floan, et celle
qui existe depuis toujours entre les Kmetts et les Fauconniers, autant vous
dire que la tâche de Mydria n’est pas de tout repos ! Et pendant ce temps,
le Sanreth gagne de l’assurance … et pire encore, il apprend son existence. Et
là, tout s’accélère brusquement : la traque est lancée, les monstres sont
lâchés, et notre (tout) petit groupe de conspirateurs n’a d’autre choix que de
fuir. Vite. Et loin, si possible. En l’espace d’une petite centaine de pages, l’autrice
nous fait alors passer par toutes les émotions possibles et inimaginables …
Car, comme je le disais dans ma chronique du premier tome, Marie Caillet manie les
mots avec brio, et elle parvient à nous faire ressentir absolument tous les
sentiments qui secouent le cœur de nos héros. La peur, la surprise, le doute,
la peine. Elle malmène ses personnages, mais aussi ses lecteurs ! L’ultime
partie de ce second tome est donc très riche en actions, en rebondissements, en
frayeurs, mais aussi en émotions. Sans s’en rendre compte, on s’attache à tous
les personnages, même les plus discrets, même les plus agaçants, et on tremble
rien qu’à l’idée qu’il puisse leur arriver quelque chose … Et nos craintes,
malheureusement, sont loin d’être infondées.
En bref, vous l’aurez bien compris, c’est
encore une fois un coup de cœur, voire même un véritable coup de foudre ! Bien
plus sombre que son prédécesseur, ce second tome n’en reste pas moins
admirablement rafraichissant : c’est un tel régal que de suivre la
courageuse Mydria et ses compagnons, tous aussi attachants les uns que les
autres ! Ils deviennent très rapidement de véritables amis, pour lesquels
on tremble d’effroi et souffle de soulagement, pour lesquels on croise les
doigts et retient notre respiration. Et cela d’autant plus que leur nouvel
ennemi est autrement plus dangereux et coriace que cet imbécile de Keagan (qui
détient assurément la palme d’or de la mort la plus ridicule de l’histoire de
la fantasy) ! Oui, c’est un opus incroyablement captivant, palpitant et
haletant que l’autrice nous offre avec Allégeance … et non seulement il se dévore à une
vitesse inouïe, mais surtout, il donne incroyablement envie de se plonger
immédiatement dans la suite pour savoir comment tout ceci va évoluer … On veut
espérer que tout ira bien, mais on connait désormais suffisamment Marie Caillet
pour s’avoir que les choses seront loin d’être aussi simples ! Alors, qu’attendez-vous
pour vous plonger dans cette superbe trilogie ?!
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